AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marianne Chaillan (86)


Valorisation d'une morale du sentiment
L'intuitionnisme (contre lequel se construit historiquement l'utilitarisme) est la thèse selon laquelle certaines vérités morales nous sont connues immédiatement, via une intuition. Dans le cadre d'une telle morale intuitionniste, le sentimentalisme précise la nature de l'intuition en question en soutenant qu'il s'agit d'une émotion. Il soutient la thèse selon laquelle les vérités morales nous sont connues grâce au sentiment ou à certaines émotions (ce sera la thèse de Hume, par exemple). Il s'oppose, dès lors, à une position rationaliste selon laquelle nous accéderions aux vérités morales par la seule puissance de notre raison (ce sera la thèse d'un Kant par exemple).
Cependant, le sentimentalisme n'est pas, pour autant, un émotivisme. Ainsi, il ne s'agit pas de dire que nos énoncés moraux ne servent, en fait, qu'à exprimer nos émotions sans traduire une quelconque vérité. Soutenir que l'émotion est source du jugement moral n'implique pas le renoncement à l'établissement vérités morales et universelles. C'est cette morale du sentiment qui nous paraît promue dans la saga Harry Potter.
Commenter  J’apprécie          10
La morale utilitariste
Enfin, il existe une quatrième conception (qui n'est en réalité qu'une spécification de la troisième): l'utilitarisme. Si le conséquentialisme nous demande de promouvoir le bien sans néanmoins se prononcer sur la nature du bien à promouvoir, la morale utilitariste le précise en fondant la moralité d'une action sur son aptitude à conduire au plus grand bonheur le plus grand nombre de personnes.
L'utilitarisme est donc bien une forme de conséquentialisme dans la mesure où il recommande d'accomplir une action à partir d'une analyse de ses conséquences. Mais il est plus précis: il commande que toute action soit approuvée ou désapprouvée en fonction de sa tendance à augmenter ou réduire le bonheur du plus grand nombre.
Nous pourrions formuler l'impératif de la morale utilitariste ainsi : Agis de telle sorte qu'il en résulte la plus grande quantité de bonheur pour le plus grand nombre.
Commenter  J’apprécie          00
La morale conséquentialiste
Nous découvrons donc une troisième conception possible de la morale selon laquelle une action est évaluée comme morale non plus en vue de sa fin ni de son principe, mais en fonction de ses conséquences. On appelle cette conception une morale conséquentialiste. Ainsi, pour reprendre l'exemple discuté entre Kant et Benjamin Constant, que nous avons adapté au sein de la saga, mentir à un criminel qui me demande si l'homme qu'il cherche se cache chez moi (quand cet homme se cache effectivement chez moi) n'est pas une action immorale (elle le serait pour un déontologiste dans la mesure où la maxime du menteur n'est pas universalisable) mais, au contraire, une action morale (dans la mesure où elle sauve la vie d'un homme).
Commenter  J’apprécie          00
La morale déontologique

