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Biographie :

Très jeune, Marie Compagne comprend que sa vie passera par les mots, par l’écriture. Après des études de droit et de lettres modernes, elle enchaîne les expériences et devient biographe.

Depuis plus de dix ans, elle écrit pour les autres, des récits de vies à la « biothérapie » qui égare les douleurs jusqu’à les faire mourir. Il lui arrive également parfois de proposer sa plume à d’autres desseins, des essais, notamment.

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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
Elle voulait disparaître dans l’irréalité du rêve, oublier ces minutes désastreuses qui l’avaient définitivement privée de tout potentiel, même minime, à l’insouciance. C’était terminé. La vie serait encore plus écrasante désormais. Malgré Elliot. Malgré les enfants. Malgré tout. Une vie de violence. Définitivement. C’était ce qu’elle avait toujours été, au fond. Elle glissait là vers une étrange sorte d’aboutissement. La promesse de son enfance se réalisait : elle était vouée à l’obscurité et au mal.
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Emma était en effet réputée assez peu chaleureuse avec tous ceux qui n’étaient pas handicapés, comme si elle leur en voulait d’être en bonne santé. Elle-même était pourtant valide et dénuée de quelque signe de maladie que ce fût. Personne ne comprenait pourquoi elle se montrait si froide dans le quotidien, si distante, si réservée, alors qu’elle était tout l’inverse avec l’ensemble de ses petits patients, même les moins attendrissants. Seule Dolorès avait réussi à nouer un lien et à la faire sortir un peu de sa coquille. La jeune éducatrice était d’un naturel jovial et entraînant, et son extrême sensibilité lui avait dicté qu’il y avait chez Emma un peu plus qu’une professionnelle autiste à un monde dans lequel elle était censée évoluer comme n’importe qui : sur ses deux jambes, avec une tête bien faite, vers ce qui pourrait s’apparenter à une forme de bonheur. Elle se protégeait, sans doute. Oui, mais de quoi ? Jamais Dolorès n’était parvenue à obtenir un début de confidence de la part de sa collègue et elle en était frustrée. Elle me trouve sans doute trop jeune pour comprendre…, soupira-t-elle encore une fois en voyant Emma quitter son bureau pour la pause de midi. Qu’elle prendrait seule. Comme d’habitude. Évidemment.
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Elle avait d’abord tenté la version payante – un homme qui paie serait forcément quelqu’un de sérieux ; qui paierait pour baiser alors qu’Internet était un vivier gratuit de filles prêtes à tout ? Mais elle n’avait pas récolté beaucoup de flashs. Elle ne comprenait pas ce qui clochait. Son âge, peut-être ? 45 ans : il y avait encore un potentiel pourtant ! Elle n’était pas bonne pour la déchetterie, quand même ! Quoi, alors ? Son physique ? Elle n’était pas un canon mais n’était pas si mal non plus ! Pas une gravure de mode, mais assez consommable pour une nuit, apparemment. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Son caractère ? C’est vrai qu’elle avait un petit côté excentrique, mais rien qui soit véritablement rédhibitoire. Avec sa chevelure d’un roux flamboyant coupée à la garçonne, on ne pouvait pas dire qu’elle explosait les plafonds de l’exubérance ! D’autant qu’elle était plutôt réservée quand elle ne connaissait pas, un peu sauvage. Alors quoi ?

