AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mary E. Wilkins-Freeman (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La volonté des femmes

Outre la jolie couverture de ce livre , j’ai vraiment apprécié ces huit nouvelles écrites à Randolph , dans le Massachusetts , entre 1883 et 1902, par une pionnière américaine de la littérature d’émancipation féminine : Mary Eleanor Wilkins Freeman .



Elle y façonne avec talent , huit personnages féminins , Jeunes filles ou vieilles femmes , célibataires invétérées ou mères de famille ———indépendantes ——qui tentent d’imposer leur propre volonté , notamment dans la nouvelle «  La révolte de maman » ou «  Dans se payer du bon temps «  pour Narcissa et sa vieille mère , lors d’extravagances ou actions incongrues .



Ces héroïnes , grâce à un coup d’éclat ou d’une façon plus discrète secouent les convenances et les rigidités de leurs petites communautés endormies .



Faisant fi de leur entourage toutes ces femmes ou filles interprètent à leur façon les fastidieuses contraintes sociales, morales et religieuses de leur époque ,en leur âme et conscience.



Chacune trouve une voie qui lui est propre , au sein du mariage ou en dehors , je pense à la nouvelle «  La nonne sans cloître » .



L’auteure décrit finement , avec une grande justesse , les rapports de force au sein des couples et des familles de ce temps lointain : révoltes sourdes longtemps cachée sous un voile factice d’humilité , résistance ou inertie —- non pas des héroïnes qui claquent la porte pour changer de vie —— non——mais des femmes qui restent là où elles sont tout en ajustant au plus près des accommodements plus modernes au sein de leur foyer ou de leur petite communauté rurale.

Ces femmes prennent la parole lors de dialogues souvent marqués par l’oralité , certaines impropriétés , leurs dimensions couleur locale …voir «  La révolte de Maman » , ou «  Hetty dans : Comme une souris d’église » .

.

Les fins ou chutes sont très réussies , des palettes de tons et des rythmes différents mais qui, toujours , procurent de très belles émotions au lecteur .



Fins dramatiques ou émouvantes , surprenantes, souvent heureuses , sauf la dernière, l’auteure les réussit avec un talent certain .



La nouvelle «  Deux amies » est l’une des rares à évoquer l’homosexualité , implicitement bien sûr mais sans ambiguïté .

Ces femmes au caractère bien trempé osent prendre leur destin en main , à la fin du XIX ° siècle et affirmer leur indépendance , avec pour seule arme leur volonté ,leur dignité et surtout pas mal de malice …

Ce sont huit révoltes intimes et discrètes.

Elles déploient toute leur puissance ,annonçant un vent , qui encore aujourd’hui ne cesse de souffler

.

De très beaux portraits enlevés , réjouissants une plume de qualité , attachante , colorée , pétrie d’humour , plutôt sarcastique mais équilibrée , au souffle parfois glaçant ou violent , au sein d’une société patriarcale ,religieuse et domestique étouffante .:

Ouvrir une voie parallèle afin de s’écarter un peu de la grande route figée de sa communauté .

Autant de questions essentielles sous une forme légère ! Une ouverture remarquable de modernité grâce à cette pionnière de la littérature d’émancipation féminine.

Une excellente lecture !

Commenter  J’apprécie          393
La volonté des femmes

Je l’avoue, la couverture du livre, avec cette femme en salopette croquant dans sa pomme (un fruit défendu ?) avec un regard qu’on pourrait qualifier d’effronté, y est pour beaucoup dans mon envie de lire ce livre. Puis quand j’ai vu qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles écrit au tournant du siècle (pas ce tournant, celui d’avant…) par une femme elle-même peu conventionnelle qui n’avait jamais été traduite en français, je savais que c’était un livre pour moi.

Et j’ai apprécié ma lecture de bout en bout. Je n’ai bien sûr pas le recul pour savoir dans quelle mesure les nouvelles choisies ici sont représentatives de l’œuvre de Mary Eleanor Wilkins Freeman, mais je crois que je serais prête à lire n’importe quel recueil de nouvelles écrites par elle et qui viendrait de ce côté-ci de l’Atlantique ! Parce qu’elles sont vraiment chouettes ces nouvelles, ces femmes qui tout d’un coup, pour une raison ou pour une autre, décident que cette décision-là ne sera pas prise à leur place par quelqu’un d’autre. Parfois ces femmes sont jeunes, parfois très âgées, mais la plupart du temps elles sont d’âge mûr. Elles ne sont pas là pour révolutionner la société, elles y ont leur place, celle qu’on leur a assignée, mais elle veulent juste, pour un moment ou pour plus longtemps, faire pour une fois un pas de côté.

