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Critiques de Marin de Viry (34)
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L'arche de mésalliance

Michel Houellebecq en proclamant « Je me sens mieux depuis que j'ai découvert Marin de Viry », m'a incité à acquérir simultanément Anéantir et L'arche de mésalliance.



S'inspirant des « précieuses ridicules », c'est une satire de la langue de bois pratiquée par les cabinets conseils et de la foire d'empoigne de leurs dirigeants pour conquérir un pouvoir aussi futile que précaire.



Dans le quartier de la Défense, à l'ombre de sa grande arche, les Big Four déploient leurs efforts pour conquérir de nouveaux comptes clés puis les fidéliser en leur distillant des conseils rédigés dans une prose incongrue, politiquement correcte, prudemment précédée d'un « disclaimer » niant par avance toute responsabilité.



Pimentez le tout d'une dose de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou mieux de RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations), incitez l'entreprise à devenir « entreprise à mission », suggérez lui un peu de mécénat et le CEO, ou le COO et le CODIR, ravis d'être à la mode ne discuteront plus le montant des honoraires.



Marius et Priscilla ont ainsi mission de vendre un projet MBP à Sean, le big boss de StyX.



Le tout sous la houlette de Giacomo Moscovit, CEO de MBP, qui en bon Machiavel, divise pour régner et promet simultanément à Marius et Priscilla le poste de COO, signe prémonitoire d'un duel entre l'aristocrate français, et la féministe britannique.



Je ne vais pas dévoiler l'intrigue, qui est d'ailleurs aussi improbable (et donc réussie) que celle des « précieuses ridicules », mais nos modernes Mascarille, Jodelet et Magdelon offrent un rare plaisir de lecture et un regard cruel sur les incohérences des « best pratices » des organisations internationales.



Ayant souvent navigué entre les tours de la Défense depuis bientôt cinquante ans et ayant occasionnellement profité d'un bureau avec vue sur l'araignée de Calder et l'église Notre-Dame de Pentecôte, je me suis régalé en tournant ces pages qui restituent avec beaucoup de vérité les clients, les prestataires et les collaborateurs que j'observe lors de remises de rapports ou autres « Executive Summary ».



Que la lectrice ou le lecteur peu au fait des hiérarchies entre CEO et COO, directeur Exécutif et Non Exec, Associé et Senior Advisor ne s'inquiète pas ; il est inutile de connaitre la nuance entre un baron et un marquis pour apprécier Proust et « A la recherche du temps perdu ».



Un autre volet de l'ouvrage est le combat féministe mais notre romancier, plus optimiste qu'Abel Quentin dans « Le voyant d'Etampes », constate que certaines positions tranchées et psychorigides évoluent (naturellement) vers une position aussi conciliante qu'horizontale.



Marin de Viry conclut en emmenant ses personnages et ses lecteurs sur les traces de Moïse et d'Ulysse. Avant lui, Cicéron écrivait « Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil » … « Si tu possèdes une bibliothèque et un jardin, tu as tout ce qu'il te faut ».



C'est le bonheur que je souhaite aux lecteurs de ce roman caustique et savoureux.
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L'arche de mésalliance

Marius et Priscilla sont tous deux mis en concurrence par leur « CEO » pour le poste de directeur général de Make a Better Place (MBP), une entreprise de La Défense. Mais cette stratégie va peut-être être déjouée par ces deux fines lames. ● A priori, ce livre avait tout pour me plaire. Le pitch me renvoyait à des livres de Patrice Jean ou de Houellebecq, avec un délicieux air suranné et réac. ● Mais quelle déception ! La base même du roman est totalement invraisemblable. Où Marin de Viry a-t-il pris qu’on faisait du gros business en aidant les populations défavorisées du Kenya ? Il n’y a que des ONG ou le PNUD pour faire ça, et ça leur coûte bien plus que ça ne leur rapporte. ● C’est vraiment à croire que l’auteur ne connaît rien de rien à l’entreprise privée, dont le but est avant tout de faire du profit ! ● Enseignant à Sciences Po, ancien communiquant de Villepin, M. de Viry aurait peut-être d’abord pu enquêter sur les entreprises qui peuplent La Défense et qui n’ont absolument rien à voir avec celles qu’il met en scène. ● Du coup, tout l’édifice qu’il construit dans son roman, l’intrigue tout entière, tout s’écroule sous l’effet de ce défaut premier et ses coups de patte à la modernité ne griffent que le vide. Et son style excessivement alambiqué ne rattrape pas l’échec de ce roman.
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La montée des périls

