Marie Javet

Quand elle fixa à nouveau le miroir, il ne se passa rien. Elle se replongea dans son manuscrit, mais sa concentration s’était enfuie et ses yeux remontaient régulièrement vers le miroir, tentant d’apercevoir à nouveau le mystérieux mouvement. D’abord, il n’y eut rien qu’un peu de vent dans les voilages du rideau, puis elle la revit : une tache blanche et floue qui se déplaçait rapidement. Alors, elle ne lâcha plus le miroir des yeux: il fallait qu’elle en ait le cœur net. Plus elle le fixait avec intensité, plus elle réalisait que la chose qu’elle avait vue ne se manifesterait que si elle relâchait son attention. Elle devenait sûrement folle…
Pourtant, au moment même où elle baissa les yeux, elle la revit: une forme blanche, qui virevolta un instant, pour disparaître à nouveau du champ du miroir.

je m'endors sur la perspective d'un avenir qui contient tous les possibles, toute la mer dans un coquillage.

Aucune de ces femmes n'est ma mère ni ne prétend la remplacer , mais chacune est un peu de l'image de la mère idéale que j'aurais pu avoir.

j'ai pour devoir de guérir l'enfant intérieure, celle qui a grandi dans l'ombre d'une grande soeur défunte qu'elle n'a jamais pu égaler aux yeux de sa mère. je dois devenir ma propre mère et prendre soin de cette petite fille qui souffre, lui apporter d'amour et les soins qu'elle n'a jamais reçus. je m'y emploie, jour après jour. j'essaie de pratiquer le bienveillance envers moi-même, au quotidien.

Quand le pire se produit, que tu as enterré et pleuré tes morts, tu n'as que deux solutions, deux choix qui s'offrent à toi : la mort, en restant avec tes fantômes, ou la vie, en te donnant la priorité.

Fréquenter ces trois femmes m'aide à me réparer un petit peu plus chaque jour de l'amour que je n'ai pas reçu.

Sans doute le bonheur ne se raconte-t-il pas aussi facilement que les déceptions. On le garde pour soi, précieusement, comme si le partager risquait de le diluer.

C'est probablement cette capacité infinie d'empathie qui a causé sa perte.

Tu t'apercevras en vieillissant que tu peux compter sur les doigts d'une main tes véritables amis, ceux à qui tu peux faire confiance, qui ne te trahiront pas, qui seront là pour toi quand ça n'ira pas.

J'ai appris que la compassion et l'indulgence qu'on a pour les autres, on a non seulement le droit, mais aussi le devoir de se les appliquer à soi-même.

La vie, si nous sommes attentifs aux signes, nous offre les livres que nous avons besoin de lire à certains moments de notre existence, ceux qui vont nous apporter consolation et sentiment de ne pas être seuls au monde dans nos problèmes. Parfois aussi, ils nous indiquent le chemin à suivre.

Les livres m'ont toujours aidé à traverser les périodes difficiles de ma vie.

Anne-Lise est plus malheureuse que méchante, dans le fond, et parfois les gens malheureux s'en prennent aux autres parce c'est plus fort qu'eux. La détresse rend égoïste.

Paul Lansky avait rencontré la belle Délila un jour de mai où il peignait au bord de l'eau. Il n'avait jusque-là qu'une seule passion, une maîtresse exigeante et dévorante: son art. Il avait un projet en tête: représenter le lac et le ciel à différents moments de la journée. Il espérait que la capture, presque en continu, du paysage qui lui faisait face, lui révèlerait les secrets de l'Univers. Il pensait que l'homme devait communier avec la nature pour en comprendre les nuances. Pour lui qui n'avait d'autres armes que ses pinceaux et ses tubes de couleurs, d'autres bagages que ses modestes talents d'artiste, c'était sa façon de rendre hommage à Mère Nature. La peindre pour essayer de la cerner dans sa globalité, la représenter dans sa diversité, sous toutes ses parures, par tous les temps et à toutes les heures. C'était son obsession.