Ginette Kolinka aurait pu être une copine, une copine qui n’a pas eu de chance: elle était là au mauvais endroit, au mauvais moment.
Ginette ne pouvait imaginer que ses semblables puissent être aussi cruels et désespérés: comment imaginer l’inhumanité quand on sort à peine de l’adolescence?
‘Retour à Birkenau’ est le témoignage d’une jeune fille, accessoirement juive mais qui s’en souciait peu car non pratiquante, qui, avec ses yeux de jeune fille prude, nous raconte les détails de sa déportation vers l’inconnu, la vie quotidienne devenue brusquement sale, violente et sordide, tout cela avec des mots simples, résignés, mais pleins d’humanité.
' « Vous voyez la fumée, dehors? Ils sont là! Ce sont leurs corps, vos familles qu’on brûle! » Elles balancent ça, mais personne ne les croit. comment voulez-vous les croire? Moi, en tout cas, je ne les crois pas. Je me dis que ce n’est pas possible, que ces filles, à force, sont devenues inhumaines. Elles nous jalousent, surtout nous, les Françaises, qui passons pour frivoles, des prétentieuses qui ne savent pas ce que c’est de souffrir. Elles nous imitent, prennent notre accent, se moquent de nos manières affectées, se vengent. Mais qui sait ce que j’aurais fait à leur place? Qui sait si je ne serais pas devenue comme elles? '
Aujourd’hui Ginette a 94 ans: elle continue à témoigner auprès des nouvelles générations dans les écoles, pour que Birkenau ne soit pas juste un décor aujourd’hui, comme elle l’exprime si bien…
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