Rencontre avec Marin de Viry à la fête du livre du Var. Écrivain vraiment sympathique qui est aussi critique, et à ce titre, nous avons parlé de différents autres auteurs comme le très regretté Christian Bobin qu'il a interviewé peu avant sa mort. Je venais de lire Fabcaro et il me dit que son roman est dans l'humour noir aussi. Je l'achète. J'avoue avoir eu du mal avec le style que j'ai trouvé pompeux. Un critique, un peu gauche, démarre une liaison avec une artiste qui accompagne une candidate pour la présidentielle. Des dialogues trop bavards, mais recherchés et amusants. Quelques idées intéressantes. Ce fut surtout une rencontre très agréable. J'espère que ce dernier ne sera pas trop fâché par ma sincérité.







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L'arche de mésalliance

L’arche c’est celle de La Défense , celle du monde impitoyable des affaires , des trahisons , des coups bas des compromis pour arriver au sommet et surtout pour y rester .

Tout est permis même la mise à mort symbolique car que reste-t- il quand on perd le pouvoir ?

Et puis il y a une note d’espoir , les couples les plus improbables se forment ne tenant pas compte du nombre d’années les séparant .

Un roman à l’humour caustique , décapant , aux nombreux jeux de mots et cerise sur le gâteau très bien écrit , je le souligne .

Un agréable moment de lecture et pour conclure ´ rira bien qui rira le dernier ´ , cette phrase est le parfait résumé .

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L'arche de mésalliance

L'Arche, ton univers impitoyable

L'Arche, glorifie la loi du plus fort

L'Arche, et sous ton soleil implacable

L'Arche, tu ne redoutes que la mort

Dès les premières pages ce letmotiv s'est imposé à moi. Que je suis contente de ne pas avoir eu dans ma carrière à fréquenter ce monde froid, glacial, où vous croisez un tueur à chaque coin de tour!! Un roman glaçant qui, je l'avoue, m'a laissée de marbre. Que voulez-vous j'ai passé l'âge et l'envie de me mettre la tête au court-bouillon .. Honte à moi sans doute mais j'assume. Par contre la qualité de l'écriture est au rendez-vous, les amateurs de ce genre littéraire vont se régaler j'en suis certaine. Marin de Viry manie la satire et le vitriol de main de maitre !

Merci aux éditions du Rocher pour ce partage via netgalley

#LArchedelamesalliance #NetGalleyFrance
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La montée des périls

Ce court roman écrit d’une plume moqueuse, ironique, incisive, pleine d’esprit et même d’auto dérision est bien agréable à lire, il parle des névroses du milieu intellectuel parisien de notre époque ,« une bande d’irresponsables » . Certes ce ne sera pas le futur Goncourt(quoique…)

Un chroniqueur littéraire,Paul, fatigué de la vacuité galopante du petit milieu qu’il fréquente se rend au Palais de Tokyo en traînant les pieds pour voir une « performance »qui sera encore incompréhensible mais portée aux nues par une petite élite parisienne.

Il y rencontre Erika, jolie femme à la tête bien faite, et là commence une histoire d’amour un peu bavarde, avec grande intelligence de part et d’autre , mais avec un Paul naïf et un peu nunuche.

Ces deux là vont fréquenter des adversaires politiques que beaucoup de choses opposent, et prêts à tout pour gagner le pouvoir, l’un a des valeurs universelles, l’autre , une femme sans trop de cervelle veut le pouvoir pour le pouvoir.

C’est une satire pétillante, ce n’est pas une querelle entre Anciens et Modernes mais ça y ressemble, le titre est éloquent. Quelque part dans le livre l’auteur écrit qu’un critique littéraire féroce et reconnu surtout n’aura pas trop de mal à recevoir des éloges s’il commet un roman… amusant puisque il est lui-même critique.
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La montée des périls

Ce roman n’est pas vraiment « mon » genre de roman, et ce ne serait probablement pas allée spontanément vers ce livre, tant mes préférences vont plutôt vers le roman policier et la littérature jeunesse. Cependant, je dois dire que j’ai passé un agréable moment en compagnie de ces personnages.



