AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Markus Zusak (904)


J'aurais voulu lui demander comment la même chose pouvait être à la fois si laide et si magnifique, et ses mots et ses histoires si accablants et si étincelants.
Commenter  J’apprécie          250
Je pourrais me présenter dans les règles, mais ce n'est pas vraiment nécessaire. Vous ferez bien assez tôt ma connaissance, en fonction d'un certain nombre de paramètres. Disons simplement qu'à un moment donné, je me pencherai sur vous, avec bienveillance. Votre âme reposera entre mes bras. Une couleur sera perchée sur mon épaule. Je vous emporterai avec douceur.
Commenter  J’apprécie          250
Son regard humide demandait la chose la plus simple du monde. "Pourrais-tu monter et me dire quel temps il fait dehors ?"
Naturellement, Liesel se précipita vers l'escalier. Une fois devant la porte souillée par les crachats, elle leva les yeux au ciel.
lorsqu'elle regagna le sous-sol, elle décrivit ce qu'elle avait vu.
"Aujourd'hui, Max, le ciel est bleu, avec un gros nuage allongé qui ressemble à une corde, et au bout de cette corde, le soleil fait un trou jaune..."
Max comprit que seule une enfant était capable de lui offrir cette forme de météo. Sur le mur, il peignit un long cordage avec, au bout, un soleil jaune dégoulinant, dans lequel on aurait pu plonger. Il ajouta deux silhouettes, celle d'une fillette menue et celle d'un juif tout flétri, qui avançaient en direction de ce soleil.
Commenter  J’apprécie          240
Rue Himmel, Rosa Hubermann et Barbara Steiner attendaient ensemble sur le trottoir.
« Sainte Vierge, lança Liesel. Est-ce qu'elles ont l'air inquiet ?
— Elles ont l'air furieux. »
À leur arrivée, ils furent accueillis par de nombreuses questions, du genre « Où diable étiez-vous passés, vous deux ? », mais bien vite le soulagement céda la place à la colère.
C'est Barbara qui s'obstina à demander une réponse.
«Eh bien, Rudy ?»
Liesel répondit à la place de son ami. «Il était en train de tuer le Führer », dit-elle, et Rudy eut l'air sincèrement ravi.
Commenter  J’apprécie          220
Ce soir-là, peu après vingt-trois heures, Max Vandenburg remonta la rue avec une valise pleine de nourriture et de vêtements chauds. Il respirait l'air allemand. Les étoiles jaunes étaient en feu. Lorsqu'il atteignit la boutique de Frau Diller, il se retourna pour regarder une dernière fois le n° 33. Il ne pouvait voir la silhouette derrière la fenêtre de la cuisine, mais elle, en revanche, le voyait.
Elle lui fit un petit signe de main. Il n'agita pas la sienne.
Liesel sentait encore ses lèvres sur son front. Elle avait dans les narines l'haleine de son adieu.
«Je t'ai laissé quelque chose, avait-il dit, mais tu ne l'auras que lorsque tu seras prête. »
Et il était parti.
Elle avait appelé : « Max ?»
Mais il n'était pas revenu.
Commenter  J’apprécie          220
L'obscurité, la lumière.
Quelle différence ?
Dans l'une et dans l'autre, les cauchemars s'étaient renforcés au fur et à mesure que la voleuse de livres comprenait comment les choses se passaient et comment elles se passeraient toujours.
Commenter  J’apprécie          220
Elle n'avait pas lâché son livre.
Elle s'accrochait désespérément aux mots qui lui avaient sauvé la vie.
Commenter  J’apprécie          220
" LE MANUEL DU FOSSOYEUR "
Un guide en douze étapes
pour réussir dans le métier
Une publication de l'association bavaroise
des cimetières

La voleuse de livres avait frappé pour la première fois.
C'était le début d'une carrière illustre.
Commenter  J’apprécie          220
J'aurais aimé parlé à la voleuse de livres de la violence et de la beauté, mais qu'aurais-je pû dire qu'elle ne sût déjà à ce sujet ? J'aurais aimé lui expliquer que je ne cesse de surestimer et de sous-estimer l'espèce humaine, et qu'il est rare que je l'estime tout simplement. J'aurais voulu lui demander comment la même chose pouvait être à la fois si laide et si magnifique, et ses mots et ses histoires si accablants et si étincelants.
Commenter  J’apprécie          220
Ils avaient des étoiles de David plaquées sur leur chemise et le malheur était attaché à eux comme s'il leur était attribué. "N'oubliez pas votre malheur..." Parfois, il s'enroulait autour d'eux comme une plante grimpante.
Commenter  J’apprécie          210
Il ne restait plus rien de la boutique, dont le comptoir avait été projeté de l'autre côté de la rue, tandis que la photo encadrée d' Hitler avait été arrachée du mur et jetée à terre. Le Fürher avait été littéralement massacré et transformé en chair à pâtée. Je lui ai marché dessus en sortant.
Commenter  J’apprécie          210
Quand le train entra dans la bahnhof de Munich, les passagers en sortirent comme d'un paquet éventré. Il y avait toute sorte de gens mais, parmi eux, on reconnaissait tout particulièrement les pauvres. Ceux qui n'ont rien ne cessent de se déplacer, comme si leur sort pouvait être meilleur ailleurs.
Commenter  J’apprécie          210
Le cœur humain est une ligne tandis que le mien est un cercle, et j'ai la capacité infinie de me trouver au bon moment au bon endroit. En conséquence, je trouve toujours des humains au meilleur et au pire d'eux même. Je vois leur beauté et leur laideur, et je me demande comment une même chose peut réunir l'une et l'autre. Reste que je les envie sur un point. Les humains ont au moins l'intelligence de mourir.
Commenter  J’apprécie          210
Ensemble, ils regardèrent les humains disparaître à leur vue. Ils les regardèrent se dissoudre comme des comprimés effervescents dans l'atmosphère humide.
Commenter  J’apprécie          210
« Je peux ?»
Les deux mots restèrent en suspens au-dessus de l'immensité déserte du plancher. Les livres étaient à des kilomètres.
La femme fit « oui » de la tête.
Oui, tu peux.
* * *
Petit à petit, la pièce rétrécit, jusqu'à ce que la voleuse de livres puisse atteindre les livres en quelques pas.
Elle passa le dos de la main le long de la première étagère, écoutant le frottement de ses ongles contre la moelle épinière de chaque volume. On aurait cru le son d'un instrument de musique ou le rythme saccadé d'une fuite.
(...)
Combien de livres avait-elle touchés ?
Combien en avait-elle palpés?
Elle recommença alors, plus lentement, cette fois, la paume des mains tournée vers les livres pour mieux sentir le dos de chacun. C'était un toucher magique, de la beauté pure, tandis que des rais de lumière brillante tombaient d'un lustre. A plusieurs reprises, elle faillit prendre un volume, mais elle n'osa pas déranger le parfait ordonnancement des étagères.
Commenter  J’apprécie          216
Il venait chaque nuit et s'asseyait près d'elle. Au début, il assura simplement une présence : un étranger pour lutter contre la solitude. Quelques jours plus tard, il murmura : «Allons, je suis là, tout va bien.»
Au bout de trois semaines, il la tint dans ses bras. La confiance vint très rapidement, à cause de la bonté qui émanait naturellement de cet homme, de sa façon d'être là. Tout de suite, Liesel sut que Hans Hubermann arriverait toujours dès qu'elle pousserait un cri et qu'il ne s'en irait pas.

