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Critiques de Marie-Noëlle Hébert (24)
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La grosse laide

À 20 ans, Marie-Noëlle vit seule dans un grand appartement, avec pour seule compagnie son chat, Ganache. Elle sort très peu, n'a pas d'amis et ce n'est pas auprès de sa mère qu'elle pourrait espérer avoir du réconfort. Cela fait des années que la jeune femme est mal dans sa peau, se trouve moche et grosse mais pleine de vide. À 11 ans, rejetée par ses camarades d'école, la nourriture est bien la seule chose qui la réconforte, mangeant en cachette de ses parents. Elle abandonne la danse, ne sachant plus comment faire et ses vêtements deviennent trop justes. Des remarques ici et là finissent par la blesser. Elle s'applique à dénigrer chaque partie de ce corps qui la répugne...



Marie-Noëlle Hébert plonge dans ses souvenirs d'adolescence et tente de comprendre comment elle a pu arriver à détester ce corps qu'elle habite si honteusement. Jeune, elle se trouve déjà trop grosse et ce ne sont pas les remarques violentes de son père qui l'aideront à s'accepter ou encore la passivité de sa mère. L'adolescente devient obsédée par son corps, ne cessant de se regarder et de haïr l'image que le miroir lui renvoie. Aujourd'hui, la jeune femme qu'elle est devenue l'accepte, faisant fi des diktats de la minceur et des regards parfois qu'elle ressent sur elle. Un véritable travail sur soi qui, en mettant en image son parcours, lui a permis de panser ses blessures. Tout en subtilité et sensibilité, Marie-Noëlle nous livre un témoignage poignant au moment où de plus en plus de personnes sont victimes de grossophobie. Un témoignage qui, on l'espère, les aidera à s'accepter voire aimer leur corps. Graphiquement, les dessins réalisés au crayon de bois sont d'un réalisme incroyable. L'on ressent intensément la douleur, le mal-être.

Un album salutaire...
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La grosse laide

Marie-Noëlle en a chié, visiblement.

Suffisamment pour devoir le coucher sur papier glacé.

Une thérapie par le dessin.

Un besoin vital de résilience.



Son problème ?

Un poids qui très longtemps lui pèsera, forcément, confortée en cela par un père au quotient intellectuel aussi élevé que ma température anale et une mère plus que discrète sur le sujet.



Alors elle se pose des questions, Marie-Noëlle.

Suis-je un monstre ?

Quelle sera ma vie ?

Reste-t-il des chips dans le placard ?



Une vie par procuration en écoutant les autres.

Une vie en retrait du monde.

Une non-vie, en définitive.



Si j'ai apprécié le propos, j'avoue avoir été submergé par sa noirceur narrative déclamée au crayon graphique aussi noir que le charbon.

Couleur et thème au diapason, certes, mais trop c'est trop et à force de taper dans le drame chronique, j'en viens à lâcher la rampe histoire de ne pas avoir à appeler "détresse amitié j'écouuuute" afin de jeter la pierre à Pierre.



La grossophobie est un fléau avéré.

Lire ce genre de trauma en cette période légèrement contrariée ne fut certainement pas l'idée du siècle pour se remettre les chakras à l'endroit.



Nonobstant cette légère mais néanmoins persistante gêne, il convient de reconnaître à Marie-Noëlle un réel talent graphique.

Où que tu sois, j'espère que tu vas mieux...
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La grosse laide

Des dessins sombres, tout en noir et blanc, réalistes comme des photos anciennes, un roman graphique d’une grande tristesse, l’histoire d’une petite fille dont le seul tort était d’être bien en chair.



Une jeune femme seule dans son appartement avec son chat, elle se rappelle qu’elle a été un bébé joufflu, puis une fillette ronde qui rêvait aux princesses et qui se faisait dire « J'pense que t'as assez mangé, Marie-Noëlle. » Elle est de celles dont on sapait systématiquement l’estime de soi.



La réalisation de ce magnifique album a fait partie de la thérapie de l’autrice pour se sortir de l’isolement et des idées suicidaires.