Au début de ma lecture, j’avais crains de me retrouver face à un vaudeville dans les milieux littéraires. Heureusement, il n’en est rien. Paul et Erika parlent beaucoup, certes, mais ce qui est le plus important est qu’ils écoutent réellement ce que l’un dit à l’autre, et même si, parfois, leurs échanges sont assez étonnants, puisque l’un et l’autre manient très bien la langue française et partagent une culture commune (ce n’est pas le cas de tous les personnages qu’ils croiseront). Discuter, échanger, oui, parler pour ne rien dire, brasser du vent, non. Surtout, l’un comme l’autre pense réellement ce qu’ils disent, et ils sont parfois bien les seuls.



Parce qu’il faut bien que je l’écrive : dire la vérité, toute la vérité tout le temps est quasiment impossible dans les milieux dans lesquels ils gravitent. Paul, romancier, travaille à la rubrique « culture » d’un grand journal, et s’il s’entend très bien avec sa rédactrice en chef, elle, lui, et d’autres membres de la rédaction sont lucides : certains voudraient bien les pousser gentiment ou moins gentiment vers la sortie. Les conférences de rédaction prennent alors des allures de grandes manœuvres, et s’en est presque réjouissant. A croire vraiment qu’il est des personnes que la culture dérange. Et bien, oui, il en est. Digression de ma part : l’on n’a même pas attendu le confinement et les professions « non essentielles » pour que la culture soit reléguée loin, très loin des préoccupations de ceux qui nous gouvernent.



Manoeuvrer, encore et toujours, en coulisse, bien entendu, est l’un des meilleurs moyens non d’abattre un adversaire politique, mais de nuire grandement à sa progression. Charlène a des ambitions, conquérir l’investiture pour la mairie de Paris. Elle n’est qu’une personnalité politique de plus, qui pense avant tout à elle-même, aux postes qu’elle souhaite obtenir, et ne se préoccupe de rien d’autres, surtout pas d’obtenir les connaissances, le savoir-faire nécessaires pour exercer ces postes – et quand bien même elle les aurait, il n’est ni certain, ni nécessaire qu’elle les utilise trop/très souvent une fois le poste obtenu. Seulement, il est des personnes dont le manque d’intérêt pour la chose politique, pour le partie politique dont elles font partie se voient un peu trop, tant elles ne semblent pas profiter du travail que toutes les petites mains à leur service effectuent.



La Montée des périls – ou quand histoires privé et politique se croise et s’entrecroisent.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'arche de mésalliance

Un roman qui a pour cadre un univers minéral et déshumanisé des tours de bureaux de la défense autour d’une arche, voulue par F Mitterand et qui choque manifestement le goût esthétique de l’auteur. Deux cadres d’une entreprise, Marius et Priscilla sont pressentis par le patron pour devenir Directeur Général et mis en concurrence pour occuper le poste. Les descriptions des activités, des objectifs, des stratégies, des personnalités des protagonistes sont un régal de Novlangue spécifique aux milieux d’affaires stigmatisant de manière très humoristique la vacuité du vocabulaire de communication qu’elle utilise. Les aspirations individuelles génèrent une guéguerre d’influences croisées qui occupe l’essentiel du temps des personnages et masquent la réalité objective de l’entreprise qu’on ne parvient pas à appréhender. Conscients et lassés de leur situation « hors sol », Priscilla, Marius et Sean se recentrent sur des relations plus humaines et terre à terre, en s’octroyant du temps pour l’amitié, l’amour, la bonne chère…

Très belle satire des milieux d’affaire avec une écriture très élaborée et bourrée d’humour.

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L'arche de mésalliance

L’ARCHE DE MÉSALLIANCE est un roman singulier mettant en scène, la crème de la crème. Direction Paris, le quartier de La Défense et sa fabuleuse Arche, symbole moderne du capitalisme. Marius et Priscilla, concurrents directs pour le poste convoité. La bave aux lèvres, tous les coups sont permis pour régner sur le monde que représente l’entreprise. Marius, un bonhomme bien endimanché, est un professionnel de la manipulation. Priscilla est la reine de l’audace et son charisme en envoûte plus d’un. Mais dans le monde de l’entreprise, la règle d’or est la méfiance. Sournoiserie, manipulation de grande envergure, l’horizon est un champ de batailles où la moindre faute d’inattention peut vous envoyer six pieds sous terre. Complot en tout genre, messe silencieuse, le règne s’aborde par les souterrains et souvent l’arroseur est arrosé.