C'est ainsi que Kant fait apparaitre une deuxième forme de morale : la morale déontologique. Pour l'auteur des Fondements de la métaphysique des mœurs, si l'on pose pour principe l'eudémonie, il en résultera l'euthanasie de toute morale. On n'agit pas vertueusement par anticipation du plaisir qu'on prendra, mais on agit vertueusement que pour autant qu'on agit par devoir.
La morale déontologique (et donc Kant) affirme qu'il existe des règles et des devoirs auxquels on doit se soumettre. Le principe d'évaluation de l'action morale devient alors la maxime de mon action (et non plus sa fin).
Comment savoir dès lors si mon action est morale ? Elle l'est si je peux, sans contradiction, universaliser la maxime de mon action, c'est-à-dire examiner si elle peut, sans contradiction, devenir une loi universelle de la nature.
Commenter  J’apprécie          00
L'eudémonisme antique
Tout d'abord, on peut concevoir qu'une action morale s'évalue par la fin qu'elle pose à son action. Si cette fin est morale, l'action I'est aussi.
L'eudémonisme désigne ainsi une morale téléologique (c'est-à-dire qui pose comme principe d'évaluation de l'action morale la fin qu'elle vise) dont la fin est le bonheur ou souverain bien. Les morales de l'Antiquité, par exemple, sont eudémonistes mais diffèrent selon la définition qu'elles vont apporter au concept de bonheur. Il s'agit néanmoins, toujours, de réaliser le telos qui est inscrit en nous, c'est-à-dire la finalité qui définit notre essence. Une action est conforme à la morale si elle me permet d'accomplir mon essence - ce en quoi réside le bonheur. [... ] L'eudemoniste est celui qui agit moraleme en vue du bonheur. Or "agir moralement en vue de", n'est ce pas une contradiction dans les termes, demande Kant. L'action morale peut-elle être intéressée ?
Commenter  J’apprécie          00
-Est-ce que tout cela est réel ? Ou bien est-ce dans ma tête que cela se passe ?
-Bien sur que ça se passe dans ta tête Harry, mais pourquoi donc faudrait- il en conclure que ce n'est pas réel ?
Commenter  J’apprécie          00
Ils comprennent comme Spinoza que le désir est l’essence de l’homme, l’élan vital qui le traverse et le rend vivant. Ils savent alors combien vouloir supprimer ses désirs, au prétexte qu’ils seraient tumultueux et nous entraîneraient au-delà des bornes d’une existence tranquille, traduit une volonté secrète de mort. Désirer, c’est être vivant. Vivre, c’est se sentir traversé par le géant vent de notre élan vital. Comme le vent, il souffle, parfois violemment et nous emporte. Nina Simone a raison : nous sommes définitivement des créatures du vent
Commenter  J’apprécie          10
Et souhaitons qu'à notre souffle dernier, quand sonnera l'heure blême, nous ayons le cœur plein de ces printemps éternels que l'amour nous aura donné de vivre.
Commenter  J’apprécie          40
Ce que vise le désir se trouve par-delà le corps.
Commenter  J’apprécie          00
Est-ce que répondre à l’appel du désir c’est une folie ou est-ce que répondre à l’appel du désir c’est vivre ?
Commenter  J’apprécie          10
Aemon apprend donc à Jon que la valeur morale des hommes se découvre dans les cas de dilemmes moraux aigus : c'est à dire lorsque nous sommes confrontés à un conflit de devoirs. Un dilemme moral nous demande de choisir entre plusieurs exigences morales qui nous obligent mais sont pourtant contradictoires ! Il devient délicat de savoir où est le devoir. L'homme qui voudrait suivre le droit chemin est donc confronté à deux difficultés : la 1ère est celle de déterminer quel est le critère de l'action morale ; la seconde difficulté est celle de faire le choix de l'action morale.
Commenter  J’apprécie          00
Voici la prescription du philosophe stoicien Marc Aurèle : il faut retrancher de notre esprit tout ce que les autres peuvent faire et dire, tout ce que nous avons fait et dit nous-mêmes dans le passé et toutes les choses qui nous inquiètent pour l'avenir. Il faut aussi ôter tout ce qui advient indépendamment de notre volonté. Si nous parvenons à circonscrire ainsi notre moi, alors notre pensée pourra être libérée des troubles. Si nous parvenons à ne plus nous soucier de ce qui est au-delà du présent (le futur) et de ce qui est déjà passé, si nous nous exerçons à vivre seulement hic et nunc, c'est-à-dire dans l'instant, nous pourrons vivre jusquà la mort sans trouble avec sérénité.
Commenter  J’apprécie          10
Et si au fond La Petite Sirène tendait un miroir ? Car les lectures romantiques d'Emma Bovary ce sont bel et bien les dessins animés de notre enfance ! Disney nous invite à rêver mais en précisant l'usage du rêve qui nous est offert : ce dernier doit nous aider à percevoir la magie présente dans notre vie plutôt que de déprecier notre quotidien au nom d'un ailleurs purement imaginaire. L'imaginaire doit être au service du réel.
Commenter  J’apprécie          20
À en croire le philosophe, le bonheur tient à une évaluation que l'on porte sur soi-même et sur sa propre vie. Nous ne pouvons être heureux, nous ne serons heureux que si nous jugeons l'être. Quel paradoxe ! Rien ne nous séparerait du bonheur que nous-mêmes ! Le bonheur ne viendrait donc pas du dehors par l'obtention ou la possession de choses extérieures qui nous feraient défaut pour être heureux. Le bonheur viendrait du dedans à partir du moment où nous donnons notre accord à ce que nous sommes. « Chacun est bien ou mal selon qu'il s'en trouve », écrit Montaigne. C'est parce que nous pensons être heureux que nous le sommes.
Commenter  J’apprécie          00
Le Terminator, s'il dispose de la capacité à émettre des sons et même des mots, ne parle pas, au sens fort du terme.

