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Critiques de Matthias Lehmann (82)
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Chumbo

Je salue le travail extrêmement fouillé de Matthias Lehmann qui a livré un labeur énorme, à retracer l'histoire de la riche (au début) famille Wallace. L'auteur a puisé dans sa double culture et dans ses souvenirs d'enfance l'envie de tracer cette fresque énorme, couvrant quelques 80 ans de l'histoire brésilienne. En revanche j'ai trouvé la lecture laborieuse, pour deux raisons : le côté "trop de tout", trop de référence, trop d'évocation politique, économique, sociale. Il m'a fallu souvent vérifier sur Internet pour comprendre de quoi on parlait exactement.

Deuxièmement, je sais que la technique de gravure est importante pour l'auteur, mais j'ai trouvé qu'elle ne fonctionnait pas toujours ici : ainsi le noir et blanc, le trait "en gros" ne s'applique pas tellement pour rendre la sensualité d'une étreinte ou d'un plat gastronomique. On ne reconnaît pas toujours bien les personnages d'autant qu'ils vieillissent, et des personnages il y en a ! En bref un gros morceau (près de 400 pages grand format !) à réserver à un public avec une bonne connaissance préliminaire du Brésil et de son histoire.
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Chumbo

Chumbo est une magnifique et passionnante saga familiale sous la forme d’un gros (364 pages) et beau roman graphique, un bel objet littéraire à garder dans sa bibliothèque.

Ce roman graphique de Matthias Lehmann est une immense fresque, des années 1930 aux années 2000, sur un pays, le Brésil, marqué par la dictature des années de plomb, le titre de l’album « Chumbo » signifie « plomb » en brésilien.

Un gros roman graphique dont j’ai aimé le graphisme à l’encre noire toutefois une BD exigeante, qui nécessite un minimum d’attention afin de capter toutes les subtilités de cette histoire familiales et de ses personnages qui est racontée à travers le destin de deux frères, Severino et Ramires que tout oppose.

J’ai également aimé la reconstitution historique qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur ce pays fascinant toutefois je me suis un peu perdue dans l’intrigue et dans les personnages ne sachant plus trop qui était qui surement à cause du trait de dessin en noir et blanc qui ne nous permet pas de différencier les visages des différents personnages très nombreux.
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Chumbo

Une œuvre fleuve...



Matthias Lehmann, auteur complet sur cette BD, réalise quelque chose de rare : suivre une famille brésilienne sur le temps long, de 1937 aux années 2000. Autofictionnel, l'auteur a puisé dans ses propres souvenirs de famille pour faire ce livre.



Le challenge est immense ! L'auteur a du accumuler une somme de travail colossale pour arriver à ce résultat. Mais quelle maîtrise de Matthias Lehmann, c'est bluffant, à en être jaloux !



L'histoire est particulièrement dense, profonde. Matthias Lehmann restitue avec réalisme l'ambiance du Brésil contemporain, en en soulignant les enjeux (dictature, patriarcat, partage des richesses, insécurité, sexisme, ségrégation, corruption...), tout en développant les ramifications de son scénario avec brio. Il n'hésite pas à mettre en évidence certaines contradictions : comme celles de Severino Wallace, fils à papa qui passe par le communisme, avant de devenir un richissime auteur de romans...



Le découpage des pages est tout aussi intelligent. Si les compositions de Lehmann sont variées, ses choix sont toujours justifiés. L'ensemble est très dynamique, avec des respirations de temps en temps (doubles ou pleines pages) et le livre ne m'est pas tombé des mains, ce qui est régulièrement le cas quand je me lance dans un roman graphique.



Ses dessins, au stylo, sont également très plaisants. Un peu comme dans La vengeance de Croc-en-jambe (du même auteur), les protagonistes du livre ont l'allure de pieds-nickelés, littéralement. Longtemps auteur de fanzines, la composition graphique de Matthias Lehmann grouille de traits, de hachures et autres canevas. De cette manière, il souligne la couleur de peau, la crasse ambiante ou encore l'âge de ses personnages, qui vieillissent inexorablement.



