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Critiques de Marine Carteron (1230)
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Dix

Une île isolée. Des enregistrements sonores. Des indices littéraires. Dix coupables. Autant d'éléments qui font immédiatement penser aux célèbres « Dix petits nègres » d'Agatha Christie dont Marine Carteron s'inspire ici pour nous livrer un thriller glaçant et efficace. L'auteur y ajoute évidemment quelques ingrédients de sa propre invention : une émission de télé-réalité, un escape-game littéraire, une sordide histoire de harcèlement scolaire, et bien sûr des personnages très stéréotypés (la blonde superficielle et arrogante, le geek amère, la sportive pétillante, le beau gosse pervers…). Des ingrédients qui ne manqueront pas de plaire à un jeune public, cible privilégiée par cette collection de roman noir. Attention toutefois, l'ouvrage n'est pas à mettre entre toutes les mains : certains passages sont assez crus, le comportement de la plupart des protagonistes très malsains et plusieurs scènes pourront choquer les âmes sensibles par leur violence. A réserver à des ados de plus de quinze ans : le suspens et les nombreux rebondissements de l'intrigue devraient sans aucun doute les maintenir en haleine.
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Dix

Ce livre m'a été conseillé par une jeune stagiaire que j'ai reçu à la médiathèque dans laquelle je travaille la semaine dernière et je ne regrette en rien d'avoir écouté ses conseils, bien au contraire (je pense que plus tard, elle pourrait à son tout devenir une excellente bibliothécaire ou libraire elle-même tant elle m'a bien vendu cet ouvrage).



Ici, un huis-clos : une île, dix personnes dont sept adolescents sensés participer à une émission de télé-réalité et une vengeance douce et cruelle. Mais qui et pourquoi ? Toutes les personnes ont un rapport avec l'établissement privé de Sainte-Scholastique dans lequel une jeune fille a trouvé la mort quelques temps auparavant. Tous la connaissaient et tous ont plus ou moins, directement contribué à sa mort ou n'ont pas voulu voir ce qui allait arriver. Tous sont donc décrétés coupables mais par qui ? Tous doivent payer mais de quelle manière ?

Ce qui ne devait être a priori qu'un simple jeu de rôle se transforme rapidement en véritable cauchemar lorsque les participants disparaissent les uns après les autres. Comme dans toute émission de télé-réalité, il ne doit y avoir qu'un seul vainqueur mais, dans ce cadre-là, le lecteur est loin d'imaginer que le dit gagnant remportera pour toute récompense, la vie sauve (ce qui, je dois l'admettre est la plus belle récompense qui soit dans un jeu qui n'en est pas un et où les participants devront comprendre ce qui leur est reproché et, à l'aide des indices fournis, deviner de quelle manière leur sentence tombera et quand).



Un polar extrêmement bien ficelé, dans lequel le lecteur se laisse tout de suite prendre au jeu...mais arrivera-t-il lui aussi à deviner qui tire réellement les ficelles derrière tout ça ? J'avoue qu'en ce qui me concerne, non et je me suis laissé avoir et n'ai découvert que le dénouement final à la toute dernière ligne de ce roman que je ne peux que vous recommander. Si vous avez aimé le roman d'Agatha Christie "Dix petits nègres", vous allez adorer cette version remise au goût du jour par Marine Carteron !
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Les autodafeurs, tome 1 : Mon frère est un ga..

Ce matin-là, tout s'est passé comme dans un mauvais film. L'on sonne à la porte et deux gendarmes, bien droits et le képi à la main, annoncent à la maman d'Auguste et Césarine que son mari est mort dans un tragique accident de voiture. S'ensuit une semaine terrible et éprouvante pour tous les trois d'autant que toute la famille a débarqué en force. Notamment, Mamina, la grand-mère maternelle, qui en a fait des tonnes alors qu'elle n'a jamais vraiment apprécié son gendre. Une fois tout le monde reparti, Auguste se rend compte que sa maman est triste et se déplace telle une marionnette et que Césarine n'arrête pas de réciter ses tables de multiplication en se balançant sur le sofa. Aussi leur propose-t-il de quitter Paris et de s'installer à la Commanderie, chez papi et mamie. Gus intègre un nouveau collège (où d'ailleurs, ça se passe mal dès le premier jour) et Césarine, autiste, un nouvel institut. Mais ce qui va réellement bouleverser l'adolescent, ce sont les révélations concernant son père et son soi-disant accident, l'existence de la Confrérie, une société secrète chargée de conserver les livres, et des Autodafeurs...



Un premier tome des Autodafeurs terriblement prometteur ! Où l'on fait la connaissance d'Auguste, dit Gus, 14 ans, et de sa sœur Césarine, "l'artiste" (et non l'autiste) de la famille, 7 ans, qui, à la suite du décès de leur papa, vont s'installer dans la propriété familiale appartenant aujourd'hui à Gus, la Commanderie. Par pur hasard (il a un peu, quand même, écouté aux portes les messes basses entre sa mère et son professeur), Gus va être surpris par toutes les révélations concernant aussi bien sa famille que la Confrérie. Césarine, elle, débrouillarde et intelligente, va, de son côté, jouer les enquêtrices. Un premier tome plein de rebondissements, de secrets dévoilés et d'événements qui vont bousculer toute la famille Mars. À la fois captivant, fantastique, drôle et émouvant, ce roman séduira à coups sûrs les plus ou moins jeunes. En effet, Marine Carteron dresse une intrigue prenante et bien ficelée mettant en scène des enfants/adolescents auxquels il est facile de s'identifier. Les seconds rôles n'étant pas en reste, notamment le prof De Vergy, le geek Néné ou les tocards de la famille Montagues. La plume, truculente et vive, apporte légèreté et sied parfaitement à ce roman savoureux.



