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Citations de Marie-Claire Bancquart (202)


FEMME EN FLEURS

Femme en fleurs comme un grand châtaignier qui répand ses senteurs puissantes
Tu te dresses sur la campagne, tu flambes de bonnes odeurs,
tu prends le soleil et la pluie à tes rameaux chargés de fruits,
Tu es debout sur la colline, le bleu de l'espace et le vent ruissellent sur toi de la bouche aux talons,
les moissons croissent sur tes bras ; la ronde blondeur de tes seins gonfle le temps des récoltes mûres,
et dans ton sein déjà la nuit profonde se fermente ; déjà la grande mer roule sur toi la courbe de ses vagues

Marcelle Delpastre
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[...]
Tu parles avec tes mains poète
dans ton armoure d'amour
troubadoure aux cheveux rouges
reine de souffle et de feu

Extrait de "Troubadoure", Yolande Villemaire
(p.130)
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il me semble que je pars
mais je suis de retour
d'une migration continue
entre saisons contraires
et horaires inconciliables
sans déchiffrer les codes
nécessaire à la manœuvre
sans pratiquement bouger
de la phase à l'approche
du rivage de la rencontre
sans pouvoir y accoster
ni franchir le fleuve
qui s'interpose entre
le port et la mer

"Pages de voyage", Silvia Baron Supervielle
(p.25)
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Dis-moi le redoublement des racines
la femme qui s'avance sans amarrres
et sans peur debout dans la distance
celle qui écrit au revers des courants

celle qui pense sous la cognée
à l'arbre qui perdure
aux forteresses aux clôtures
pour mieux les cisailler

d'un poème tranchant
comme l'or au soir des certitudes
quand l'âme se délivre
de sa robe charnelle

et que liens se délient
comme fleurs sous l'orage

Jeanine Baude
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Ton visage est une blessure
en plein coeur
de tes doigts
jaillit la foudre

Martine Broda
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pour qu'un poème respire
il lui faut le silence
silence liminaire
des lentes germinations souterraines
lorsque jaillissent les mots
dans l'éclat des enfantements

silence
quand la voix se repose
et que le texte n'en finit pas de résonner
dans nos solitudes visitées

Colette Nys-Masure
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Temps passant
Temps passé
qui se fabrique
tout doucement autour de lui, de nous.

On s'aperçoit des amitiés rompues
par la mort ou l'absence.

On dit je ne dirai plus rien

J'écrirai
oui
mais pour les arbres.

Je deviendrai sentence d'écureuil.
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Tu dégorges de silence
tu cherches l'oraison lente
de toi à moi. Le sang sourd
de nos tempes en ténèbres.

L'ombre étale la violence.
Nous sommes nus sous l'animal
de la nuit à langue lourde
qui lèche secondes et peau.

Le lit se barre d'absence
nos corps se muent en gisants
la lune court aux calandres
des sommeils rebondissants.
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Les dieux sont entrelacés par le sang
au jus des branches.

Dans un jaune d'oeuf au nid,
dans les oies sauvages ils ont habitation.

Je reste assise, moi, déconcertée comme au premier jour.

Je sais seulement coudre des feuilles
pour donner domicile au sortilège

creuser les troncs
pour y glisser des pansements souillés.

Dans mon espace
en bas
c'est un hiver alourdi, impie, difficile.
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Onze heures sonnent sous le vent.
On entend vibrer les vitres dans la solitude.

On se dit :
les écorces ont froid.

Sous la lune
un bizarre printemps blanchit l'extrémité des tiges.

On approche les lèvres de la fenêtre
et la vie apparaît fragile, étrangère
dans ces miroirs au tain de nuit trouée.
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Ies branches suintent comme pleurent
les yeux des chiens.
L'arbre élagué
fait le compte de feuilles
qui ne pousseront pas.

Autour
s'étire
la forêt vingt fois essartée.

Le silence a goût de la plaine
fluide, saturée par l'embrun.

La paume et sa transpiration légère
caresse au creux d'arbre
un lichen lentement venu.
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Celui qui marche sur une échine de la terre
sent le vent lui gifler par les dents une haleine salée :
la mer proche
réveille en son étroit pays le poisson d'origine.

Doux sur doux frais sur frais
naît le soleil trempé du ventre.
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La nuit, c'est une porte de la terre
que partois nous ouvrons.

Les volcans arrondissent leurs yeux autour de nous berçant notre solitude.

Maintenant les amis nous apparaissent avec un visage brouillé.
La netteté va vers les ombres.

Nous sommes en travail de nous
inconnus
sans ornement.

De soleil à sommeil
une lucidité tombe au bas du monde.
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J'ai lieu plusieurs fois, dit le corps.

Dans la banlieue creuse de Jonas.

Dans la photographie de ma mère jeune.

Dans un plan de ville peu connue
où Paris tout entier se loge avec moi.

J'ai lieu
dans le noir du cassis
le plus craie de la craie.

Mon moindre lieu ?
- Ma peau
baignée, baisée,
qui résilie tous les sept ans ses cellules.
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Ferme les yeux.

Sous tes paupières
un moment
vient une pièce de lumière et d'ombre.

Elle passe au-delà dans l'enveloppe de tes os
dans la mousse pulmonaire
dans le charroi du sang
plus à toi que jamais

dissoute
distincte
chair dans la tienne.

C'était à toi
la superposition de cris de corneilles et de confidences l'appel emphatique du garçon dans la cour
pendant la sieste bordée de soleil extrême.

Tant de paroles
Sorties de ta mémoire :
le livre à exemplaire unique
où s'inscrivait ta vie avec une encre de vin herbé.
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A bord d'une Europe dérivante
avec son chargement d'églises aux lourdes statues
l'homme accoudé sur l'usure des astres
a soif et brûle.

Il pense à la chute lumineuse des aubes
autrefois
sur des falaises

et son coeur cherche en vain la petite image nouvelle qui susciterait une parole chez les anges.

Son royaume n'est plus en lui
mais dans un animal énorme et friable
mis au monde par ces mots qu'on peut crier, casquer, démentir.

Sauf un insecte tombé dans sa paume
il n'a plus d'étendue.
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Un pas chaque seconde
émeut la pierre
au lissé de miroir.

Visage sur visage
on arrête sur elle
la coulure des vies.

La voix renvoie
le soleil entre deux montagnes
confirmation d'espace.

Un bonheur acéré
luit sous le ciel
tranche l'attente.
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Marié à la lune morte
le taureau s'élance à l'intérieur des cavernes
depuis des millénaires.


Au soir
sa fable monte.

Les hommes mangent dans une épiphanie de cendre et de sang.

Un petit garçon furtif descend à la cave
et respirant les murs salpêtrés
hume la toison de son âme.
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La fenêtre
vingt fois réfléchie
dans les grains du raisin muscat

vingt fois détachée
avec l'un d'eux
vers notre bouche

devient 'très en dedans'

elle donne maintenant
sur le rouge de notre corps.
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Désespoir du peintre

Quand je peins, c'est toujours de l'autre côté de la vie.

Parfois, je touche un fruit, un sein. Je rêve qu'ils suffisent à remplir un tableau.
Le château de nos corps vit très retiré, sous un déchirement des perspectives.
J'allégorise une moisson en collerette d'épis, un gosier en gousse de pois.
J'étends une forêt sous la mer Morte.
J'invente. J'échange.

Je reste seul.
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