Ce n’est pas un féminisme revendicatif, ni même un féminisme qui dit son nom. Est-ce d’ailleurs du féminisme ? Oui, parce que toutes les héroïnes sont des femmes, mais il m’a semblé que ces nouvelles décrivaient avant tout l’émancipation d’un être humain, qui se trouve être une femme, certes, mais un être humain avant tout, pris dans les rets de la société à laquelle il appartient. Cette société, c’est la société rurale de la Nouvelle-Angleterre à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, un cadre plutôt atypique pour des nouvelles féministes, mais qui me parle, car il a le calme des vies droites et des bonheurs simples, ce que j’aimerais peut-être que ma vie soit de temps en temps (le patriarcat en moins, cependant, j’aurais du mal à me contenter de faire le ménage et la cuisine toute la journée et tous les jours).

Ces huit nouvelles forment un tout cohérent, avec une trame assez similaire de l’une à l’autre (sauf la dernière, qui m’a prise par surprise) : une femme qui tout à coup décide de partir dans une direction qu’on ne lui a pas indiquée, et qui fait fi de tous les obstacles qu’elle rencontre sur son chemin. Elle obtient ce qu’elle veut, payant un prix plus ou moins élevé pour cela, et tout rentre dans l’ordre d’une façon ou d’une autre. Comme un étang dans lequel on aurait jeté une pierre et dont les vaguelettes s’évanouiraient peu à peu. Mais ces nouvelles resteront en moi pour bien plus longtemps que ces quelques vaguelettes, et j’espère avoir la chance de recroiser Mary Eleanor Wilkins Freeman dans mes pérégrinations de lectrice.



Un grand merci aux éditions Finitude pour m’avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio.
Commenter  J’apprécie          151
La volonté des femmes

Livre reçu dans le cadre de masse critique, je remercie donc babelio et les éditions Finitude.

J'avais été séduite par le titre La volonté des femmes, ainsi que par la photo de couverture, et je n'ai pas été déçue par cet ensemble de nouvelles qui ont été un grand plaisir de lecture.



Mary Eleanor Wilkins Freeman est une américaine née en 1852 dans une petite ville du Massachusetts.

Elle se rebelle assez vite contre l'éducation religieuse stricte de ses parents et devient en quelque sorte une pionnière du féminisme par sa façon de vivre libre et en dehors des conventions.

Elle écrit d'abord des livres pour les enfants, puis des nouvelles fantastiques, avant de se consacrer au roman et à des nouvelles plus féministes.



Les huit nouvelles de ce recueil font partie des rares textes traduits en français, et mettent en scène des femmes qui ont bien souvent des rôles traditionnels de femmes au foyer et épouses ou filles de fermiers. Elles sont décrites comme des femmes fortes, déterminées, parfois en révolte totale contre leurs conditions de vie étriquées.

Elles envoient promener les conventions pour imposer, une fois n'est pas coutume, leur volonté pour quelque chose qui leur tient à cœur et leur paraît juste. Loin de se revendiquer féministes, elles font cependant avancer les choses par leur détermination et des attitudes inattendues et cocasses.

Un grand plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          140
The Mammoth Book of Vampire Stories by Women

This anthology turned out to be a mixed bag of tales featuring different versions of vampires, though some were better than the others. Featuring the only vampire short story by Anne Rice, the undisputed queen of vampire literature, and an autobiographical introduction by Ingrid Pitt, star of the films The Vampire Lovers and Countess Dracula, this Mammoth collection brings together thirty-four uncanny and erotic tales by women who have redefined the genre of vampire fiction. The quest continues—for blood to drink, for souls to steal, for life among the undead.