La « grossophobie » est bien présente dans nos sociétés, mais il n’en a pas toujours été ainsi et pas que pour les Vénus de Rubens au 17e siècle. Je me souviens que mon grand-père admirait les femmes « corporantes ». Et les Québécois d’un certain âge se souviendront du « Père Ovide » dans le téléroman « Séraphin », qui appelait son épouse « ma belle grosse Georgiana »… et c’était un compliment! Avoir de l’embonpoint était alors un signe de force et de santé. Pourra-t-on revenir à une plus grande valorisation de la diversité corporelle?

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La grosse laide

La laideur se tient-elle dans le poids que l’on fait, dans les formes, dans ce moule dans lequel on n’entrera pas quoique l’on fasse, que l’on mange, que l’on jette ? La beauté n’est-elle qu’une vue de l’esprit ?

Marie-Noëlle est rappelée à l’ordre. Il faut bouger, contrôler, plier, cacher. Il faut contraindre ce corps libre et beau, ce corps hors norme pour être vu autrement qu’en anomalie. La souffrance heurte par sa violence, par ces diktats de la mode, de la bienséance et du quand dira-ton. Marie-Noëlle essaie d’être conforme. Echoue. Gagne. Echoue. Et si tout ne tenait qu’à ce que l’on vit, à ce que l’on croit ? Et si tout se tenait hors de l’imposture de l’enveloppe ?

Roman d’un parcours. Roman d’un quotidien quand la différence crie sa détresse. Des graphismes magnifiques, un récit qui vrille les tripes, serre la gorge et éclaire sur notre propre regard. Cet album se referme avec la boule au ventre. Il est si fort, si vrai, si intense. Il est celui d’une femme que les yeux et les mots ont cherché à briser, celui d’un conformisme à contourner, celui d’une vie vécue à coups d’injonctions et de désirs impropres. Ton corps est ton corps : accepte le puisqu’il est le tien, sain, réel, puisqu’il te mène où les chemins s’empruntent, parce qu’il te porte et qu’il t’honore.

Marie-Noëlle Hébert livre sa douloureuse histoire jusqu’à ce temps où le regard change, où la vie se réinsuffle. Cette femme est si belle. Ronde, vraie, réelle.

Ce roman graphique est juste sublime, magnifique. Il est une pépite à glisser dans toutes les mains. Il est indispensable. Il est celui que j’ai aimé, ÉNORMÉMENT, avec une très grande émotion. Un coup de cœur absolu !


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Un grand moment dans la vie de Françoise Davi..



J’ai de tout temps apprécié Françoise David qui apportait, du temps où elle intervenait sur la place publique, une voix humaine bien que contestataire dans un discours très cohérent à saveur féministe. J’étais donc curieuse de prendre connaissance de La BD qui venait de sortir sur un événement qui a marqué les imaginaires dans les esprits québécois: la marche « Du pain et des roses ». C’est donc un documentaire sur l’organisation et le déroulement de cette marche ayant valeur de symbole de la solidarité entre femmes. Les dessins qui évoquent les photos N&B colorisées sont originaux. La présentation de l’album est soignée, le papier, la reliure et la couverture impeccables. Le texte de ce document, destiné à un public jeune (sans que je puisse décider précisément de la tranche d’âge ciblée: enfants ou adolescents?), est assez simple pour être compris de tous et a clairement une mission éducative. J’ai cependant quelques doutes sur la capacité des adolescents à s’intéresser à cet événement. Quant aux enfants, peuvent-ils percevoir en quoi la précarité touche les femmes plus que les hommes: la lecture devra certainement être expliquée par des compléments.

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un bel hommage à une femme qui aura marqué les imaginaires québécois et, ne serait-ce qu’ à ce titre, il doit être diffusé et lu.
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La grosse laide

Depuis son plus jeune âge, Marie-Noëlle ne supporte pas l'image que lui renvoie son miroir. Elle cache son corps en permanence et ses kilos en trop l'obsèdent. La jeune fille grandit avec un corps qui la dégoûte, lui fait honte. Elle vit avec la sensation d'être invisible aux yeux des autres et préfère s'isoler, seule avec son mal-être et un paquet de chips.



