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Pauline Tardieu-Collinet (Traducteur)
EAN : 9782363391728
240 pages
Finitude (06/10/2022)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Les héroïnes de Mary Eleanor Wilkins Freeman ont fait courir un souffle de liberté sur les paisibles campagnes américaines de la fin du XIXe siècle. Ces femmes au caractère bien trempé osent prendre leur destin en main et affirmer leur indépendance. Avec pour seules armes leur volonté, leur dignité et pas mal de malice, ces épouses, filles ou mères, refusent toutes de se limiter aux rôles qui leur sont dévolus.

Par leur réunion, ces huit révoltes inti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Outre la jolie couverture de ce livre , j'ai vraiment apprécié ces huit nouvelles écrites à Randolph , dans le Massachusetts , entre 1883 et 1902, par une pionnière américaine de la littérature d'émancipation féminine : Mary Eleanor Wilkins Freeman .

Elle y façonne avec talent , huit personnages féminins , Jeunes filles ou vieilles femmes , célibataires invétérées ou mères de famille ———indépendantes ——qui tentent d'imposer leur propre volonté , notamment dans la nouvelle «  La révolte de maman » ou «  Dans se payer du bon temps «  pour Narcissa et sa vieille mère , lors d'extravagances ou actions incongrues .

Ces héroïnes , grâce à un coup d'éclat ou d'une façon plus discrète secouent les convenances et les rigidités de leurs petites communautés endormies .

Faisant fi de leur entourage toutes ces femmes ou filles interprètent à leur façon les fastidieuses contraintes sociales, morales et religieuses de leur époque ,en leur âme et conscience.

Chacune trouve une voie qui lui est propre , au sein du mariage ou en dehors , je pense à la nouvelle «  La nonne sans cloître » .

L'auteure décrit finement , avec une grande justesse , les rapports de force au sein des couples et des familles de ce temps lointain : révoltes sourdes longtemps cachée sous un voile factice d'humilité , résistance ou inertie —- non pas des héroïnes qui claquent la porte pour changer de vie —— non——mais des femmes qui restent là où elles sont tout en ajustant au plus près des accommodements plus modernes au sein de leur foyer ou de leur petite communauté rurale.
Ces femmes prennent la parole lors de dialogues souvent marqués par l'oralité , certaines impropriétés , leurs dimensions couleur locale …voir «  La révolte de Maman » , ou «  Hetty dans : Comme une souris d'église » .
.
Les fins ou chutes sont très réussies , des palettes de tons et des rythmes différents mais qui, toujours , procurent de très belles émotions au lecteur .

Fins dramatiques ou émouvantes , surprenantes, souvent heureuses , sauf la dernière, l'auteure les réussit avec un talent certain .