Le monde du travail est à mes yeux une jungle inhospitalière notamment celle des ses grandes entreprises qui brassent des milliards et des milliards de devises. Ce monde inconnu m’est effrayant, ne comprenant ni les subtilités ni les codes et les aboutissants. Un monde vindicatif, fourbe et stressant. Marin de Viry a su donner à cet univers un aspect totalement inattendu. Un brin de mélancolie et de romantisme, un brin de folie et d’exubérance, un brin de douceur et de cachotteries. Un univers devenant une pièce de théâtre où les surprises assurent à la sévérité du sujet une certaine complaisance, une certaine amitié et le tout porté par des personnages loin du grotesque et du burlesque. Marin de Viry enfante un monde où le meilleur a su prendre l’avantage sur le pire. Un détonnant roman sur le monde de l’entrepreneuriat et du capitalisme où j’ai eu l’impression d’être un poisson rouge dans son bocal.





Une lecture en demie-teinte où j’ai moins apprécié la première partie et me suis éclatée dans la seconde. La mise en place est lourde où l’auteur décrit les petites aspérités caractérielles des ses protagonistes. Mais la suite est un véritable bonheur où le scénario est terriblement irrésistible. Mon ignorance sur cet univers n’a pas été en ma faveur mais je reste persuadée que les adeptes ne pourront que sourire face à ce roman insouciant et d’une belle créativité.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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L'arche de mésalliance

Marin de Viry nous convie au cœur d'une entreprise sise à la Défense, lieu aussi convivial et accueillant qu'une mer chaude grouillant de méduses.

Giovani est un P.D.G qui maîtrise l'art de la manigance et manipule les employés. Jusqu'à quand ? Probablement jusqu'à ce que le boomerang qu'il a lancé lui revienne en pleine figure, silencieusement.



📘 J'ai énormément aimé cette histoire lue d'une traite. Les raisons sont multiples :



-la prose mordante de l'auteur qui décrit le milieu d'un certain type d'entreprises. Le champ lexical employé par Giovani et ses collègues prête à sourire vu de l'extérieur. Propos codifiés issus d'une combinaison de langues guère heureuse et hermétique à toute personne étrangère à cette organisation....

-le personnage irritant dont on voudrait cautionner l'assassinat à coup de Fiat ou d'appareil Hoover.

-les alliances qui surgissent et auxquelles je ne m'attendais pas.

-l'évolution des personnages et la bonté simple de certains.

-les ruptures qui nous ramènent au quotidien, à la terre, aux racines et tranchent avec un milieu professionnel abscons pour un quidam lambda.

-la page 199 où j'ai manqué m'étouffer en riant, la 75, la 8 et la 9....et toutes ces autres.
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L'arche de mésalliance

J’avoue qu’en lisant le résumé je m’attendais à tout autre chose qu’à ce que j’ai lu. Je croyais avoir affaire à une sorte de suspense dans le monde de l’économie et c’est plutôt une introspection inintéressante et lourde que m’a accueilli.

Premièrement l’intrigue qui devait tourner autour de Marius et Priscilla qui se venge de leur supérieur pour le coup qu’il leur fait. On en voit à peine les tenants et les aboutissants, cela est vraiment au second plan.

Les personnages parlons-en. Tous antipathiques au possible, ils sont détestables pour la majeure partie du récit. Je n’ai rien ressenti pour eux, aucun attachement ou sympathie. Par contre les éternelles pensées de chacun qui tournent en boucle pour rien, il y en a à la pelle. Trois pages sur pourquoi il n’y a que deux sortes de nez chez ceux qui travaillent dans l’économie. Ou des monologues épistolaires sur la débâcle économique sous Mitterrand qui fait l’arche et la place de la défense pour prouver tout et rien et j’en passe, c’est comme ça tout au long de la lecture. Quant à la fin, c’est ici très chiche en détail sur la réussite du plan de Marius et Priscilla. Par contre des dizaines de lignes sur le fait qu’un personnage en a marre du comportement hostile de sa femme envers lui, vous allez être servi.

