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Critiques de Marv Wolfman (64)
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John Carter of Mars : Warlord of Mars - Int..

COMICS SCIENCE-FICTION / SWORD & PLANET.

Quand Edgar Rice Burroughs racontait le destin de la Planète Mars à travers trois générations de héros, il ne s'attendait pas à rencontrer un tel succès : il a fait rêver des millions et des millions de lecteurs sur plusieurs décennies, mais mieux encore ses lecteurs vont devenir auteurs à leur tour et faire rêver à leur tour des millions et des millions de lecteurs. C'est ça être humain, appartenir à une chaîne sans fin de rêves et de réalisations qui repoussent toujours plus loin les limites de l'imagination ! Je suis certes arrivé sur Barsoom par le mauvais portail, mais j'ai pu rectifier le tir avec le commando réuni par Marv Wolfman dans les années 1970 et j'ai enfin pu rejoindre John Carter pour sauver Mars et les Martiens... Welcome to an universe of « High Adventure » !!!
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Superman - Anthologie

Pour ses 75 ans, Superman méritait bien en 2013 une anthologie digne de ce nom ; Urban Comics nous proposait donc cette Superman Anthologie avec quinze récits sur l’Homme de Demain, de 1938 à 2012.



Comme les autres anthologies de cet éditeur, celle-ci est faite pour tous les types de lecteurs de comics : du complet novice à l’aguerri en chef, tout le monde est censé y trouver allègrement son compte grâce à un sommaire détaillé et particulièrement fourni en épisodes notables :

« Les débuts de Superman » (Action Comics #1-2, 1938)

« Quel homme est donc Superman ? » (Superman #17, 1942)

« L’origine de Superman » (Superman #53, 1948)

« Super-duel dans l’espace » (Action Comics #242, 1958)

« Retour sur Krypton » (Superman #141, 1960)

« La mort de Superman » (Superman #149, 1961)

« Superman est-il nécessaire ? » (Superman #247, 1972)

« Renaissance » (Action Comics #544, 1983)

« La légende de Terre-Prime » (Superman #400, 1984)

« Le grand jeu » (Superman (v2) #11, 1987)

« Des secrets dans la nuit » (Action Comics #662, 1991)

« Qu’est-ce que la vérité, la justice et l’idéal humain ont de si drôle ? » (Action Comics #775, 2001)

« Question de confiance » (Superman – Batman, 2003)

« L’incident » (Action Comics #900, 2011)

« Le garçon qui vola la cape de Superman » (Action Comics (v2) #0, 2012)



Comme vous le voyez, une bonne partie de ces différents récits s’intéressent à l’essence même du personnage de Superman, questionnent son existence plausible et remettent vaguement en cause son intérêt pour ses congénères. Heureusement que l’éditeur a fait ces choix-là, car beaucoup d’histoires de Superman connues, reconnues et vraiment marquantes sont en fait des histoires de ses origines, maintes fois rebattues : il fallait bien varier un peu les plaisirs. Ce manque de matériau conséquent et foisonnant en qualité se ressent au cours de la lecture de l’anthologie. Il faut en effet être un fan de Superman de la première heure pour aller avec joie se farcir autant de récits sur l’Homme d’Acier sans s’ennuyer un brin. Pourtant, elle est bien nécessaire cette anthologie, car voir Clark Kent se façonner au fil des décennies, voir apparaître Lex Luthor, Brainiac et tant d’autres, comprendre les différentes variables du personnage grâce aux récits alternatifs, c’est passionnant sur le fond. Toutefois, à cause de la forme des épisodes, je conseille plutôt de « consommer » ce volume par petits bouts, par intermittence, afin de mieux la savourer, en tout cas de manière plus digeste.



Superman Anthologie est moins facile à ingurgiter que les anthologies sur les héros DC Comics, sur Batman ou sur l’œuvre de Jack Kirby, car ceux-ci comportaient des récits vraiment différents qui permettaient de ne pas lasser le lecteur. Ici, les histoires sont certes différentes les unes des autres, avec un bon nombre d’apparitions notables, mais les intrigues tournent souvent autour des mêmes problèmes et des mêmes conséquences. C’est sûrement mon relatif désamour pour le personnage qui parle...



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Essential Daredevil, tome 6

Ce volume comprend les épisodes 126 à 146 de Daredevil, l’annual n°4 ainsi que les épisodes 88-89 de Iron Man publiés aux US entre 1975 et 1977.



Malgré quelques tentatives louables, ce volume représente clairement un creux d’intérêt pour la série, entre les tops dessinés par Gene Colan en amont et Franck Miller en aval.



Dans le bon, on peut intégrer les épisodes typiques de l’âge du bronze des comics qui essaient de rapprocher les héros des problèmes sociaux de la société américaine : Daredevil et un autre gars super boosté détruisant la maison d’une pauvre famille noire dans la frénésie du combat, Daredevil confronté à la manipulation des masses par une télévision dévoyée, Daredevil recherchant un gamin hémophile et une mère junkie ayant disparu. On a aussi de bons épisodes en « team-up », plus rythmés et classiques, avec Iron Man, la Panthère Noire ou Ghost Rider. Et bien sûr les premières apparitions d’un ennemi Némésis de Tête à Cornes : Bullseye (le Tireur en français).

Le reste est assez convenu et assez fade. Un des gros échecs est ce super-vilain nommé « the Jester » (le Pitre en français) qui se révèle être une copie extrêmement délavée du Joker, à mille lieux du charisme de son modèle.



Du côté de Matt Murdock, il faut noter la création d’un cabinet d’avocats avec son éternel associé Foggy Nelson, destiné à aider les pauvres et démunis face au rouleau compresseur de la loi. Côté sentiments apparaît Heather Glenn, une brunette gentiment déjantée qui paraît pouvoir faire contrepoids avec le sérieux de Matt (sérieux qu’il abandonne quand il met son uniforme ; comme Spiderman, Daredevil adore faire des vannes quand il se bat). Malheureusement elle s’efface rapidement et devient trop potiche (apparemment elle finira par se suicider).



Signe d’un manque d’idée pour la série, les dessinateurs se succèdent à un rythme de plus en plus rapide : Gil Kane, Bob Brown, John et Sal Buscema, George Tuska… c’est le défilé. Cela continuera ainsi jusqu’au n°157 et l’arrivée du sublime Franck Miller qui s’emparera du héros en rouge et le modèlera à son inimitable façon.



Malheureusement, la série Essential Daredevil s’arrête ici et il me faudra me diriger vers d’autres intégrales si je veux me régaler à nouveau avec Daredevil version Miller. Quant aux épisodes qui restent (147-157) j’ai peu d’espoir de pouvoir les trouver, sauf à l’unité, très chers.

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The New Teen Titans, tome 1

Ça faisait un moment que j'avais envie de découvrir l'équipe des New Teen Titans telle qu'elle a été inventée par Marv Wolfman et George Pérez au début des années 1980. J'ai sauté le pas (consolidant le gros trou de mon porte-monnaie) la semaine dernière.



Je suis moyennement satisfait de ma lecture. D'abord visuellement, je trouve les nombreux personnages esquichés dans des cases un peu trop petites. Cela manque d'ampleur. J'ai souvent eu l'impression de lire à travers une longue-vue utilisée à l'envers. Il y a quelques dessins grande page quand même, mais pas assez pour modifier cette impression.

Ensuite j'ai trouvé le scénario très confus sur les premiers épisodes, qui emploient pourtant un vilain poids lourd : Trigon le démon (dont le dessin m'a également déçu, il est bien moins impressionnant que le Méphisto de Marvel). Les héros en sont à leurs débuts et leur personnalité n'est pas affirmée.



Mais qui sont-ils ces New Teen Titans ? Je ne vous les ai pas encore présentés : il y a le premier Robin – Dick Grayson –, Wally West alias Kid Flash, Wonder Girl l'amazone adoptée, le richissime métamorphe verdâtre Gar Logan alias Changelin, l'extraterrestre guerrière Starfire, la « sorcière » pacifique Raven, et Cyborg (que l'on a vu dans le film Justice League).



Petit à petit cependant, l'effort est porté sur les personnalités de ces héros et leur vie privée prend de l'ampleur et de l'intérêt. Cyborg, qui a du mal à supporter ce qu'il est devenu et de ce fait développe une agressivité permanente, accepte petit à petit et se retrouve à aider des jeunes obligés de porter des prothèses suite à un accident. Starfire a du mal à contenir son goût du combat et accepte difficilement de ne pas tuer ses adversaires. Elle s'oppose en cela à Raven qui refuse la violence autant que possible et ne parvient pas à trouver sa place dans ce monde. Quant à Gar, si au début il apparait comme le bout en train de la bande incapable de sérieux, on constate vite qu'il s'agit d'une façade qui cache une profonde détresse. Wonder Girl de son côté entretient une vie de couple avec un professeur plus âgé. Elle est également photographe et fait embaucher Starfire comme mannequin. Finalement c'est Robin le plus lisse de la bande.



C'est l'occasion de lancer quelques vilains d'anthologie : Trigon donc, le groupement criminel R.U.C.H.E., mais surtout Deathstroke qui d'emblée montre plusieurs facettes ambivalentes de personnalité. Un arc intéressant plonge l'équipe en pleine mythologie grecque, qui voit s'affronter les Olympiens et leurs prédécesseurs les Titans (oui, les « old » titans) dans une nouvelle titanomachie dont la fin aurait surpris Euripide.



Il se peut que je lise la suite, si j'arrive à me convaincre de débourser les xx € nécessaires. Mais ce ne sera pas tout de suite.

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Essential Daredevil, tome 5

Ce volume comprend les épisodes 102 à 125 de Daredevil ainsi que l'épisode 3 de Marvel Two-in-One (La Chose et…) publiés aux US entre 1973 et 1975, et c'est un régal.



Ces récits envoient Daredevil et sa partenaire/copine la Veuve Noire affronter des menaces bien plus létales que les habituelles demi-portions hantant les rues de San Francisco et New York. Tout d'abord la fin de l'arc Kerwin J. Broderick qui s'avère être en marge du conflit cosmique opposant Thanos à Captain Marvel et aux Vengeurs. Puis l'armée du Spectre Noir menée par le mutant Mandrill - qui soumet n'importe quelle femme (sauf une) à sa volonté d'un simple regard – et n'envisage rien de moins que la prise de la Maison Blanche. Ensuite Hydra qui a décidé d'éliminer le meilleur ami de Matt Murdock (Daredevil), à savoir Foggy Nelson, qui s'est vu offert un poste important au SHIELD. Nos deux acrobates ont donc bien des occasions de sauver le monde et la patrie, aidés de nombreuses guest-stars comme Spider-Man, Captain Marvel, Shanna la Diablesse et l'Homme-Chose.



Entremêlée à l'action – et tout aussi intéressante – se poursuit la relation de couple compliquée entre Daredevil et la Veuve Noire. Ces deux-là s'aiment, c'est une certitude, mais ils s'aiment eux-mêmes peut-être plus encore. Malgré tous ces efforts, Daredevil ne peut s'empêcher d'avoir des gestes machos ou des attitudes protectrices qui insupportent la Veuve. Il a besoin d'avoir, de temps en temps, une guimauve type Karen Page qui vienne pleurer sur son épaule, et clairement Natasha Romanov n'est pas faite de ce bois-là. De son côté la Veuve ne supporte plus que l'on ne voit plus en elle que la partenaire du grand Daredevil. Être dans l'ombre d'un autre, fut-ce de l'homme qu'elle aime, est inacceptable. Cela provoque chez elle des réactions d'indépendance parfois violentes, parfois enfantines. Matt et Natasha se séparent, se retrouvent et se séparent à nouveau, jusqu'à la rupture finale où la Veuve décide de retrouver son indépendance. Elle s'installera à Los Angeles où elle deviendra leader de l'éphémère équipe de Champions.



Côté dessin, Gene Colan ne fait plus que de courtes mais agréables apparitions. Il est remplacé par Bob Brown dont le dessin est plus standard mais qui s'adapte bien à Tête à Cornes. Malheureusement, Don Heck commet aussi quelques horreurs comme lui seul en est capable.



Daredevil se retrouve seul et, si je me souviens bien, débute une période assez morne de ses aventures. La période Veuve Noire est clairement une des plus palpitantes du héros sans peur. Il faudra attendre Franck Miller pour retrouver quelque chose d'aussi génial, voire plus encore.



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Essential Captain Marvel, tome 2

Ce deuxième volume des Essentiels Captain Marvel regroupe les épisodes 22 à 46 de la série éponyme originellement publiés entre 1972 et 1976 (et en France dans le magazine Strange). Il est de facture très inégale.



Après trois épisodes mal écrits, mal dessinés, Jim Starlin prend les commandes. Starlin, c’est l’homme qui toute sa vie a porté à bout de bras la saga de Thanos. C’est le grand début de la saga qu’il développe ici. Et c’est magnifique.



Pour affronter Thanos, ce titan neveu de Zeus amoureux de la mort à la recherche du Cube Cosmique, il fallait un adversaire à sa mesure. Starlin offre à Mar-Vell une nouvelle transformation, le poussant à rejeter son passé de guerrier et à embrasser une carrière de Protecteur de l’Univers, plus centré sur la négociation et la compassion, et surtout possesseur de la Conscience Cosmique. Magnifiquement scénarisée (surtout au début), très bien dessinée (par Starlin lui-même), rassemblant une foultitude de héros contre un ennemi devenu un Dieu, cette épopée est magique. Elle se termine malheureusement comme à chaque fois que Thanos touche au Pouvoir Suprême : il devient idiot, traîne à éliminer ses ennemis (des insectes pour lui) et finit mal.



