Mark Twain

On les met sous clef ; on ne les tue pas. Elles sont toujours belles et riches, et elles ont une peur bleue. On leur prend leurs montres et tout ce qu’elles ont, mais quand on leur parle, c’est toujours avec la plus exquise politesse et chapeau bas. Il n’y a pas plus poli qu’un brigand ; tous les livres te le diront. Et puis les femmes en pincent pour toi, et quand elles sont restées dans la grotte pendant huit ou quinze jours elles cessent de pleurer, et il n’y a plus moyen de les faire partir. Si on les chasse elles reviennent. C’est comme ça dans les bouquins, mon vieux.

La moitié du Sud est est donc finalement émancipée, la moitié du Sud est libre. Mais la moitié blanche est apparemment aussi loin de l’émancipation que jamais.

J’étais venu ici vierge de toute maladie, mais trois semaines de bains avaient, fait sortir de moi tous les maux connus de la science médicale, ainsi que d’autres plus considérables entièrement nouveaux

Paris la glaciale, Paris la pluvieuse, Paris la détestable

Le passe-temps des Français, depuis toujours, consiste à s’exterminer mutuellement par le fer et par le feu

Lorsqu'un Allemand cultivé plonge dans une phrase, vous ne le revoyez plus jusqu'à ce qu'il réapparaisse de l'autre côté de l'Atlantique, le verbe à la bouche.

C'était merveilleux de découvrir l'Amérique, mais il aurait été plus merveilleux de passer à côté!

Nous possédons le meilleur gouvernement que l'argent peut acheter !

quand on est riche, ce n’est pas aussi drôle que ça devrait être. On n’a que
des embêtements par-dessus la tête et on n’a qu’une idée, c’est
de casser sa pipe le plus tôt possible

— Vous parlez de cette jeune fille comme de votre cousine. Tout à l’heure, vous l’appeliez votre tante ?
— Parfaitement. Elle est ma tante et aussi ma cousine. Elle est également ma belle-sœur, ma nièce, ma cousine au quatrième degré, au trente-troisième, au quarante-deuxième, ma grand-tante, ma grand-mère, la veuve de mon beau-frère et la semaine prochaine, elle sera ma femme.

Dieu a ingénieusement conçu l'homme de manière qu'il soit obligé de se soumetr à ses passions, ses appétits et à divers autres traits de caractère déplaisants et involontaires. Dieu l'a ainsi conçu que tous ses chemins sont semés d'embûches qu'il ne peut éviter et qui le forcent à commettre ce qu'on appelle des péchés ; alors Dieu le punit de ces actes mêmes que, depuis l'origine des temps, Il a toujours eu l'intention de lui faire commettre.

Un classique est quelque chose que tout le monde voudrait avoir lu et que personne ne veut lire.

De bons amis, de bons livres et la conscience somnolente, voilà le secret du bonheur.

C'est la différence d'opinion qui fait les courses de chevaux.

Avec un bon compliment, je peux vivre deux mois.

Plus bas que nous, rien. Rien, si ce n'est le Français.

Les hommes ont leurs harems, mais avec le consentement de leurs concubines ; il n'y a donc aucun mal à cela. Les hommes ont leurs harems, mais imposés par la force, privilégiés qu'ils sont par des lois atroces établies sans la moindre concertation avec l'autre sexe. En l'espèce, l'homme occupe une place largement inférieure à celle du coq.

Mais le règlement le plus agréable de l'organisation des chemins de fer français est de laisser trente minutes pour le dîner ! Pas question d'expédier en cinq minutes des petits pains flasques, du café boueux, des œufs discutables, du bœuf caoutchouteux et des tartes dont la conception et la réalisation sont un noir mystère sanglant pour tous sauf pour le cuisinier qui les a créées. Non. Nous nous sommes assis tranquillement ; c'était dans la vieille ville de Dijon, si facile à épeler et si impossible à prononcer à moins de le civiliser en Dee John; nous nous sommes versés d'excellents vins de Bourgogne et nous avons mâché calmement tout un menu, des escargots farcis, des fruits délicieux, etc., puis nous avons payé la bagatelle que cela coûtait et sommes remontés joyeusement dans le train sans pester une seule fois contre la compagnie de chemins de fer. Une fameuse expérience dont le souvenir doit être conservé à jamais.

En France, tout marche bien, tout est en ordre. On ne fait pas de fautes. Un homme sur trois porte un uniforme, et qu'il soit maréchal d'Empire ou garde-frein, il est toujours parfaitement disposé à répondre à toutes vos questions avec une politesse inlassable, prêt à vous dire quel wagon prendre, oui, et prêt à vous y mettre pour être sûr que vous ne vous perdrez pas. Vous ne pouvez pas passer dans la salle d'attente sans avoir pris votre billet, et vous ne pouvez pas franchir son unique sortie tant que le train n'est pas arrivé devant son seuil pour vous recevoir. Une fois en place, le train ne partira pas tant que votre billet n'aura pas été vérifié - tant que les billets de tous les voyageurs n'auront pas été contrôlés. C'est surtout pour votre bien. Si par le plus grand hasard vous êtes parvenu à vous tromper de train, vous serez confié à un employé poli qui vous emmènera là où vous devez être et vous accordera beaucoup de saluts affables. Votre billet sera contrôlé de temps en temps le long du parcours, et quand il faudra changer de wagon vous le saurez. Vous êtes entre les mains de préposés qui s'appliquent avec zèle à votre bien-être et à votre intérêt, au lieu d'utiliser leurs talents à inventer de nouvelles méthodes pour vous incommoder et vous remettre à votre place, ce qui est très souvent la principale fonction de ce monarque abusivement content de soi qu'est le conducteur de chemin de fer en Amérique.

La Palestine est désolée et sans charme. Et pourquoi en serait-il autrement ? La malédiction de la divinité peut-elle embellir une terre ?
La Palestine n'est plus de ce monde prosaïque. Elle est vouée à la poésie et à la tradition ; c'est le pays des rêves.