La nouvelle «  Deux amies » est l'une des rares à évoquer l'homosexualité , implicitement bien sûr mais sans ambiguïté .
Ces femmes au caractère bien trempé osent prendre leur destin en main , à la fin du XIX ° siècle et affirmer leur indépendance , avec pour seule arme leur volonté ,leur dignité et surtout pas mal de malice …
Ce sont huit révoltes intimes et discrètes.
Elles déploient toute leur puissance ,annonçant un vent , qui encore aujourd'hui ne cesse de souffler
.
De très beaux portraits enlevés , réjouissants une plume de qualité , attachante , colorée , pétrie d'humour , plutôt sarcastique mais équilibrée , au souffle parfois glaçant ou violent , au sein d'une société patriarcale ,religieuse et domestique étouffante .:
Ouvrir une voie parallèle afin de s'écarter un peu de la grande route figée de sa communauté .
Autant de questions essentielles sous une forme légère ! Une ouverture remarquable de modernité grâce à cette pionnière de la littérature d'émancipation féminine.
Une excellente lecture !
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Je l'avoue, la couverture du livre, avec cette femme en salopette croquant dans sa pomme (un fruit défendu ?) avec un regard qu'on pourrait qualifier d'effronté, y est pour beaucoup dans mon envie de lire ce livre. Puis quand j'ai vu qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles écrit au tournant du siècle (pas ce tournant, celui d'avant…) par une femme elle-même peu conventionnelle qui n'avait jamais été traduite en français, je savais que c'était un livre pour moi.
Et j'ai apprécié ma lecture de bout en bout. Je n'ai bien sûr pas le recul pour savoir dans quelle mesure les nouvelles choisies ici sont représentatives de l'oeuvre de Mary Eleanor Wilkins Freeman, mais je crois que je serais prête à lire n'importe quel recueil de nouvelles écrites par elle et qui viendrait de ce côté-ci de l'Atlantique ! Parce qu'elles sont vraiment chouettes ces nouvelles, ces femmes qui tout d'un coup, pour une raison ou pour une autre, décident que cette décision-là ne sera pas prise à leur place par quelqu'un d'autre. Parfois ces femmes sont jeunes, parfois très âgées, mais la plupart du temps elles sont d'âge mûr. Elles ne sont pas là pour révolutionner la société, elles y ont leur place, celle qu'on leur a assignée, mais elle veulent juste, pour un moment ou pour plus longtemps, faire pour une fois un pas de côté.
Ce n'est pas un féminisme revendicatif, ni même un féminisme qui dit son nom. Est-ce d'ailleurs du féminisme ? Oui, parce que toutes les héroïnes sont des femmes, mais il m'a semblé que ces nouvelles décrivaient avant tout l'émancipation d'un être humain, qui se trouve être une femme, certes, mais un être humain avant tout, pris dans les rets de la société à laquelle il appartient. Cette société, c'est la société rurale de la Nouvelle-Angleterre à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, un cadre plutôt atypique pour des nouvelles féministes, mais qui me parle, car il a le calme des vies droites et des bonheurs simples, ce que j'aimerais peut-être que ma vie soit de temps en temps (le patriarcat en moins, cependant, j'aurais du mal à me contenter de faire le ménage et la cuisine toute la journée et tous les jours).
Ces huit nouvelles forment un tout cohérent, avec une trame assez similaire de l'une à l'autre (sauf la dernière, qui m'a prise par surprise) : une femme qui tout à coup décide de partir dans une direction qu'on ne lui a pas indiquée, et qui fait fi de tous les obstacles qu'elle rencontre sur son chemin. Elle obtient ce qu'elle veut, payant un prix plus ou moins élevé pour cela, et tout rentre dans l'ordre d'une façon ou d'une autre. Comme un étang dans lequel on aurait jeté une pierre et dont les vaguelettes s'évanouiraient peu à peu. Mais ces nouvelles resteront en moi pour bien plus longtemps que ces quelques vaguelettes, et j'espère avoir la chance de recroiser Mary Eleanor Wilkins Freeman dans mes pérégrinations de lectrice.

Un grand merci aux éditions Finitude pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
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Livre reçu dans le cadre de masse critique, je remercie donc babelio et les éditions Finitude.
J'avais été séduite par le titre La volonté des femmes, ainsi que par la photo de couverture, et je n'ai pas été déçue par cet ensemble de nouvelles qui ont été un grand plaisir de lecture.

Mary Eleanor Wilkins Freeman est une américaine née en 1852 dans une petite ville du Massachusetts.
Elle se rebelle assez vite contre l'éducation religieuse stricte de ses parents et devient en quelque sorte une pionnière du féminisme par sa façon de vivre libre et en dehors des conventions.
Elle écrit d'abord des livres pour les enfants, puis des nouvelles fantastiques, avant de se consacrer au roman et à des nouvelles plus féministes.