Puis Jim Starlin s’en va. Il abandonne Mar-Vell pour développer la nouvelle Némésis de Thanos : Warlock. Et le soufflé retombe. Il tient quand même le temps de quelques importants épisodes. C’est là que Mar-Vell affrontera Nitro et devra colmater un container de gaz létal qui finira par le tuer d’un cancer. C’est aussi là que Uatu le Gardien subira son procès pour intervention dans les affaires humaines et redeviendra cet être silencieux qui se contente de regarder les évènements sans intervenir.

Ensuite… bof ! Les nouveaux auteurs essaieront de développer la relation fusionnelle entre Mar-Vell et Rick Jones et de faire revenir l’Intelligence Suprême des Krees sur le devant de la scène, mais c’est plat, fade, parfois même ridicule (comme cette planète qui imite une ville du Far-West du 19ème siècle).



Il manque une vie à Captain Marvel, des gens à aimer, quelque chose pour s’identifier à lui. Fan de toujours de ce héros, je comprends aujourd’hui quelles sont ses faiblesses qui pousseront Marvel Comics à arrêter les frais au numéro 62. Les Essential semblent s’arrêter au n°46. La suite avait été publiée en France dans le magazine Titan.



Jim Starlin reviendra pour scénariser sa mort, lui fournissant un enterrement de première classe. A ma connaissance, c’est un des rares super-héros qui soit vraiment mort, pour de bon.

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Essential Dr. Strange, tome 3

Cette troisième intégrale de Dr Strange en noir et blanc et version originale (non vous n’êtes pas au ciné-club de FR3) regroupe les numéros 1 à 29 du héros éponyme plus un annual.



Je dois dire qu’il m’a plutôt ennuyé ce docteur. La moitié des épisodes consiste en une série de tests organisés par son mentor, l’Ancien, qui a depuis un certain temps renoncé à la vie terrestre pour « ne plus faire qu’un avec l’Univers ». Son but : préparer son disciple à le rejoindre dans le Grand Tout. Car Stephen Strange est récemment devenu le Sorcier Suprême, et cette fonction est censée n’être qu’une marche vers la vie astrale. Dr Strange refuse de renoncer à son humanité (on peut le comprendre en voyant sa belle disciple Cléa) et l’Ancien n’a pas d’autre choix que de le faire reculer dans la hiérarchie. Dr Strange perd donc son grade et redevient un humble Maître des Arts Mystiques.

Quelle drôle d’idée qu’a eu l’Ancien ! Il forme toute sa vie un successeur pour sauvegarder le monde des attaques des méchants sorciers. Satisfait de lui, il le récompense puis peu après lui demande de prendre sa retraite. Que serait devenu le monde si Strange avait accepté ? Faire un avec l’Univers doit affaiblir les ressources du cerveau.



Et puis Strange n’est clairement pas un marrant. Il fait son mystérieux face au mortel lambda mais en fait il passe son temps à se poser des questions existentielles, à craindre pour la vie de Cléa (belle mais potiche en général), à surtout ne jamais plaisanter, ne jamais rire. Et aucun second rôle n’est là pour détendre l’atmosphère. Lourd !



Reste le dessin brumeux de Gene Colan qui colle à la perfection avec l’esprit psychédélique de la série. D’autre prennent le relais à partir du n°19, avec plus ou moins de bonheur.

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New Teen Titans, tome 2

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 1 (épisodes 1 à 8, DC Comics presents 26) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 9 à 16, initialement parus en 1981/1982, coécrits par Marv Wolfman & George Pérez, dessinés par Pérez, avec des finitions réalisées par Romeo Tanghal. Il contient également une introduction de 3 pages rédigée par Marv Wolfman expliquant la direction qu'il a souhaité donner à la série, en collaboration avec Pérez.



Dans son bureau Harold Appleton se dirige en courant vers la porte de sortie, car il est poursuivi par de jouets tueurs, des figurines sur des oiseaux mécaniques lui décochant dessus des flèches enflammées, des petits soldats et des chars de la seconde guerre mondiale faisant feu sur lui, et des pantins de bois de la Garde Royale anglaise tirant au canon sur lui. Il s'écroule mort en poussant la porte. Garfield Logan arrive dans sa riche demeure, où il est accueilli par Vernon Questor qui lui annonce la mort d'Appleton, un des membres du conseil des directeurs de l'entreprise Dayton, le quatrième conseiller à trouver la mort, tous faisaient partie du comité supervisant le projet Promethium. Garfield explique qu'il n'a aucune intention de s'occuper de ça. Il est attaqué par un robot jouet dans sa chambre. Il accepte de faire appel à Robin (Dick Grayson) pour enquêter dans l'installation industrielle qui mène le projet Promethium. Ils remontent la piste jusqu'à Jordan Weir et vont lui rendre visite dans son appartement. Victor Stone a emmené Raven dans l'école pour enfants handicapés, tenue par Sarah Simms. Puppeteer travaillant pour l'organisation clandestine H.I.V.E., Deathstroke va également se retrouver impliqué.



Une fois Puppeteer neutralisé, les jeunes titans doivent emmener Changeling à Themyscira pour qu'il puisse être soigné à l'aide du rayon pourpre créé par Wonder Woman, et perfectionné par Paula von Gunther. Or il se trouve que Hyperion, un titan emprisonné sous l'île, est parvenu à se libérer de sa captivité. Pendant ce temps-là, ne pouvant pas poser pied sur l'île des amazones au risque de les rendre mortelles, Robin (Dick Grayson), Cyborg (Victor Stone) et Kid Flash (Wally West) se sont rendus dans la jungle profonde de l'Ouganda. Ils sont à la recherche du site où les membres de la Doom Patrol ont trouvé la mort. Ils découvrent un bâtiment à l'architecture étrange, et accroché à son entrée la carcasse de Robotman (Cliff Steele), avec un écriteau pendu autour de son cou : Attention, les intrus seront exécutés. Cyborg commence à travailler sur le corps robotique pour le remettre en service. L'enquête sur la Doom Patrol peut reprendre et elle va conduire à une tentative de coup d'état sur l'île de Zandia, perturbée par le retour de la Confrérie du Mal, composée de Brain, Houngan (Jean-louis Droo), Monsieur Mallah, Phobia (Angela Hawkins), Plasmus (Otto von Furth) et Warp (Emil LaSalle). Après ces aventures, de retour à New York, Koriand'r fait la connaissance de Franklin Randall, un charmant jeune homme pour lequel elle éprouve un sentiment amoureux, et qui le lui rend bien. Mais…



La première version de cette équipe a été créée en 1964 par Bob Haney & Bruno Premiani, comprenant Robin (Dick Grayson), Kid Flash (Wally West), Aqualad (Garth) et Wonder Girl (Donna Troy). Quand l'équipe revient en 1980, le lecteur fait tout de suite la différence, les personnages étant maintenant des adolescents, voire de jeunes adultes, sauf pour le benjamin Garfield Logan. La composition de l'équipe reste la même que dans le premier tome : Dick Grayson (Robin), Raven, Donna Troy (Wonder Girl), Victor Stone (Cyborg), Garfield Logan (Changeling), Koriand'r (Starfire, ayant pris le nom de Cory Anders), Wally West (Kid Flash). Comme pour le tome précédent, le lecteur est frappé par la densité narrative, à commencer par les cartouches de texte. Il faut deux fois plus de temps pour lire un épisode de cette série que pour lire un épisode paru après l'an 2000. Le scénariste s'applique à se montrer explicite, accessible à tous les lecteurs, y compris ceux qui n'ont pas lu les épisodes précédents, avec une écriture un peu pesante pour essayer d'accéder à un registre littéraire, ce qui ne fonctionne pas. Cette caractéristique de son écriture se retrouve également dans les dialogues, et dans les copieuses bulles de pensée, faisant tomber à plat toutes les tentatives d'humour faute de rythme. Le lecteur se surprend à s'impatienter de temps à autre devant la pesanteur de cette forme de narration, et pourtant il continue sa lecture, parce qu'il s'attache insensiblement aux personnages.



Il est impossible de résister à la montée en puissance de l'empathie. Certes tous les personnages ne bénéficient pas du même temps d'exposition, et le scénariste ne peut pas les faire tous évoluer librement. Par exemple, Dick Grayson apparaît dans le même temps aux côtés de Batman, et Wolfman ne peut pas le changer à sa guise, et puis Cyborg ne se gêne pas pour lui faire remarquer que son costume avec les jambes nues est ridicule pour son âge. Cela n'empêche pas George Pérez de montrer que Robin est un acrobate hors pair, ce qui lui permet de tenir le choc au milieu de combat entre individus tous dotés de superpouvoirs. De son côté le scénariste met en avant ses capacités d'enquêteur ainsi que sa gentillesse, ce qui fait que le lecteur est ravi de passer ces quelques moments avec lui. Dans ce tome, Wally West n'évolue pas non beaucoup non plus, mais le lecteur ressent ses incertitudes : doit-il abandonner sa carrière de superhéros, et comment reprendre sa relation avec Raven ? En revanche, il assiste à l'évolution progressive de la relation entre Donna Troy et Terrence Long, entre Victor Stone et Sarah Simms, et entre Koriand'r et Franklin Randall, ainsi que les relations entre les différents membres de l'équipe. Le dessinateur donne à chaque personnage une apparence bien distincte, bien évidemment avec leur costume de superhéros, mais aussi en civil pour ceux qui le peuvent (impossible pour Vic Stone de quitter son corps de cyborg).



Si les textes sont vraiment copieux, la narration visuelle est tout aussi dense. George Pérez n'a pas encore trente ans, et il est tout feu tout flamme. Il confirme les caractéristiques de sa narration : des pages comprenant souvent 8 cases, des cases toujours sagement rectangulaires, des dispositions pouvant varier entre des bandes de cases, des cases de la largeur de la page, ou encore des cases de la hauteur de la page. Bien sûr, il se montre déjà très méticuleux, avec une densité d'information très élevée. Le lecteur remarque que Romeo Tanghal est qualifié d'embellisseur, et il le fait très bien. Le lecteur éprouve l'impression qu'il effectue un travail souvent similaire à celui de Pérez en termes de précision, de finesse, de finition pour les textures. D'une certaine manière, il est possible de considérer que la narration visuelle de George Pérez est de même nature que celle du scénariste. Il représente le maximum d'éléments dans chaque case pour être le plus explicite possible. Le lecteur peut estimer que cette façon de raconter avec des images très descriptives s'adresse avant tout à de jeunes lecteurs. Il peut aussi considérer que c'est une manière de donner du corps à chaque élément, de matérialiser les environnements ordinaires et extraordinaires, de montrer du mieux possible pour que le lecteur puisse y croire.



D'épisode en épisode, le lecteur s'en rend également compte que les deux auteurs ne font pas dans le remplissage et qu'il se passe énormément de choses. Marv Wolfman enchaîne 4 histoires (Puppeteer, le retour des titans du mythe, le coup d'état sur Zandia, la séduction de Koriand'r) et George Pérez ne faiblit pas un seul instant que ce soit dans les moments civils, ou dans les moments superhéros. En fonction de sa sensibilité, le lecteur sera touché par une petite case ou par un dessin d'action spectaculaire : l'attention que porte Sarah Simms aux enfants avec une prothèse, les jeunes Titans manipulés par le Puppeteer, l'évocation de l'adoption de Garfield au sein de la Doom Patrol, l'approche de Themyscira par l'avion des jeunes Titans, les trois cyclopes s'attaquant à Hypérion, l'approche de la cité des dieux sur le Mont Olympe, les douze Titans du mythe (Thémis, Phébé, Céos, Cronos, Crios, Mnémosyne, Océan, Téthys, Japet, Hypérion, Théia et Rhéa) s'élançant dans la bataille contre les dieux de l'Olympe dans un dessin en double page, le combat dans l'arène à dos de kangas (sorte de kangourou domestique sur Themyscira), Koriand'r se battant dans l'arène, les origines de Negative Man, Robotman et Elasti-Girl, l'apparition de la Confrérie du Mal au grand complet, ou encore une vue de dessus de Starfire volant au-dessus de New York (magnifique). Les moments spectaculaires abondent, le lecteur sortant de ce tome avec des images plein les yeux.



Oui, c'est une narration datée, que ce soit pour le volume de texte et le style de l'écriture, ou pour les dessins qui peuvent paraître appliqués. Oui, il faut investir du temps dans la lecture de chaque épisode pour pouvoir se mettre en phase avec le rythme de cette narration. Une fois cette adaptation réalisée, le charme opère : le lecteur ressent toute l'implication des auteurs pour ces personnages et pour les possibilités imaginaires que permettent l'univers partagé DC et le genre superhéros. Le lecteur prend le temps de faire connaissance avec ces individus adolescents ou jeunes adultes, leurs convictions, leurs espoirs, leurs chagrins, leurs peines, leur plaisir de faire partie d'une équipe, etc. Il est certain de revenir pour le tome suivant.
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Batman : Un deuil dans la famille

Ce recueil regroupe 2 histoires distinctes : "Un deuil dans la famille" (A death in the family, épisodes 426 à 429 de la série Batman, 1988) + "a lonely place of dying" (épisodes 440 à 442 de "Batman", et 60 & 61 de "New Titans", 1989).