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Romy et Julius



Romy est une jeune fille de 14 ans qui vit dans l'appartement au-dessus de la boucherie tenue par son père et son frère, Greg. Ce matin-là, bien avant de se rendre au collège, elle est appelée par ce dernier qui, au cours d'un nouvel affrontement avec d'autres gars du village, s'est retrouvé blessé. Ces derniers n'ont rien trouvé d'autre à faire que de venir se menotter aux grilles de l'abattoir Viandor. Et ce qui devait être une manifestation pacifiste a finalement mal tourné. Au collège, elle retrouve sa meilleure amie, Lucie, avec qui, elle l'espère, elle pourra jouer dans la pièce de théâtre donnée en fin d'année d'autant que cela fait déjà quatre ans que Romy suit les cours d'art dramatique à la MJC du village...

Julius et sa famille se sont installés il y a peu de temps au village. Ses parents vegans, il est devenu naturellement végétarien. Seule Allie, âgée de 5 ans, a droit à sa part de viande. Il s'est trouvé un bon ami en la personne d'Ayden, ouvertement vegan et plutôt remonté contre les viandards. Il a d'ailleurs participé la nuit même à la manifestation devant Viandor. Pour tenter de vaincre sa timidité, Julius décide de s'inscrire au cours de théâtre de la MJC...





Dans ce roman écrit à quatre mains, Marine Carteron et Coline Pierré revisitent, avec bien sûr une touche de modernité, "Roméo et Juliette", pièce que d'ailleurs nos deux jeunes héros s'apprêtent à présenter en fin d'année scolaire. Si, au cœur de ce village, viandards et végétariens/vegans se livrent une lutte sans merci à coup de manifestations, bagarres, déguisements et autres sittings, Romy et Julius n'en ont que faire, certains que leur amour, malgré leur différence, lui étant militant vegan et écolo, elle étant carnivore, qui plus est la fille du boucher, est plus fort. Tiraillés tous les deux entre leurs convictions, leurs familles réciproques mais aussi leurs idéaux, ils devront s'armer de patience, d'écoute, de compréhension de la part de leur entourage, de leurs préjugés, pour que leur amour perdure. Empli de fraîcheur, dynamique, à la fois drôle et émouvant, intelligent, ce roman aborde intelligemment et avec beaucoup de finesse différents thèmes tels que la tolérance, l'acceptation, l'écologie, le véganisme, l'amour, l'amitié, les préjugés... En alternant les chapitres donnant voix à Romy et Julius, les auteures réussissent parfaitement à se mettre dans la peau de l'un et de l'autre, sans parti pris.



Un roman pétillant et intelligent...



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Pallas : Dans le ventre de Troie

Voilà un projet herculéen et sacrément culotté : proposer un contre-récit de la mythologie grecque s’appuyant sur ses propres sources (dument listées en fin d’ouvrage) mais développant une perspective aussi nouvelle qu’éclairante, celle des femmes. Le fil d’Ariane de ce récit de blessure, de colère et de vengeance est Pallas, sœur de lait d’Athéna. Un peu comme Pierre Bayard pointe les incohérences des enquêtes d’Hercule Poirot et parvient à nous convaincre de sa solution alternative, Marine Carteron recoupe les textes, sélectionne certaines séquences et offre une lecture passionnante des enchaînements qui ont mené à la guerre de Troie.



Sa plume vive fait merveille. Elle compose un texte envoutant et réjouissant, entre saga addictive et chant polyphonique, qui concentre tout ce qui a fait le succès de la mythologie grecque depuis des millénaires – la rencontre du trash, du suspense et de la poésie, le côté feuilleton avec ce qu’il faut de cliffhangers, de trahisons et de rebondissements (ben oui, Pallas rime avec Dallas !), des dieux outranciers qui lorgnent d’un œil désintéressé sur les humains, des dialogues désopilants et un style plein de peps qui se lit merveilleusement à voix haute (j’ai testé !), comme naguère les mythes.



Les voix de Héra, Électre, Thétis, Hésione, Pallas, Athéna et tant d’autres donnent aux mythes des accents féministes contemporains qui m’ont donné l’impression de les redécouvrir alors que, vraiment, tout (ou presque) y était déjà.



Les incollables de la mythologie grecque prendront grand plaisir à décrypter les clins d’oeil et à découvrir des séquences moins célèbres ; les néophytes trouveront dans ces pages une introduction splendide qui leur donnera sans nul doute envie d’aller plus loin.



Nous voilà médusés ! Rares sont les livres qui tentent tous les membres de la famille, des enfants aux grands-parents en passant par le frérot qui finit sa thèse. Vous l’aurez compris, il n’est pas question de renvoyer la lecture de la suite aux calendes grecques, nous serons sur les rangs pour lire le tome 2, au mois de novembre !
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Les autodafeurs, tome 1 : Mon frère est un ga..

Jusqu'à présent, Auguste et sa jeune sœur autiste Césarine vivaient une vie normale à Paris. Mais le décès accidentel de leur père bouleverse tout. Ils déménagent avec leur mère à la Commanderie, chez leurs grands-parents. Là, Auguste apprend qu'il est l'héritier d'une des familles de la Confrérie, une société secrète chargée de conserver la connaissance et les livres et qui a pour ennemis les Autodafeurs....

J'ai adoré ce roman ados : je ne me suis pas ennuyée une seule seconde tant l'action et les rebondissements sont au rendez-vous.

Le personnage de Césarine est sans nul doute le plus attachant. Avec son Asperger, elle a une vision différente des choses et son journal intime permet aux lecteurs de découvrir les événements sous un autre angle. Auguste, quant à lui, est un frère très protecteur envers elle. L'annonce du rôle qu'il doit jouer au sein de la Confrérie chamboule ses convictions mais il se lance à corps perdu et avec beaucoup de courage dans cette bataille ancestrale entre le Bien et le Mal.