Son adolescence sera marquée par les moqueries des autres, les mots qui blessent de son père. Sa souffrance la ronge au quotidien. Elle se sent vide, grosse et laide.



À travers cette bande-dessinée autobiographique, la québécoise Marie-Noëlle Hébert évoque en vrac les souvenirs de sa jeunesse. Elle panse ses blessures pour parvenir aujourd'hui à enfin s'accepter avec ce corps qui est le sien. Il faudra du temps à la jeune femme pour relever la tête, se réconcilier avec son corps et faire fi des diktats de la beauté. 



Les illustrations sont à couper le souffle, vraiment bluffantes de réalisme. le message quant à lui est fort, percutant, essentiel et nécessaire.



Un témoignage magnifique et poignant qui nous rappelle l'importance de s'accepter tel que l'on est, en dépit du regard des autres. Une lecture coup de poing.
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La grosse laide

Roman graphique qui est aussi une autobiographie de l'autrice et qui présente les thèmes de la tristesse, la culpabilité, la solitude, le surpoids, le regard des autres, l'estime de soi et l'acceptation de soi. Le récit démontre toute la haine de son propre corps qu'a le personnage principal, les préjugés auxquels elle fait face, les propos méchants des camarades de classe et même de ses proches. Le roman montre son cheminement pour en arriver à une acceptation de soi.



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La grosse laide

Les traumatismes d'une jeune fille qui se trouve grosse et moche. La solitude, l'isolement qui en découle ... cette non acceptation de soi ! L'autrice sait de quoi elle parle et à travers ces planches en noir et blanc très réalistes et superbes, elle nous le démontre très bien ... Ayant toujours été en surpoids et mal dans ma peau, je me suis un peu reconnue dans ce personnage mais ce qui m'a un peu déçue dans ce roman graphique c'est le manque de profondeur ... On a compris qu'elle se sent très mal mais j'aurais voulu plus de démonstrations qui montrerait jusqu'où une personne mal dans sa peau pourrait aller. Il s'agit d'une autobiographie et l'autrice a fait le choix de s'arrêter là, je le respecte...
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La grosse laide

Quel beau livre! Beau esthétiquement. Uniquement en noir et blanc, des dessins magnifiques avec toute une gamme de nuances, du "photographique" au fondu et au flou. Avec une mention spéciale pour une double page d'une petite fille tournant sur elle-même. Beau émotionnellement. Bravo et chapeau bas Madame l'auteure d'oser partager de si fortes émotions sur ces sujets délicats du surpoids et de l'insatisfaction corporelle et ses conséquences. Mes deux lectures successives m'ont fait venir les larmes aux yeux. Tout est déjà présent sur cette si belle couverture. Des émotions (pas forcément bien "gérées"), des liens précieux, de la beauté par delà la noirceur, les sentiments négatifs et les difficultés.
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La grosse laide

Voilà un album plusieurs fois primé au Québec qui sort enfin en France aux éditions des équateurs.



Un récit autobiographique dur, puissant mais salvateur. Marie-Noëlle est une petite fille comme les autres, elle aime les princesses et elle a envie de plaire, d’être belle.



Mais elle ne s’aime pas. Le monde qui l’entoure lui renvoie une image qu’elle hait : elle est grosse, laide, elle a de grosses cuisses, elle a de mauvaises habitudes alimentaires, on se moque d’elle… La violence de ce rejet percute Marie-Noëlle de plein fouet, elle se déteste, elle s’auto-détruit…



Le dessin au fusain est impressionnant de justesse, de réalisme… on a l’impression de regarder un album de photos en noir et blanc. Un album douloureux qui exprime avec force la tristesse et l’impuissance de la jeune fille. Qui exprime aussi le sursaut, la guérison par l’art, par le désir de s’en sortir.