A la fin des années 80, Batman est affublé d'un nouveau Robin (Jason, Todd), l'ancien (Dick Grayson) ayant gagné ses galons de superhéros à part entière sous le nom de Nightwing et faisant partie de l'équipe de Titans. Problème : Jason Todd ne rencontre pas l'adhésion des lecteurs. Solution : Jim Starlin doit écrire un scénario permettant de mettre Jason sur la touche. Résultat : "Un deuil dans la famille" dans lequel Jason Todd part à la recherche de sa mère et tombe sur le Joker.



Avec cette histoire, nous sommes à la fin des 80, le marché américain des comics achève sa mutation en passant de la vente en kiosque à la vente en librairie spécialisée. Les responsables de série développent de nouvelles méthodes de marketing pour augmenter la visibilité de leur produit. Après une période flottement au scénario, Dennis O'Neil (le responsable éditorial de la série mensuelle Batman) sait qu'il tient une équipe solide avec Jim Starlin au scénario et Jim Aparo aux dessins (encré par Mike DeCarlo). Mais il lui faut absolument trouver comment le faire savoir. Son premier essai est la création du concept de la minisérie dans la série avec Ten nights of the Beast (en anglais). C'est un succès. "Un deuil dans la famille" reprend la même recette en l'améliorant encore.



Dans les sphères éditoriales, les responsables n'arrivent pas à trancher s'il faut évacuer cette encombrante version de l'assistant adolescent (sidekick) définitivement ou temporairement. Dennis O'Neil a une proposition de génie : DC Comics va faire voter ses lecteurs, par téléphone, pour savoir ce qu'il préfère. Tapez 1 Jason survit, tapez 2, Jason meurt. Et tout ça 15 ans avant le Loft et la Star Ac', et tous les programmes interactifs de la téléréalité. L'industrie des comics franchit un bond dans le domaine de l'interactivité.



L'histoire trahit son âge avec ces sentiments exacerbés, une logique infantile (comme par hasard le plus grand des superhéros intervient à la fin pour emporter la victoire), et des codes graphiques encore à destination d'un lectorat jeune (un personnage arrachant son masque pour dévoiler la cagoule de Batman en dessous). À condition de supporter ce mode de narration, le lecteur peut satisfaire sa curiosité quant aux circonstances de la disparition de ce Robin. 3 étoiles pour la valeur historique (sinon 2 étoiles comme récit témoin de son époque).



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Après le succès commercial du décès de Jason Todd, la question se pose de savoir s'il doit y avoir un nouveau Robin ou pas. à l'époque, Dennis O'Neil (responsable éditorial) expliquait longuement que beaucoup d'enfants avaient été traumatisés par la mort de ce héros et qu'ils avaient besoin d'un nouveau Robin. Dans la réalité, DC Comics était confronté à 2 soucis. Le premier est que le personnage de Robin est décliné sur moult produits de merchandising (mug, figurine, draps, caleçon...) et que le département marketing exigeait son retour pour continuer à pouvoir vendre des produits dérivés. Le second problème est que sans Robin les histoires de Batman ressemblent de plus en plus à celles du Punisher : exterminons les méchants avec le maximum de violence. Ça tourne en rond et ça aliène une partie du lectorat. La décision est vite prise.



"A lonely place of dying" raconte comment un jeune homme du nom de Tim Drake a été marqué à vie par une sortie au cirque au cours de laquelle 2 voltigeurs ont trouvé la mort (les parents de Dick Grayson) et Batman a protégé leur fils. Plusieurs années plus tard, Batman a un comportement de plus en plus violent et de moins en moins intelligent, juste après l'annonce de la mort de Jason Todd. Tim Drake se donne pour mission de rabibocher Bruce Wayne et Dick Grayson pour ramener un peu de lumière et de joie dans la vie du Chevalier Sombre (Dark Knight).



Marv Wolfman (scénariste) combine très intelligemment les exigences éditoriales (Tim Drake doit être sympathique sans être nunuche et son histoire doit le rendre légitime aux yeux des fans) pour dérouler un scénario plus fin que les comics de l'époque. Il est impossible de résister à la logique et aux sentiments de cette histoire qui ramène Robin dans le mythe de Batman. Malgré les grosses ficelles tirées par Two Face (Harvey Dent) le criminel de service, le scénario est intriguant et plein de saveur pour les fans. Marv Wolfman sait même jusqu'où ne pas aller trop loin en laissant la fin relativement ouverte sur l'adoubement réel de Tim Drake par Batman. Il est aidé au scénario par George Perez sur 4 épisodes.



Coté illustrations, les épisodes de Batman sont illustrés par l'équipe en place de l'époque : Jim Aparo aux dessins et Mike DeCarlo à l'encrage. Leurs planches sont d'un niveau de bons professionnels et se laissent regarder 20 ans après (malgré des choix de la coloriste parfois déconcertant, très simplistes). Les épisodes des Teen Titans sont mis en page par George Perez, dessinés par Tom Grummett et encrés par Bob McLeod. N'espérez pas vous régaler des cases pleines de détails de Perez. Là encore les dessins sont de qualité au dessus de la moyenne, mais Grummett et McLeod n'arrivent pas à donner le change sur la réelle implication (assez faible) de Perez dans les illustrations. 3 étoiles pour l'intérêt historique, 4 étoiles si vous êtes capables de passer outre la forme narrative à destination d'un lectorat de grands enfants ou jeunes adolescents).



Si Batman est un personnage dont vous souhaitez tout savoir, ce tome représente une lecture indispensable puisqu'il constitue tout simplement la fin de la carrière de Jason Todd et le début de celle de Tim Drake dans la famille de Batman. Il mérite 4 étoiles pour on intérêt historique, malgré une forme de narration juvénile. Si par contre vous recherchez d'abord une bonne histoire, sans curiosité affirmée pour ces événements, sans tolérance pour l'aspect nostalgique, il n'en mérite que 2.



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Le tome se termine par une histoire de 10 pages, écrite par James Robinson et dessinée par Lee Weeks, évoquant la perception que Jason Todd, Bruce Wayne et Alfred Pennyworth ont les uns des autres. 4 étoiles pour une sensibilité mesurée.
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New Teen Titans, tome 6

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 5 (épisodes 28 à 34, annuel 2) qu'il faut avoir lu avant pour pouvoir apprécier à sa juste valeur, le développement sur le long terme de la série. Il regroupe les épisodes 35 à 41, ainsi que l'épisode 5 de la série Batman and the Outsiders, initialement parus en 1983/1984, écrits par Marv Wolfman, sauf Outsiders écrit par Mike W. Barr. Les épisodes 35 à 37 ont été dessinés par Keith Pollard. L'épisode des Outsiders a été dessiné et encré par Jim Aparo. Les épisodes 38 à 41 ont été dessinés par George Pérez. Romeo Tanghal a encré les épisodes 35 à 41.



Épisode 35 : Vic Stone, Gar Logan et Raven se retrouvent seuls dans la tour des Titans : les deux premiers se chamaillent comme souvent, et la dernière finit par se retrouver impliquée malgré elle. Peu de temps après, Gar répond au téléphone qui sonne : Sarah Simms appelle à l'aide car son fiancé Mark Wright a mal pris leur séparation. Il l'a emmenée dans une banque et a pris les clients en otage.



Pour cet épisode, le lecteur remarque assez vite que George Pérez a cédé sa place à un dessinateur moins méticuleux, réalisant des cases moins détaillées, avec moins de textures. L'encreur fait de son mieux, mais la saveur graphique n'y est pas vraiment, même si le résultat n'est pas honteux. Wolfman se retrouve seul scénariste : il plonge ses personnages dans un mélodrame exacerbé, menant à son terme une intrigue secondaire présente depuis quelques épisodes. Enfin, Sarah Simms explique sa situation à Victor Stone dans un mélodrame un peu appuyé. En outre, un détail a du mal à passer : le fait que Cyborg parvienne à découper le toit et le plafond sans que le preneur d'otage ne remarque quoi que ce soit alors que ça se passe au-dessus de sa tête.



Épisode 36 : la docteure Jenet Klyburn continue son analyse des pouvoirs des frères Lightning (Tavis Williams) et Thunder (Gan Williams), mais l'appareillage de son laboratoire s'avère incapable de contenir leurs énergies et ils finissent par se libérer. Finalement Raven se décide à utiliser ses pouvoirs malgré sa crainte que Trigon n'augmente son emprise sur elle. Elle parvient à conserver le contrôle et à trouver une piste pour retrouver le père de ces deux jeunes hommes.



Le scénariste mène à son terme une deuxième intrigue secondaire laissée en jachère dans un précédent épisode, le numéro 32. Le lecteur a le plaisir de retrouver l'équipe au grand complet, de voir progresser la relation entre Raven et Wally West, et de voir aboutir la recherche du père de Tavis et Gan. S'il n'atteint toujours pas l'élégance des dessins de Pérez, Pollard doit avoir disposé de plus de temps pour réaliser ses pages, et elles atteignent un niveau de minutie appréciable. Wolfman ayant diminué l'intensité mélodramatique, cet épisode se laisse lire et apporte la dose de divertissement attendue.



Épisode 37 & Outsiders 5 : les Fearsome Five sont de retour. Gizmo est en pleine forme et va délivrer Shimmer (Selinda Flinders) et Mammoth (Baran Flinders), tous les deux détenus dans la même prison. Ce dernier accepte de libérer Arthur Light (Doctor Light) qui promet de le rémunérer, ainsi que Psimon (Simon Jones) qui prend la tête de l'équipe. Ils décident d'enlever Helga Jace la scientifique avec pour laquelle Mammoth et Shimmer avaient travaillé. Celle-ci a développé un processus génétique permettant de développer des superpouvoirs chez l'être humain. Terra (Tara Markov) répond à un signal d'alarme dans son bracelet indiquant que la docteure Jace est en danger. Quand elle arrive sur place, elle se retrouve face aux Outsiders. L'équipe se compose de Batman (Bruce Wayne), Black Lightning (Jeferson Pierce), Geo-Force (Brion Markov, le frère de Tara), Halo (Gabrielle Doe), Katana (Tatsu Yamashirow), Metamorpho (Rex Mason).



L'équipe des Outsiders a été créée peu de temps auparavant et c'est l'occasion de leur donner un peu plus d'exposition en les opposant aux Teen Titans, puis en les faisant collaborer ensemble. Wolfman s'éloigne du mélodrame appuyé pour un récit d'aventures et de combat, vraisemblablement sous l'influence de Mike W. Barr. C'est du récit de superhéros classique, des bons contre des méchants, avec des utilisations spectaculaires de superpouvoirs. L'amateur de superhéros en a pour son argent avec deux équipes, des relations inattendues (par exemple entre Geo-Force et Terra), et des susceptibilités insoupçonnées. Pollard a bien pris le pli, et Romeo Tanghal semble lui aussi avoir disposé d'un temps conséquent, le lecteur pouvant s'y tromper dans certaines cases. La narration visuelle d'Aparo est un peu plus datée, tout en étant très efficace, à la fois en termes de gestion de l'efficacité et de l'économie, à la fois en termes énergétiques. Les coscénaristes ont offert quelques jours de liberté aux Fearsome Five pour une escapade sans conséquence, mais le lecteur présent depuis le début de la série sent son cœur réagir à la tension entre Batman et Robin.



Épisode 38 : qui est Donna Troy ? Dick Grayson a enfin l'idée d'enquêter sur les origines de Donna Troy, c’est-à-dire d'essayer de découvrir qui étaient ses parents, les souvenirs de Donna ne remontant pas plus loin que l'incendie de l'appartement où ils ont trouvé la mort alors qu'elle était encore une enfant.



Bien sûr, c'est le retour de George Pérez, et cela suffirait à contenter le lecteur, à la fois pour ces pages minutieuses, pour l'attention portée aux détails pour donner de la consistance à chaque lieu, vêtement, à la fois parce que la teneur mélodramatique du récit retrouve un plus juste équilibre. Cette enquête produit un effet doublement désarmant. Pour commencer, cela fait réellement plaisir de voir Dick Grayson aussi attentionné vis-à-vis de sa coéquipière, et de le voir mettre à profit ses talents de détective. Ensuite il est troublant de voir une femme aussi forte que Donna Troy, aussi bouleversée à l'idée d'enfin apprendre qui elle est. Cet épisode est parfaitement réussi et génère de puissantes émotions chez le lecteur.



Épisode 39 : les jeunes titans attaquent une base en Alaska et découvrent qu'elle appartient à l'église de Sang. À nouveau, le lecteur ressent la complémentarité et la connivence entre scénariste et dessinateur, ce dernier apportant visiblement une sensibilité propre et certainement des idées. Il est en pleine forme pour montrer les superhéros en pleine action, détruisant toujours autant leur environnement, fonctionnant comme une véritable équipe, et les scènes de dialogue sont tout aussi intéressantes visuellement. Le scénariste se sert de cet épisode comme de prologue aux deux suivants, et en profite pour faire évoluer la composition de l'équipe de manière significative puisque deux membres la quittent. En outre, Dick Grayson abandonne son costume de Robin. Si le sens de la confrontation n'est pas très clair, la manière dont l'annonce de Dick éclipse celle de Wally sert le cœur du lecteur, au moins autant que l'énormité de sa décision.



Épisodes 40 & 41 : Brother Blood est de retour à la vie, sous les yeux de ses fidèles, sous la supervision de Mother Mayhem (May Bennett), sur l'île état de Zandia. Wonder Girl, Cyborg et Raven participent à un débat télévisé pour ou contre Brother Blood, et pour ou contre le régime du dictateur Marko. Dick Grayson participe incognito à une visite officielle sur place avec des sénateurs américains. Les jeunes titans doivent finalement aller à son secours, avec leur sous-marin atomique.