Un premier tome très réussi pour cette trilogie !
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Les apprentis samouraïs, tome 1 : Le trésor des..

Un roman jeunesse qui emporte nos jeunes de ans le monde des arts martiaux.



L'histoire est riche en suspens. L'humour est bien présent.



Trois jeunes ados vont suivre un stage d'arts martiaux avec un maître réputé.

Ces jeunes vont devoir s'associer pour se sortir des ennuis où ils se sont fourrés en enfilant des anneaux d'anciens samouraïs.

Au départ ces enfants ne s'entendent pas: on est vraiment dans Sun contexte actuel ou les railleries et moqueries sont devenus à la mode dans les cours d'école. Mais ces enfants évoluent fort heureusement au fils des pages et gagnent en maturité.



J'ai trouvé dommage que l'auteur ne se base pas uniquement sur une seule pratique, mais en énumère beaucoup. Le récit en devient un peu chaotique, pèle mêle.



Je pense que notre jeunesse peut facilement s'assimiler aux personnages, mais les allers retours entre passé et présent peuvent nuire à leur intérêt du roman, voir même à sa compréhension..



Dans l'ensemble un bon roman jeunesse qui a semblé intéresser mon fils ( mais il ne l'a pas encore lu).



Merci a Babelio et aux éditions Bayard.
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Les autodafeurs, tome 1 : Mon frère est un ga..

Dans la famille Mars, je demande le père ! Pas de pot, il vient de trépasser dans des circonstances troubles. La mère alors ? Elle va avoir fort à faire pour protéger les siens contre les malfrats latinistes à leurs trousses. Cela s’annonce difficile de maintenir ses enfants en dehors de tout cela. Le fils, justement ? Compliqué là encore : s’il clame son innocence, il n’en est pas moins accusé de charges accablantes. Sa sœur ? Autant vous prévenir qu’elle est un peu une énigme ambulante à elle seule. Les grands-parents ? On ne saurait trop vous conseiller de vous méfier des apparences…



Marine Carteron l’avait déjà prouvé avec Dix : elle connaît son affaire lorsqu’il s’agit de nous tenir en haleine. On sait dès le début comment l’intrigue se noue et se dénoue. À deux voix, Auguste et Césarine dévoilent les péripéties qui font l’improbable jonction. On tâtonne entre enquête, chasse aux trésors et roman noir dont l’intrigue s’enracine dans une histoire très (très !) ancienne.



Si les « méchants » manquent de subtilité à mon goût, je me suis laissé prendre par l’histoire. L’alternance des narrateurs donne du rythme et développe deux points de vue complémentaires. La logique déroutante de Césarine répond à la lucidité décapante d’Auguste. La relation entre les deux est touchante aussi. La famille Mars gagne à être connue, avec sa tendresse, ses idéaux et ressources insoupçonnées.



Mention spéciale également pour le rôle de premier plan dévolu aux livres que l’on croise nombreux, des Trois Mousquetaires à Harry Potter, en passant par les Monsieur-Madame et les antiques volumes de la bibliothèque d’Alexandrie. Et puis ce livre que tout le monde cherche…



En toile de fond, une interpellation sur le rôle des écrits – et plus largement des savoirs – comme fondement de la manipulation et du pouvoir. Rien que ça !



Donc pour résumer les choses à la manière de Césarine :

1 – Voilà un bel équilibre entre suspense et humour caustique.

2 – Ce roman qui se lit tout seul est de ceux qui peuvent déclencher la passion de lire chez un.e ado. Pas étonnant qu’il figure dans la fameuse liste d’incontournables du guide En quête d’un grand peut-être.

3 – Curiosité maximale quant à la suite des événements : ne pas oublier de commander le tome 2.
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Dix

Amateurs de frissons, à vos marques, partez——

Trois adultes, une ex- infirmière, peu claire, Viviane, une prof de lettres portée sur l’alcool , Hélène , un ex- commissaire pourri , sept adolescents : Margaux, championne de plongée, sportive accomplie, Carie , blonde sûre d’elle, plutôt Bimbo, le beau gosse pervers, ex- adolescent star, Charles, fils d’Hélène, la prof, Déborah et Tyron les jumeaux, le surdoué etc.... , dix coupables , une VENGEANCE ..

Ils vont s’affronter ..

Une île bretonne isolée ,des pistes littéraires , autant d’indices palpables qui nous font penser aux «  Célèbres dix petits nègres » d’Agatha Christie, ce fameux classique de la littérature policière , dont l’auteure s’inspire avec talent pour nous livrer un thriller haletant, glaçant , addictif ,efficace qu’on ne lâche pas.



Les personnages pensent avoir été choisis pour participer à un jeu télévisé  «  Grandeur Nature » qui toune très vite au cauchemar, violence physique, scènes crues, comportements malsains.

L’auteure mêle habilement les ingrédients : histoire de harcèlement scolaire, escape - game littéraire , individus stéréotypés qui ont tous quelque chose à se reprocher

S’ ils cherchent à faire équipe entre eux, ce n’est pas par amitié ni sympathie , mais par intérêt, rancoeur , jalousie ou haine...



Autant d’ingrédients qui plairont à un jeune public .



L’histoire est présentée comme une grande partie d’échecs dont les personnages figurent les pions supprimés un par un...



En fait , ils se trouvent victimes d’une vengeance orchestrée par une personne dont le lecteur se méfie le moins...Stop, n’en disons pas plus..



Des chapitres courts égrènent les heures pour les dix coupables réunis sur l’île pour expier un crime,... Une PUNITION.



Rien n’était dû au hasard: manoir isolé , île déserte , molosses sortant la nuit, corps basculant dans le vide, hache etc..

Ce qui est intéressant , c’est le travail sur les nombreuses références et allusions aux contes de fée, mêlés intimement à la mythologie et aux articles du code pénal.....

