Les Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.
Animées chaque matin par la journaliste Sandrine Negre, les Matinales donnent lieu à des rencontres, des conversations et des échanges autour des questions du public et avec les personnalités invitées pour chaque Journée de la Semaine PhiloMonaco.
Avec Anne Akrich, écrivaine
Fanny Arama, docteure en littérature française
Fabienne Brugère, philosophe
Marc Crépon, philosophe
Manon Garcia, philosophe
Pascale Jamoulle, docteure en anthropologie, licenciée en lettres et assistante sociale
Marie Robert, auteure, professeure de philosophie, créatrice du podcast « Philosophy is sexy »
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Éduquer ses enfants, ce n’est pas uniquement se mettre la pression et leur donner des règles pour l’avenir, c’est vivre avec eux le moment présent, dans la joie, en leur faisant confiance pour trouver leur chemin en temps voulu.
Faire de la philo ne consiste pas à collectionner des connaissances pour avoir l'air intello dans les dîners, ni à devenir un spécialiste de la citation compliquée. Pour les hellénistes, et Épicure en particulier, la discipline ne sert qu'à nous rendre meilleurs, nous faire progresser, et, encore une fois, nous permettre d'être heureux.
Comme Baruch [Spinoza] est résolument un homme serviable, il est aussi là pour calmer la tempête en nous transmettant quelques précieux conseils au sujet de la vertu. Attention, être vertueux pour lui, [...]. C'est plutôt acquérir une vraie connaissance de nos passions, comprendre le dynamisme qui est en nous, être capable de définir ce qui nous plaît. C'est cette écoute du réel et de nous-mêmes qui nous permet d'atteindre la plénitude, la sérénité tant recherchée. Le sage n'est pas celui qui est raisonnable, mais celui qui accède à un savoir réel sur lui et sur les choses qui l'entourent, qui arrive à comprendre ce qui nous porte autant que ce qui nous plombe. Avoir du désir est normal, et même bénéfique, mais ce qui est essentiel, c'est d'apprendre à le reconnaître pour que l'on soit moins contrarié et donc agité, dès qu'il vient à se manifester. Être vertueux, ce n'est pas museler son conatus, c'est en faire un familier.
( dans «Spinoza chez Ikea»)
Samedi 9 h 54 – Vous vous êtes réveillée avec le sentiment réconfortant d'avoir quarante-huit heures rien que pour vous. Deux jours de plaisirs oisifs, de cafés longuement savourés, de lectures inspirées, de dîners partagés et de sport déculpabilisé. Cette douce plénitude vous envahit totalement, quand soudain… vous remarquez que l'étagère de votre chambre, votre précieuse et fidèle Billy, semble prête à s'effondrer sous le poids des trésors qu'elle contient. La faute, sans doute, aux douze livres achetés l'année dernière sur la méditation, aux albums photos de vos années de lycée, aux souvenirs rapportés d'Inde l'été 1998, et aux encyclopédies qu'aucun site Internet n'est parvenu à vous faire jeter.
Je crois qu'à partir du moment où les enfants viennent au monde, les parents ont la crainte aiguë qu'ils souffrent. L'amour et la responsabilité engendrent une sorte de peur latente, obsédante. Une situation professionnelle enviable, un couple stable, une famille souriante sont autant de repères qui assurent un semblant de bonheur. Lorsque, l'hiver dernier, je me suis retrouvée seule chez moi, à pleurer tout au long de la journée, j'ai pu mesurer à quel point mes parents étaient démunis. Ma peine générait chez eux des sommets de culpabilité, l'impression qu'ils avaient omis de me transmettre un secret, celui d'une recette inratable et, dès lors, ils se sentaient coupables de mon mal-être existentiel. Appendre à traverser les émotions est bien plus ardu qu'apprendre à bien se tenir à table.
Chez Aristote, la vertu se trouve entre connaissance et action. Il faut bouger pour avancer, se confronter, tenter, qu'importe si on doit vivre des excès et se tromper. C'est une volonté de bien agir qui, à force de se manifester, devient ordinaire [...].
(Dans «Aristote et gueule de bois»)
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Et bien ,plus on sait d'ou viennent nos réactions, plus on parvient à s'en libérer!
Les apparences sensibles sont changeantes, les idées ne bougent pas, elles sont l'essence de chaque chose qui nous entoure
A défaut de savoir ce qui se passe dans ma tête, je sais vers quelle direction vont mes pieds.
Nous ne maîtrisons pas le temps, mais nous maîtrisons notre manière de l'habiter.