Brother Blood a été établi comme un mystérieux ennemi récurrent de l'équipe des jeunes titans depuis l'épisode 21. Le scénariste a soigneusement évité de développer les tenants de la foi de son église, et son apparence sinistre nécessite une bonne dose supplémentaire de suspension consentie d'incrédulité pour le voir en meneur religieux crédible, et pas comme dangereux illuminé dans un costume d'opéra. Comme à son habitude, le dessinateur fait des merveilles pour une narration visuelle descriptive et spectaculaire. En revanche le scénario semble jouer sur un mouvement de balancier peu clair : Brother Blood attaque et neutralise les jeunes titans qui se libèrent que Brother Blood neutralise, etc. Il dispose d'une église / palais avec des grottes souterraines aux allures de cathédrale, avec des gadgets lui permettant de reconfigurer les piliers de pierre à sa volonté comme dans une base secrète d'un vieux James Bond, ou tout du moins avec le même niveau de plausibilité. Le lecteur éprouve quelques difficultés à se passionner pour ce mouvement de va-et-vient dans un décor impossible. Cependant il a le plaisir de voir passer quelques personnages secondaires qui viennent s'ajouter à ceux dans les précédents épisodes, formant une sorte de toile de fond attestant d'un univers partagé riche et intriguant : Terminator (Slade Wilson), Jason Todd, Steve Dayton, Vernon Questor.



Ce tome permet de mieux mesurer l'apport de George Pérez aux scénarios et la richesse de ses planches, quand il est remplacé par Keith Pollard. Il contient un épisode extraordinaire : qui est Donna Troy ? La rencontre entre Teen Titans et Outsiders s'avère très agréable à lire. Les personnages continuent d'évoluer et de grandir, des amis que le lecteur prend grand plaisir à retrouver.
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New Teen Titans, tome 3

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 2 (épisodes 9 à 16) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 17 à 20, ainsi que les 4 épisodes de la minisérie Tales of the new teen Titans, initialement parus en 1982, écrits par Marv Wolfman, dessinés par George Pérez. Les épisodes de la série New Teen Titans ont été embellis ou encrés par Romeo Tanghal. L'épisode 1 de Tales a été embelli par Brett Breeding, le 2 par Palo Marcos, le 3 par Gene Day et le 4 par Ernie Colón. Ce tome comprend une introduction de Len Wein revenant sur la genèse de la série.



Flash se dépêche pour être à l'heure pour le début de ses cours à la fac de Blue Valley. Il se change à super vitesse en Wally West et manque de heurter Francis Kane. Il lui indique qu'il est content qu'elle soit de retour en classe Elle répond qu'elle a pas mal de cours à rattraper. Il lui propose de venir l'aider chez elle après les cours. Francis n'est pas très enchantée par cette proposition car sa mère n'aime pas trop les visites. Malgré tout, elle accepte la proposition de Wally. En rentrant dans le pavillon des Kane, ils découvrent la mère de Fran en pleine méditation dans un pentacle avec un candélabre allumé à chaque pointe de l'étoile. Elle demande à sa fille de la rejoindre dans le pentagramme, car elle est proche de parler à feu son époux et à son fils défunt. Francis s'exécute. Après quelques instants, Francis Kane donne l'impression de disparaître dans un vortex d'énergie en spirale. Les objets légers de la pièce commencent à se déplacer, puis à voler vers le vortex, comme irrésistiblement attirés. Wally revêt son costume de Kid Flash et court au secours des deux femmes pour éviter qu'elle ne se fasse estourbir par un objet percutant leur tête. Soudain le vortex disparaît les objets retombent à terre, et Wally reprend sa tenue civile en un clin d'œil.



Après cette affaire de possession, les jeunes Titans doivent empêcher Starfire (Leonid Kovar) d'assassiner Maladi Malanova, une compatriote russe, alors que des citoyens de New York meurent d'une étrange maladie foudroyante. Après plusieurs mois d'incarcération, Arthur Light décide de s'évader et de reprendre sa carrière criminelle, souhaitant établir de manière publique qu'il peut faire au moins aussi bien que Riddler (Edward Nigma). Il réalise un casse dans un musée abritant des statuettes des avatars de Vishnu. Pendant un moment de calme, Wally West écrit une lettre à ses parents Mary & Rudy West pour leur parler de son quotidien avec les jeunes Titans, et des méfaits de Brains Beldon et de Disruptor (Michael Beldon). Après ces aventures, les sept membres de l'équipe décident de prendre quelques jours de repos en campant dans le Grand Canyon. Au cours des barbecues, plusieurs d'entre eux racontent leur histoire personnelle. Victor Stone est le premier à raconter sa jeunesse, sa relation conflictuelle avec son père Silas, son amitié avec Ron Evers, et son amour de jeunesse pour Marcy Reynolds. Le lendemain, c'est Raven qui évoque son enfance sur Azarath avec sa mère, sous la tutelle de Azar. Vient ensuite le tour de Garfield Logan d'évoquer son enfance tumultueuse d'enfant star, puis d'enfant manipulé par un tuteur mettant à profit ses pouvoirs pour commettre des cambriolages. Pour terminer, Koriand'r raconte son enfance sur Tamaran, la jalousie de sa sœur Komand'r, ses années d'esclave aux mains des gordaniens.



Un troisième recueil un peu particulier puisqu'il regroupe 4 épisodes de la série régulière, et 4 épisodes d'une minisérie en 4 épisodes, consacrée aux origines de 4 des membres de l'équipe. La première chose qui épate réside dans le fait que George Pérez a dessiné chaque épisode avec sa minutie habituelle, soit un rythme de production fort impressionnant, sachant qu'en plus chaque épisode compte 25 pages. Régulièrement, le lecteur prend le temps de ralentir pour admirer une case ou une séquence : la vue extérieure du bâtiment principal de la fac de Blue Valley, une disposition de page avec une case ronde au centre et des cases en éclaté autour, les Cloîtres de l'île de Manhattan, le lac gelé de Central Park avec les arbres dénudés et les gratte-ciels tout au fond, les façades des immeubles de chaque rue newyorkaise, la cité d'Azarath, l'environnement paradisiaque de Tamaran, avec son architecture distincte. D’ailleurs, le lecteur finit par s'inquiéter des destructions engendrées par les affrontements du fait de l'attention portée par l'artiste pour bien représenter chaque morceau de maçonnerie pulvérisé, chaque pierre délogée, chaque mur éventré. À ce titre, c'est un crève-cœur que d'assister à la destruction des cloîtres.



George Pérez est tout aussi minutieux dans la représentation des personnages. Il ne manque jamais une bande métallique aux parties cybernétiques de Victor Stone, et elles sont toujours en même nombre chaque fois qu'il apparaît. Il ne manque jamais une seule boucle à la chevelure de Koriand'r et les motifs ciselés sur les anneaux qu'elle porte au bras sont toujours représentés. Chacun des quatre avatars de Vishnu dispose d'une silhouette spécifique, et d'un costume très ouvragé pour trois d'entre eux. Le dessinateur prend le temps de représenter précisément les différents superhéros que Garfield Logan a déjà côtoyé dans un dessin en double page : Arsenal (Nicholas Galtry), Mobu, Golden Eagle, Bumblebee, Gnarrk, Mal, Aqualad, les membres de la Doom Patrol composée de Chief (Niles Caulder), Elasti-Girl (Rita Farr), Mento (Steven Dayton), Negative Man (Lawrence Trainor) et Robotman (Clifford Steele). Il apporte le même soin à représenter les civils dans leur variété que ce soient les tenues vestimentaires, ou les physiologies, avec le visage terriblement creusé de Maladi Malanova. Romeo Tanghal se montre très respectueux des crayonnés et tout aussi minutieux que Pérez. Brett Breeding surprend agréablement en se montrant tout aussi minutieux. Pablo Marcos a une petite tendance à arrondir les visages. Gene Day s'amuse à accentuer les expressions du visage de Garfield Logan, pour un effet comique très réussi. Ernie Colón encre de manière un tout petit peu moins fine.



À l'instar des épisodes des deux premiers tomes, il faut une fois et demie à deux fois plus de temps au lecteur pour lire chaque épisode, par comparaison à des histoires à partir des années 1990. C'est à la fois dû à la pagination (25 pages par épisode) et à la densité de la narration tant visuelle qu'écrite. D'un autre côté, il ne ressent pas de réticence à se replonger dans cette série, parce qu'il éprouve une forte envie de retrouver ces héros. À ce titre, les 4 derniers épisodes, chacun se focalisant sur un membre différent de l'équipe le comblent. Il peut enfin découvrir l'histoire complète de Victor Stone, de Raven, de Garfield Logan et de Koriand'r. Chacun de ces jeunes héros a déjà souffert pour toute une vie. Impossible de ne pas ressentir la réaction de rejet de Victor vis-à-vis de son père, son besoin d'indépendance, le poids écrasant des responsabilités de Raven du fait de son ascendance, l'inquiétude d'être rejeté du fait de sa peau verte de Garfield, ou encore de ne pas souffrir au vu de tout ce qu'endure Koriand'r. Le scénariste n'y va pas avec le dos de la cuiller, tout en parvenant à ne pas sombrer dans le drame grotesque, ni dans le pathos larmoyant, grâce à des personnages qui conservent un appétit de vivre.



Cette capacité à surmonter les obstacles anime chacun des membres de l'équipe, et en fait de véritables héros qui souhaitent aider leurs prochains, atteindre un idéal malgré leurs défauts. De ce point de vue, c'est moins remarquable chez Robin (créé en 1940), Wonder Girl (créée en 1965) et Kid Flash (créé en 1959) qui sont des personnages déjà bien établis. En revanche, Victor Stone doit lutter contre sa propension à être solitaire, Raven contre ses émotions et son héritage démoniaque, Koriand'r contre sa propension à se mettre en colère. Le lecteur retrouve cette même touche d'humanité dans chacun des épisodes de la série mensuelle. Le premier met en scène la culpabilité d'une rescapée, ainsi que la haine que lui porte sa mère en contrecoup d'avoir perdu son mari et son fils. La deuxième évoque la volonté de vivre d'une femme, et la mission de mettre fin à sa vie par une personne qui lui est liée. La troisième apporte un ton plus léger puisqu'elle joue sur le fait que Arthur Light exorcise son sentiment d'infériorité en s'attaquant aux autres, et en rejetant la faute de ses échecs sur eux. Difficile de ne pas sourire en constatant qu'il se fait battre par des adolescents. Enfin dans la dernière histoire, Wally West prend la plume pour écrire à ses parents, prenant conscience au fur et à mesure qu'il écrit que son sort n'est pas si terrible que ça, alors qu'en même temps un fils constate que l'intérêt que lui porte son père n'est qu'intéressé, sans une once d'amour paternel.



Le lecteur ressort de ce tome très impressionné par les auteurs. George Pérez réalise des planches très descriptives à un rythme incroyable, sans qu'elles ne souffrent de baisse de qualité, en partie grâce à des encreurs très impliqués. Marv Wolfman, avec l'aide de Pérez en tant que coscénariste, sait insuffler une réelle personnalité à chaque membre de l'équipe, chacun ayant son histoire personnelle, et sa sensibilité propre. Il s'agit bien sûr de récits de superhéros avec des affrontements spectaculaires, mais chaque intrigue recèle au cœur une dimension humaine et personnelle.
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New Teen Titans, tome 7

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 6 (épisodes 35 à 41) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 42 à 48 et annuel 3, initialement parus en 1984, coécrits par Marv Wolfman et George Pérez. Ce dernier a dessiné tous les épisodes, à l'exception de l'histoire principale du dernier, dessinée par Steve Rude et encrée par Al Gordon. L'encrage des autres épisodes a été réalisé par Dick Giordano pour les épisodes 42 à 44 et annuel 4, et par Mike DeCarlo pour les épisodes 43 à 47 et annuel 3. Ce tome commence par les quatre épisodes formant le récit appelé Judas Contract.



Ça y est les jeunes titans ont accepté Tara Markov dans leur vie civile. Elle se rend donc au studio de photographie où travaille Donna Troy, en pleine session de prise avec Koriand'r. Elle en en profite pour la photographier. Puis elles se rendent dans l'appartement de Donna, où se trouvent déjà Garfield, Dick, Terry Long, ce dernier évoquant l'avancée des préparatifs de mariage avec Donna. En rentrant, Tara et Garfield raccompagnent Dick jusqu'à son immeuble, et Tara le prend à nouveau en photographie grâce à son appareil camouflé. Ils passent ensuite par la patinoire en plein air et regardent Victor Stone se retrouver les quatre fers en l'air, sous le regard amusé de Sarah Simms. Ils le raccompagnent chez lui : un télégramme l'attend, envoyé par ses grands-parents Maud & Tucker Stone, annonçant leur arrivée prochaine. À nouveau, Tara prend subrepticement quelques clichés. Enfin, ils arrivent devant le bac qui amène à l'île où se trouve la tour de Titans, et ils s'embrassent avant que Tara ne traverse. Une fois dans la tour, elle salue Raven en train de méditer. L'échange est assez sec car l'empathe indique qu'elle décèle une forme de dissimulation chez l'adolescente. En son for intérieur, Tara se promet qu'elle s'occupera elle-même de cette sorcière. Le lendemain, tous les jeunes titans sont présents dans la tour pour s'entraîner : Cyborg sous une presse, Wonder Girl et Starfire en duel au bâton, Changeling et Terra pour s'affronter à l'extérieur dans la neige.