Contents:

Introduction: My Life Among The Undead by Ingrid Pitt

The Master Of Rampling Gate by Anne Rice

Homewrecker by Poppy Z. Brite

When Gretchen Was Human by Mary A. Turzillo

The Vengeaful Spirit of Lake Nepeakea by Tanya Huff

La Diente by Nancy Kilpatrick

Miss Massingberd and the Vampire by Tina Rath

The Raven Bound by Freda Warrington

Vampire King of the Goth Chicks by Nancy A. Collins

Just His Type by Storm Constantine

Prince Of Flowers by Elizabeth Hand

Service Rendered by Louise Cooper

Aftermath by Janet Berliner

One Among Millions by Yvonne Navarro

Luella Miller by Mary E. Wilkins-Freeman

Sangre by Lisa Tuttle

A Question of Patronage by Chelsea Quinn Yarbro

Hisako San by Ingrid Pitt

Butternut and Blood by Kathryn Ptacek

Sleeping Cities by Wendy Webb

The Haunted House by E. Nesbit

Turkish Delight by Roberta Lannes

Venus Rising on Water by Tanith Lee

Year Zero by Gemma Files

Good Lady Ducayne by Mary Elizabeth Braddon

Lunch At Charon's by Melanie Tem

Forever, Amen by Elizabeth Massie

Night Laughter by Ellen Kushner

Bootleg by Christa Faust

Outfangthief by Gala Blau

My Brother's Keeper by Pat Cadigan

So Runs The World Away by Caitlin R. Kiernan

A North Light by Gwyneth Jones

Jack by Connie Willis
Commenter  J’apprécie          110
La volonté des femmes

Les nouvelles de ce recueil dressent de beaux portraits de femmes qui s'arrangent des conventions sociales pour assumer leur indépendance et faire valoir leur point de vue.

L'intérêt de ce recueil se présente sous plusieurs aspects.

Tout d'abord, les nouvelles qui le composent ont été écrites à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. Ce positionnement sur la frise chronologique donne encore plus de légitimité aux mouvements actuels, féministes ou non, qui revendiquent une place pleine et entière de la femme dans la société. Si le lecteur peut aisément déceler les avancées en la matière, il peut aussi s'attrister en constatant que certains points de vue ont la vie dure.

Ensuite, la qualité des intrigues est à souligner. Chaque nouvelle est construite autour du personnage principal(e) et de son rôle dans la société où elle évolue. Ainsi, le lecteur cerne très vite la problématique et vit chaque récit en quête de solution. Les chutes sont à la hauteur des attentes.

Par ailleurs, le style est ciselé, toujours empreint de douceur, rarement dénué d'humour. C'est juste assez désuet pour susciter l'empathie du lecteur actuel.

Enfin, les personnages sont magnifiques, des femmes déterminées mais respectueuses, malicieuses mais loyales.

Il m'est difficile de classer ces nouvelles par ordre de préférence car elles m'ont toutes touchée alors que de thèmes toujours différents. Parfois j'ai ri, parfois j'ai grincé des dents, parfois j'ai été émue.

Ce fut un excellent moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          80
La volonté des femmes

Quel bonheur que les éditions Finitude aient traduit les nouvelles de cette autrice !



Celle-ci ayant vécu entre 1852 et 1923, je ne m'attendais pas à une plume aussi moderne.

J'ai adoré sa manière d'écrire, de décrire en quelques lignes la situation des personnages afin de planter son décor. Avec simplicité et sensibilité, mais avec la pudeur de l'époque, elle nous permet de comprendre ses héroïnes dès le début de chaque nouvelle.



J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés par ses huit nouvelles, et encore une fois, certains m'ont surprise pour l'époque à laquelle elles ont été rédigées. Je ne doutais,bien sûr, pas du vécu ni du ressenti profond de ces femmes. Ce qui m'a étonné c'est qu'une femme puisse écrire ces nouvelles et être publiée.



Quel que soit leur âge, les héroïnes de ces nouvelles montrent leur détermination, leur courage, leur amour, leurs envies et leurs besoins. En quête de sécurité et de bonheur, elles ne se laissent jamais dicter leur conduite par autrui.



Si j'aime toujours autant lire sur la vie quotidienne de cette époque, l'important ici est qu'on découvre une véritable œuvre féministe. Mary Wilkins Freeman nous émeut, nous révolte, nous attendrit, nous fait sourire, nous amuse même parfois, mais surtout, elle nous donne à réfléchir. Et j'ose imaginer l'impact que ses nouvelles (et sans doute aussi ses romans non traduits en français) ont eu à leur publication sur le lectorat de l'époque.



A lire !
Commenter  J’apprécie          40
La volonté des femmes

Droits des femmes, féminisme, indépendance, des sujets d’actualité abordés dans un recueil du XIXe siècle écrit par une des pionnières du genre, Mary Eleanor Wilkins Freeman, traduite en France pour la première fois.