Au final, ce texte a été une immense déception pour moi. Un style lourd, pompeux, maniéré. Une intrigue peu mise en avant, des personnages ennuyeux au possible qui radotent sur leur quotidien ou pour des broutilles.
Lien : https://la-bibliotheque-du-l..
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La montée des périls

Avec la Montée des Périls, Martin de Viry nous livre un agréable divertissement. La rencontre d'un critique littéraire conservateur avec une jeune femme engagée au service d'une figure montante et sotte de la Macronie permet à l'auteur de nous régaler de son regard amusé, sinon désabusé, sur la situation des cercles du pouvoir parisien.

Un roman court et léger.
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L'arche de mésalliance

Malgré ce monde des affaires possédant un jargon bien à lui qui pourrait rendre la lecture un brin ennuyeuse, L’Arche de mésalliance est extrêmement vivant, vif et amusant. Marin de Viry nous laisse à chaque chapitre un petit sourire en coin et dès le début de son histoire, le ton est donné. C’est cynique, maîtrisé et dynamique.



Avec une plume aussi adroite et travaillée, l’immersion est totalement réussie. On plonge rapidement dans ce monde professionnel où tout le monde se jauge dans l’attente d’un faux pas. Conscients des forces et des faiblesses de leur adversaire respectif, Martin et Priscilla prennent plaisir à ce jeu tout en comprenant que leur patron joue également ses pions dans l’ombre. Personne n’est dupe du manège de l’autre, ce qui rend la lecture extrêmement savoureuse alors que bientôt, les deux adversaire décident de changer les règles du jeu.



Dans un milieu où chaque mot est choisi au millimètre, on peut être assez hermétique au jargon verbeux des personnages quand ils sont en pleine réunion ou discours, mais l’écriture de Marin de Viry nous transporte avec une grande facilité dans son récit. La fin est toutefois assez brusque, on change vraiment d’ambiance dans les trente dernières pages avec une ellipse qui peut sembler curieuse quand elle survient.
Lien : https://entournantlespages.w..
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La montée des périls

Décidément les couvertures des éditions du Rocher sont belles et attractives. Un titre qui nous semblerait nous parler de périls, mais cette montée, quesaco !!

Ce texte est une histoire d'amour entre Paul, un critique littéraire désenchanté et Erika, une critique d'art, jeune, talentueuse et qui va tenter une nouvelle aventure dans le monde politique.

L'auteur va nous raconter les coulisses, d'un parti politique : quel sera le prochain candidat, après ce Président qui ne peut pas se présenter (!!), une jeune femme du Parti se verrait bien candidate mais il faut qu'elle ait l'aval de son Parti et des "vieux" ne voient pas cela d'un bon œil. Nos deux amoureux vont alors se retrouver dans ses guerres de clans.

Une lecture plaisante, avec une belle plume, des dialogues succulents, des piques sur l'air du temps, que ce soit le monde littéraire, le monde de l'art contemporain et les coulisses de la politique.

#LaMontéedespérils #NetGalleyFrance
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La montée des périls

Paul de Salles, écrivain et critique, tombe sous le charme d'Erika Dauze. Cette drôle et vive jeune femme est chargée d'aider Charlène Karpov (ravissante idiote) à gravir la montagne qui lui permettra d'atteindre la présidence de la République. Bâtir et asseoir une relation amoureuse, une destinée politique : lequel des deux objectifs connaîtra une destinée heureuse ?



➡️"La montée des périls" aura eu du mal à me saisir au cours des quarante premières pages puis j'ai réussi à m'immerger au cœur de l'histoire et des personnages 💙. J'ai arboré un sourire permanent à la limite de la béatitude tout au long de ma lecture tant j'ai aimé le ton pris par Marin de Viry lorsqu'il décrit ses personnages et leur donne la parole. Il y a eu de jolies joutes verbales, des jeux discrets de séductions diverses et quelques coups de dague pour entraver la bonne marche, parfois ; toujours une finesse et une acuité dans la description des gestes, regards, attitudes, connivence et complicité.

Fin, intelligent, délicat.



"Quand je t'ai vue arriver, je voulais mourir tout de suite pour rester sur cette impression de l'existence"
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L'arche de mésalliance

J'ai reçu ce livre lors de la Masse critique Babelio Littérature.

