Citations de Marianne Chaillan (86)
je suis convaincu qu'aller chercher les élèves sur leur terrain, c'est la condition pour les amener en philosophie
Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
Blaise Pascal
(p.85)
"Il est amusant d'ailleurs que Machiavel illustre son propos en utilisant des animaux. Et qu'ainsi, il invite le Prince à se faire renard et lion pour effrayer le loup. Bref : il faut être un Lannister (dont l'emblème est le lion) plutôt qu'un Stark (dont l'emblème est le loup). CQFD" (p. 237-238)
"(...) la série Game of Thrones se dévoile ainsi comme un laboratoire de philosophie politique expérimentale." (P. 190)
Être aimé ou l'avoir été permet de ne jamais être tout à fait détruit par les épreuves à endurer.
"L'épisode de sa mort (Ned Stark) a produit un effet de surprise chez tous ceux qui n'avaient pas lu les livres. Ned Stark, en effet, est une personne si forte, si solide, que nul n'imaginait que son personnage puisse être tué dès la première saison. (...) Ce que produit cet effet de surprise , ce qu'apprend au spectateur cette exécution, c'est que personne n'est à l'abri. Même le plus fort, même le plus moral, même le plus aimé, nul n'est à l'abri. C'est exactement la thèse de Hobbes. Cet épisode, et plus généralement la première saison, est une leçon de philosophie hobbesienne." (p.208-209)
"Essayons de comprendre pourquoi Maester SARTRE reconnaîtrait qu'Ygrid a parfaitement raison de maintenir qu'elle est libre tout en étant prisonnière. SARTRE l'a d'ailleurs dit dans une phrase devenue célèbre : "On n'a jamais été aussi libres que sous l'Occupation". La contrainte extérieure ne change rien à notre fondamentale liberté : au contraire, elle la rend plus évidente et plus urgente. Sous l'Occupation, il fallait choisir : résister, se taire ou collaborer. La liberté des hommes leur était plus évidente en ce sens que le choix était plus urgent. Prisonnière, Ygrid est donc tout aussi libre qu'auparavant : libre de se résigner, libre de se débattre, libre de haîr son geôlier ou d'en tomber amoureuse. La liberté ne saurait se mettre en cage sinon par un sujet qui déposerait lui-même sa liberté pour s'en remettre à la loi d'un autre." (P. 142)
Un livre peut changer une vie. Il peut la sauver. Amélie en était évidemment persuadée depuis longtemps. Mais découvrir que ses propres livres pouvaient avoir pour d'autres la vertu que ceux de Rilke ou de Nietzsche, par exemple, avaient eue pour elle suscitait une émotion difficile à mettre en mots.
Vivre n'est pas un rêve. Vivre ce n'est pas se mouvoir dans une réalité conforme à nos désirs. Vivre c'est assumer la perte et le manque.
Le bonheur ne se trouve donc pas dans ce manque illusoire que nous présentent les derniers des hommes, mais dans un face-à-face, ,une acceptation et même un amour de la vie telle qu'elle est.
page 140
Voilà qui paraît en effet parfaitement clair à vous entendre, Cicéron. Et nous vous remercions de votre témoignage. Souffrez désormais que nous donnions la parole à un penseur qui ne fait pas du livre d' Amélie Nothomb la même interprétation que vous. C'est à vous, Sartre ! Expliquez- nous : à vous croire, Amélie Nothomb, loin d'être stoicienne, est une philosophe de la liberté humaine.
Ce mythe nous questionne sur le véritable critère de l'action morale ou encore sur la possibilité même d'une action véritablement morale. Si nous ne tuons pas le roi, est-ce par vertu ou est-ce par crainte du châtiment ?
Rencontrer autrui c'est cela : être débordé par quelque chose que l'on attendait pas.
A n'en pas douter, cette période de révision des lois de la bioéthique sera aussi violente qu'un épisode de la série de HBO.
Qui aurait pensé s'initier à la philosophie de Platon en écoutant Balavoine ou à celle d'Heidegger en chantant Alain Souchon ? Qui aurait associé Christophe Maé à Lucrèce et Stromae au philosophe janséniste Pascal ? Qui aurait pensé que Goldman nous invite à questionner les conditions du travail comme source d'accomplissement de l'homme ?
Tel est pourtant le pari de cet ouvrage : montrer que, de Chérie FM à Skyrock en passant par Nostalgie ou Virgin radio, la musique que nous écoutons nous fait entrer, sans que nous nous en rendions compte, en terre philosophique.
(Dans la préface de Raphaël Enthoven)
Certains livres donnent à penser, comme on offre une cerise au mangeur de gâteau.
D'autres se trouvent d'emblée à la croisée du coeur et de l'esprit.
Les premiers sont des thèses maquillées en récits, dont les personnages sont des ombres qui pensent. Les seconds sont (principalement) l'oeuvre d'Amélie Nothomb.
Celui qui ignore l'amour, loin de se sauver se perd.
Et souhaitons qu'à notre souffle dernier, quand sonnera l'heure blême, nous ayons le cœur plein de ces printemps éternels que l'amour nous aura donné de vivre.
Aimons la vie avec ce qu'elle comporte comme risques et comme certitude de fin. Nous n'en apprécierons que mieux le chemin.
Je me demande comment certains intellectuels peuvent juger avec autant de mépris des chanteurs qui, quoi qu'on en pense, ont aidé tant de gens à vivre.