Un livre riche en émotions superbement exprimées par un dessin percutant et beau. Un livre qui véhicule un message fort qui pourrait parler à bon nombre de personnes, garçon ou fille, jeune ou moins jeune.

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La grosse laide

J’pense que t’as assez mangé, Marie-Noëlle.

Porte juste des couleurs foncées.

Le noir ça amincit vraiment.

Oublie ça les lignes horizontales. Pis rentre ton ventre.

Ces phrases assassines qui la dévorent de l’intérieur, Marie-Noëlle les a entendues pendant toute son enfance et son adolescence, de quoi réduire son estime d’elle-même à zéro. Pensant bien agir son entourage lui donne des conseils pour cacher sa grosseur (sa laideur selon Marie-Noëlle) alors qu’il aurait valu l’aimer un peu mieux, comprendre sa souffrance. Elles ont jugé qu’il était plus important de m’enseigner à rentrer mon ventre plutôt qu’à me redresser et à être fière de moi.



Son corps, insupportable tare, elle n’en peut tout simplement plus. Elle rêve de devenir mince, de ne plus être pointée du doigt, d’avoir quelqu’un qui l’aime. Mais que la route est longue quand le dégoût de soi est si profond. Son amie Matilda aide Marie-Noëlle à régler son mal-être en étant présente pour entendre sa souffrance. Car c’est une vie de silence et de honte qui entoure la jeune fille qui se sent incapable d’en parler.

Peu de dialogues et d’écrit mais un pouvoir évocateur extrêmement fort de la part des dessins. Les yeux, ces grands yeux sombres qui disent beaucoup de chose de la souffrance et de la solitude. Le noir présent dans cette bande dessinée évoque avec habileté le désespoir de Marie-Noëlle, les dessins au crayon de plomb soulignent les détails de cette jeune fille avec puissance.



Je pourrais lire et relire cette œuvre tant elle m’a énormément émue par la véracité de ses propos, dans lesquels je me suis parfois retrouvée (les injonctions au corps parfait touchent tous les poids, toutes les morphologies).

Une bande dessinée qui au temps d’une grossophobie ambiante (et qui a été exacerbée par le confinement) est plus que salutaire.
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La grosse laide

Marie-Noelle Hébert est encore toute jeune, une vingtaine d’année. Dans cette magnifique BD elle illustre la douleur des mots blessants qui ont couvert son enfance, ceux qui ont été alimenté par son apparence physique mais qui ont, de façons tordues, amené la petite à nourrir sa haine envers elle-même.

On voit dans cette œuvre une douleur naissante, grandissante, blessante puis une volonté plus grande de guérir et d’être heureuse. Mais surtout j’y ai vu un talent immense dans les illustrations. Chaque page est une succession d’œuvres d’art toutes communicantes les unes avec les autres.

Elle dit de ce magnifique projet que ça lui a permis de faire la paix et de se rapprocher de ses parents. Je la trouve extrêmement forte et courageuse, comme quoi les plus affaiblis sont quelques fois les plus forts!

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La grosse laide

Une BD extrêmement belle, mais que j'ai trouvée assez triste. Marie-Noëlle Hébert se confie sur la détestation que lui a longtemps inspiré son propre corps. C'est assez noir, à l'image des illustrations.

Certains mots ou expressions auraient gagné à être traduits pour la réédition française.
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La grosse laide