Les huit nouvelles de ce recueil font partie des rares textes traduits en français, et mettent en scène des femmes qui ont bien souvent des rôles traditionnels de femmes au foyer et épouses ou filles de fermiers. Elles sont décrites comme des femmes fortes, déterminées, parfois en révolte totale contre leurs conditions de vie étriquées.
Elles envoient promener les conventions pour imposer, une fois n'est pas coutume, leur volonté pour quelque chose qui leur tient à coeur et leur paraît juste. Loin de se revendiquer féministes, elles font cependant avancer les choses par leur détermination et des attitudes inattendues et cocasses.
Un grand plaisir de lecture.
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Les nouvelles de ce recueil dressent de beaux portraits de femmes qui s'arrangent des conventions sociales pour assumer leur indépendance et faire valoir leur point de vue.
L'intérêt de ce recueil se présente sous plusieurs aspects.
Tout d'abord, les nouvelles qui le composent ont été écrites à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. Ce positionnement sur la frise chronologique donne encore plus de légitimité aux mouvements actuels, féministes ou non, qui revendiquent une place pleine et entière de la femme dans la société. Si le lecteur peut aisément déceler les avancées en la matière, il peut aussi s'attrister en constatant que certains points de vue ont la vie dure.
Ensuite, la qualité des intrigues est à souligner. Chaque nouvelle est construite autour du personnage principal(e) et de son rôle dans la société où elle évolue. Ainsi, le lecteur cerne très vite la problématique et vit chaque récit en quête de solution. Les chutes sont à la hauteur des attentes.
Par ailleurs, le style est ciselé, toujours empreint de douceur, rarement dénué d'humour. C'est juste assez désuet pour susciter l'empathie du lecteur actuel.
Enfin, les personnages sont magnifiques, des femmes déterminées mais respectueuses, malicieuses mais loyales.
Il m'est difficile de classer ces nouvelles par ordre de préférence car elles m'ont toutes touchée alors que de thèmes toujours différents. Parfois j'ai ri, parfois j'ai grincé des dents, parfois j'ai été émue.
Ce fut un excellent moment de lecture.
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Parfois, l'air de rien, un éditeur déterre (le mot n'est pas trop fort) un « truc » étonnant presque à son corps défendant. Pour exemple ce recueil de nouvelles de Mary Eleanor WILKINS FREEMAN paru l'an dernier chez Finitude. Au premier coup d'oeil, rien de bien révolutionnaire : nouvelles rurales états-uniennes, histoires de fermiers, de famille, de relations humaines. Oui mais penchons-nous un peu mieux sur le contexte et le fond de ce livre…

« La volonté des femmes » renferme huit nouvelles écrites par une femme de son temps. Enfin, plutôt en avance sur son temps, du moins propose-t-elle une réflexion sur un sujet jusqu'alors relativement tu : le rôle de la femme dans la société rurale états-unienne de la fin du XIXe siècle. Car tout est là. Mary Eleanor WILKINS FREEMAN (1852-1923), à peu près avant toutes les autres, décrit des fictions où les femmes se révoltent dans leur quotidien, rêvent d'indépendance, de liberté, d'émancipation et d'affranchissement au sein d'une société patriarcale et revendiquée comme telle. Oui mais des femmes issues de milieux populaires, entières et déterminées alors que la littérature du moment fait se rebeller des bourgeoises en robes de soie.

Ces huit nouvelles furent écrites entre 1887 et 1909, on y voit poindre des réflexions qui seront développées plus tard dans ce même pays. Je pense notamment aux thèses de Virginia WOOLF ou à celles d'Emma GOLDMAN (à la même période donc pour cette dernière, mais dans une approche très différente). J'imagine parfaitement que Mary Eleanor WILKINS FREEMAN fait alors sensation, ou en tout cas est vue comme une mutante à son époque. En cette période déjà fortement teintée de misogynie, de domination sociétale mâle, qu'une femme ait osé se lever seule contre ces états de fait semble relever du miracle. Chaque histoire de ces nouvelles met en scène des femmes bien décidées à ne plus vivre sous le joug des hommes.

Ces nouvelles sont de petites merveilles pour plusieurs raisons : leur univers est un peu celui de certains textes de John STEINBECK ou de Erskine CALDWELL, mais en version féministe et surtout, surtout, plusieurs décennies avant, ce qui fait rebattre les cartes et pose de nouvelles et précieuses questions sur la littérature états-unienne de cette période.

Les personnages de l'autrice ne sont pas totalement aboutis puisque le format court ne permet pas pareil exercice, mais ses femmes sont mises en valeur, sans y omettre leurs défauts, elles sont vraies, combattantes, à partir de rien, de peu d'instruction, elles développent un amour pour la liberté, se confrontant au monde des hommes. le style est simple, les dialogues parfois ruraux comme leur environnement, renforçant la crédibilité des portraits.

Mais autre chose nous titille : ces nouvelles ont plus d'un siècle, c'est dire si elles ont eu le temps de baigner dans leur jus et, je dirais presque, devenir obsolètes (ce qui, je vous rassure, n'est pas le cas, même si le féminisme a fait son chemin depuis et s'est imposé de manière efficace). Ce qui me chagrine, c'est que plus d'un siècle après, c'est la première fois que cette autrice est traduite en France ! Rien que ce détail – qui est loin d'en être un – sert à nous alarmer sur l'état de la mentalité de la littérature : une femme de la trempe de STEINBECK et compagnie, mais ayant surtout écrit des décennies plus tôt, n'a jamais franchi l'Atlantique par ses textes, la France, l'Europe, le monde, qui ont préféré avoir les yeux rivés sur ses fils (le mot n'est pas anodin) spirituels. Vous rendez-vous compte du scandale ? La belle préface et la traduction de Pauline TARDIEU-COLLINET rendent parfaitement compte du message de volonté de liberté.