Découragée par le peu de candidats, elle s’était rabattue sur la version gratuite ; et là, elle s’est retrouvée flashée par des dizaines de prétendants. En peu de temps. Ça remettait du baume au cœur. Mais il y avait de tout. Et elle ne se contentait pas de n’importe quoi.
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Il passait des heures à lire toute la littérature qui sortait sur les sujets liés à la maladie de son fils. Il voulait y croire. Son épouse était moins optimiste mais refusait de briser ses espoirs. Elle gérait le quotidien et s’arrangeait toujours pour être à la maison lorsque Théo n’était pas à l’IEM. C’était tout ce qu’elle pouvait faire, disait-elle : faire en sorte qu’il ne manque de rien et qu’il vive le moins mal possible.
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Elle savait qu’Emma était convaincue qu’on avait voulu l’assassiner ; on ne vit pas tranquillement avec une telle épée de Damoclès fichée au-dessus de sa tête. Ce qui signifiait qu’elle avait probablement pris sur elle pour mettre le nez dehors. Pourquoi ? Pour voir son avocate ? Elle aurait pu prendre rendez-vous à son cabinet. Ou y avait-il autre chose ?… Quelqu’un d’autre ?… Attendait-elle quelqu’un lorsque le gars l’avait abordée ? Elle ne le connaissait pas, de toute évidence. Alors pourquoi l’avoir allumé – parce que, oui, elle en était quasi certaine : Emma l’avait bien allumé – si c’était pour le rejeter immédiatement après, brusquement et sans préavis ? À quoi s’attendait-elle en agissant de la sorte ? Cette fille était un mystère. Un mystère à multiples entrées ; mais sans clé, Sybille restait dehors ; comme la plupart des gens, sans doute. Pourtant, elle était résolue à ne pas se satisfaire du pas de la porte et entendait bien franchir son seuil. Le tout, c’était de déterminer comment. Le mieux, c’était sans doute d’apprendre à la connaître ; et pour ça, prendre du temps avec elle, tisser un lien de confiance qui l’aiderait à s’ouvrir.
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Les yeux clos au milieu du pavé, elle revoyait avec dégoût l’attitude soumise et désirante de son avocate. Elle en crevait d’aller le rejoindre, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Comment une femme de son rang, de sa classe, pouvait-elle se laisser réduire à la seule satisfaction de ses sens – et de quelle manière ? Comment, après avoir fait preuve de toute son intelligence à lui expliquer les détails de sa stratégie, en était-elle arrivée à ne plus être qu’un corps tendu tout entier vers l’absurde volonté de se faire dominer ? Tout ça lui donnait la nausée. Rien ne paraissait résister à l’attrait du sexe ; et ça la perdrait, elle, Ève Lestat, comme ça avait perdu sa mère et toutes les femmes de ce monde auquel elle, Emma, n’appartiendrait jamais. Ce coït bestial qui renvoie de l’humain le reflet pitoyable de sa sauvagerie primaire, elle ne le connaîtrait jamais. Elle n’en voulait pas. Elle le vomissait. Il avait fait de sa mère une esclave ; et d’elle une victime collatérale des caprices d’un géniteur peu paternel.
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L’urgence, c’était de trouver le malade qui avait fait subir ces sévices à Léonard Hartman. Si ce n’était pour lui, peut-être cela sauverait-il quelqu’un d’autre : même si aucune tuerie présentant des similitudes avec la scène de crime n’avait été relevée, on ne pouvait complètement écarter la piste du maniaque sadique. Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avaitforcément pris un plaisir qu’il désirerait reconduire, d’une manière ou d’une autre. Le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu’à un coup. Un one-shot certes grandiloquent mais limité en termes de victime. Si on ne trouvait rien chez les Hartman qui confortât l’hypothèse des représailles, on serait malheureusement obligé de se diriger vers la piste la moins séduisante : un psychopathe potentiellement désireux de reproduire son œuvre. Un serial killer dans la région lilloise ! Sybille imaginait déjà les grands titres. À éviter absolument !
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Cet enfant sait que son père est mort. Assassiné de surcroît. Il était dans la maison la nuit du meurtre. Peut-être même a-t-il entendu ou, pire, vu quelque chose. Vous croyez qu’on peut le laisser garder tout ça pourrir en lui ? Vous, quand vous avez un problème, que vous êtes triste, choquée ou que sais-je encore, vous pouvez en parler à quelqu’un : un ami, un psy. Lui, il n’a aucun moyen de sortir les choses. Réfléchissez bien à ça. Et vous comprendrez peut-être à quel point c’est intolérable d’être complice de ce laisser-faire. Je voudrais que Théo soit considéré pour ce qu’il est, à savoir un être humain qui a le droit d’être informé de tout ce qui le concerne, aussi dur que ce soit à entendre – et il le réclame, ce droit ! Qui plus est, je suis certaine qu’il pourrait apporter des éléments à l’enquête de police qui doit être en cours. Imaginez un peu : il peut aider et on lui refuse cette possibilité. C’est quand même son père qui est mort !
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S’il n’avait pas été ce qu’il était, elle lui aurait volontiers fait payer son arrogance et le mépris qu’il avait ouvertement affichés envers elle et les éléments qu’elle venait leur servir sur un plateau d’argent. Oui, c’est vrai que c’était difficile à croire. Mais pourquoi ne pas montrer un tout petit peu de souplesse et s’ouvrir à la richesse de l’intangible plutôt que de rester crispé sur des certitudes qui avaient montré leurs limites et n’apportaient plus rien à l’enquête ? La peur du ridicule, peut-être Ou alors la crainte de perdre ses repères. L’inconnu effraie. Et bousculer les lignes, ça oblige à des remises en question. Tout le monde n’est pas prêt à revoir en profondeur le périmètre de ce qui fait son existence. Et c’était vraisemblablement le cas de ce policier. La fille avait l’air moins fermée. Mais ce n’était pas elle la chef. Elle ferait ce qu’on lui ordonne de faire.
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C’était tout aussi déprimant. Ce qui traînait dans les bars lui renvoyait une image d’elle-même qui lui donnait le dégoût de ce qu’elle était – une célibataire en chasse – et un désespoir profond quant à ses chances de trouver quelqu’un de bien. La faune qui s’agitait là ne correspondait en rien aux minces critères qu’elle s’était fixés dans la poursuite de son objectif amoureux.

Ne restait plus qu’Internet. Si les chances n’étaient pas meilleures, au moins, elle ne perdait pas son temps à l’extérieur ; elle faisait ça chez elle, dans le confort de son bel appartement lillois du Quai du Wault, un bon verre de blanc à proximité. La version payante ne drainant presque rien, elle avait glissé vers le plus populaire. Et elle en vivait aujourd’hui les déceptions.
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