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Citations de Marie-Claire Bancquart (202)


Non, je ne trouve pas de raison à la terre
ni au large ciel
qui la surmonte

rien ne porte sens
sinon
l'insecte aux ailes très découpées
qui se hâte vers il sait quoi, dans l'urgence

ma recherche
constante, elle,
désaccordée,
ressemble à une ascèse offerte à quelque dieu
dont on proclame fermement l'inexistence.
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Ô livres !

René Daumal mettait en garde André Breton, qui risquait, disait-il, de figurer un jour dans les manuels d'histoire littéraire, et non dans la seule enviable histoire, celle des cataclysmes.

Mais à présent, les manuels sont cataclysmes et renaissance. Dans l'oubli général des littératures, ils rappellent, obsédants, des paroles de jour en jour plus mortelles.
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Interdits de séjour dans les jardins suspendus de l'inconnaissable
nous nous accommodons
de vivre à petit feu.
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Si je pouvais saisir
un morceau du rien

de toutes formes qui dansent
dans son étoffe

si je pouvais
mordre choses dans leur plein
je connaîtrais
dans tripes et boyaux
le goût du monde
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Nous voici au milieu de leur mystère simple à vivre : une fable de jour brûlé doucement, comme une croûte de gâteau.
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on voudrait pouvoir habiter ailleurs, dans une attache universelle

mais
de naissance, de chair,
cela nous fut
refusé
à nous tous.
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l'ici et maintenant
arrête le regard.
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Au sommet des églises, des cathédrales
veillent d'étranges bêtes
juchées sur le penchant des toits

elles sauvegardent les paroles fortes des hommes
tourment ou amour

et l'en-deçà même de la parole :
quand nous savions
seulement
grogner, gémir, hurler

langages
non explicites

nous en avons perdu le souvenir

ils ont inspiré sourdement les sculpteurs.
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Un soir comme les autres

Les enfances imaginaires
Se superposent à l'étang
qui ne fut
enfance
Il y aurait eu des promenades inouïes
Avec la famille et le narcisse né d'hier
Des picotements de lilas
Des mises au monde
Si douces en mirage
Que la prairie aurait duré toute une existence

Il y aurait eu un au-dedans plein e chaleur
Il y aurait eu
Il n'y eut pas

Toutce que tu possèdes t'a coûté
Tu marches
En avalant l'ombre des ombres

Ce soir
Apprends à découvrir l'écart entre solitude et mort.
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J'espère que les jeunes femmes de maintenant, qui ont bien plus de droits que je n'en ai eu, trouveront le moyen d'ouvrir ce qui leur est encore fermé. Mais qu'elles trouveront aussi la douceur de savoir aimer les hommes, de désirer les aimer.
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Et j'ai peut-être cassé un lien. Je ne ressemble par ma vie ni à ma mère, ni à la mère de ma mère, ni à celles qui étaient avant elles, marquées depuis des siècles par un ordre qui les faisait maîtresses à la maison, absentes de la scène au-dehors. Une femme sans modèles.
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J'en voulais à ma mère, et plus encore à la société qui me refusait un peu d'indépendance. Je souffrais d'être née avec une identité qui m'empêchait d'être moi-même.
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J'essaie. Mais j'ai beau faire : tout est fictif, sauf le sang, et mon sang ne parvient pas à oublier. J'ai trop souffert de l'injustice de mon sort, comparé à celui de mon frère; j'ai trop pleuré sur ma mère - car je pleurais en cachette, assez souvent, sur sa vie gâchée. J'ai eu trop de mal moi-même à me construire une vie sans modèles.
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Je serais arrivée en vous déclarant : "J'ai passé l'agrégation de philo, et maintenant je voudrais écrire sur le détachage des étoffes", vous m'auriez prise ? Or, c'est le journalisme qui me tentait.
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Plus de corset : impression extraordinaire. Plus de corset, mais c'était le contact permanent de la peau avec la douceur mobile du linge, le droit de s'admettre un peu flapie ou de se redresser sans aide : enfin, la pratique avouée de ce qui avait été jusqu'alors une transgression. J'avais vingt-quatre ans. Vingt et un ans de maintien par la force étaient abolis. Je profitais de mon corps.
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Mais je ne voulais surtout pas me marier... Nous vivrions ensemble, sans autre caution que notre bonne foi... Une utopie complète, à l'époque!
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Entrer à l'Université ? Oui, depuis que j'avais vu la détresse de ma mère, je pensais de plus en plus que "l'amour désintéressé du bien et du beau" était difficile. Je voyais que dépendre de l'argent d'un mari, c'était s'exposer à beaucoup de tristesses et d'humiliations ravalées. Il valait mieux gagner sa propre vie.
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Mais cette éducation qui paraîtrait aujourd'hui d'une austérité presque insupportable semblait alors naturelle. Elle avait ses charmes et ses amusements.
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Nous avons au moins gagné quelque chose, dans ce drôle de milieu du siècle : le droit de dire tous les deux "Je t'aime, la nuit n'est pas tombée".
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Vouloir que les femmes votent, travaillent hors du foyer (mon père haussait les épaules), nous avons trop de bon sens en France pour ne pas comprendre que c'est contre nature!
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