Un roman sombre au style simple, le lecteur est rapidement happé , on y parle de viol, de drogue,de secrets, de cruauté, de machinations ...

Tout est lié : implacable, cru , sanglant.

Il n’y aura point de gagnants .

Un bon roman Jeunesse : attention aux scènes crues....suspense, frisson , horreur sont de la partie .

Quand j’ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque, j’ignorais que c’était un roman pour ados.







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La  grande évasion

Un road trip, ça vous dit après les longs mois que nous venons de traverser ? Pour notre part, nous n’avons fait ni une ni deux et avons pris le large avec Bonnie, Jason, Malo et Melting-Pot. Le moins qu’on puisse dire est que cette escapade est placée sous haute tension. D’abord parce que c’est une enquête. Ensuite parce que dès les premières pages, on sait qu’on court droit au désastre. Malgré tout ce suspense, pas moyen de précipiter les choses, le mode de transport étant… un canot. Une chose est sûre, rien ne se passera comme prévu.



Ce qui fait le charme de ce roman, c'est la gouaille de Bonnie : la narratrice a une sacrée personnalité, un regard lucide sur l'époque qui est la nôtre, une dose solide de dérision à l'égard de ses compères comme d'elle-même. Sa voix singulière donne une drôlerie supplémentaire aux situations inextricables dans lesquelles la fine équipe a le don de se retrouver – mention spéciale pour le chien !



Bonnie raconte aussi très bien l'époque Covid à hauteur d'adolescente, les voyages qui font grandir, l'apprentissage de la débrouille et l'incomparable saveur de l'amitié. Aventures, péripéties et courses-poursuites sont aussi au rendez-vous suite à de mauvaises rencontres.



C'est déjanté et divertissant. Et vous conviendrez qu'un bol d'air et de liberté, ce n'est pas de refus par les temps qui courent.
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Désorientée

Louise a 18 ans, le bel âge, celui de tous les possibles. Pourtant, elle a l'impression de n'avoir aucune prise sur sa vie et son avenir. Comme tous les élèves de terminale, elle a émis des vœux sur Parcoursup et elle est admise presque partout. Mais ces choix ne sont pas les siens, ils lui été dictés par sa mère. Les questions se bousculent dans sa tête. Doit-elle laisser un algorithme décider pour elle du reste de sa vie ? Pourquoi ne se réjouit-elle pas alors que certains de ses camarades n'ont pas sa chance et sont recalés partout ? Et si pour une fois elle cessait d'être la fille raisonnable et obéissante que tout le monde connaît ?



Un roman résolument moderne qui parlera sans doute à tous les lycéens qu'on oblige à faire des choix de vie alors qu'ils sont encore très jeunes et pas toujours conscients de l'impact qu'aura sur leur vie une case cochée sur Parcoursup.

On y fait la connaissance de Louise, une élève brillante et discrète, affublée d'une mère dirigiste, d'un père absent et d'une meilleure amie frivole et égoïste. Quand d'autres sont insouciants ou inquiets, Louise est en plein questionnement, sur sa vie, sa famille, son avenir, son orientation sexuelle. Des doutes, des hésitations, une légère angoisse assez symptomatiques de la jeunesse actuelle, même si son cadre de vie, son aisance matérielle ne sont pas représentatifs de la majorité des lycéens. D'ailleurs on a du mal à s'attacher à cette gamine gâtée par la vie et ses problèmes de riche. Il est évidemment plus facile de se rebeller quand on réussit avec facilité et que les parents sont là pour financer son petit pas de côté.

Cela dit, le roman se lit bien et l'auteure aime jouer avec les différents styles d'écriture, rendant son livre attractif et facile à lire. Rien de révolutionnaire mais pour un ado qui prépare son bac, pourquoi pas ?



Un grand merci à Babelio et aux éditions Casterman pour cette masse critique privilégiée.
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Si on chantait !, tome 2 : Prunille Président..

La fine fleur de la littérature jeunesse fait la lumière sur les stupéfiants événements de mars 2022, lorsque Prunille, onze ans, s'est présentée à l'élection présidentielle ! Les faits sont de ceux qu’on ne résume guère – vous n’y couperez pas, cet ouvrage incontournable doit être lu par toutes et tous ! Je me bornerai à noter l’implication d’un certain nombre d’éclairs à la vanille, de conseillers patibulaires, d’une horde de pêcheurs islandais et d’une vieille légende anglaise…



Comme Si on chantait ?, ce roman a été écrit suivant une formule de cadavre exquis : c'est à Jean-Claude Mourlevat qu'il est revenu d'entremêler les fils d'intrigue, puis ses complices se sont passé le relai jusqu’au dénouement imaginé par Timothée de Fombelle. Cela fonctionne à merveille, on pourrait croire que cette histoire a coulé d’une seule et même plume. On a juste envie, plus que d'habitude, de se demander après chaque chapitre quelles directions l’histoire pourrait prendre, comment l’auteur.ice suivant.e va se dépêtrer de certaines situations. Et c’est franchement réjouissant de se laisser surprendre par les péripéties qui naissent de leur imagination, les running gags et fils rouges tissés d’un chapitre à l’autre, la façon dont certain.e.s rebondissent sur un détail apparemment insignifiant glissé plusieurs dizaines de pages plus tôt. Chapeau !



Mon moussaillon et moi n’avons fait qu’une bouchée, à voix haute, de ce roman amusant, haletant et plein d’optimisme. Stéphane Michaka a raison d’écrire (chapitre 6) que « le travail de l’historien finit où commence celui de l’imagination ». Ce roman parle mieux qu’un ouvrage didactique de la politique et de la démocratie. Sur un mode joyeusement loufoque, il nous parle de ce que la vie politique peut avoir d’abscons, de centralisé et d’exclusif, du rôle des promesses électorales et de la communication politique, des protocoles et des conseillers, mais aussi de la solitude et de l’impopularité des gouvernants. Mais surtout, il pose LA question qui intéresse les jeunes lecteur.ice.s : pourquoi n’auraient-ils pas leur mot à dire ?