Ces graphismes, qui évoluent à chaque chapitre, influencent notre discernement. Tout est en noir et blanc. De cette façon, Lehmann voulait « éviter de faire du tropicalisme ». Ainsi, on peut parfois être attristé par une scène dramatique, souvent soulignée par une case plus grande, une mise en page spécifique. Inversement, les personnages, aux looks un peu caricaturaux, prêtent souvent à sourire. Car, finalement, la vie de ces personnages n'est pas totalement tracée, elle est aussi assez absurde, avec de nombreuses situations imprévues. Cela tempère pas mal nos émotions : on n'en vient jamais aux larmes, mais on ne rit pas non plus à gorge déployée...



De ce fait, je n'ai rarement eu d'émotion forte en lisant ce livre, qui alterne entre le chaud et le froid. Mais, j'ai apprécié plonger dans une certaine ambiance, dans un ailleurs, un autre temps... et découvrir les vies de ces personnages, tout en relief.



Une certaine perception des années de plomb brésiliennes (Chumbo)...



à lire et à relire.
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Chumbo

Je remercie Babelio – via sa Masse Critique – et les éditions Casterman de m'avoir permis de découvrir ce superbe roman graphique.

Matthias Lehmann s'inspire de son histoire familiale pour conter l'histoire du Brésil de 1937 jusqu'au début des années 2000. J'avoue que l'histoire brésilienne ne m'était pas du tout familière avant d'entamer ce livre et… j'ai appris plein de choses sur ce pays, son histoire, sa politique et son peuple.

Les personnages et leurs destins se croisent et s'entrecroisent dans ces 364 pages pour le plus grand bonheur du lecteur.

Mais, personnellement, plus que l'histoire, c'est vraiment le graphisme de Matthias Lehmann – que je connaissais déjà suite à la lecture de la Favorite – qui m'a convaincue. Les personnages sont magnifiés par cette illustration faite de courbe et de traits, avec de sublimes doubles planches. Même s'il tarde au lecteur de découvrir la suite de l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de rester scotchée sur plusieurs pages afin d'admirer la technique choisie, celle-ci étant parfaitement maîtrisée.
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La favorite

Coup de coeur réel pour cette curieuse bd!

Je ne connaissais rien de l'histoire (pas de 4ème de couverture dans l'édition que j'avais) et seul le dessin m'a attirée de prime abord...on se laisse surprendre par cette famille de freaks. En effet, le vernis bourgeois qu'espère maintenir la grand-mère s'effrite bien vite. La maltraitance et les dérives sont rapidement évoquées, jusqu'à d'incroyables rebondissements. Je ne sais pas si l'auteur s'est inspiré d'un fait divers mais je le vois très bien adapté au cinéma!

On suit Constance, jolie petite fille d'une dizaine d'année, cloitrée et maltraitée par ses vieux grands-parents. L'auteur nous raconte son histoire par bribes, toujours à travers son prisme. La petite fille s'évade dans un monde qu'elle a imaginé pour échapper à son curieux quotidien. Les brimades des autres enfants qu'elle découvre, le terrible secret qu'elle doit porter et le comportement borderline d'une grand-mère abusive et d'un grand-père démissionnaire sont autant de piqûres au vitriol pour la frêle Constance...

Depuis la bd "Mauvais genre", je n'avais pas été tant bousculée. J'ai adoré!
Lien : http://lesbavardagesdejuliet..
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La favorite

L'auteur nous plonge dans les années 70, dans un petit village de la Brie. Constance est élevée par ses grands-parents, dans une grande maison bourgeoise. Nous découvrons très vite que l'enfant est maltraitée par sa grand-mère. Le grand-père désapprouve cette situation mais n'intervient pas, incapable de tenir tête à sa terrible femme. L'embauche d'une famille de gardiens pour surveiller la maison va sortir l'enfant de son isolement et lui faire prendre conscience de l'anormalité de sa situation.

Pour comprendre ce qui a amène cette vieille femme à se comporter aussi violemment avec l'enfant il faut revisiter son passé : un mariage désastreux, suivi d'un drame dont elle est responsable et qui n'a cessé de la miner. La toute fin de la BD dévoile la dernière pièce du puzzle et pas la moindre.

