Ce roman n’est pas vraiment « mon » genre de roman, et ce ne serait probablement pas allée spontanément vers ce livre, tant mes préférences vont plutôt vers le roman policier et la littérature jeunesse. Cependant, je dois dire que j’ai passé un agréable moment en compagnie de ces personnages.
Au début de ma lecture, j’avais crains de me retrouver face à un vaudeville dans les milieux littéraires. Heureusement, il n’en est rien. Paul et Erika parlent beaucoup, certes, mais ce qui est le plus important est qu’ils écoutent réellement ce que l’un dit à l’autre, et même si, parfois, leurs échanges sont assez étonnants, puisque l’un et l’autre manient très bien la langue française et partagent une culture commune (ce n’est pas le cas de tous les personnages qu’ils croiseront). Discuter, échanger, oui, parler pour ne rien dire, brasser du vent, non. Surtout, l’un comme l’autre pense réellement ce qu’ils disent, et ils sont parfois bien les seuls.
Parce qu’il faut bien que je l’écrive : dire la vérité, toute la vérité tout le temps est quasiment impossible dans les milieux dans lesquels ils gravitent. Paul, romancier, travaille à la rubrique « culture » d’un grand journal, et s’il s’entend très bien avec sa rédactrice en chef, elle, lui, et d’autres membres de la rédaction sont lucides : certains voudraient bien les pousser gentiment ou moins gentiment vers la sortie. Les conférences de rédaction prennent alors des allures de grandes manœuvres, et s’en est presque réjouissant. A croire vraiment qu’il est des personnes que la culture dérange. Et bien, oui, il en est. Digression de ma part : l’on n’a même pas attendu le confinement et les professions « non essentielles » pour que la culture soit reléguée loin, très loin des préoccupations de ceux qui nous gouvernent.
Manoeuvrer, encore et toujours, en coulisse, bien entendu, est l’un des meilleurs moyens non d’abattre un adversaire politique, mais de nuire grandement à sa progression. Charlène a des ambitions, conquérir l’investiture pour la mairie de Paris. Elle n’est qu’une personnalité politique de plus, qui pense avant tout à elle-même, aux postes qu’elle souhaite obtenir, et ne se préoccupe de rien d’autres, surtout pas d’obtenir les connaissances, le savoir-faire nécessaires pour exercer ces postes – et quand bien même elle les aurait, il n’est ni certain, ni nécessaire qu’elle les utilise trop/très souvent une fois le poste obtenu. Seulement, il est des personnes dont le manque d’intérêt pour la chose politique, pour le partie politique dont elles font partie se voient un peu trop, tant elles ne semblent pas profiter du travail que toutes les petites mains à leur service effectuent.
La Montée des périls – ou quand histoires privé et politique se croise et s’entrecroisent.
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