UNE DÉFINITION ABSENTE DU DICTIONNAIRE :
Ne pas s'en aller : un acte d'amour et de confiance, que les enfants savent souvent traduire.
Commenter  J’apprécie          210
[...] ... Elles sont bizarres, ces guerres.

Pleines de sang et de violence, mais riches d'histoires tout aussi difficiles à sonder. On entend des choses comme : "C'est pourtant vrai. Vous n'allez pas me croire et ça n'a pas d'importance, mais c'est un renard qui m'a sauvé la vie." Ou bien : "A côté de moi, tout le monde a été tué et j'ai été le seul à ne pas recevoir une balle entre les deux yeux. Pourquoi moi ? Pourquoi moi et pas eux ?"

L'histoire de Hans Hubermann ressemblait un peu à ça. Quand je l'ai découverte à travers les mots de la voleuse de livres, j'ai pris conscience que nous nous étions croisés de temps à autre durant cette période, quoique ni lui ni moi n'ayons prévu de rencontre. Personnellement, j'avais du pain sur la planche. Quant à Hans, je crois qu'il faisait tout son possible pour m'éviter.



La première fois où nous nous sommes côtoyés, Hans avait vingt-deux ans. C'était sur le front français. La plupart des soldats de sa section étaient ardents au combat. Lui, pas vraiment. J'en avais emporté un certain nombre au passage, mais on peut dire que je ne me suis même jamais approchée de Hans Hubermann. Il avait trop de chance, ou bien il méritait de rester en vie. A moins qu'il n'ait eu une bonne raison de vivre.

Dans l'armée, il ne sortait pas du lot. Il restait dans la moyenne pour tout et il visait suffisamment bien pour ne pas faire honte à ses supérieurs. Il n'était pas non plus assez bon pour être de ceux que l'on choisit pour se précipiter vers moi.
Un détail, mais qui a son importance.


Au fil des ans, j'en ai vu, des jeunes hommes, qui croient
se précipiter sur d'autres jeunes hommes.
Ils se trompent.
Ils se précipitent à ma rencontre. ... [...]
Commenter  J’apprécie          210
Rue de Munich, ils regardèrent.
Les gens se massaient autour d'eux.
Ils regardèrent les Juifs descendre la rue comme un catalogue de couleurs. Ce ne sont pas les termes qu'employa la voleuse de livres pour les décrire, mais je peux vous dire que c'est exactement ce qu'ils étaient, car un grand nombre d'entre eux allaient mourir. Ils m'accueilleraient tous comme leur dernière amie sincère, avec des os pareils à de la fumée et leurs âmes trainant derrière.
Commenter  J’apprécie          210
On dit que la guerre est la meilleure amie de la mort, mais j'ai une autre opinion là-dessus. A mes yeux, la guerre est comparable à un nouveau patron qui attend de vous l'impossible. Il est là, sur votre dos, à répéter sans arrêt : "il faut que ce soit fait". Alors, vous mettez les bouchées doubles. Et le travail est fait. Pour autant, le patron ne vous remercie pas. Il vous en demande plus encore. (p357)
Commenter  J’apprécie          200
Elle ne lui dit pas adieu. Elle en était incapable. Au bout de quelques minutes, elle parvint enfin à s'arracher à lui. Je m'étonnerait toujours de ce dont les humains sont capables, même quand les larmes les aveuglent et qu'en titubant et en toussant ils continuent à avancer, à chercher, et à trouver.
Commenter  J’apprécie          200



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Markus Zusak Voir plus

Quiz Voir plus

La Voleuse de livres

Que voit en premier la Mort ?

Les humains
Les couleurs
Les âmes
Les yeux des mourants

11 questions
463 lecteurs ont répondu
Thème : La Voleuse de livres de Markus ZusakCréer un quiz sur cet auteur

{* *}