AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marius Jauffret (46)


Aujourd’hui je bois pour échapper à cette impression de mort imminente. Pour m’extraire du monde extérieur, au moins jusqu’au lendemain.
(…) La plupart du temps, boire m’évite de subir mes cogitations de plein fouet. Elles se font plus vagues après quelques verres.
(…) Boire n’est pas un loisir. Boire est une nécessité sans saveur. L’alcool m’apporte une sérénité qu’il m’est impossible de trouver dans la lucidité, qui charrie inévitablement avec elle toutes les horreurs et les injustices de la société. Des injustices que j’absorbe et métabolise en acide sulfurique.
Commenter  J’apprécie          120
L’asile, c’est le miroir grossissant de la société, une loupe gigantesque.
Commenter  J’apprécie          100
L’asile est probablement le seul endroit où l’on s’étonne d’envier le prévenu qui peut plaider non coupable devant une cour d’assises.
Commenter  J’apprécie          70
En psychiatrie, le doute ne profite pas au malade. Il est frappé par la mesure de prévention.
Commenter  J’apprécie          60
Mais moi, le dépressif, l’excessif, le jouisseur solitaire, le handicapé social, je ris, je pleure, j’exulte, je me morfonds, je suis en haut de l’échelle ou au fond du puits, mais je suis vivant. Et j’ai le droit de vivre. Je ne suis pas une construction rectiligne.
Commenter  J’apprécie          50
Quand on souffre, on est injuste avec ceux que l’on aime.
Commenter  J’apprécie          30
J’ai l’habitude d’être aussi agréable à regarder qu’un cafard qui tombe du plafond de la cuisine. En société je suis la bête de foire, le pauvre type. Lors des dîners, je m’écroule sous la table, je raconte ma vie intime, je hurle. C’est un crime contre moi-même. Je dois me défendre. Je suis un multirécidiviste. Je réclame un procès contre moi-même afin de satisfaire mes victimes.
Commenter  J’apprécie          30
Un matin, j’ai commencé à écrire ce livre. Si je le ­terminais ce serait la preuve que ni l’asile ni l’alcool ne m’avaient détruit. 
Commenter  J’apprécie          20
Quand on souffre, on est injuste avec ceux que l’on aime. La maladie n’étant pas vue comme une maladie, elle attire les foudres de ceux qui ne sont jamais passés par là. Un verre ou deux et vous êtes un homme libre, un bon vivant. Une bouteille et vous êtes un monstre, votre but est de véhiculer le mal. Vous avez bu parce que vous vouliez boire, et vous vouliez boire pour faire souffrir les autres. Jamais personne ne se dira que si vous avez trop bu c’est que vous ne pouviez pas faire autrement. Que boire trop peu vous fera tomber dans l’abîme du manque.
Commenter  J’apprécie          20
"Je fais parti des oubliés, des invisibles. Personne pour vous venir en aide car personne ne connaît votre existence. Votre pays vous a effacé de sa base de données. On vous règle votre compte en catimini. La justice ne vous concerne plus. La justice vous enjambe. Les règles du monde libre ont sauté lorsque vous avez franchi le SAS de l'asile. J'ai 25 ans et demain encore je prendrai part, avec des milliers d'innocents, au spectacle qui se joue sous les caméras de surveillance du HP, sinistre et froid comme une arme."
Commenter  J’apprécie          10
Très belle écriture qui nous nous permet de rentrer dans les affres de cet étrange maladie.
Bravo pour ce témoignage poignant . Respect .
Commenter  J’apprécie          10
L’asile, c’est un donjon bdsm sans règles. L’asile, c’est le miroir grossissant de la société, une loupe gigantesque. Les internés forment comme un précipité chimique qu’on sédimente pour que, une fois cristallisé, ils constituent une masse uniforme, comme un troupeau. Mais les hommes ne réagissent pas selon des règles, comme du chlorure, des sels ou des métaux, ils peuvent toujours exploser pareils à une grenade dégoupillée. Ils ont leurs failles, leur intelligence, leur raison, et la gifle d’Amélie à son obsédé de supérieur me paraissait amplement méritée.
Commenter  J’apprécie          10
Six mois qu’elle bossait chez l’opérateur, une gifle, et on l’a enfermée ! Ce boulot de merde, si elle l’a accepté en dépannage, c’est qu’il n’y avait que ça. Elle a un bac + 5 en marketing. Comment des médecins peuvent-ils se transformer en flics ? Comment une entreprise peut-elle demander l’internement d’un de ses salariés ? Elle se pince depuis la veille avec le sentiment de vivre un cauchemar.
Commenter  J’apprécie          10
Le nombre de personnes internées sans consentement a doublé en dix ans. Aujourd’hui elles sont quatre-vingt-deux mille. Soit douze mille de plus qu’en prison.
Commenter  J’apprécie          10
Attribuer une maladie à un innocent afin de le criminaliser pour avoir une raison de l’enfermer relève d’une perversion inégalable. Les gens qui vivent dans la sombre religion de la cruauté, et de l’ignorance qui la blanchit, me font autant vomir que le curé célébrant une messe après avoir violé un enfant.
Commenter  J’apprécie          10
La maladie n’étant pas vue comme une maladie, elle attire les foudres de ceux qui ne sont jamais passés par là. Un verre ou deux et vous êtes un homme libre, un bon vivant. Une bouteille et vous êtes un monstre, votre but est de véhiculer le mal. (...) Jamais personne ne se dira que si vous avez trop bu c’est que vous ne pouviez pas faire autrement.
Commenter  J’apprécie          10
Marius Jauffret
La vie, même merdique et sans saveur, ne veut plus de moi. Je dois peut-être me rendre à l'évidence : le destin existe et il est face à moi. ces quatre mètres carrés de cellule, c'est tout ce que je mérite. Et je ne m'y habituerai jamais.
Commenter  J’apprécie          10
- Comment vous faites pour plaisanter ? J'ai le ventre noué en permanence, moi. Je ne pense qu'à sortir.Je n'arrive pas à me changer les idées. J'ai vraiment rien à faire ici. Je suis un putain d'intrus ! Ce n'est pas possible ! Regardez-moi ? Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Commenter  J’apprécie          10
Le plus dur, quand on est enfermé, c’est le départ des autres. Le taulard qui voit son compagnon de cellule faire son paquetage doit comprendre ça.
Commenter  J’apprécie          10
Certains s’alcoolisent, d’autres gravissent l’Everest. Ils se mettent pareillement en danger.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marius Jauffret (114)Voir plus

Quiz Voir plus

Avez-vous lu correctement le livre ? Telle est la question...

Comment s'appelle l'héroïne ?

Laurine
Laurette
Laurianne
Jacqueline

7 questions
35 lecteurs ont répondu
Thème : Gamer, tome 1 : Nouveau port de Pierre-Yves VilleneuveCréer un quiz sur cet auteur

{* *}