Par chance, je n'avais pas lu la présentation de l'éditeur avant de commencer cette lecture, qui réserve plusieurs surprises au lecteur. Le thème principal est la maltraitance d'un enfant mais un autre thème est abordé également, que je tairai, volontairement.

La favorite - Martthias Lehmann (BD)

Cette BD met mal à l'aise en raison des scènes de maltraitance mais comment parler de ce sujet sans être explicite, notamment dans une BD ? C'est une lecture très prenante, on est pris par l'enchaînement des faits. Il est difficile de lâcher l'ouvrage avant de connaître le fin mot de l'histoire. Le dessin, en noir est blanc est assez inventif mais ne cherche pas à faire "joli". L'auteur utilise par moment les ressorts du conte, j'ai pensé au "Bon petit diable" de la comtesse de Ségur, par exemple. Cette dimension fantastique allège un peu le côté glauque de l'histoire.

Un sujet dérangeant, traité de façon adroite.
Lien : http://www.sylire.com/2015/0..
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La favorite

Fin des années 70, petit village de la Brie. Constance vit avec ses grands-parents dans une demeure bourgeoise. A dix ans, elle n'a jamais eu le droit de sortir de l'enceinte de la propriété ni de côtoyer d'autres enfants, sa seule compagnie est un chat, c'est sa grand-mère qui s'occupe de son instruction cinq heures par jour. De ses parents, elle sait seulement qu'ils sont morts. De sa tante Eléonore décédée à dix ans, en revanche, elle entend beaucoup parler - des photos et des souvenirs de la défunte trônent partout.

Constance est souvent punie : « Grand-mère m'obligeait à passer la nuit dans le grenier si je faisais une grosse bêtise. Elle voulait m'éduquer à la dure. Sur l'échelle des punitions, le grenier était la plus haute, juste au-dessus du martinet. » Le grand-père est alcoolique et couard, il se laisse mener par le bout du nez par son acariâtre de bonne femme et ne réagit pas lorsqu'elle se montre excessivement sévère avec Constance. Il la laisse même *** attention spoil *



Je ne spoile pas vraiment ici, puisque la quatrième de couverture l'annonce d'emblée, et c'est d'ailleurs cette thématique qui m'a donné envie de découvrir cet album. Mais je trouve dommage que cet élément de l'histoire soit dévoilé dès la présentation par l'éditeur, alors qu'on l'apprend assez tard et que son annonce participe à la montée en puissance de l'intrigue.



Cette BD m'a déçue, parce que j'attendais davantage de subtilité *** re-spoil *

On est mal à l'aise dès les premières pages, la maltraitance est vite affichée, et le graphisme épais et ingrat alourdit encore l'ambiance pesante. Certes, on va de surprise en surprise dans cette intrigue sombre, et pourtant on se dit qu'on aurait pu deviner les rebondissements et le dénouement, tant on a déjà lu/vu ce genre d'histoire.



• Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ce partenariat.
Lien : http://www.canelkiwi.com/arc..
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La favorite

Avec ce dessin qui rappelle les gravures d’antan et ces planches aux constructions éclatées, il propose de fait une succession de tableaux, de pans de vie qui, ensemble, forment une destinée morcelée, chahutée.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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La favorite

Au travers d'un dessin en noir et blanc à la carte à gratter qui se rapproche de la gravure, assez austère au premier abord, mais captivant par la suite, Matthias LEHMANN nous plonge dans le regard de Constance, petite fille (enfin presque...!) au regard acerbe mais juste.



"Enfant, le grenier de ma grand-mère me terrorisait." Dès la première phrase, l'auteur décrit la souffrance de Constance. Entre une grand-mère acariâtre et un grand-père préférant se noyer dans un bon verre de vin plutôt que d'affronter se tyrannique épouse, Constance, petit garçon contraint de se travestir en fille, tente d'échapper à une vie bourgeoise qui l'étouffe. Avec son meilleur et seul ami Noirette, un chat croisé aux détours des bosquets du jardin, Constance refait le monde au travers d'un imagination débordante. Le tableau familial artificiel peint par la revêche grand-mère semble tenir la route jusqu'au jour où un couple de Portugais, avec leurs enfants, s'installe dans la maison de l'ancien gardien...