Son nom ne vous dit peut-être rien mais avec sa détermination et sa pensée visionnaire, l’auteure américaine a largement contribué à la reconnaissance de la femme dans la société dès le XIXe siècle. Un rattrapage s’imposait avec la parution de ce recueil rassemblant huit de ses nouvelles les plus marquantes.

Huit histoires de femmes qui se sont élevées contre le patriarcat et la bienséance. « Je suis juste restée à la maison et j’ai trimé (...) Je connais rien du monde de la vie. Je ne connais que mes propres traces et... je compte bien m’en écarter un moment, quoi qu’il arrive ».

La voix de Narcissa fait écho à toutes les autres, celles de Louisa, Nancy, Harriett, Lily, Hetty. Des femmes pas toujours éduquées, souvent pauvres, seulement destinées au mariage qui ont pourtant défié la société pour leur bien-être personnel. Une révolution !

Surtout quand on sait que certaines anecdotes révèlent une part de la vie de Mary E. Freeman. C’est le cas de la nouvelle «  Deux amies  » qui suggère avec tendresse une relation homosexuelle. L’auteure américaine a réussi à imposer sa liberté, ne se mariant qu’à 50 ans et se consacrant à l’écriture pour gagner sa vie, publiant plus de quarante romans ainsi que de nombreuses nouvelles.

Des textes d’une surprenante modernité et un destin qui rappelle celui de Louisa May Alcott avec certes moins de succès que Les quatre filles du Docteur March.
Commenter  J’apprécie          20
La volonté des femmes

Parfois, l’air de rien, un éditeur déterre (le mot n’est pas trop fort) un « truc » étonnant presque à son corps défendant. Pour exemple ce recueil de nouvelles de Mary Eleanor WILKINS FREEMAN paru l’an dernier chez Finitude. Au premier coup d’œil, rien de bien révolutionnaire : nouvelles rurales états-uniennes, histoires de fermiers, de famille, de relations humaines. Oui mais penchons-nous un peu mieux sur le contexte et le fond de ce livre…



« La volonté des femmes » renferme huit nouvelles écrites par une femme de son temps. Enfin, plutôt en avance sur son temps, du moins propose-t-elle une réflexion sur un sujet jusqu’alors relativement tu : le rôle de la femme dans la société rurale états-unienne de la fin du XIXe siècle. Car tout est là. Mary Eleanor WILKINS FREEMAN (1852-1923), à peu près avant toutes les autres, décrit des fictions où les femmes se révoltent dans leur quotidien, rêvent d’indépendance, de liberté, d’émancipation et d’affranchissement au sein d’une société patriarcale et revendiquée comme telle. Oui mais des femmes issues de milieux populaires, entières et déterminées alors que la littérature du moment fait se rebeller des bourgeoises en robes de soie.



Ces huit nouvelles furent écrites entre 1887 et 1909, on y voit poindre des réflexions qui seront développées plus tard dans ce même pays. Je pense notamment aux thèses de Virginia WOOLF ou à celles d’Emma GOLDMAN (à la même période donc pour cette dernière, mais dans une approche très différente). J’imagine parfaitement que Mary Eleanor WILKINS FREEMAN fait alors sensation, ou en tout cas est vue comme une mutante à son époque. En cette période déjà fortement teintée de misogynie, de domination sociétale mâle, qu’une femme ait osé se lever seule contre ces états de fait semble relever du miracle. Chaque histoire de ces nouvelles met en scène des femmes bien décidées à ne plus vivre sous le joug des hommes.



Ces nouvelles sont de petites merveilles pour plusieurs raisons : leur univers est un peu celui de certains textes de John STEINBECK ou de Erskine CALDWELL, mais en version féministe et surtout, surtout, plusieurs décennies avant, ce qui fait rebattre les cartes et pose de nouvelles et précieuses questions sur la littérature états-unienne de cette période.



Les personnages de l’autrice ne sont pas totalement aboutis puisque le format court ne permet pas pareil exercice, mais ses femmes sont mises en valeur, sans y omettre leurs défauts, elles sont vraies, combattantes, à partir de rien, de peu d’instruction, elles développent un amour pour la liberté, se confrontant au monde des hommes. Le style est simple, les dialogues parfois ruraux comme leur environnement, renforçant la crédibilité des portraits.