Une lecture jubilatoire à lire et à donner à lire sans hésiter. Et comme jamais deux sans trois : croisons les doigts pour que l’expérience soit reconduite très bientôt !
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Dix

Après une tentative raté avec A good girl, je me suis penchée sur Dix, en espérant vraiment avoir un thriller entre les mains ! Une bonne pioche à bien des égards, fort heureusement pour moi, et qui m'aura envie de lire Dix petits nègres d'Agatha Christie dont est inspiré Dix. Je ne conseillerai cependant pas ce roman aux âmes sensibles, et c'est en partie ce que j'ai "regretté" avec cette lecture.



En commençant ma lecture, j'ai tout de suite pensé au Crime de l'Orient-Express. C'est le seul roman que j'ai lu d'Agatha Christie, et je ne sais pas, je sentais qu'il y avait quelque chose d'assez semblable dans l'intrigue. En faisant quelques recherches, j'ai découvert que j'avais tout bon concernant l'auteur, mais pas l'histoire. Une bonne chose, car cela serait une surprise d'une part et aussi parce que même si je n'avais pas apprécié Le Crime de l'Orient-Express, à cause de sa narration et du fait que Poirot passe pour un imbécile, j'avais adoré l'idée et l'ambiance concernant cette vengeance.



Dix est très noir, glauque et violent. Si les personnages sont des stéréotypes, il ne faut pas se laisser berner par cette apparence caricaturale. Rapidement, on découvre que tous les protagonistes ont des secrets et qu'ils sont liés, de près ou de loin, à la mort d'une jeune femme. Envoyés sur une île, isolée de tous, les dix protagonistes se voient convier à un escape game littéraire qui pourrait être bien plus que cela. Un huit clos glaçant prend vie, où même la vérité ne saurait être une clé de sortie. Qui est coupable ? Qui cherche à les tuer ? Quelles fautes doivent-ils expier ? Entre clin d'oeil littéraire et effroi, il est impossible de lâcher le roman, car il nous faut la réponse !



J'ai été happée et cela dès le départ. Bien que personne ne soit sympathique ou attachant, et cela durant tout le roman, j'ai eu envie de connaître la fin, de comprendre, de voir où menait tout cela. La noirceur des lieux va de paire avec la noirceur des personnages. Si les pièces du puzzle concernant Ester se mettent en place petit à petit, c'est seulement à la toute fin que la machination prend sens. C'est très bien mené, autant dans le découpage, que les alternances de points de vue. Là, où par contre, j'ai eu du mal, c'est dans le côté sanglant et glauque de certaines morts, ainsi que de la "morale" des personnages. Il faut tout de même avoir le coeur bien accroché, et je ne mettrai pas ce livre dans toutes les mains. Les scènes de torture sont assez dures. Mais mis à part cela, c'est un très bon thriller qui joue parfaitement avec les codes du genre.



La fin est un peu brouillonne par contre. J'ai eu du mal à comprendre la cohérence de certains scènes, notamment avec deux protagonistes. Tout comme la résolution de l’énigme qui intervient un peu vite. Les plans du manipulateur(trice) (appelons le/la M) sont mis à mal, ce qui explique un peu cet effet de précipitation, mais pour le coup, j'aurais préféré quelque chose de plus détaillé, de plus explicatif. Il n'y avait de plus aucun indice ou bien trop en un sens concernant M. Je ne me suis pas attachée à M, ni à son plan, bien que compréhensible, sans compter qu'il n'y a pas réellement de justice à cette histoire. Finir par une touche mitigée, était un peu déstabilisant, même si cela reste tout à fait cohérent par rapport au côté sombre de Dix.

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Dix

Un thriller jeunesse qui m'a tenue en haleine.

Tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire et disons le franchement c'est une belle réussite.

D'abord l'auteure s'inspire et le revendique du très célèbre roman 'Les dix petits nègres" pour en faire quelque chose de moderne et de neuf.

Plusieurs adolescents et trois adultes pour les accompagner sont sélectionnés pour participer à un escape game littéraire diffusé à la télé. (Tout ça , ça parle à nos jeunes téléréalité et escape game). Direction une île isolée en Bretagne. Un manoir. Des chambres mystérieuses avec des reproductions de certains contes ou mythes (j'adore) mais aussi des extraits du code pénal.

Les ado viennent du même collège. Il y a de la compétition dans l'air. Car oui on le sait maintenant, il n'y aura qu'un gagnant.

Ils ne sont pas forcément sympa. Et très vite on découvre qu'ils ont tous des trucs à se reprocher (y compris les adultes accompagnateurs).

Et quand on dit "chose à se reprocher", c'est du lourd.

Mais s'ils sont venus sur l'île, ce n'est pas pour jouer, ils vont très vite découvrir qu'une punition les attend car ils sont jugés coupables.

Coupables de quoi? par qui? Et comment vont ils être punis? Ca je vous le laisse découvrir.

C'est un peu trash tout de même (surtout par rapport à Agatha Christie).

Donc pas trop jeune pour la lecture et pas trop sensible.

Peut parfaitement convenir à un public adulte. La preuve. J'ai adoré. le démarrage était un peu lent à mon goût d'où la perte d'une moitié d'étoile.