Quelle tristesse j'ai ressentie en lisant cette bande dessinée... Mais je dois d'abord dire un mot du coup de crayon incroyable de l'autrice-illustratrice ! Très réaliste, j'ai souvent eu l'impression de voir des photos en noir et blanc ! Les émotions, les expressions, les regards sont tellement percutants, rendus avec une justesse poignante... Rien que pour cela, je suis contente d'avoir découvert ce livre. Côté écriture, il y a moins de texte mais cela me semble assez assez en accord avec la problématique traitée et le fait qu'il soit parfois si difficile de mettre des mots sur un tel vécu... Beaucoup de noirceur, un plongeon assez classique au moment du passage à l'âge adulte, quand on se retrouve confrontée à soi-même et à ses démons, seule chez soi, avec la nourriture amie-ennemie et du temps pour penser/ressasser... Comme dans la bande dessinée "Eat and love yourself" que j'ai lue juste avant (moins noire - dans les couleurs en tout cas - mais autour d'une thématique similaire), l'importance de l'attitude de l'entourage et particulièrement du discours parental est bien mis en avant avec heureusement un dénouement porteur d'espoir,. Quelle satisfaction de pouvoir être soutenue, de trouver de l'aide amicale et professionnelle (thérapie) pour avancer, dépasser ses blessures d'enfance et avancer sur son propre chemin d'amour de soi. Quand le dialogue est possible avec les parents, qu'une prise de conscience se fait, quelle aide pour avancer, se sentir reconnue... Ce livre m'a émue même si je l'ai trouvé un peu dur à lire, ou plutôt à voir car comme je le disais précédemment, j'ai trouvé les dessins particulièrement percutant et le côté noir et blanc renforce cet aspect. J'aimerais beaucoup lire une suite, le récit de la reconstruction.
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La grosse laide

A observer les détails minutieux de son premier roman graphique, les expressions poignantes et le mouvement aérien de ses personnages, on peine à croire que Marie-Noëlle Hébert est une autodidacte montréalaise de la première heure. La grosse laide publié aux éditions des Equateurs est né de ce coup de crayon aussi réaliste que le sujet qui y est abordé.



Marie-Noëlle prend conscience de son poids dès l’enfance. A l’école, ses camarades le lui disent. A la maison, sa famille prend le relais. Les mots sont un gouffre qui l’aspirent. Elle rêve qu’un garçon la regarde enfin et avant tout, c’est elle-même qu’elle voudrait regarder sans honte dans la glace. Tout en grandissant, Marie-Noëlle évolue et se souvient avec amertume de ces années douloureuses à se détester et se mépriser, ce temps retrouvé et celui de perdu. Qu’en est-il désormais ?



La beauté a une odeur de vraisemblance que certains appelleraient « cathartique » en lisant la bande dessinée de l’autrice et illustratrice québécoise. Ces tracés épurés au crayon de plomb déroulent l’existence d’une jeune femme terriblement mal dans sa peau dont le physique est un réel barrage à l’acceptation de soi. Véritables scènes de vie, le roman graphique de Marie-Noëlle Hébert est le témoignage d’une adolescence martyrisée par les mots. Ils induisent le jugement, des critères de beauté déformés par des diktats qui affaiblissent volontiers les plus émotifs. De l’illustration au texte, la compulsion alimentaire se dévoile subtilement puis salement. La nourriture devient un refuge à un monde extérieur avide de détruire tout ce qui n’entre pas dans les codes sociétaux.



Pudiques et incisives, les illustrations dévoilent petit à petit l’intimité, le regard que l’on porte sur soi et une capacité certaine à dompter les souvenirs les plus douloureux pour raconter une histoire personnelle. Tout de noir et de blanc, Marie-Noëlle Hébert parle d’elle pour parler de tous les autres ouvrant ainsi de son crayon les brèches d’un récit pluriel avec beaucoup d’humilité. Ici, pas de grandes phrases héroïques pour annoncer s’être sortie de la spirale infernale de son mal-être. Juste quelques sourires de plus et des regards bien affirmés qui apparaissent au fil des pages. Une expression nouvelle fort loin des premières sentences où l’on lit « 20 ans. J’habite toute seule dans un grand appartement. Les murs sont couverts de cadres, de photos. De souvenirs. Mais c’est quand même vide ».



La grosse laide ne déroge pas à la « règle » de ces premiers ouvrages qui semblent être publiés pour élaborer le portrait de ses propres souffrances au lecteur. Ici, cela prend tout son sens car la justesse des actions et la nécessité des mots offrent un réconfort certain à celui qui s’y retrouve, un engagement évident à celui que ça révolte et de l’espoir à ceux qui découvrent simplement le passé puis le présent de cette jeune femme.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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La grosse laide

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et pas seulement parce que le sujet fait écho à mon propre vécu.