Matthias Lehmann réussit superbement à déstabiliser son lecteur en installant une situation des plus glauques, entre psychanalyse et sadisme, pour mieux la détourner en utilisant le regard d'un enfant de 10 ans qui évolue et grandit au travers des réactions de son entourage. La tension est maintenue jusqu'au bout, et le dénouement en surprendra plus d'un.
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La favorite

Avec son dessin à la plume d'une vivacité très loquace, dans une mise en scène d'un éclectisme déstructuré, il déjoue le réalisme pour insinuer ce qu'il faut d'imaginaire, de fantastique.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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La favorite

Dans les années 70, la petite Constance vit avec ses grands-parents, enfermée dans un manoir qui a connu des temps meilleurs. La grand-mère, qui lui dispense non seulement les cours à domicile, mais également les coups de martinet, est paranoïaque, aigrie et violente. Le grand-père, lâche et alcoolique, ne lui est pas non plus d’un grand secours. Et pour couronner le tout, la pauvre Constance doit également vivre dans l’ombre d’Eléonore, la fille que le couple a jadis perdue et dont ils tentent désespérément de combler le vide…



C’est un récit particulièrement sombre et cruel que propose Matthias Lehmann. Néanmoins, en situant la narration au niveau de cet enfant maltraité, le lecteur met du temps à découvrir toute l’horreur de ce fait divers. Au fil des pages, des découvertes et des réactions de l’enfant, le récit livre progressivement toutes les pièces du puzzle, pour ne livrer le fin mot de cette captivité qu’en toute fin d’album.



Le dessin noir et blanc en style gravure/carte à gratter contribue également à installer une ambiance sombre et lugubre à ce récit qui fait froid dans le dos.



Une excellente surprise !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La favorite

Lecture très étrange...

J'ai été attirée par la couverture qui avait l'air parfaitement adaptée à la saison et le fait qu'il n'y avait aucun résumé apparent: j'aime bien les surprises!



Il y a des moments que je n'ai tout simplement pas compris... des références ouvertes au viol par des enfants de 12 ans? Vraiment?

Je comprends pourquoi la mère adoptive habille le garçon en fille, mais ce sujet aurait vraiment pu être davantage exploité ainsi que la santé mentale du petit garçon...

La fin l'a sauvé du 2 étoiles pour moi, car le développement des personnages y est plus important et je l'ai bien apprécié.



Si vous cherchez une lecture facile, atmosphérique et un peu étrange... allez-y sans trop d'attentes.
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La favorite

une des bonnes surprises de l'année 2015.

Une couverture intrigante, un style qui évoque plus les techniques de gravure ou de carte à gratter en vogue au début du siècle et une histoire vraiment étonnante que celle de Constance, enfant d'une dizaine d'années qui est élevée par ses grands-parents, cloîtrée dans une propriété lugubre. Le souvenir d'une petite fille, morte il y a bien longtemps plâne sur la maison et semble encore perturber le grand-père, Emile, alcoolique et lâche face à la violence exercée par sa femme, Adélaïde, sur Constance. L'arrivée d'une famille de portugais, engagée pour aider à l'entretien de la propritété va faire vaciller ce petit monde et révéler des secrets.

Une fable, un récit initiatique, un fait divers tragique et morbide... La favorite est un peu tout cela. Un livre surprenant qui ose un thème inattendu et le traite avec tact.

Cruel et sensible.

L'histoire véhicule quelque chose de monstrueux. Des personnages malsains, des mensonges et des secrets inavouables, des lâchetés qui justifient l'injustifiable... et pourtant, le livre ne tombe jamais dans le glauque.

Vraiment une belle surprise.
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La favorite

Une petite fille qui vit recluse dans une grande maison avec ses grands-parents. Maltraitée par la grand-mère et insuffisamment protégée par le grand-père . Son histoire va être peu à peu dévoilée. Un récit très noir mais bien mené. On suit avec intérêt les rebondissements et la révélation finale.

J'ai aimé l'harmonie entre le dessin noir et blanc et et l'histoire, une vraie correspondance entre la forme et le fond.

C'est un jeune auteur et je vais suivre ses futures publications.