J'ai beaucoup apprécié l'originalité de l'auteure et le culot aussi parce que s'inspirer des dix petits nègres et en faire quelque chose d'innovant qui tient la route c'est risqué et pas donné à tout le monde. Ca passe ou ça casse. Mais là ça passe très très bien.
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Désorientée

Livre reçu dans le cadre d'une masse critique spéciale. Je remercie Babelio et l'éditeur pour cet envoi. Je ne suis pas une habituée de ce genre littéraire mais le résumé m'a intrigué. Comment cette jeune fille allait pouvoir s'en sortir avec un parcours déjà tracé pour elle ? Je ne connais pas du tout cette auteur, ça sera donc mon premier d'elle.



Les chapitres sont courts, le style est incisif pour un personnage qui semble sans aspérités. Par contre, le texte est écrit un peu gros pour de la littérature jeunesse. Fallait-il tenir un certain nombre de pages ? Ça se lit vite même si Louise est trop lisse et que je me demande quand elle va prendre le taureau par les cornes et envoyer tout bouler pour reprendre le cours de sa vie en main. Elle me fait penser à ces milliers de jeunes qui choisissent une voie juste parce que c'est le plus facile sans chercher à savoir ce qu'ils veulent vraiment faire de leur vie. Je n'ai jamais été comme ça, j'ai toujours eu plusieurs idées en tête pour mon avenir et une fois que j'avais trouvé, j'ai tout fait pour l'obtenir même si ça ne correspondait pas à la norme pour une femme, à l'époque. L'auteur a quand même un style particulier, voire bizarre. Elle s'amuse avec les mots et les phrases, nous fait des poèmes quand l'envie la prend. Elle a même demandé à l'éditeur d'écrire certains poèmes avec des écritures différentes du texte normal ou sous forme d'ellipse. Il y en a pour tous les goûts et j'ai souvent l'impression de lire un journal intime. le livre se lit vite, avec pour ma part une moyenne de 60p/h. Par contre, je n'en garderais pas un souvenir impérissable. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment. Tout ce que je sais, c'est que je ne m'attendais pas à ce genre d'histoire ni à cette fin qui n'en est pas une. Je ne sais pas si cette histoire pourrai aider un adolescent ou jeune adulte à se trouver, c'est trop abstrait et en même temps, trop intime.



Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une bonne lecture mais sans plus, il m'aura au moins permis de découvrir une nouvelle auteur. Il semblerait que cela soit le premier livre de ce genre pour celle-ci. Son style est néanmoins agréable et se lit assez vite, je testerais donc ces autres créations dans le fantastique. Si vous êtes amateurs de ce genre littéraire, je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Les autodafeurs, tome 3 : Nous sommes tous ..

Une bonne conclusion pour cette saga et trilogie pleine d'action, mais aussi de réflexion. Auguste, Césarine et Néné mûrissent, d'autres personnages tout aussi intéressants font leur apparition ... Une saga qui fait réfléchir, tout en offrant le piment et l'action nécessaires à des lecteurs encore adolescents, et plus de références littéraires pour les lecteurs plus avertis.

J'ai bien apprécié les personnages féminins, souvent originaux et plus actifs que dans d'autres livres : Césarine, Mamina (qui se révèle étonnante dans ce tome, et que l'on connaissait mal dans les tomes précédents, en fait), Inès, Shé ... Toutes forment des personnages très humains, attachants et qu'on a envie de suivre dans leurs (nombreuses) péripéties.

Rama et Néné aussi m'ont intéressée, comme Césarine, mais ca me semble normal parce qu'ils aiment l'informatique ...

Comme je suis passionnée d'informatique ET de livres, cette saga ne pouvait que me plaire. Je vous la recommande vivement !
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Les apprentis samouraïs, tome 1 : Le trésor des..

L'idée de départ est sympa : 3 pré adolescents , 2 garçons et 1 fille intègrent un stage d'arts martiaux dans le dojo d'un grand maître et vont se retrouver embarquer dans une aventure peuplée de samouraïs dans le Japon d'autrefois. Pourtant ce fut pour moi une déception.



D'abord à cause du rythme effréné imposé par l'auteur : les allers-retours passés-présent sont incessants, ce qui ne permet ni de s'imprégner de l'ambiance du dojo dans le présent ni de celle du Japon d'antan. Expéditif et frustrant donc. Pas le temps de s'installer et de se laisser porter. Cette sensation est accentuée par les nombreuses informations données aux jeunes lecteurs qui doivent les ingurgiter rapidement avant de passer à la suite : ce qu'est un origami, le nom et la destination des différentes armes, le nom des vêtements de l'époque, les coutumes… je suppose qu'un enfant qui ne connaît pas ces termes peut vite se retrouver perdu. Moi qui les connaissais j'ai parfois eu l'impression d'être en train de lire un dictionnaire consacré au Japon. Tout ça est très intéressant mais distribuer les informations les unes à la suite des autres telle une mitraillette donne vite l'impression de lire une leçon plutôt qu'un récit.

Difficile dans ces conditions de s'immerger dans l'histoire. D'autant que les notions sont tellement riches que même en assenant autant d'informations on ne fait qu'effleurer les choses. L'auteur s'est peut être trop éparpillée. En plus des armes des samouraïs on évoque le karaté, le tir à l'arc, le judo, le kendo, le Taï Chi, la méditation… c'est beaucoup trop riche pour être résumé en quelques lignes. Fatalement on apprend bien peu de choses sur ces pratiques, d'ailleurs le maître du Dojo est peu crédible. Un maître atteint un niveau d'excellence dans une seule discipline et ne prétend pas maîtriser avec autant de précision les autres disciplines, surtout quand elles sont aussi nombreuses. Ce serait très prétentieux et irait à l'encontre de leur enseignement.

Après autant d'explications foisonnantes je n'ai pas compris pourquoi l'auteur qui a pris la peine d'expliquer la différence entre un samouraï et un rônin (ce qui était essentiel pour la compréhension de l'histoire), n'a donné aucune explication sur les ninjas alors même que c'est un personnage clef du livre.



