Notre corps, nous-mêmes, manuel de santé féministe.
Manuel féministe historique, outil d'information et d'émancipation, la version entièrement ré-écrite de Notre corps, nous-mêmes est parue aux éditions Hors d'Atteinte. Rencontre avec deux des huit co-autrices du livre, Mathilde Blézat et Nina Faure.
Apprendre à se défendre ensemble, entre femmes, c’est ne plus maintenir la peur cousue dans la doublure de nos épidermes : c’est reprendre du pouvoir sur les violences passées et se donner le droit de riposter face aux agressions à venir
Qu’on avait toutes des ressources variées, simples et efficaces à disposition, qui ne demandaient qu’à être mobilisées, travaillées, déployées, pour ensuite pouvoir bâtir, au gré des situations, nos stratégies d’autodéfense singulières
"Nos corps ne peuvent pas être sportifs, sans carence ni hématome, minces et souples, en forme 24 sur 24, tout au long de notre vie. C'est pourtant ce qu'on nous demande : il nous faudrait être autonomes, résistantes, efficaces, productives, correspondre à l'idéal d'un corps-machine. Nous devons pouvoir reprendre notre souffle, et l'affirmer sans honte.
Pour beaucoup d'entre nous s'occuper de notre santé est loin d'être une priorité.[...]"
P 260
Cette ligne physique, mais aussi mentale, verbale, enfreinte tour à tour par celui qui nous colle au corps ou qui nous mate de loin, cet autre qui pose des questions intimes à table ou encore celui qui nous insulte sur Internet
A longueur de faits divers et dans la culture commune, les vécus des femmes sont le plus souvent racontés comme des échecs ou des coups de chance, et leurs actes d’autodéfense tout simplement invisibilisés
Le patriarcat est un juge, qui nous juge dès la naissance / Et notre punition / C’est cette violence que tu vois / C’est le féminicide / L’impunité pour mon assassin / C’est la disparition / C’est le viol
Et ce n’est pas parce qu’on n’a pas pu se défendre une fois qu’on ne le pourra jamais
l’agresseur est le seul responsable des violences qu’il commet