Après cette tragédie, Garth (Aqualad) et Tula (Aquagirl) arrivent à bout de force dans la tour des Titans, totalement vide. Ils s'écroulent inconscients avant d'avoir pu atteindre la piscine. Garfield Logan passe ses souffrances en s'en prenant aux petits criminels, comme un vigilant impitoyable. Il refuse sèchement l'aide de Cyborg à qui il reproche de ne pas s'être inquiété de lui avant. Dans la tour des Titans, deux personnes viennent d'arriver et trouvent Tula et Garth gisant sur le sol. Terry Long participe à la soirée organisée pour l'enterrement de sa vie de garçon, Dick Grayson ayant du mal à faire comprendre qu'il ne boit pas d'alcool par choix. Koriand'r a accompagné Donna sur Themyscira, l'île des amazones, car la future mariée doit recueillir l'assentiment de la reine pour son union. Hippolyta lui accorde bien volontiers sa bénédiction et Diana lui offre de nouveaux bracelets. Jericho (Joseph Wilson) se présente à la tour des Titans. L'organisation HIVE se prépare à une action d'ampleur.



Pas facile d'aborder ce tome sans savoir ce qui se passe dans la première partie tellement cette histoire est emblématique de cette période, de cette série. D'ailleurs, le scénariste n'en a pas fait mystère : il a rapidement établi pour qui Tara Markov travaille en réalité, et quelle est sa position vis-à-vis des Teen Titans. Dans ce tome, le lecteur découvre l'histoire complète en 4 épisodes, avec une fin claire et tranchée. Comme il a pu le remarquer dans le tome précédent, le retour de George Pérez en tant que coscénariste permet d'atténuer les exégérations mélodramatiques de Wolfman, pour un drame plus prenant car plus mesuré. Il découvre donc la manière dont Tara Markov finit par trahir les jeunes titans, ainsi que ses motivations. Le scénariste parvient à faire ressentir la haine qui l'habite, ainsi que son tourment intérieur, son instabilité, et le lecteur finit par la plaindre, par éprouver une sensation de gâchis qui entre en résonnance avec les sentiments éprouvés par chacun de ses coéquipiers. Ils réagissent chacun à leur manière, en fonction des liens qu'ils avaient tissés avec cette nouvelle recrue, allant de la méfiance de Raven, à l'amour de Garfield. Les dessins présentent toujours le même degré de précision descriptif, avec un niveau de détails incroyable. Ils n'ont pas la dureté ou la personnalité d'un regard véritablement adulte, mais ils offrent au lecteur une qualité d'immersion remarquable. Seul petit regret : Romeo Tanghal est parti de la série. Dick Giordano et Mike DeCarlo effectuent un travail soigné, mais pas aussi méticuleux, ce qui se remarque dans certaines cases.



Avec une telle histoire narrée en seulement 4 épisodes, les lecteurs ont largement de quoi faire. Eh bien non, les scénaristes en donnent encore plus. La couverture de ce tome est très révélatrice sur ce point : le nouveau costume de Dick Grayson et la première apparition de Nightwing, l'histoire personnelle de Deathstroke racontée par son ex-épouse Adeline Kane, et la première apparition de Jericho (Joseph Wilson) à une époque où les auteurs essayaient encore de se montrer originaux en inventant des superpouvoirs. De son côté, George Pérez met toute la gomme que ce soit pour les décors, les personnages, les scènes de discussion en civil ou les scènes d'action. Le lecteur en a pour son argent : Koriand'r en talon aiguille pour la session photo, Victor Stone affalé sur la glace ayant perdu toute dignité, le combat au bâton entre Starfire et Wonder Girl, Tara maquillée comme un camion pour séduire Slade, Joseph le couteau sous la gorge, les yeux de Jericho, Tara déchaînant enfin le plein potentiel de ses pouvoirs. Autant de scènes inoubliables par leur intensité dramatique, autant pour la caractérisation que pour les visuels. Même s'il connaît déjà le fin mot de l'histoire et le dénouement, le lecteur se retrouve vite entraîné dans le récit.



Après une telle aventure, le lecteur se demande si la suite va pouvoir se montrer intéressante. Le scénariste décide de ramener deux jeunes superhéros dérivés d'un superhéros DC bien installé : Aquaman. Il s’agit d'Aqualad (Garth) créé en 1960 par Robert Bernstein & Ramona Fradon et Aquagirl (Tula) créée en 1967 par Bob Haney Nick Cardy. Pas sûr que le lecteur soit beaucoup investi dans ces personnages, mais le scénariste a bien installé les 7 membres des jeunes Titans, et il fait en sorte d'alimenter la dynamique du groupe en modifiant temporairement la composition. Il en profite également pour faire passer deux autres personnages le temps de 4 pages qui viennent s'enquérir du sort de Tara. Enfin, il intègre un nouveau membre, de manière beaucoup plus rapidement que ne le fut Terra. Le lecteur se rend compte qu'il apprécie beaucoup d'avoir des nouvelles de Frances Kane et Wally West, comme ça en passant, d'autant plus qu'ils sont immédiatement reconnaissables grâce aux dessins toujours aussi descriptifs et précis de Pérez. Il est plus surpris de voir revenir une ex de Garfield, apparue pour la première fois dans le numéro 99 de Doom Patrol en 1965, créée par Arnold Drake & Bob Brown.



Pour faire bonne mesure, Wolfman décide de mener à bien une intrigue secondaire présente depuis l'épisode 2 de la série : l'objectif de de l'organisation criminelle H.I.V.E. : Hierarchy of International Vengeance and Extermination. C'est assez inattendu car le lecteur aurait parié que les auteurs avaient installé cette organisation de manière à disposer d'un ennemi prêt à l'emploi, dépourvu de toute personnalité. C'est encore plus surprenant car à la tête de cette organisation se trouve une femme au caractère peu commun, qui ne sera pas nommée. Le scénariste met en scène une succession de combats, et le dessinateur effectue un travail toujours de qualité, en soignant les décors, les mouvements des personnages, la succession logique des mouvements, et comme à son habitude beaucoup de destruction au point que le lecteur se demande si la base ne va pas s'effondrer d'un instant à l'autre, tellement les murs sont détruits au cours des affrontements. Le lecteur se rend compte qu'il est plus ou moins impliqué dans l'intrigue proprement dite, mais qu'il retrouve avec toujours autant de plaisir ces personnages, devenus des amis au fil des épisodes. Il peut ainsi compatir à l'embarras de Vic Stone qui retrouve ses grands-parents, ressentir la souffrance de Garfield qui n'est pas assez mature pour savoir comment la gérer. Il voit à quel point l'intégration de Joseph Wilson se déroule d'une manière tout à fait différente de celle de Tara Markov.



Ce tome se termine avec un épisode dessiné par Steve Rude dont la carrière a commencé en début des années 1980 sur la série Nexus de Mike Baron. Il ne cherche pas à imiter le rendu de surface de George Pérez, conservant son encrage avec des trais plus épais très fluides. En revanche, il fait l'effort de conserver un nombre de cases élevé par page comme l'artiste en titre de la série. Il faut un petit temps d'adaptation au lecteur pour accepter ce changement et il peut alors apprécier la vivacité des cases, et l'ambiance un peu particulière qui s'en dégage, ainsi que l'énergie typiquement héritée de Jack Kirby. Il note également que le scénariste continue de se montrer inventif sans retenue, proposant une nouvelle équipe de superhéros appelée Recombatants (Aurora, Pseudo, Topaz et Dreadnaught) n'apparaissant que le temps de cet épisode.



D'un point de vue historique de l'équipe, ce tome est indispensable. D'un point de vue continuation de la série, ces épisodes sont dans la droite lignée des précédents, avec George Pérez toujours en bonne forme, même si l'encrage baisse d'un cran en termes de minutie, et une première histoire très prenante, une seconde un peu moins pour l'affrontement, tout autant pour la vie civile des personnages.
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New Teen Titans, tome 5

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 4 (épisodes 21 à 27 et annuel 1) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 28 à 37 et annuel 2, initialement parus en 1983, écrits par Marv Wolfman, dessinés et par George Pérez, encrés par Romeo Tanghal, à l'exception du numéro annuel encré par Pablo Marcos.



Pour la deuxième fois, Terra (Tara Markov) se fait prendre la main dans le sac par Changeling (Garfield Logan) : il l'a surprise s'enfuyant après un cambriolage avec quatre sacs de butin, et il la prend en chasse. Il essaye de lui proposer son aide, tout en changeant de forme régulièrement pour la neutraliser. Il finit par réussir à s'échapper, tout en devant abandonner son butin. Dans l'église de la mort de Frère Blood à Zandia, les acolytes surveillent l'enceinte pour s'assurer de l’absence de toute tentative d'intrusion. Tout d'un coup, la sœur Sade a l'impression d'être attaquée par un python. Puis un frère commence à tirer sur d'autres les ayant vu se transformer en monstre sous ses yeux. D'autres frères sont obligés de l'abattre à son tour. Ils ne comprennent pas : aucun système de surveillance n'a détecté une tentative d'intrusion. Soudain la confrérie du Mal pénètre dans la salle de commande : Houngan (Jean-Louis Droo), Phobia (Angela Hawkins), Plasmus (Otto von Furth), Warp (Emil LaSalle). Ils tuent tous les acolytes présents. À New York, dans l'appartement de Donna Troy, Kory Anders a fini de s'habiller et elle évoque avec Donna Troy qui est sous la douche, le fait que Dick Grayson se montre grincheux et fatigué. Son amie lui répond qu'il essaye de faire trop de chose à la fois : être à la tête de l'équipe des jeunes Titans, effectuer des missions en solo, suivre les cours, assister Batman. D'ailleurs c'est lui qui sonne à la porte. Donna s'en va pour aller retrouver Terry Long, et elle laisse l'appartement aux jeunes amoureux.



Après avoir enfin réussi à faire entendre raison à Tara Markov, les jeunes titans se retrouvent à se battre contre la Confrérie du Mal. Ces derniers parviennent à leur fin : enlever Raven car ils sont persuadés qu'elle détient des secrets sur Brother Blood, qui leur permettront de le contrecarrer. Afin de briser sa résistance, Phobia déchaîne ses pouvoirs sur elle avec des conséquences catastrophiques. La mission suivante les entraîne à Saint Louis pour essayer de mettre un terme aux destructions causées par Lightning (Tavis Williams) & Thunder (Gan Williams), à la recherche d'un dénommé Walter Williams. Ensuite ils enquêtent sur la mort d'un supercriminel appelé Trident repêché mort dans la baie d'Hudson, son propre trident planté en plein cœur. Enfin, ils ont accepté Terra dans leur rang, mais sans encore lui révéler leur identité secrète. Ils doivent alors essuyer une nouvelle attaque de Deathstroke, puis aider Adrian Chase à coincer Anthony Scarapelli, un chef mafieux.



Il est possible d'aborder ces épisodes sous deux angles différents. D'un côté, Wolfman et Pérez en coscénariste commencent à resservir des schémas d'intrigue reposant sur des éléments déjà mis en scène dans les épisodes précédents, comme une forme de retour sur investissement : Brother Blood et son église, Raven dont la maîtrise de ses émotions commence à partir en capilotade, Deathstroke, et même les chassés-croisés avec Terra qui commencent à durer un peu. Sans oublier en plus les relations affectives, que ce soient les atermoiements de Wally West pour savoir s'il doit rester, la nature de ses sentiments pour Raven, les difficultés de Dick à s'investir dans une relation amoureuse, le refus de Vic de revoir Sarah Simms, l'indécision de Donna vis-à-vis de sa relation avec Terry. D'un autre côté, d'épisode en épisode, l'attachement affectif du lecteur pour ces personnages croît lentement mais sûrement. Il comprend bien Wally qui ne sait pas trop quelle est sa priorité entre ses études et cette jeune femme mystérieuse qui souffre. Il mesure toute l'intensité de l'implication de Dick dans chacune des facettes de sa vie. Il compatît tout à fait à a situation de Vic qui ne souhaite pas se remettre dans une relation humiliante. Effectivement au vu de l'importance du choix que Donna doit faire, il est normal qu'elle prenne son temps.



Ensuite, il n'y a pas de surplace dans ces fils narratifs au long cours. Certes celui sur l'église de Brother Blood reste peu consistante, avec aucune information sur les tenants de la foi de cette communauté, et le meneur religieux reste absent. En revanche, les autres progressent significativement. Pour commencer, la composition de l'équipe évolue devant plus malléable. Robin est absent pendant deux missions. Frances Kane vient prêter main forte, ainsi que Speedy (Roy Harper). La jeune Tara se retrouve impliquée avec les jeunes Titans. La dynamique de groupe s'en trouve changée, se complexifiant, avec certains membres sentant la frustration les gagner car incapables de s'y adapter. Les coscénaristes trouvent un équilibre délicat entre une comédie de situation et un mélodrame, évitant la superficialité mécanique de la première, et le larmoiement systématique du second. Le lecteur aimerait bien pouvoir rassurer ces personnages, les conseiller en secouer un ou deux, tout en continuant à les admirer. Dessinateur & encreur parviennent à également à doser leurs effets, entre expressions de visage et langage corporel, pour transcrire clairement les émotions, sans tomber dans l'excès, qu’ils soient en costume de superhéros ou en civil.