Dommage également que l'histoire soit aussi prévisible, on devine facilement ce qui va se passer. S'ajoute à cela des personnages stéréotypés et sans surprises et donc un récit dont on se lasse rapidement car trop prévisible.



C'est frustrant car le coeur de l'histoire a tout pour plaire mais le récit retombe comme un soufflé. Je garde une impression d'inachevé. On reste à la surface, on aborde, on se disperse, on survole, mais on ne plonge ni dans l'ambiance ni dans l'histoire. Trop léger, trop rapide, trop superficiel. Dommage !



Merci à Babelio et aux éditions Bayard pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique jeunesse.
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Les apprentis samouraïs, tome 1 : Le trésor des..

Dès la couverture nous savons que nous avons entre les mains un roman très jeunesse, et la lecture le confirme. Cela étant dit, la conception classique de l’intrigue fonctionne très bien et on prend plaisir à suivre les aventures de ces trois jeunes.

Pour le premier tome d’une série à venir, j’ai apprécié qu’il ne se contente pas d’être un tome d’introduction. Nous vivons pleinement une aventure du début à la fin et ce tome pourrait se suffire à lui-même.

Deux garçons et une fille, qui se connaissent sans s’apprécier, participent à un stage d’arts martiaux auprès d’un Maître japonais réputé. Involontairement ils vont se retrouver avec des pouvoirs particuliers et projetés au Japon du XVIe siècle, au temps des samouraïs. Parviendront-ils à percer le mystère et aider les esprits de la famille Minamoto ?

C’est un récit dynamique et riche en actions, suspens et rebondissements. L’humour n’est jamais absent ainsi qu’un côté documentaire sur les arts martiaux. Un glossaire donne la définition de nombreux mots utilisés et dotés d’un astérisque. On évoque aussi bien le karaté que le kendo, l’aïkido, le judo, le ju-jitsu, et même le tai-chi qui pourtant est chinois… cela m’a personnellement semblé trop : un énorme « gloubi-boulga », un fourre-tout commode mais peu représentatif selon moi de la pratique des arts martiaux. Leur pratique diffère beaucoup entre certains : quand l’un est un art de défense, l’autre est un art d’attaque. On ne peut exceller dans tous ces arts à la fois ! J’aurais préféré que l’auteure en choisisse un mais en approfondisse la philosophie et le sens.

Je reconnais toutefois l’effort de documentation et la volonté de donner un vrai décor à cette histoire. D’ailleurs les « effets spéciaux » sont particulièrement réussis au moment du passage d’un monde à l’autre. C’est très crédible !

Je pense que les jeunes lecteurs pourront aisément se sentir proches des personnages et frémiront à leurs côtés.



Je remercie Babelio et les éditions Bayard jeunesse pour cet envoi.

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Les autodafeurs, tome 1 : Mon frère est un ga..

Césarine est autiste. Son regard se porte toujours en premier sur les chaussures avant de décider (ou non) de découvrir la personne qui se cache derrière. Autant dire qu'il vaut mieux avoir des lacets avec des "Monsieur-Madame" que des mocassins à frange !

Son intelligence hors du commun va aider son grand frère, Gus, à comprendre l'étrange héritage laissé son père, mort dans des circonstances étranges...



Le récit commence par un déménagement et l'installation dans la maison de famille avant dédiée aux vacances. Ce changement salutaire va toutefois très vite se révéler plein de dangers : "le Grand Jeu est relancé et on ne fait plus de prisonniers". Quels sont les règles de cette guerre ?



Un roman d'aventure et d'action, avec pour fond l'Histoire et le pouvoir des livres, égayé par le regard frais et décalé de Césarine. Entre énigme, secret familial et vengeance ancestrale, le lecteur est happé par le récit. Mais Auguste est-il un gardien, un traqueur, un Propagateur...ou encore un autodafeur ? Un très bon premier tome !
Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Les autodafeurs, tome 1 : Mon frère est un ga..

Les autodafeurs : Mon frère est un gardien de Marine Carteron est le premier tome d'une série qui devrait surement faire la joie des jeunes lecteurs (à partir de 12 ans selon l'éditeur, voire avant pour un bon lecteur).









Les principaux acteurs en sont Auguste Mars, 14 ans plein de la dynamique adolescente, et qui ne s'en laisse pas compter (et qui m'a tout de suite rappelé Oscar Pill par son caractère un peu frondeur ) ... et Césarine, 7 ans, sa petite sœur autiste (mais dans le livre sa famille dit d'elle qu'elle est "artiste"), d'une logique et d'un raisonnement imparables, qui bien que semblant vivre dans un univers un peu à part, a parfaitement trouvé sa manière de communiquer et se montre d'une grande curiosité... Le roman mélange à tour de rôle les réactions et points de vue des 2 enfants. Si de plus je vous dis que le cadre principal de ce premier tome se situe entre le collège d'une petite ville de province et la Commanderie, maison familiale depuis des générations de la famille paternelle (qu'en tant qu'adulte on a de suite envie d'associer aux légendes des Templiers ...) le cadre est posée. L'histoire maintenant ...



Après la mort "accidentelle" de leur père, Auguste, Césarine et leur mère quittent Paris pour la maison de famille, La Commanderie, à la campagne. Auguste tente de reprendre ses marques au sein de son nouveau collège, entre un proviseur infecte, un professeur de littérature passionnant, un nouvel ami haut en couleur dit Néné, et une bande de frères provocateurs et bagarreurs. Sa soeur Césarine est intégrée dans une école spécialisée où elle se fait une nouvelle amie, différente elle aussi, Sara.

Au détour d'une conversation, Auguste apprend qu'il n'y a jamais eu d'accident mais que son père a été assassiné par une mystérieuse société secrète, Les Autodafeurs. Leur but est le contrôle du savoir et la main-mise sur sa forme la plus ancienne, les LIVRES. Son père ainsi que tous les membres de sa famille depuis des générations font quant à eux partie de la Confrérie, qui cherche à retrouver, protéger et répandre lorsque c'est nécessaire, ce savoir immémorial.