J'ai été très touchée par le choix graphique du noir et blanc, cela accentue, je trouve, l'idée du mal-être que nous présente Marie-Noëlle. Certains dessins m'ont vraiment fait pensé à de vieilles photographies, tellement ils me semblaient réalistes !



J'ai été plus que touchée par ce témoignage, j'ai eu envie de pouvoir prendre la jeune Marie-Noëlle dans les bras pour pouvoir la réconforter, notamment quand elle reçoit des remarques qui se veulent bienveillantes de la part de son entourage, alors qu'elles ne sont que grossophobie ordinaire ...

Je fais le souhait qu'un jour toutes les Marie-Noëlle puissent faire la paix avec leur image, avec leur corps afin d'arrêter de culpabiliser d'exister, de pouvoir être plus bienveillantes envers elles-mêmes.
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La grosse laide



Marie-Noëlle, vit seule avec son chat et surtout avec ce mal-être. Elle ne supporte plus son corps, depuis des années… ce corps, qui lui fait honte et qu’elle tente de dissimuler, au maximum…



Une bd thérapie ! Une bd au sujet poignant. Une bd qui raconte un parcours. Une bd qui a touché «  l’ancienne grosse » (qui pourtant, ne se voit pas différemment même avec plus de 30 kgs en moins). Les remarques, les dictâts de la mode, ne font qu’aggraver ce sentiment d’infériorité. Mais c’est aussi un nouveau souffle , un pas vers l’acceptation de soi. Un long chemin, pour un jour, peut-être, réussir à se regarder différemment et s’aimer un peu !

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La grosse laide

Pour mettre en image cette histoire intime et déchirante, Marie-Noëlle Hébert prend ses crayons et couche sur le papier son passé. Ses nuances de graphites qui emplissent les pages laissent peu de place au blanc et révèlent une patte graphique au réalisme troublant.
Lien : http://www.bodoi.info/la-gro..
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La grosse laide

Tout est dit dans le résumé officiel. Je ne paraphraserai donc pas.

Si tu veux passer un bon moment de détente tranquillou avec une BD, ce n'est pas le meilleur choix.

Cependant, cette BD est quand même très importante pour comprendre le point de vue d'une personne qui traverse ces difficultés. Que l'on soit concerné afin d'y lire un autre avis, ou pas du tout, pour se mettre dans la peau et la tête de cette personne.. c'est une lecture essentielle pour prendre la mesure d'un tel phénomène.

Alors bien sûr, on pourrait aller au débat, à la moralisation de cette société qui pousse un peu les gens "à part" sur le côté et ne fait rien pour les inclure d'une manière ou d'une autre, les laissant sur le bas-côté de cette route difficile à emprunter pour beaucoup (et pour des raisons diverses et variées).

Graphiquement, c'est magnifique. J'adore le traitement, chaque page est un régal pour les yeux.

Cette BD est loin d'être dédiée aux femmes et aux filles. Messieurs, lisez ça, réfléchissez. Ça ne fait pas de mal. Loin de là.
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La grosse laide

Cette BD a résonné en moi d'une façon très douloureuse et très personnelle, car j'ai vécu moi-même certaines (même beaucoup) des situations décrites. J'ai été émue d'avoir pu lire une histoire qui me correspond, j'en remercie Marie-Noëlle Hébert pour avoir eu ce courage.



On parle ici des injonctions liées au corps, au poids et à la féminité. Comment, si on correspond pas à certains critères, on peut commencer très rapidement à nous haïr nous-mêmes et aussi à haïr les autres, les "normaux", qui ont le respect et l'amour sans jamais avoir à faire quoi que ce soit.

C'est aussi un parcours d'acceptation et de sensibilisation au fait que des choses vont pas dans notre société patriarcale et grassophobe.



Une mention aux dessins en noir et blanc, qui donnent une atmosphère un peu glauque mais parfaitement adaptée à l'histoire.
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