Comme pour les tomes précédents, le lecteur reste épaté et enchanté par la méticulosité descriptive des dessins de George Pérez. Il tient à cœur au dessinateur de montrer le plus de choses possibles, avec une touche de naïveté qui permet à ces personnages hauts en couleurs d'exister sans paraître ridicules ou impossibles. Il s'en tient à des cases sagement rectangulaires, mais en fait varier régulièrement les dimensions, allant de cases de la hauteur de la page, à des cases de la largeur de la page, restant toujours à un minimum de 5 cases par page, et pouvant monter jusqu'à 13 cases dans une page, à l'exception de quelques dessins en pleine page. Il représente toujours avec la même minutie chaque détail de costumes, chaque tenue civile, quel que soit le nombre de personnages sur la page ou dans une case. Romeo Tanghal impressionne toujours autant à ne perdre aucun trait, aucun minuscule élément dessiné. S'il est attentif, le lecteur se rend compte que l'encreur expérimente discrètement sur le détourage de certaines silhouettes, avec un trait légèrement plus épais pour qu'elles ressortent mieux sur le décor, ou avec des traits à la plume pour les visages, avec une élégance surannée splendide.



Comme dans les tomes précédents, dessinateur & encreur continuent de tout faire péter, et à nouveau le lecteur s'inquiète de l'ampleur des destructions des bâtiments, se disant qu'à force de détruire des murs et des colonnes, tout va finir par s'écrouler. Il est visible que Pérez s'amuse toujours autant avec les transformations animales de Gar, et le lecteur souffre quand un ennemi lui plante un couteau dans la queue alors qu'il est transformé en singe. Il ressent la concentration et la douleur de Dick alors qu'il effectue son entraînement physique intensif. Il apprécie la scénographie des combats pour chaque personnage puisse placer ses coups ou utiliser ses pouvoirs, sans avoir l'impression qu'ils se marchent les uns sur les autres. Puis arrive l'épisode 31, au cours duquel Phobia provoque les angoisses de Raven pour trois pages montrant sa souffrance psychique, avec une intensité remarquable qui met le lecteur mal à l'aise. Il a ensuite la sensation d'être trempé sous la pluie à Saint Louis. Il regarde Deathstroke encaisser les coups, autant qu'il les évite dans un combat organisé au millimètre. Il constate que Pérez intègre des nouveaux personnages avec une facilité déconcertante dans le numéro annuel en plus des jeunes Titans : Scorcher, Spear, Slasher, Tanker, Cheshire. L'encrage de Marcos est un peu moins élégant que celui de Tanghal pour ce numéro, mais tout aussi appliqué pour respecter la minutie de Pérez.



Le lecteur ayant débuté cette série par le premier tome se rend compte à quel point il éprouve un sentiment de satisfaction à retrouver ces personnages qui sont devenus ses amis. Il apprécie qu'ils reviennent à des aventures terrestres, après l'opéra de l'espace du tome précédent, car cela donne le temps aux auteurs de les montrer en civil et consacrer des cases et parfois des pages à leur vie civile. Il ressent bien leur mal être, que ce soit du fait d'une déception amoureuse, ou d'une relation qui ne se déroule pas comme ils le souhaiteraient sans que leur bonne volonté ne puisse rien y changer. Lui-même se désole de la détérioration de l'ambiance au sein de l'équipe, et des victoires qui ne sont pas toujours éclatantes, qui peuvent laisser un goût amer. L'entrain et le plaisir présent dans les premiers épisodes étaient communicatifs, et là il ressent cette insatisfaction qui s'installe chez les jeunes titans qui ne parviennent pas à y remédier malgré leurs efforts. Enfin, ce tome contient trois événements majeurs dans l'histoire de l'équipe : Raven poussée à bout, Tara Markov qui rejoint l'équipe, et Adrian Chase qui décide de changer de méthode, après un malheur évoquant fortement celui survenu à Frank Castle dans un autre univers de superhéros.
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Décennies: Marvel dans les années 70 - La légion ..

Ce tome est le quatrième dans la série d'anthologies publiées pour célébrer les 80 ans d'existence de l'éditeur Marvel Comics. Il comprend le magazine noir & blanc Legion of Monster numéro 1 (62 pages), le numéro 8 de Marvel Preview, sous-titré The legion of Monsters (56 pages, noir & blanc), Marvel Premiere 28 (The Legion of Monsters, couleurs, 18 pages), Marvel Spotlight 2 (Werewolf by night, 26 pages), The tomb of Dracula 1 (couleurs 22 pages), Marvel Spotlight 5 (Ghost Rider, couleurs, 22 pages), The monster of Frankenstein (couleurs, 20 pages). Il commence par une introduction d'une page écrite par Jess Harold évoquant le principe de l'anthologie, le succès des monstres à la sauce Marvel dans les années 1970, et commentant de manière littérale les différents épisodes.



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Magazine Legion of Monsters - Le monstre de Frankenstein se retrouve à participer à un bal masqué. Manphibian se retrouve à l'époque contemporaine sur un puits de pétrole. Le simplet du village est ami avec les mouches alors que les autres garçons leur arrachent les ailes. Lucy Westerna souffre d'une anémie qui l'oblige à rester au lit, mais le docteur Abraham van Helsing finit par se douter de ce qui cause sa maladie. Marvel Preview 8 - Michael Morbius rend visite au professeur Ronson Slade en espérant qu'il pourra l'aider à guérir sa soif inextinguible. Blade (Eric Brooks) pénètre dans un vieux manoir pour enquêter sur une série de disparition d'enfants. Jefferson Cort doit témoigner contre une grande multinationale dans un procès, mais renverse une jeune femme de nuit sur la route et sa voiture finit dans le fossé. En 1922, une équipe d'égyptologues supervisent des locaux en train de creuser pour une fouille qui met à jour un tombeau, mais l'un d'eux ayant été mordu par un serpent, les égyptiens décident d'abandonner les blancs.



Alors que les précédents tomes se focalisaient sur la production de comics de superhéros de Marvel Comics (précédemment Timely, puis Atlas Comics), celui-ci rend hommage à une partie de la production de l'éditeur différente des superhéros. L'introduction ne donne pas d'explication sur ce choix assez singulier. Il est possible de trouver d'autres histoires de ce type dans des recueils comme Marvel Horror: The Magazine Collection ou les 3 tomes de Vampire Tales. En parcourant les noms des auteurs, le lecteur retrouve Doug Moench, Marv Wolfman, Gerry Conway, Roy Thomas, Don McGregor et Russ Jones, c’est-à-dire des scénaristes de séries de superhéros Marvel pour les 4 premiers. En particulier, il ne peut pas s'empêcher de noter que Roy Thomas se livre à son exercice favori : adapter une nouvelle de Bram Stoker, en conservant un maximum du texte original pour une lecture très pesante. Doug Moench se montre plus inventif pour l'histoire mettant en scène le monstre de Frankenstein qui se retrouve à danser dans un bal costumé, et beaucoup plus classique pour son histoire de Morbius chassant le monstre sur la lande brumeuse. Moench exagère le drame de Morbius, avec une narration très emphatique.



Marv Wolfman se montre lui aussi très classique et empesé pour l'histoire de Manphibian, beaucoup plus retors pour l'histoire de Blade, avec une chute plus horrifique. Sur le plan de l'horreur, Gerry Conway est plus convaincant avec un récit à base de justice immanente, fondé sur la cruauté des enfants, et le rejet de l'idiot. Don McGregor raconte un récit qui relève plus du thriller psychologique, avec un jeu sur ce qui relève du réel et de l'imagination, et une chute très noire. Russ Jones raconte une histoire de malédiction cousue de fil blanc, à la manière d'un récit d'aventure de la fin du dix-neuvième siècle. Étant en noir & blanc, ces récits exigent une mise en images un peu différente avec des dessins possédant plus de textures. Les différents artistes impressionnent par leur aptitude à nourrir leurs cases, même si certaines représentations restent parfois naïves. Val Mayerik représente une demeure peu vraisemblable, mais il parvient à rendre plausible le monstre de Frankenstein au milieu des invités costumés. Dave Cockrum donne à voir toute l'étrangeté de Manphibian. Paul Kirschner et Ralph Reese dessinent dans un registre plus réaliste avec un fort impact pour l'idiot du village. Dick Giordano est en phase avec la narration un peu romantique de Bram Stoker. Sonny Trinidad reprend les clichés sur les villages d'Europe Centrale, mais une belle texture pour la lande, et des gestes vifs et agressifs. Gene Colan est un maître de la narration en mouvement et suggestion. Mike Ploog est parfait pour le thriller avec de petites cases et un marais gluant. Val Mayerik donne une consistance étonnante aux personnages et aux décors.



Cette première partie du volume permet de (re)découvrir une partie atypique de la production Marvel, presque dépourvue de superhéros, avec des scénaristes plus ou moins inspirés, tous utilisant de copieux encarts de texte, et des dessinateurs qui maîtrisaient parfaitement l'art de noir & blanc avec des nuances de gris.



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Marvel Premier 28 (Bill Mantlo et Frank Robbins) - Une nouvelle montagne pousse en quelques instants au milieu de Sunset Boulevard à Los Angeles. Par un concours de circonstances, ce phénomène met en présence Morbius (Michael Morbius), Man-Thing (Ted Sallis), Werewolf (Jack Russell) et Ghost Rider (Johnny Blaze). Marvel Spotlight 2 (Gerry Conway et Michael Ploog) - Au centre-ville de Los Angeles, un individu couvert de poil s'en prend à son agresseur armé d'un couteau. Puis il s'enfuit et Jack Russell se réveille en sueur dans son lit le lendemain. The tomb of Dracula 1 (Gerry Conway et Gene Colan) - Frank Drake, Jeanie et Clifton Graves se rendent en voiture à un château en Transylvanie qui constitue tout ce qui reste de l'héritage de Graves. Sous une pluie battante, ils arrivent dans un village et se rendent dans la taverne pour se renseigner : ils y sont renseignés par le bourgmestre et d'autres habitants qui les mettent en garde contre la réputation du château et de son ancien occupant. Marvel Spotlight 5 (Gary Friedrich et Mike Ploog) - À New York, un motard avec un crâne enflammé à la place de la tête circule dans les rues. Sans s'en rendre compte, il passe devant deux hommes qui viennent d'en tuer un autre. Ils le prennent en chasse car ils ne veulent pas laisser en vie ce potentiel témoin. The Monster of Frankenstein 1 (Gary Friedrich et Mike Ploog) - En janvier 1898, une équipe d'explorateurs a découvert le corps du monstre de Frankenstein figé dans la glace en Arctique.



Dans cette deuxième moitié, le lecteur retrouve le format comics habituel avec des récits d'une vingtaine de pages en couleurs. Pour une raison de logique, il retrouve d'abord la Légion des Monstres, avant de découvrir les épisodes de leur origine individuelle. Cette première histoire est aussi vite oubliée que lue, Bill Mantlo faisant du remplissage avec des combats pendant les 2 tiers des pages, sur la base d'un extraterrestre bienveillant incompris. Frank Robbins effectue une mise en image un peu datée avec des personnages grimaçants, et des décors basiques. Puisque la mode est aux monstres, l'éditeur Marvel se devait de posséder son propre loup-garou et d'en faire un anti-héros. Gerry Conway ne lésine pas sur le pathos et le drame. Le lecteur découvre donc Jack Russell victime d'une malédiction passée par son père, et il se demande bien comment le scénariste arrivera à faire fonctionner une série dans laquelle le (anti-)héros ne maîtrise pas ses transformations (liées à la pleine lune qui plus est) et est pris d'une rage violente tout aussi incontrôlable. Mike Ploog se montre plus convaincant que Frank Robbins, même si les personnages continuent de grimacer et que leurs visages continuent d'afficher une terrible souffrance psychologique ou physique.



Tomb of Dracula est une série qui a compté 70 épisodes de 1972 à 1979, ayant connu un essor au bout de quelques épisodes, une fois le tandem Marv Wolfman (scénario) & Gene Colan (dessins) formé à partir du numéro 7. Dans ce premier épisode, le lecteur peut déjà apprécier les dessins de Gene Colan (1926-2011) pour la fluidité des déplacements des personnages, l'art du cadrage suggestif, des aplats de noir laissant de la place aux ténèbres, même si la mise en couleurs s’avère parfois trop vive. Avec Ghost Rider, il découvre un autre superhéros sous le coup d'une malédiction avec des effets qu'il ne maîtrise pas complètement. À nouveau, l'origine du personnage révèle une tragédie puisque d'une certaine manière Johnny Blaze a causé la mort de sa mère adoptive. Gary Friedrich arrive à combiner une forme de satanisme avec invocation de démon et acrobaties à moto, pour un résultat sortant de l'ordinaire des superhéros Marvel. Mike Ploog fait à nouveau ressortir en quoi Ghost Rider est plus un monstre qu'un être humain déguisé, même s'il semble un peu plus pressé que pour l'épisode de Werewolf by night. Enfin, le même duo redonne vie au monstre de Frankenstein, bouclant la boucle en revenant au personnage de la première histoire. Là aussi la mise en couleurs pique un peu les yeux, mais le scénariste connaît bien le classique de Mary Shelley, et les dessins apportent de la consistance aux personnages et aux paysages, sans utiliser les clichés visuels propres aux superhéros.