Dans cette lutte qui date de l'Antiquité, la Confrérie ayant été créée par Alexandre le Grand, une trêve semblait s'être installée, rompue par la mort du père d'Auguste. Celui-ci va chercher à comprendre pourquoi ... et il se pourrait que sa petite sœur en sache bien plus qu'on pourrait le penser ... Dans ce petit village, les masques tombent peu à peu ...



J'ai dévoré ce premier tome qui laisse augurer de belles aventures dans ses suites .... Ma comparaison avec Oscar Pill s'arrêtera à la similitude famille/amis/ennemis ... Nos héros sont orphelins de père et vont vite se retrouver entourés par un groupe d'amis et "formateurs" formant quasiment un clan, face à des ennemis qu'ils peuvent cotôyer chaque jour pour certains .... Là s'arrête la comparaison ... Si Oscar Pill évolue dans un monde quelque peu fantastique, ce n'est pas le cas de nos héros .... Leur monde est bien réel, leurs aventures aussi .... pas de magie ou de surnaturel (pour le moment ...), juste de la débrouillardise et de la déduction ... Et pourtant les aventures ne manquent pas !!! On pourrait presque s'imaginer les vivre à leur place en fait ... donc facile pour le jeune lecteur de s'identifier ...



Mais ce roman est d'autant plus intéressant par son style et les sujets qu'il aborde en second plan.

Le style est vif, jeune, fluide, très facile à lire ... que ce soit dans le récit d'Auguste ou le journal de Césarine ... Cette manière de faire parler à tour de rôle les 2 enfants permet de les rendre très attachants, on a accès à leurs émotions, leurs surprises, leurs craintes, leurs réflexions quasi en direct ... que ce soit dans leur vie de tous les jours (les incontournables premiers émois adolescents par exemple) ou dans l'aventure qui se joue ... tout respire la vérité ... un vrai plus !



Ce que j'ai toutefois le plus apprécié est l'approche faite du DROIT à la DIFFERENCE : une autiste qui a du mal à s'adapter socialement montre qu'elle peut être génialement intelligente et son don de déduction, son amour des chiffres sont les clefs de bien des questions (personnellement c'est ma "chouchoute" !)... une enfant née "différente" (sans doute trisomique) y est décrite avec des qualités magnifiques de gentillesse et d'amour, et on découvre avec elle une autre manière de voir et surtout toucher le monde (mais il faut savoir le noter sans doute ...), ... un ami au look et à la naïveté plus qu'improbables cache des talents insoupçonnés ..... Bref il faut aussi lire "derrière" le récit ... ce qui est peut-être moins évident pour un jeune lecteur ... à charge sans doute aux parents d'en lancer la discussion ...



Le dernier sujet m'ayant plu et dont j'espère qu'il sera développé de nouveau par la suite est celui de la place du livre et du savoir écrit dans nos sociétés ... S'il est rapidement abordé lors des échanges d'Auguste à propos de l'histoire de sa famille, il l'est beaucoup plus dans un des chapitres lors d'un cours de français... Peut-être une petite introduction à la philosophie du savoir, de la connaissance, de l'imagination, de la vérité ... l'auteur développera-t-il ce sujet par la suite ?



Extraits du chapitre "Qu'est-ce qu'un livre ?" Il s'agit du chapitre le plus "sérieux" du roman qui nous introduit à la cause défendue par la Confrérie et qui en tant qu'adulte m'a le plus intéressée et surprise car il faut oser aborder ce thème difficile dans un roman jeunesse .. j'aurais pu extraire la moitié du chapitre car c'est vraiment bien décrit.



" (....) " l'objet" technique rassemblant des feuilles et des écrits ne devient réellement "un LIVRE" que s'il trouve son lecteur ... et donc (...) un livre qui n'est pas lu ... n'en est pas un !

C'était à la fois simple et compliqué et comme le reste de la classe, je me surpris à être suspendu à ses paroles tout en contemplant d'un œil différent le petit volume de papier que j'avais entre les mains.

Je comprenais que, quelque part, Alexandre Dumas avait écrit son histoire "pour moi" (...)"



"(...) Le livre est un vase plein de savoir, un récipient imprégné de raffinement, une coupe remplie de sérieux et de plaisanterie ... Qui donc - mieux que le livre - est à la fois médecin et nomade, byzantin et hindou, persan et grec, mortel et immortel ? (...) quand donc as-tu vu un jardin transportable dans une manche, un être qui parle à la place des morts et qui est l'interprète des vivants ? (...) Le livre peut se lire partout, son contenu est accessible dans toutes les langues; malgré les intervalles chronologiques qui séparent les époques, malgré les distances entre les métropoles, il garde sa pérennité. (...) "



" (...) La fin des livres signerait la fin de l'humanité. "





En résumé, un premier tome bien sympathique à lire : l'introduction des personnages principaux et secondaires y est très agréable, l'écriture très abordable et dans le ton du langage jeune actuel, l'intrigue et les aventures s'enchaînent sans fausse note à un rythme bien soutenu, et pour qui prendra le temps de lire de manière plus approfondie, les messages véhiculés sont d'un bel intérêt .... Vivement la suite pour voir si les promesses seront tenues !

Mon seul point négatif, je suis un peu fatiguée de l'approche des amours ados dans les livres jeunesse, pourquoi faut-il toujours qu'il y en ait .. le seul chapitre qui m'est "fatigué mais qui fera sans doute rire les plus jeunes, mais c'est personnel (indigestion de Tara Duncan sans doute )



Merci à Babelio - Masse Critique et aux Editions Rouergue pour cette découverte.
Lien : http://www.petitscoeursetcan..
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