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La favorite

C’est une BD assez originale, tant par son dessin au trait noir et épais que par ses thématiques sur le genre et la maltraitance.



Le trait particulier de Matthias Lehmann est traduit grâce à la technique du dessin à la plume, son style ressemble un peu à celui de Robert Crumb, dans un autre registre. Les ambiances en noir et blanc qu’il met en place sont dérangeantes et servent complètement l’histoire.



Dans les années 1970, Constance a 10 ans et vit dans une grande maison avec ses grands-parents, grande maison dont elle n’a pas le droit de sortir. Sa grand-mère lui fait la classe et son monde est assez étroit : le seul terrain de jeu possible est le jardin, et le chat est son seul ami. Son quotidien va être chamboulé le jour où ses grands-parents embauchent un garde-chasse et sa famille. La fille et le garçon du garde-chasse sont débrouillards et habitués à barouder dehors. Leurs premiers contacts avec Constance sont houleux et amènent de nombreuses questions : pourquoi Constance ne peut-elle pas sortir ? Pourquoi est-elle habillée à la mode des années 30 ? Que ce passe-t-il vraiment dans cette maison à l’atmosphère si lourde ?



Une vraie révélation pour moi, je vous encourage à découvrir cette BD pas comme les autres !
Lien : https://pandaschronics.wordp..
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La favorite

La favorite...quelle drôle d'histoire !



J'ai reçu et lu ce livre dans le cadre de l'opération "masse critique : roman graphique" et malheureusement j'ai été spoilé à la lecture du résumé.



Dommage, parce qu'il existe un rebondissement intéressant (que je ne dévoilerai pas ici) mais qui aurait certainement rendu mon avis plus positif si j'avais été surpris à la lecture.



La favorite c'est une histoire plutôt sombre, voire malsaine. Des dessins en noir et gris, des traits grossiers que personnellement j'ai trouvé assez laids (mais chapeau l'artiste, car on ne peut pas nier le talent du dessinateur et les dessins collent parfaitement au sujet).



Si le côté thriller et le dénouement sont intéressants, j'ai trouvé que le récit comportait beaucoup de passages peu utiles.

Néanmoins j'ai apprécié les références culturelles et les clins d’œil fait au cinéma, à la politique et à l'époque en général.



Une note moyenne donc, pour un avis mitigé. Pas mauvais, mais pas du tout mon genre de lecture.

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La favorite

Une BD choc aux allures de thriller.





L'histoire :



Constance est une enfant de 10 ans élevée dans un manoir de la Seine et Marne, non loin de Coulommiers par un grand-père et une grand mère qui dans un premier temps semblent tout droit sorti d'un livre ancien tant ils semblent être de la vieille école. La grand-mère Adélaïde se révèle être une véritable harpie face à un mari alcoolique et lâche.



La petite fille reçoit son instruction chez elle et a pour interdiction formelle de dépasser la limite imposée du jardin. En cas de manquements, elle est sévèrement fessée ou pire contrainte de monter passer la nuit dans le grenier qui l'effraye. Elle parvient cependant à souffler un peu dans son imagination le soir quand les lumières sont éteintes, en parcourant l'aile inhabitée du château, en poursuivant son chat Noirette dans les allées du jardin, en lisant des récits d'aventure, ...



Jamais, les questions qu'elle rêve de poser sur ses parents ne sont soulevées ou sur le portrait de cette petite fille, seule photo présente dans la maison, elle est bien trop effrayée par les réactions épidermiques de sa grand-mère.



Puis, arrive un jour une famille portugaise, les Costas, chargés de veiller sur le château et aider aux différentes tâches et avec eux deux enfants, les premiers que la petite fille voie ...



Ce que j'en pense :



Passer d'un récit digne de la Comtesse de Ségur, à un récit d'horreur mêlant haine, cruauté et perversité sans qu'on n'est envie de reposer le livre, c'est ce qu'a réussi à faire Matthias Lehman. Je ne dévoilerai rien n'ayez crainte, des différentes révélations nous emmenant progressivement vers un véritable thriller.