Ce quatrième tome de la série Décennies Marvel sort du moule des 7 autres puisqu'il met à l'honneur une phase particulière de la production de l'éditeur, à savoir les magazines noir & blanc, et les histoires de monstres. Même si le Fils de Satan manque à l'appel, la période est bien représentée, et le lecteur (re)découvre d'étranges personnages, dans des histoires pour partie inspirées, pour parties très conventionnelles, des dessins en noir & blanc impressionnants, et des dessins en couleurs plus classiques.
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New Teen Titans, tome 4

Ce tome fait suite à New Teen Titans Vol. 3 (épisodes 17 à 20, et la minisérie Tales of the Teen Titans 1 à 4) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 21 à 27 et annuel 1, initialement parus en 1982/1983, écrits par Marv Wolfman, coécrits et dessinés par George Pérez, avec un encrage (ou parfois des finitions) réalisé par Romeo Tanghal.



Épisodes 21 & 22 : Starfire et Raven doivent intervenir dans un stade au beau milieu d'une rencontre de baseball, car un individu a prévenu de la présence de bombes. Dans une petite station spatiale sphérique en orbite autour de la terre, un individu est fasciné par ce qu'il vient d'observer et les informations qu'il a pu en tirer. Dans une zone boisée aux environs de Buzzard's Bay dans le Massachussetts, Marcy Reynolds, dans une tunique noire, fuit un poursuivant invisible. Une sœur dans le même uniforme lui tire dessus, puis la tient en joue, sans se rendre compte qu'un train fonce sur elle. Marcy parvient à s'enfuir et à prévenir Victor Stone avant d'être finalement abattue. Épisodes 23 à 25 et annuel 1 : Blackfire (Komand'r) a enfin atteint la Terre dans une petit vaisseau spatial avec un équipage de gordaniens. Ils ont vite fait de repérer Koriand'r, de la capturer et de l'emmener avec eux dans l'espace pour rejoindre l'empire de la Citadelle. Sur Terre, ses compagnons au sein des jeunes Titans se demandent comment faire pour pouvoir prendre les ravisseurs en poursuite et aller délivrer Koriand'r.



Cyborg, Robin, Kid Flash, Changeling, Wonder Girl et Raven s'organisent. Ils avaient réussi à neutraliser une petite navette lors de la bataille au cours de laquelle Starfire a été enlevée. Ils se souviennent qu'il y en a une autre qui est restée au fond de l'eau dans la baie de New York. Ils ont vite fait de rattraper le vaisseau de Blackfire qui n'est pas encore passé en hyperespace. Mais l'intrusion à bord se passe mal, et ils se retrouvent éjectés dans le vide de l'espace alors que le vaisseau de Blackfire entame son glissement inter-étoiles. Épisodes 26 & 27 : les jeunes titans sont en plein voyage spatial de retour vers la Terre, Vic et Gar papotant sur la relation entre Dick et Kory, pendant que les intéressés essayent d'en parler posément. Aux États-Unis, trois adolescents décident de quitter le foyer familial, dans le Minnesota, dans le Bronx, dans l'Illinois. De retour dans leur quartier général la Tour des Titans, l'équipe se détend. Victor va aller rendre visite à Sarah Simms. Raven décide d'aller se réinscrire à l'université et accepte que Wally l'accompagne. Dick et Kory décident d'aller au spectacle pour le soir. Donna va rejoindre Terry Long qu'elle n'a pas vu depuis longtemps. Le soir même devant la salle de la comédie musicale, un jeune adolescent sans domicile fixe s'en prend avec un couteau, à Adrian Chase, district attorney, qui patiente dans la queue. Chase parvient très bien à se défendre, mais en prenant la fuite, l'adolescent est percuté par une voiture.



Dans l'introduction datant de 2006, Marv Wolfman reste impressionné par le territoire couvert par ces récits en l'espace de quelques mois. Effectivement, l'histoire introduit un meneur de culte religieux, une plongée au cœur d'un conflit spatial entre une dictature et des rebelles, et pour finir un fait de société dramatique. Non seulement, Brother Blood restera un ennemi emblématique des jeunes titans, mais en plus le fan assiste à la première apparition de Tara Markova, à la montée de la colère d'Adrian Chase, et même dans l'étrange prologue de l'épisode 21, à la présence pour la première fois de Monitor (même s'il n'est pas représenté), un personnage amené à jouer un rôle majeur dans l'univers partagé DC. Effectivement, le lecteur éprouve des difficultés à croire que George Pérez ait été assez prolifique pour dessiner autant de pages en ces quelques mois. Il ne sacrifie rien aux détails, et le lecteur devine que l'encreur a également dû abattre un travail considérable pour conserver ce degré de détails, cette précision et cette lisibilité. Ensemble, ils créent de toute pièce les costumes de l'église du Sang, l'église de Sang elle-même, les différentes races extraterrestres, les vaisseaux spatiaux, les différentes armes, le palais de Lord Damym, sans oublier la représentation des rues de New York pour la dernière histoire. L'artiste prend soin de représenter dans le menu détail le costumes des différents superhéros : les 7 membres des Teen Titans, mais aussi celui de Terra, sans oublier ceux de l'équipe des Omega Men au grand complet (Auron, Broot, Demonia, Harpis, Kalisat, Nimbus, Primus, Tigorr). Même si certains éléments visuels peuvent paraitre datés ou naïfs, c'est un travail de titan que de donner autant de choses à voir, que de rendre aussi concrètes toutes ces personnages dans des environnements tangibles et spécifiques.



La première histoire emmène le lecteur tout d'abord dans un stade pour 5 permettant de voir interagir Raven et Starfire, mais qui le laisse un peu dubitatif. Il s’agit en fait d'introduire ce mystérieux personnage qui n'est ni nommé, ni montré, et qui va faire des apparitions dans plusieurs titres de l'éditeur de cet univers partagé dans les mois suivants. Starfire reste toujours aussi impressionnante dans la beauté de son vol autonome. Puis le passé de Victor Stone le rattrape, avec une ancienne amie de sa vie d'avant qui meurt assassinée par cette église qui a pignon sur rue car elle est établie dans un autre pays. La critique contre les meneurs religieux et les sectes n'est guère virulente, ni développée, pas tout à fait crédible avec un nom comme l'église de Sang, ce que fait d'ailleurs remarquer la journaliste Bethany Snow. Les combats sont toujours aussi spectaculaires avec de nombreux murs détruits, au point que le lecteur finit par se demander comment l'édifice tient encore debout. Il sourit en découvrant les oubliettes souterraines, et le gros monstre arachnoïde dont l'origine n'est jamais évoquée. Il apprécie le moment de bravoure de Robin, au cours duquel l'artiste sait mettre en valeur son agilité et le scénariste sa stratégie.



La dernière page de l'épisode révèle Komand'r dans un dessin en pleine page, attestant de sa puissance, même si les talons hauts sont surprenants (il est vrai que Wonder Girl en porte encore également à l'époque). Et c'est parti pour un opéra de l'espace de grande ampleur, certainement pour profiter de l'engouement de ce genre suscité par Star Wars, mais pour une histoire originale. Les jeunes titans se retrouvent entraînés loin dans l'espace, au milieu d'un conflit qu'ils découvrent avec comme objectif de sauver leur amie. Les coscénaristes se montrent plus ambitieux que ça. Ces jeunes héros ne vont pas renverser le système politique dictatorial à eux tous seuls, ni même avec l'aide d'un petit groupe de rebelles. En tant que princesse, Koriand'r est un enjeu qui dépasse sa simple vie, sa ravisseuse est également dépassée car sa place dans la hiérarchie est précaire. Les jeunes titans se retrouvent eux-mêmes vite dépassés, ne pouvant pas libérer leur coéquipière, et le contrôle de la situation leur échappant totalement avec l'intervention d'une déité animée de ses propres objectifs. Pérez & Tanghal réalisent des planches fourmillant de détails avec une approche descriptive dense, donnant à voir une multitude de personnages et de lieux différents. Les combats présentent une lisibilité remarquable, surtout au regard du nombre de personnages. Les races extraterrestres présentent toutes une forme anthropoïde, et les différentes constructions sont en pierre, ce qui contraste avec les vaisseaux de haute technologie d'anticipation. Pour autant, l'ensemble est visuellement cohérent, et les jeunes superhéros ne déparent pas trop dans cet opéra de l'espace.



L'échelle du récit change du tout au tout avec le dernier récit, focalisé sur les jeunes fugueurs. Le récit reste dans un registre de superhéros, avec des costumes hauts en couleurs, des combats physiques, et des superpouvoirs pyrotechniques. Ce qui n'empêche pas le scénariste de mettre en scène les différentes raisons qui peuvent pousser un adolescent à fuguer, et pas simplement par caprice, ainsi que leur récupération par des prédateurs juste cupides. À nouveau, il est étonnant de voir comment le dessinateur change aisément de registre, pour des environnements urbains, des combats de moindre ampleur, et une direction d'acteurs, certes un peu appuyée, mais transcrivant des sentiments et des états d'esprit en phase avec le récit. Derrière les costumes colorés, ces jeunes héros continuent de s'étoffer, générant une forte empathie chez le lecteur. Raven accepte l'amitié de Wally, tout en se rendant compte que l'accumulation de combats érode son contrôle sur ses émotions. Dick Grayson prend la tête de l'équipe alors qu'il est le seul à ne pas disposer de superpouvoirs, fin stratège, mais parfois submergé par l'ampleur des risques. Victor s'emporte plus facilement qu'il ne le pensait. Koriand'r est soumise à une longue période de tortures par sa sœur, et le lecteur souffre pour elle, se demandant si ces traumatismes laisseront des traces. Il se rend compte qu'il est également sensible aux timides élans du cœur des uns et des autres, aux tentatives maladroites de rapprochement.



Après un ou deux tomes un peu laborieux nécessitant un investissement initial basé sur la curiosité de découvrir cette série si réputée, le lecteur se rend compte que la suite se lit pour le plaisir, sans plus de sensation de faire un effort. Les personnages sont devenus des amis, les intrigues prennent de l'ampleur et présentent une grande variété, les dessins restent d'une grande minutie donnant une consistance remarquable à ces aventures un peu datées, parfois un peu naïves ou chastes, mais toujours colorées et spectaculaires.
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Spider-Man - Intégrale, Tome 16 : 1978

« Spider-Man, l’intégrale 1978 », n’est pas globalement le meilleur des aventures du Tisseur de Toile.



Bien sur le long passage avec le Bouffon Vert ravira les fans, mais l’épisode s’étire un peu trop dans la durée pour ne pas finir par la lasser.



Même si les dessins d'Andru restent de très bonne qualité, les débuts de Wolfman pourtant talentueux sont poussifs avec une galerie de super criminels « bouche trous » d’assez piètre composition.



Seul le dernier épisode, court mais succulent, mettant aux prises la légende Captain America allié à notre Tisseur face à une double menace de grande envergure, constitue le must relevant le goût de ce volume un peu trop fade à mon goût.



A la fin des années 70, Peter Parker semble avoir franchi un cap, perdu sa première amie, terminé ses études, et donc quitté le monde de l’innocence et de l’adolescence qui faisait une de ses particularités.



Seul son attachement viscéral à sa tante malade reste le principal point d’ancrage du personnage si touchant des débuts.
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Batman : Un deuil dans la famille

Cette bande dessinée montre la mort de Jason Todd, le second Robin. Une mort assez cruelle offerte par nul autre que le Joker lui-même. L'histoire, sans tout casser est assez bien. le seul hic de la BD, à mes yeux, c'est au niveau de la couleur. À cette époque, il y avait encore des limites pour les couleurs, ce qui donne l'impression de lire une vieille BD. Cependant, ce n'est qu'un simple détail. je dirais que cette histoire fait partie des essentiels qu'il faut lire sans la saga de Batman.
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Batman : Un deuil dans la famille

Enfin ! Je connais l’histoire de la mort du second Robin ! Après avoir lu « Batman : sombre reflet » (récit ou Dick Grayson remplace Batman dans son rôle de chevalier noir de Gotham) j’avais très envie de connaître les faits de cette histoire triste. Dans « sombre reflet », Batman enquête sur une vente au enchère qui met en valeur les armes des plus grand vilains de Gotham et dans cette vente au enchère on retrouve le pied de biche qui à servit à tuer Jason Todd (second Robin). C’est depuis cet instant que j’avais très envie de lire « Batman : un deuil dans la famille ». De plus Urban Comics à bien fait les choses puisqu’au dos de l’album on retrouve une illustration représentant le pied de biche en question. Bonne façon de faire le liens pour ceux qui ont lu sombre reflet avant « un deuil dan la famille » comme moi.



Pour en revenir à notre album, il faut savoir qu’il ne contient pas seulement la saga « un deuil dans la famille » mais aussi cinq numéros retraçant l’histoire de « les vivants et les morts » qui est un crossover entre Batman et les Titans.

Pour résumer, « Un deuil dans la famille » retrace la mort de Jason Todd (second Robin), on peut ainsi suivre sa dernière enquête qui est en liens avec ces origines. Ensuite nous avons « les morts et les vivants » qui voit venir Tim Drake qui deviendra le nouveau Robin (le troisième pour être exacte). Comment a-t-il réussis à convaincre le chevalier noir de reprendre un équipier ? Comme Jason Todd meurt-il vraiment ? Autant de question que cet album résous.

Pour en rajouter, un dernier numéro dessiner bien plus tard, fait un come-back sur les motivations de Jason Todd avant sa mort. (un petit plus).