Malheureusement pour moi, ce fut une belle erreur de casting.

Le résumé était alléchant pourtant. Une satire sociale sur les cadres de la Défense (site que je connais pour avoir eu l’occasion de m’y rendre quelques fois). Les satires, le cynisme, j’adore en principe.

Sauf qu’ici, s’il y avait bien des expressions intéressantes, des comparaisons bien trouvées, des critiques pointues par moment, si le style était recherché et agréable, c’est clairement au niveau de l’histoire que cela pèche à mon goût.

Un grand patron qui s’épanche de ses états d’âmes existentiels sans crier gare auprès de ses deux consultants, des extraits de journaux intimes plus léchés qu’un discours présidentiel et qui arrivent comme un cheveu sur la soupe pour ne plus jamais revenir ensuite, une jeune étudiante brillante qui après deux minutes de discussions à sa caisse de supermarché a le coup de foudre pour un type de 50 ans, une multinationale qui veut faire des profits en développant un village en Afrique, … Aussi bien le décor que les personnages qui évoluent dedans manquent de crédibilité. Sans les transitions entre les morceaux de l’histoire manquaient de naturel.

J’étais contente que ce livre soit assez court pour le finir rapidement.

Un style élégant et des réflexions brillantes sur l’existence ne font pas tout si les règles de la narration et de crédibilité ne sont pas respectées pour faire une histoire dans laquelle on est embarqué et à laquelle on a envie de croire.

Je n'ai pas adhéré à cette lecture.
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L'arche de mésalliance

J'ai été surprise par L'Arche de mésalliance de Marin de Viry aux éditions du Rocher. Même si la quatrième de couverture l'annonçait, je ne m'attendais pas à un livre aussi cynique, acide, puissant, qui caricature à merveille le monde des cadres dirigeants dans les grandes entreprises de La Défense à Paris.

L'histoire : ils sont deux et il n'y a qu'un poste de directeur général à pourvoir. Mais le PDG le leur a promis à tous les 2, juste pour le plaisir de les voir s'entretuer....

L'écriture y est tantôt fouillée, complexe, parfois même ardue à lire, tantôt simple, directe et efficace. Cela donne un livre inattendu, satirique et onirique, qui prête à sourire, met parfois mal à l'aise et invite quadras et quinquas à sortir d'une mascarade professionnelle pour s'écouter tant qu'il est encore temps.

Après tant d'audace d'écriture, j'ai peut-être un peu regretté l'évolution finale, à la façon d'un conte de fées hollywoodien, même si notre habitude des happy ends fait que cela est toujours plus rassurant...

Un roman décapant, parfait pour attaquer la rentrée avec du recul !
Lien : https://www.luckysophie.com/..
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L'arche de mésalliance

Avis : CORROSIF



Première lecture de cet auteur mais sûrement pas la dernière car j’aime ces romans satiriques, dénonçant de façon intelligente et décalée, qui nous informent sur l’état de la Société. Ici, c’est le quartier de La Défense qui est pris pour cible et ses entreprises inhumaines qui ne laissent pas voir le jour à leurs salariés.

Sous le haut commandement de Giacomo, trois excellents salariés de haut niveau vont devoir se battre pour rester en haut : il y a Sean le terrible manager, Marius le garçon affable et Priscilla la femme déterminée. Leurs journaux intimes parlent pour eux. Engagés dans une lutte démoniaque pour prendre la place de celui qu’ils ont réussi à éliminer, ils vont se retrouver engagés dans une lutte qu’ils n’avaient pas prévue. Mais ils sont homme et femme. Cela fleure l’eau de rose mais de très loin, je vous l’assure, car nous sommes à des hauteurs de pouvoir où les fragrances s’estompent devant l’air vicié des coups bas. Nous sommes dans une fourmilière, au cœur du nid. Et c’est jouissif, jubilatoire grâce à l’œil implacable de Marin de Viry sur un milieu professionnel et une époque.

Nous sont décrits le combat des chefs, la lutte des cadres, l’ambiance anxiogène des grosses sociétés d’aujourd’hui dans les quartiers d’affaires, les envies de tous de quitter la grande ville pour retrouver le salut des âmes en même temps que les grands espaces et les belles demeures. C’est outrancier parfois mais toujours accompagné de phrases ciselées, d’aphorismes puissants et de formules qui portent loin.