Mais autre chose nous titille : ces nouvelles ont plus d’un siècle, c’est dire si elles ont eu le temps de baigner dans leur jus et, je dirais presque, devenir obsolètes (ce qui, je vous rassure, n’est pas le cas, même si le féminisme a fait son chemin depuis et s’est imposé de manière efficace). Ce qui me chagrine, c’est que plus d’un siècle après, c’est la première fois que cette autrice est traduite en France ! Rien que ce détail – qui est loin d’en être un – sert à nous alarmer sur l’état de la mentalité de la littérature : une femme de la trempe de STEINBECK et compagnie, mais ayant surtout écrit des décennies plus tôt, n’a jamais franchi l’Atlantique par ses textes, la France, l’Europe, le monde, qui ont préféré avoir les yeux rivés sur ses fils (le mot n’est pas anodin) spirituels. Vous rendez-vous compte du scandale ? La belle préface et la traduction de Pauline TARDIEU-COLLINET rendent parfaitement compte du message de volonté de liberté.



Bref, ces huit nouvelles sont exemplaires, elles sont porteuses de bonnes nouvelles, car toutes ayant des fins heureuses (hormis la toute dernière, « La vieille Magoun » qui jette un voile pudique et sombre en toute fin de volume), elles font un bien fou. Les femmes de Mary Eleanor WILKINS FREEMAN se moquent des commérages, du « Qu’en dira-t-on ? », elles prennent des décisions courageuses et définitives, elles s’imposent dans un environnement qui pourtant les laisse à part. Poussées par leur foi chrétienne (il est en effet par moment nécessaire de se replacer dans le contexte historique et dans l’espace-temps), poussées par leurs rêves, ces femmes déplacent des montagnes, s’affranchissent de la domination masculine. Dans chacune des nouvelles souffle un air de liberté grâce à ces femmes déterminées, dans des scénarios simples mais aux univers prenants. S’il faut retenir un titre, allons-y pour « Deux amies », qui sans pourtant jamais écrire le mot, évoque de manière claire le lesbianisme (pensez donc, aux abords du XXe siècle en un pays puritain !). D’ailleurs l’autrice était elle-même lesbienne, et si elle avait choisi de se marier avec un homme, elle en fut rapidement revenue et vécut ensuite pleinement sa relation avec une femme.



Tout ceci mis bout à bout fait de ce recueil bien plus qu’une curiosité, mais un livre qu’il faudrait faire circuler, qui sonne un peu comme le début d’une grande vague. Par pitié, lisez Mary Eleanor WILKINS FREEMAN, et posez-vous cette simple question : pourquoi a-t-on tant attendu pour la publier en France ? De quel droit a-t-elle été invisibilisée ? Ce recueil est sorti en 2022 chez Finitude, bien plus qu’une anecdote, il est un témoignage et un jalon à lire et à offrir.



https://deslivresrances.blogspot.com/
Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          10
La volonté des femmes

On prend les chemins de traverses avec ces 8 nouvelles de l’américaine Mary Eléonore Wilkins Freeman.

8 portraits de femmes ordinaires dans l’Amérique du 19eme siècle, mais qui toutes vont s’opposer à l’ordre établi par les hommes, 8 héroïnes du quotidien, malicieuses, fortes et déterminées dans leurs désirs d’indépendance. Ces textes écrits fin du XIXe sont d’une grande modernité par les propos très féministes qu’ils véhiculent 💪. Une très belle découverte de cette autrice mal connue en France. Et mention spéciale pour la super photo de couverture !
Commenter  J’apprécie          10
La volonté des femmes

Bravo et merci à l’éditeur/trice qui a pondu ce formidable recueil de nouvelles. Chaque histoire est en soi un petit bijou de littérature mais en plus les 8 mises ensemble livrent un message fort et cohérent. Traduite pour la première fois en français semble-t-il, cette autrice américaine surgit soudainement du passé près d’un siècle après sa mort et nous offre un véritable hymne à la résistance non violente. Mary Eleanor Wilkins Freeman a du inspirer Gandhi. Ses personnages choisissent un beau jour de faire front face à un destin contraire. Elles s’affirment, elles croient en elles mêmes et elles trouvent la force de dire non. Mary Eleanor Wilkins Freeman a du inspirer de Gaulle. C’est beau, émouvant et inspirant. Magnifique lecture.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mary E. Wilkins-Freeman (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Salman Rushdie

Où est-Salman Rushdie est-il né ?

en Grande-Bretagne
en Inde
au Pakistan

8 questions
6 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature anglophoneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}