Ce récit qui aurait pu être particulièrement lourd car horrible et dramatique, est heureusement amené avec des moments de respiration tels les pointes d'humour, de la connivence entre Constance et le grand-père et graphiquement de grandes plages laissant du blanc afin d'éviter l’oppression. C'est ce qui en fait sa force !



" A vrai dire j'ignorai même lequel des deux était leur enfant : mon père ou ma mère ? "



Il a été intéressant de contempler également les différences existant entre les décennies. L'histoire se déroule dans les années 70 mais la petite fille vit comme l'on vivait au début du siècle. Dans ce village et parmi ces gens le temps s'est arrêté et le progrès comme l'évolution n'ont pas leur place.



C'est aussi une histoire de construction individuel, comment se construit-on et aborde-t-on sa sexualité aux origines ? Quel est le poids du regard des autres ?



" Si on vous prend pour une fille c'est parce que vous êtes beau. "

Le dessin strié m'a beaucoup fait penser à Moi ce que j'aime c'est les Monstres d'Emil Feris. J'ai eu l'impression de retrouver un peu de cet univers particulier sauf qu'ici les visages sont plus réalistes et cela nous plonge plus facilement dans une vraie chronique sociale.

J'ai beaucoup aimé la description des villageois dont l'auteur nous dévoile l'air de rien leur implication et leur connivence.



Un coup de cœur !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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La favorite

Je remercie Actes Sud BD et Babelio de m’avoir fait parvenir ce livre suite à une opération Masse Critique.

J’ai adoooooré ce livre !

D’abord, le graphisme est une pure merveille – le trait est expressif et parfaitement maîtrisé.

La plume alterne entre intelligence et humour décapant et cynique.

L’histoire est, elle, une petite pépite. Difficile de la raconter sans trop en dévoiler. Aucune envie de spoiler, je me contenterai donc de placer les fondations : Constance vit chez ses grands-parents, recueillie par cette grand-mère acariâtre et violente et ce grand-père complètement sous la coupe de son dragon de femme.

Au fil des pages, la trame se délie et la lectrice que je suis a été subjuguée par la force du récit, l’implacabilité des événements et j’en suis ressortie complètement conquise. Nul doute que je vais pousser plus en avant la découverte de l’œuvre de Matthias Lehmann et me procurer d’autres albums de cet auteur.




Lien : https://letempslibredenath.w..
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La favorite

Quel album ! Il secoue ! Il glace le sang ! Il effraie !



Je n’ai tout d’abord pas tellement aimé les dessins à gros traits noirs qui donnaient à tous les personnages un aspect dur, froid et vieillot. Trop de rayures à mon goût ! Et puis, les éléments se dévoilant peu à peu, j’ai compris que le dessin collait à l’histoire et qu’il ne pouvait en être autrement. Il participe complètement à créer un malaise ambiant. Malaise grandissant au rythme de la lecture et de ce qu’on apprend de la situation.



Une petite fille est maltraitée par sa grand-mère, elle se réfugie dans son imaginaire pour échapper à cette violence. On ne peut en dire davantage. J’ai d’ailleurs découvert cette BD sans en rien savoir et c’était bien mieux. Pas de quatrième de couverture qui dévoile l’essentiel et tant mieux ! L’effet de surprise a donc été total. Je n’aurais certainement pas pris une aussi grande claque si j’avais su ce que certains livrent (y compris des critiques professionnels ! Grrrr !).



Une histoire glauque, effroyable qui pourrait être tirée d’un horrible fait divers.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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La favorite

Histoire d'un adolescent que l'on pense être une fille avant de se révéler être u n homme. Nous découvrirons le pourquoi plus tard dans cette bande dessinée. Cet enfant est éduqué par ses grands parents en Brie avec une grand-mère qui n'hésite pas à sortir la boîte à gifles et un grand-père bourgeois un peu déchu, assez passif mais plus sensible.



Le dessin est très âpre, l'atmosphère un peu rude mais cette histoire est très prenante, pleine de références, de moments d'histoire et d'éléments cachés qui vont peu à peu se révéler.



Une grande bande dessinée que je qualifierai de chef d'oeuvre pour sa richesse et sa justesse.

J'avais beaucoup aimé également les larmes d'Ezechiel de cet auteur.



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