Le style est plaisant même si le vocabulaire est parfois spécialisé et donc jargon.. Certains paragraphes sont désopilants comme celui qui porte sur la forme du nez qu’un bon dirigeant d’entreprise doit avoir ; d’autres sont pamphlétaires comme celui qui met en avant l’action ou plutôt l’inaction de François Mitterrand. C’est osé, souvent amusant, un peu manichéen parfois et fantasmé quand il pense que venir faire du tourisme à la campagne va pouvoir sauver tous les malheureux citadins.

Je conseille cette lecture ni pompeuse ni simpliste à tout lecteur aimant la critique, la verve et l’actualité. Si vous vous laissez prendre au charme de l’extrait, vous aimerez le livre.

Je remercie #NetGalleyFrance et les Editions du Rocher pour l’envoi en SP de # LArchedelamesalliance


Lien : https://www.facebook.com/Lya..
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Le matin des abrutis

J'ai plutôt bien aimé ce livre qui est très différent de ce que j'ai lu jusque là . c'est entre l'essai et la fiction.



D’emblée, le livre, habilement situé à la croisée des genres, séduit par la posture délicate de l’auteur qui se demande « comment avoir l’air d’être un auteur tout en dormant », et qui craint, du fait de son patronyme, de ne pas pouvoir échapper « à la qualification de pamphlétaire de droite ». Le mélange entre essai et fiction, la fluctuation volontaire entre auteur, protagoniste et narrateur exposent aussi continuellement celui qui écrit, dont l’(auto-)ironie n’exclut pourtant pas une certaine tendresse, une sorte de pitié chrétienne pour ses personnages. Jean, le protagoniste qui forme un couple hilarant avec son épouse Athénaïs, opte pour l’abrutissement afin de s’accommoder du monde moderne.
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Mémoires d'un snobé

J’ai été tentée de lire Mémoires d’un snobé écrit par Marin de Viry quand j’ai entendu Arnaud Viviant en parler en tant que coup de coeur dans l’émission Ca balance à Paris sur Paris Première. Il était si exalté que je n’ai pas pu résister à l’envie de l’acheter et de m’y plonger rapidement. Le début du récit est une pépite : satire du microcosme littéraire parisien quelques jours avant l’annonce du prix Goncourt. L’auteur/protagoniste doit organiser un dîner avec Michel Houellebecq (futur lauréat) avec l’aide de Frédéric Beigbeder (Marin de Viry faisant partie de son cercle d’amis proches). Tout irait bien s’il ne se sentait pas snobé par tous ceux qui l’entourent que se soient des proches, des connaissances littéraires, son éditeur et même des rencontres fortuites. Marin de Viry utlise l’autodérision avec brio surtout dans la scéne avec le réfrigérateur de son ami (frigo acheté peu de temps après le sien qui est moins imposant que le nouvel arrivé…Il en ressort une équation sur le snobisme assez percutante) ou dans celle où il voit son éditeur dans un restaurant. Néanmoins, le livre perd de sa superbe quand apparaît Caroline, romancière et ex-femme de sa vie. C’est dommage car ce passage digne d’une psychanalyse permet d’un peu mieux comprendre ce sentiment d’être snobé de Marius mais il est plombé par un style d’écriture plus lourd (beaucoup trop de tagada et Youhou). une fois cette psychanalyse terminée, le roman repart sur les bases du début mais avec un sentiment d’être moins snobé (le mot n’apparaît presque plus). Marin de Viry nous présente le milieu littéraire parisien en tant que milieu superficiel qui passe son temps à faire la fête au Montana entre autres (lieu de prédilection de Beigbeder), à cancaner sur les uns et les autres, à utliser des termes et des expressions incompréhensibles, à se réunir pour choisir qui sera le lauréat de tel prix (choix qui n’a souvent rien à voir avec l’écriture elle même) et bien entendu à snober l’être inférieur…. Et, en fin de compte, on s’aperçoit que le snobé (Marius) fait autant partie des snobants que ses camarades….



En résumé, Marin de Viry nous livre une satire du milieu littéraire assez inégale qui fait sourire mais aussi grincer des dents dans le fond et la forme.


Lien : http://mapetitebibliotheque...
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