C'est qu'il ne faut pas confondre la parole avec le langage en général. Parler, ce n'est pas seulement s'adapter à une situation, c'est surtout déclarer sa pensée et en témoigner. Quelqu'un parle réellement, selon Descartes, non pas seulement lorsqu'il exprime une émotion - cela, les animaux le font -, mais quand il exprime sa pensée.
Commenter  J’apprécie          00
Quel intérêt peut-il donc y avoir à nous déposséder ainsi de notre liberté ? Mais il est immense ! Exister est une tâche, et pénible même, et périlleuse. Le On nous décharge du fardeau d'être libre en répondant à la question de ce que doit être notre vie avant même que nous nous soyons demandé ce que nous souhai- tions qu'elle soit. Le On dispense le Dasein d'exister. Il répond à la tendance au moindre effort que nous portons tous en nous. Il est plus confortable de renoncer à exister que d'assumer sa liberté. Phoebe l'a dit : il est difficile de devenir soi-même.
Commenter  J’apprécie          10
Pour le philosophe, si nous avons, en tant qu'humains, la capacité de penser par nous-mêmes et de définir nous-mêmes notre propre existence, nous choisissons le plus souvent de renoncer à ce pouvoir pour sombrer dans une servitude volontaire à la norme du plus grand nombre. Nous renonçons à notre liberté pour nous en remettre aux autres. Cette présence neutre, anonyme, insaisissable, sournoise, des innombrables autres autour de nous, c'est ce que Heidegger désigne comme « dictature du On ».
Commenter  J’apprécie          10
À travers ces trois figures, Disney nous enseigne, avec des accents spinozistes, qu'il faut chercher à cultiver les passions joyeuses, c'est-à-dire favoriser ce qui vivifie notre être - quelle que soit l'épreuve qui nous a frappés- , plutôt que de nous laisser gagner par des passions qui amoindriront encore notre vie.
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi, la saga nous enseigne que l'erreur cruciale
de volldemort est philosophique. Il a cru (de manière
inconséquente d'ailleurs, puisqu'il a voulu la changer) en la valeur d'une prophétie ! Pourtant, c'est en lui accordant de l'importance qu'il a crée les conditions de sa réalisation. Les hommes, magiciens ou non, sont entièrement libres.
Commenter  J’apprécie          00
le bonheur tient à la qualité d’intensité des heures que nous vivons. Pas à leur nombre. Peu importe qu’il existe des manques, de l’incomplétude – comment pourrait-il en être autrement ? En outre, atteindre le bonheur n’est pas atteindre une complétude qui exclurait toute souffrance. C’est, au contraire, regarder la vie pour ce qu’elle est et l’aimer pour cela, sans réserve.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marianne Chaillan (622)Voir plus

Quiz Voir plus

le diable au corps

1. Quel âge a le narrateur au début de la guerre ?

12 ans
15 ans
8 ans
20 ans

9 questions
528 lecteurs ont répondu
Thème : Le Diable au corps de Raymond RadiguetCréer un quiz sur cet auteur

{* *}