Et ce n’est pas tout, puisque Urban comics à encore bien fait les choses en nous proposant un album deluxe, avec tout un tas d’information pour mieux comprendre l’histoire. Par exemple, la mort de Jason Todd n’a pas été décidé par les scénaristes de la série mais par les fans de l’époque. Autant de bonus qui nous font apprécié d’avantage l’histoire.



Pour conclure, on se retrouve avec plus de 290 pages d’histoire et d’explication, et une douzaine de numéro pour 22,50 €. Pour une fois, je ne trouve pas ça excessif, quand on sait que les intégrales de chez Panini coute plus de 29 € aujourd’hui et pour le même nombre de numéros. Mais sans parler coût, j’ai trouver l’histoire génial. D’autant plus que je suis aussi la série Knightfall et qu’ »un deuil dans la famille ce passe juste avant. Avis à tout les amateurs de la Bat-familie de ce jeter dessus.
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Tomb of Dracula: Day of Blood, Night of Red..

Ce tome contient une histoire complète mettant en scène des personnages étant apparus dans la série initiale de 1972. Il contient les 4 épisodes doubles, initialement parus en 1991, écrits par Marv Wolfman, dessinés par Gene Colan, encrés par Al Williamson et mis en couleurs par Lovern Kindzierski. Il comprend également le texte de 2 pages écrit par Peter Sanderson et paru dans Marvel Age 105, contextualisant le récit par rapport à la série originelle, avec quelques phrases de Marv Wolfman. Il se termine avec la reproduction de 4 planches originales en noir & blanc, et des couvertures des épisodes 2, 3 et 4, sans logo, ni texte.



En Enfer, Asmodeus reprend le contrôle et met en œuvre les conditions de retour du mal incarné sur Terre. Dans la région de Washington D.C., sous un pont, Rebecca Glass (Becky) se déshabille sous les yeux de sa copine Lila. Elle a décidé d'accomplir le rituel étudié avec un de leur professeur. Lila ne souhaite pas y participer et la laisse seule. Le rituel aboutit à sa possession par une entité démoniaque. Dans son esprit, Marlene McKenna voit Quincy Harker attaquer Dracula, avec un épieu effilé en argent. Dracula le saisit dans son fauteuil roulant et lui plante son épieu dans le crâne, le tuant net. Dans les rues d'une autre ville, Dracula traque Marlene, l'accule dans un coin, lui fait goûter le sang séché sur l'épieu, se coupe une veine du poignet et fait dégouter son sang dans la bouche de Marlene. Puis il se penche pour l'embrasser. Marlene se réveille sur un lit d'hôpital dans un laboratoire, où elle est monitorée par le docteur Gregor Smirnoff et son assistante. Elle lui raconte le contenu de son cauchemar. Il la raccompagne jusqu'à sa voiture, lui rappelant que cela fait 40 ans qu'il étudie les rêves paranormaux, et lui conseillant de parler de ces séances à son mari. En conduisant, l'esprit de Rachel van Helsing lui apparaît : Marlene perd le contrôle de sa voiture et percute un camion.



Frank Drake se rend à l'hôpital en urgence pour voir sa femme Marlene après son accident de voiture. Une infirmière indique à Frank qu'il faut du repos à Marlene, et des bains chauds pour se détendre. Il faut également qu'il se rende à l'accueil pour accomplir les formalités administratives. Enfin, Frank Drake emmène Marlene en fauteuil roulant jusqu'à sa voiture. Sur la route, elle lui raconte ses réminiscences lors des expériences avec le docteur Smirnoff. Drake regrette de lui avoir parlé de son passé. Arrivés chez eux, Frank va se faire couler un bain, en indiquant à Marlene que ce sera son tour après. Pendant ce temps-là, elle consulte l'album photo souvenir de Frank, regardant les photographies de Blade, Taj Nital, Quincy Harker, Rachel van Helsing. Quelques jours plus tard, les époux Drake participent à une soirée donnée chez Gregor Smirnoff. Marlene fait un malaise, et voit Rachel van Helsing tuer Dracula.



Dans les années 1970, l'éditeur Marvel Comics lance plusieurs titres d'horreur avec succès, dont la première série de Tomb of Dracula. Celle-ci compte 70 épisodes publiés de 1972 à 1979. À partir du numéro 7, l'équipe artistique est composée de Marv Wolfman (scénario), Gene Colan (dessins) et Tom Palmer (encrage). Au fil des histoires, la distribution se compose des personnages principaux qui sont Vlad Dracula, Quincy Harker, Rachel van Helsing, Blade (Eric Brooks), Frank Drake, Hannibal King, Taj Nital, Lilith, Deacon Frost, Harold H. Harold, Janus. Les fans de cette série attendaient donc beaucoup de cette nouvelle histoire réalisée par le scénariste original et le dessinateur original, l'encreur et le coloriste étant 2 professionnels chevronnés. Par la force des choses, le lecteur se demande si les créateurs vont revenir avec une approche inchangée, voire passéiste, ou s'ils vont essayer de moderniser leur narration, soit parce qu'ils ont eux-mêmes évolué, soit pour être dans l'air du temps ou répondre aux exigences des responsables éditoriaux.



Au bout de quelques pages, le lecteur constate que Lovern Kindzierski utilise régulièrement des couleurs vives (vert, rouge, jaune) en cohérence avec le beau temps, mais en décalage avec la nature gothique du récit, et les situations horrifiques. S'il a eu l'occasion de lire des épisodes de la série originelle, il remarque également qu'Al Williamson ne restitue pas aussi bien que Tom Palmer la fluidité des courbes de Colan, qui donnent toute la fluidité aux mouvements. Au cours du premier épisode, il se retrouve également déconcerté par le placement de quelques phylactères. Ça commence lors du rituel sous le pont, avec 2 bulles qui masquent la poitrine dénudée de Kelly. Ça recommence lorsque Frank retire la chemise de Marlene pour l'aider à entrer dans la baignoire, et lors d'une cérémonie où tous les participants sont nus. Ce qui surprend réside dans le fait qu'à l'époque cette histoire est publiée par Epic Comics, la branche adulte de Marvel, et qu'à l'évidence les phylactères ont été positionnés a posteriori pour masquer cette partie du dessin, comme si les responsables éditoriaux étaient revenus en arrière, sans vouloir faire retoucher les cases. Cette caractéristique disparaît dans les 3 épisodes suivants, la consigne ayant été passée à l'artiste de ne plus représenter la nudité.



Dès la deuxième séquence, celle du suicide, Marv Wolfman installe une ambiance malsaine : des individus tombent sous la coupe de l'influence de Dracula, et leur vie s'en trouve affectée pour le pire, sans que leurs efforts n'y puissent rien changer. Marlene McKenna se retrouve aspirée dans le sillage de Dracula sans avoir rien demandé. Frank Drake replonge dans le chaos de son ancienne vie, ses amis pouvant se retrouver à la merci de Dracula d'un instant à l'autre, sûrs de payer le prix fort, souvent une mort atroce. Le premier cauchemar de Marlene McKenna s'avère effectivement immonde, avec cet échange de fluide corporel (le sang) qu'elle est obligée d'avaler, les dessins montrant son impuissance, la force exercée par Dracula au point que les cases s'en retrouvent inclinées, avec des gros plans plaçant le lecteur au plus près de des visages habités par des émotions intenses, la bestialité de Dracula, la souffrance de Marlene. La simple idée du retour de Dracula provoque des actes autodestructeurs et agressifs. L'artiste montre une femme se mutilant le visage avec un rasoir devant son miroir. Il ne se focalise pas sur une description gore : il montre les expressions démentes du visage, la trace de sang attestant du résultat, plutôt que la peau tranchée. D'ailleurs quand il s'essaye à une horreur plus corporelle, Gene Colan n'est pas très convainquant donnant plus un résultat grotesque qu'effrayant (l'œil hors de son orbite de la stripteaseuse).



Dracula revient et il incarne toujours une bestialité brutale, une virilité qui s'impose aux femmes, une séduction vénéneuse et animale, un égocentrisme nourri par un sentiment de supériorité légitimé par une existence de plusieurs siècles, une infestation de l'âme. Gene Colan le dessine dès la page 2, avec son costume bleu nuit intemporel et son grand manteau faisant penser à une cape. Il faut attendre la fin du premier épisode pour qu'il revienne, avec sa langue allongée et obscène, des vers tombant de ses mains et de son visage, évocateurs de la putréfaction des chairs à laquelle son corps a été soumise pendant ces années passées en terre. Gene Colan se lâche à plusieurs reprises avec un visage déformé, des yeux habités par des flammes intenses, des canines allongées et acérées au point de ne pas pouvoir tenir dans la bouche, la chair du visage en putréfaction après un combat terrible. Plus que jamais ce personnage apparaît comme un croisement entre une force de la nature et une entité maléfique souillant tous ceux qui sont touchés par sa sphère d'influence. Il n'y a que son costume que l'artiste a du mal à gérer entre celui qu'il portait dans les années 1970, et un costume moulant totalement hors sujet dans le dernier épisode.



Dans un premier temps, Marv Wolfman déploie des efforts importants pour pouvoir présenter ses personnages, informer les lecteurs qui ne les connaissent pas, installer la dynamique du récit. Il semble hésiter entre les conventions habituelles du genre, et une interprétation un peu différente. Il y a donc un professeur d'université en provenance de la Russie qui se livre à des expériences plus ou moins consenties, dans la mesure où il manipule ses élèves et il ment par omission à Marlene McKenna. Il y a des pratiques occultes, avec cérémonie de type sataniste, le château de Dracula, le cercueil avec de la terre natale au fond, et Blade qui continue de pénétrer dans chaque pièce en défonçant la porte à coup de pied. Ce mode d'ouverture fait penser au lecteur que Blade est bloqué dans le passé, incapable d'évoluer, reprenant la lutte contre Dracula comme il la menait 12 ans auparavant. Dans le même temps, le scénariste montre que les choses ont changé. Pour commencer, Dracula se heurte à la libération des mœurs et à la libération des femmes, même si sa puissance de séduction reste toujours autant abjecte. Il a du mal à croire qu'autant de personnes puissent consommer des drogues récréatives. Il est écœuré par la société de divertissement. Il ne comprend pas comment l'information est devenue si facilement accessible. Dans le même temps, ses ennemis profitent de l'accroissement de la connaissance pour utiliser des méthodes scientifiques afin d'analyser ses effets, en particulier les transformations dans le sang provoquées par ses morsures. Le lecteur sent que l'auteur souhaite confronter le personnage à la modernité, et que l'apparence plus radicale de Dracula (à commencer par sa langue) constitue une adaptation à des temps nouveaux.



Alors que Dracula se nourrit de ses victimes, pas seulement de leur sang, mais aussi leur force vitale, la corruption déjà présente dans l'humanité semble à son tour le dévorer. Du coup, le récit correspond bien à une version en évolution du personnage qui doit s'adapter à une nouvelle époque, à des nouveaux us et coutumes. Cependant, la narration semble hésiter entre une version tout public, et une version plus adulte, graphiquement, mais aussi dans les phrases d'exposition. L'approche adulte souffre régulièrement d'un mode narratif laborieux, diminuant d'autant son impact. Pour autant, il y a de nombreux moments mémorables : Dracula faisant couler de son sang dans la gorge de Marlene, l'automutilation devant le miroir, la langue obscène de Dracula, les individus présents dans la boîte de striptease s'en prenant à Dracula, Lila s'unissant à Dracula, le visage de Dracula dans la pénombre (malgré un vert vif totalement déplacé). Le lecteur ressort de cette lecture, mis mal à l'aise à la fois par l'intensité du mal qui émane de Dracula et la manière dont il contamine les individus, à la fois parce que des maladresses le tirent de sa lecture de manière chronique (les couleurs, des phrases datées, quelques visuels à la limite du ridicule). Cette évolution du personnage fonctionne parfois terriblement bien, et parfois retombe 20 ans en arrière.
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Superman - Anthologie

Je ne suis pas un véritable fan de Superman, d’ailleurs je suis plus Marvel que DC Comics, mais ce super-héros est quand même à la base de tous l’univers de ces êtres extraordinaires.

Ici, 15 récits permettent de voir l’évolution du personnage depuis sa création en 1938.

Les premières histoires sont très kitsch, notamment lorsque Superman arrête Hitler et Staline et les livre à la justice. Les premiers récits sont un peu surfaits mais finalement, ce côté kitch, est plutôt plaisant. J’ai découvert ainsi qu’il s’appelait « l’homme de demain » et qu’il avait un chien super-héros ou encore qu’il ne volait pas à ses débuts (enfin, ça je le savait grâce à l’ouvrage de Roland Lehoucq, petit clin d’œil à son livre sur les pouvoirs du surhomme).

Et finalement, j’ai apprécié de voir Superman se démener à briser les soupçons de Loïs Lane sur sa double-vie de Superman et Clark Kent ; voir Superman retourner dans le passé, sur la planète Krypton et y rencontrer ses parents ; voir Superman mourir (oui oui, ils ont osé) ; voir Superman découvrir une petite partie de sa planète réduite en miniature et rencontrer ses habitants… brefs de nombreux récits intéressants même si je n’ai accroché à tous… j’ai d’ailleurs perdu petit à petit mon intérêt pour cette anthologie au fur et à mesure que l’on perdait le côté kitch et nostalgie des Comics d’époque.

Non seulement ce livre est constitué de 15 récits mais également il comprends des analyses de l’univers par de nombreux auteurs de Comics.

C’est tout de même une superbe anthologie pour les fans de l’homme d’acier et un bon ouvrage pour les autres qui veulent découvrir ce super-héros… d’anthologie.
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