Bref, ces huit nouvelles sont exemplaires, elles sont porteuses de bonnes nouvelles, car toutes ayant des fins heureuses (hormis la toute dernière, « La vieille Magoun » qui jette un voile pudique et sombre en toute fin de volume), elles font un bien fou. Les femmes de Mary Eleanor WILKINS FREEMAN se moquent des commérages, du « Qu'en dira-t-on ? », elles prennent des décisions courageuses et définitives, elles s'imposent dans un environnement qui pourtant les laisse à part. Poussées par leur foi chrétienne (il est en effet par moment nécessaire de se replacer dans le contexte historique et dans l'espace-temps), poussées par leurs rêves, ces femmes déplacent des montagnes, s'affranchissent de la domination masculine. Dans chacune des nouvelles souffle un air de liberté grâce à ces femmes déterminées, dans des scénarios simples mais aux univers prenants. S'il faut retenir un titre, allons-y pour « Deux amies », qui sans pourtant jamais écrire le mot, évoque de manière claire le lesbianisme (pensez donc, aux abords du XXe siècle en un pays puritain !). D'ailleurs l'autrice était elle-même lesbienne, et si elle avait choisi de se marier avec un homme, elle en fut rapidement revenue et vécut ensuite pleinement sa relation avec une femme.

Tout ceci mis bout à bout fait de ce recueil bien plus qu'une curiosité, mais un livre qu'il faudrait faire circuler, qui sonne un peu comme le début d'une grande vague. Par pitié, lisez Mary Eleanor WILKINS FREEMAN, et posez-vous cette simple question : pourquoi a-t-on tant attendu pour la publier en France ? de quel droit a-t-elle été invisibilisée ? Ce recueil est sorti en 2022 chez Finitude, bien plus qu'une anecdote, il est un témoignage et un jalon à lire et à offrir.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Qu'est-ce qui vous a fait rentrer si tôt ? Finit-il par demander.
-J'ai... Dépensé tout l'argent...
- Tout... l'argent ?
- Oui.
- Quinze cents dollars en moins d'une semaine ?
- J'ai même dépensé plus que ça.
- Plus que ça ?"
William parvenait à peine à articuler. Il était livide.
Oui, affirma Narcissa. Elle était plus pâle qu'à l'arrivée de William, mais sa voix restait assurée. Je vais tout te raconter, William. Je vais être très brève. Si après m'avoir écouté tu crois que tu préfères ne pas te marier, je ne te le reprocherai pas. Je n'aurai rien à y redire . Je vais te raconter exactement tout ce que j'ai fait, et après tu pourras te décider.
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«  Durant les quelques semaines qui suivirent , ceux qui connaissaient Narcissa Stone depuis l’enfance ne la reconnurent plus tout à fait.

Les traits de son visage étaient les mêmes., mais y transparaissaient le nouveau dessein qui modelait son âme et occultait tous les autres; même l’esprit simple des villageois en voyait les effets , quoique sans les comprendre » ….
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«  Tandis qu’elle quittait son village natal, en route vers ces territoires inconnus où son imagination situait la scène du grand moment de plaisir de sa vie, Narcissa ne regarda rien ce ce qui l’entourait .

Son corps svelte, assis tout droit , opposait une résistance rigide aux cahots du chariot .
Sans prononcer un mot, elle regardait devant elle, les yeux brillants .
Sa mère sanglotait , le visage enfoui dans un pli de son vieux châle . De temps à autre , elle se plaignait tout haut , mais sans trop élever la voix de peur que le cocher ne l’entende » …
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«  La maison n’était pas loin de la route.
Quelqu’un passa —— un homme qui portait un panier.
Louisa tourna les yeux vers lui et reconnut Jonathan Nye à sa démarche.
Il poursuivit son chemin vers la maison des Mosely , et Louisa se détourna de lui pour retourner à ses rêves de jeune fille, doux et pleins de mystère. »
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Son front, entre les courbes lisses de ses cheveux gris, était doux et bienveillant, et des lignes dociles tombaient autour de son nez et de sa bouche ; mais ses yeux, rivés sur le vieil homme, semblaient signifier que cette docilité était le fruit de sa propre volonté, certainement pas de celle d’un autre.
(p. 44, “La révolte de « Maman »”).
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