Matthew Walker

Perhaps you have also noticed a desire to eat more when you're tired? This is no coincidence. Too ittle sleep swells concentrations of a hormone that makes you eel hungry while suppressing a companion hormone that otherwise signals food satisfaction. Despite being full, you still want to eat more. It's a proven recipe for weight gain in sleep- deñcient adults and children alike. Worse, should you attempt to diet but don't get enough sleep while doing so, it is futile, since most of the weight you lose will come from lean body mass, not fat. Add the above health consequences up, and a proven link becomes easier to accept: the shorter your sleep, the shorter your life span. The old maxim Il sleep when I'm dead" is therefore unfortunate. Adopt this mind-set, and you will be dead sooner and the quality of that (shorter) life will be worse.

Routinely sleeping less than six or seven hours a night demolishes your immune system, more than doubling your risk of cancer. Insufficient sleep is a key lifestyle factor determining whether or not you will develop Alzheimer's disease. Inadequate sleep -even moderate reductions for just one week- disrupts blood sugar levels so profoundly that you would be classified as pre-diabetic.

Fitting Charlotte Brontë's prophetic wisdom that "a ruffled mind makes a restless further pillow," sleep disruption contributes to all major psychiatric conditions, including depression, anxiety, and suicidality.

Tristement, les être humains sont la seule espèce à se priver délibérément de sommeil.

Le fait qu'un adulte soit plutôt du soir ou du matin, qu'on appelle également chronotype, est largement déterminé par la génétique. Si vous êtes du soir, il est probable que l'un de vos parents (ou les deux) le soit aussi. Malheureusement, la société traite les gens du soir injustement, à deux niveaux. D'abord, on les accuse de paresse, parce qu'ils ont pour habitude de se réveiller tard puisqu'ils ne s'endorment pas avant les premières heures du matin. D'autres (souvent les lève-tôt) s'en prennent aux couche-tard en supposant à tort que leurs préférences sont des choix, et que s'ils n'étaient pas aussi négligents, ils se réveilleraient plus tôt. Les couche-tard ne le sont pourtant pas par choix. Ils sont soumis à ces horaires différés par un câblage ADN inévitable. Ce n'est pas leur faute consciente, mais plutôt leur destin génétique. Viennent ensuite les règles du jeu inégales et bien ancrées de l'organisation du travail, largement orientées vers le fait de commencer tôt, qui punit les couche-tard et favorise les lève-tôt. Si la situation tend à s'améliorer, les horaires de travail habituels forcent les couche-tard à suivre un rythme de sommeil-réveil qui ne leur est pas naturel. Leurs performances professionnelles sont par conséquent bien moins optimales. On les empêche même d'exprimer leur véritable potentiel en fin d'après-midi et en début de soirée, puisque les journées de travail se terminent en général avant. Bien malheureusement, les couche-tard subissent un manque de sommeil chronique puisqu'ils doivent se lever en même temps que les lève-tôt, alors qu'ils ne sont pas en mesure de s'endormir aussi tôt qu'eux. Les couche-tard sont donc souvent contraints de brûler la chandelle proverbiale par les deux bouts. Ils sont plus souvent victimes des maladies liées au manque de sommeil, comme la dépression, l'anxiété, le diabète, le cancer, les crises cardiaques et les AVC.

En l'espace de seulement cent ans, les êtres humains ont cessé de subvenir à leur besoin biologique de bien dormir - besoin que l'évolution a mis 3 400 000 ans à parfaire, le mettant au service de nos fonctions vitales.

Si vous vous sentez somnolent à la lecture de ce livre, contrairement à la plupart des auteurs, je ne serai pas contrarié. Etant donné le sujet et le contenu de cet ouvrage, je vous encourage même vivement à adopter un tel comportement. Fort de ce que je sais du lien qui unit sommeil et mémoire, je ne trouve rien de plus flatteur que de vous savoir, vous lecteur, incapable de résister au besoin pressant de donner du sens et du poids à mes propos en vous endormant. Alors, s'il vous plaît, laissez-vous aller aux flâneries de votre esprit pendant la lecture. Je ne m'en offusquerai pas. Au contraire, j'en serai ravi.

Cet état de manque de sommeil chronique entraîné par les heures matinales de début d'école s'avère particulièrement inquiétant quand on sait que l'adolescence est la période où l'on est les plus susceptible de développer des maladies mentales chroniques, telles que la dépression, l'anxiété, la schizophrénie ou les idées suicidaires. Perturber inutilement le sommeil d'un adolescent peut faire toute la différence, le faire vaciller du point critique entre bien-être psychologique et maladie psychiatrique à vie. C'est une affirmation lourde de conséquences, mais je la livre sans désinvolture, et avec des preuves.

Les scientifiques ont découvert un nouveau traitement révolutionnaire permettant de prolonger la durée de vie. Il renforce la mémoire et la créativité. Il vous rend plus attirant, vous permet de rester mince et d'éviter les fringales. Il vous protège du cancer et de la démence. Il repousse le rhume et la grippe, diminue les risques de faire une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, sans parler du diabète. Vous serez même plus heureux, moins déprimé et moins anxieux. Y a-t-il des intéressés ?

Il est temps pour nous de revendiquer notre droit à dormir d'une pleine nuit de sommeil, sans nous sentir honteux et nous retrouver accusé de paresse.