Citations de Marina Diatchenko (55)
Voici ce que je pense : puisqu’on peut manifester des entités, c’est qu’on peut vraisemblablement les reformer. Créer quelque chose qui n’a jamais existé et ne pas se contenter de projeter des idées. Je suis un projecteur, je jette des ombres sur l’écran… Mais est-il quelqu’un qui crée des entités ex nihilo ? A ton avis, peut-on créer à partir de rien?
Le bonheur, c’est ce que ressent tout un chacun quand il coïncide avec son destin.
Que chantent les moineaux au dernier jour de l’hiver ?
Nous avons tenu bon, nous avons survécu, nous avons réussi, nous sommes toujours vivants !
Le Verbe est d’argent… vos mots à vous sont des déchets, de la fange qui ne vaut pas le souffle dépensé pour les prononcer.
Vous êtes face à un choix : soit errer à jamais entre des rêves effrayants et une réalité cauchemardesque, soit vous prendre en main, accomplir sereinement ce qui vous est demandé et poursuivre une vie normale. Bien sûr, vous pouvez dire « Ce n’est qu’un rêve » et vous réveiller de nouveau. Et notre rencontre se rejouera encore, avec des variations. Mais à quoi bon ?
Es-tu capable de conceptualiser un monde où la réalité serait tout ce que les individus sont capables d’imaginer?
Que signifie le nom ? Une rose sent la rose qu’on l’appelle ainsi ou autrement. En d’autres termes, l’essence d’un objet ne change pas en fonction de son nom. En identifiant verbalement un objet, en le nommant, nous l’altérons tout en le figeant.
En face, une jeune fille en veste violette lisait un livre intitulé "Vita Nostra".
Le destin verse à chacun autant de litres de réussite que peut contenir son réservoir de courage.
La vie serait un jeu de stratégie idéal si elle ne durait pas si longtemps et si les liens entre l’effort déployé et le résultat obtenu n’étaient pas si obscurs.
- Mais vous n'êtes pas un être humain.
- Et alors ? Toi non plus.
- Mais je l'ai été. J'ai été une enfant. Je me souviens de ce que c'est. Je me rappelle avoir été aimée.
Après tout, si on répétait un mot assez longtemps - "sens, sens, sens" - il se disloquait en une succession de sons et transportait autant d'information que les clapotis de l'eau dans une fontaine. (p.130)
Vita nostra brevi est, brevi finietur...
C’est le culte de la conformité aux attentes: sois tel que la société désire te voir et surtout pas autre chose. C’est ça, la maturité citoyenne? Non, c’est la promptitude à obéir à un ordre imbécile!
- Le monde est un texte, dit Kojennikov en vérifiant l’interrupteur de la salle de bains. Les hommes et les femmes qui s’y trouvent sont des mots…
- C’est du Shakespeare, le monde entier est un théâtre.
Il est des concepts inconcevables qu’on peut toutefois nommer. Une fois ce nom reçu, ils changeront, se mueront en une essence nouvelle et cesseront de correspondre à leur nom, et ce processus - l’écriture fascinant processus de création - est sans fin; celui-ci est le mot qui nomme et celui-là qui signifie. Le concept en tant qu’organisme et texte; le concept en tant qu’universel.
- Celui qui peut tout ne veut plus rien. Celui qui peut presque tout ne veut presque rien. Celui qui ne peut rien veut tout avec une extrême intensité, mais c'est hors de sa portée, tu comprends ?
- Le pauvre.
- Au contraire, il a une marge de progression, la place pour grandir... Le tout-puissant est moins bien loti. Sa toute-puissance a chassé le désir, il ne veut plus rien et bascule dans la dépression.
"Le jeu surpasse le livre", proclamait une note. Les jeux allaient bientôt devenir la source principale des expériences émotionnelles, artistiques et d'acquisition du savoir. Car les phénomènes de compassion et d'implication dans un jeu étaient plus élevés que sur tout autre support.
Nous sommes tous enchaînés. Nous sommes tous assis devant nos écrans.
Le pouvoir est une dame capricieuse : un jour au sommet, le lendemain on dévale la pente.