L'autorité impériale, qui confond encore Juifs et chrétiens en 49, lorsque Claude les expulse de Rome, frappe à bon escient les seconds en 64 (persécutions de Néron). Pourquoi cette hostilité? Aux motifs qui animaient les romains contre le judaïsme (répulsion de l'élite pour des croyances jugées barbares, haine aveugle du populaire fondée sur les plus absurdes calomnies, s'ajoute l'inquiétude éprouvée par l'Etat devant une doctrine qui, tout en proclamant son loyalisme, oppose à l'Etat sa propre transcendance : refus du culte impérial, et parfois, du service militaire, voire du mariage, voilà qui va loin, d'autant que le christianisme ne connait pas les mêmes obstacles que le prosélytisme juif et se répand plus largement.
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Pendant de longs siècles, les origines de Rome n'ont guère posé de problèmes aux historiens, qui les entrevoyaient à travers les données de la tradition légendaire. Le doute apparut au XVIIIe siècle avec la Dissertation sur l'incertitude des cinq premiers siècles de l'histoire romaine de Louis de Beaufort(1738), et il ne cessa par la suite de s'étendre et de s'approfondir. Avec l'école hypercritique d'Ettore Pais, à la fin du XIXe siècle, plus rien ne restait de la tradition, et une ombre épaisse recouvrait les débuts de l'Etat romain. Il fallut recourir à de nouveaux moyens d'investigation, et surtout à l'archéologie, pour ramener quelque lumière sur le sujet, sans pour autant le dégager de tous ses mystères. Mais souvent il est apparu, grâce aux éléments patiemment acquis par la recherche, que la tradition n'était pas aussi absurde et mensongère qu'on avait pu le croire.
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L’hellénisme n’est pas chose nouvelle à Rome, car dès les origines il s’était manifesté par l’intermédiaire des Étrusques. Page 114