Avec Arthur H, Rim Battal, Zéno Bianu, Kent, Abdellatif Laâbi, Mélanie Leblanc, Hervé le Tellier, Marie Modiano, Jean Rouaud, Mylène Tournier, Hélène Arntzen (saxophone) & Sébastien Volco (claviers)
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère. Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Le livre est dédié aux poètes disparus en 2021 : Philippe Jaccottet, Bernard Noël, Werner Lambersy, Joseph Ponthus et Matthieu Messagier.
À lire Là où dansent les éphémères 108 poètes d'aujourd'hui, Anthologie réunie par Jean-Yves Reuzeau, le Castor Astral, 2021.
+ Lire la suite
L'Érosion
XXXIX
particulièrement les
boucliers
résumés
mais la maîtrise
mers continents
le tout s'enlace
second
tant de fois
manda s'avancer ainsi
le merveilleux aspect
lithos montre les fêtes
interruption ensorcelle
les mains à la taille de la pluie
c'est aussi un nerf
qui possède, couleur
l'orage gagne les prairies
et se met à grandir
des céréales ciller
…
Chant II
Élégies à la limace
Extrait 2
Le soleil raye des nattes à la fuite.
Ne donc perdre de foi au vol
de chaos résolus dans le soir.
Juste un peu de poumon au bord des cerfs
fleuve gelé par des petites pièces jusqu'à
ressembler à des reliques de riz
le chœur s'élève salement à bleu et
du parapet le sourire ondule ouvrant
la roche juste au besoin d'une des
collations de l'esprit collectif ; là que
fut le rôle oublié, de colorant l'agenda.
…
p. 67
Il arrive des vents légers…
Le petit observatoire de la compassion :
un Papillon de beurre où
se rencontrent ainsi
que des lactaires répliquent
à l'engouement des cerfs
se martèlent d'un état
de lymphe du pain
sur les sols simples le
carré
de rêverie
suspendu très beau
à quelques pieds
de la provision
d'émissions enfantines
ainsi
de myriades
de lignes
d'après
les lignes
Figures d'odorat
Le Grand Dentelé qui fond
extrait 4
Les collines des 5 pâles : nous sommes auprès
d'un lac. Plutôt grand. Et qui,
naguère, s'affranchit du joug Wladwikistan. Un lac enjoué.
Le Haut Adige Assis : vaguelettes sur ce lac…
le ciel s'assombrit sur les rédactions. Un seul
recours : la poésie industrielle.
Les collines des 5 pâles : coiffures sur le Nil,
la variété compliquée qui assaille les osselets
du Braban et la ronde étonnée des versets
sans expérience mais plein de…
Le Haut Adige Assis : Ne confondez pas
poésie « venue de rien »
et
poésie « aventure humaine ».
Les collines des 5 pâles : huile de mandoline
soluble dans l'écho.
puis le dialogue se délite totalement
Des visages grappillent...
extrait 4
l'embouchure fait jour entre deux suites
poussées lentement au plus près de leur puissance
(la règle est ailleurs dans le désordre des eaux)
l'ancrage est fuyant
confine à quelque vertige
emprunté provisoirement
aux imparfaits déclinés
telle une lucidité postée dans son hôpital
et qui accompagne du regard du vide son classement
son envoi
conserves imprimées escales bistres et bourgmestre
près de son chez
coronelle trésor de rambarde terrible
plus de millimètres à ce qu'on demeure
délai de pas de temps étant sergent
étant
la poussière celle qui blanchit le col du Messie
Pour faire vivre en plus grand les aller à l'amont
il se choisira un nouveau nom à la base du crâne
comme le veut la coutume tant que les ombres
seront vaincues à coups de haute bouture
et
la salive c'est ce que parle
pour demander à la plante dans cœur
d'elle
qu'elle autorise à
gonfler antres de son esprit
et
pour qu'elle baptise encore et encore
ce qu'il reste des épopées
et
ces traces que thorax boit
soufflant toutes les enfances par
des
émeutes de sommeil inutiles et
fouillant la larve du marsupial
dans le code inaltéré
des sourires superposés de la boîte à outils
La peau des crépuscules
La peau des crépuscules
Sentait les prémices aux pèlerines
L'ordre des bords du fleuve
Déléguait sa science sauvage
Le nom de l'eau lente
Et son courant immobile
Enroulait le trait d'âges
Ne stupéfiait
Sinon l'instantané
De ses joies sans passé
Les buissons le petit mont
La sentinelle entière
Découpée dans la gaule
Du soir garde
Hiératique les lignes
Du va-et-vient entre
La gravière à bout de rêve
Et l'ambre des gestes
Incliné sur son double
. SOUS LES TEMPES DES VERS ABANDONNÉS
Extrait 2
Étaient des semblants de talents
Qui défiaient l'instinct
Et
De toute cette poésie vivrière
Qui croissait et embellissait
Sur le fumier de la connaissance
De la culture
De la lecture
Des lectures
Finirait par révéler
Sa plus grande inconvenance :
Exister dans l'espace qui
Lui était dévolu.
p.136
. TROIS CHANTS À L'APPARENT
Chant I
Tout en moi n'est qu'illusions excepté…
Tout en moi n'est qu'illusions excepté
la poésie objective pour partir
or le jour barrant la nuit de son
exclusif jacassement réparations soulevées
jusqu'à l'os de nausée de la lumière mais
elle par donc est bien la seule obstrue
la plaie jugule l'intime braillard et
son cortège de mélopées les geignardes les
baignades
les ligaments d'Ursus le Rebelle sous
la toison des écoles langues ouvertes et à
tous les jets biologiques du civil
le sacré s'interrompt le temps d'une
rafale et
les troupes gladiatorisées du marquis
d'écho
l'abrupt cousin des bracelets de sol mou
granges concierges au bord du fusil obsolète
mais, Sainte-Mère, pourquoi
les livres ont-ils fait tant de mal à
la poésie, à
ne parler que d'eux-mêmes, sans savoir...
p.56-57
.
« Quand le poème surgit dans la nuit, comme dans une transe, qu’il vous prend, c’est que la poésie vous a choisi, tant pis si les mots disparaissent avant qu’on les note : c’est ce que j’appelle Le texte aux Étoiles ».
À la source est le poème, l’écriture des chants de l’âme.
Matthieu
.