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Citations de Maurice Fombeure (60)


Maurice Fombeure
Il pleut sur le printemps, sur tout, sur les étoiles.
Ne crois-tu pas la nuit qu’il pleut depuis toujours
Quand sur ces vieux chevaux maigres, boiteux et sourds
J’entends jurer sans bruit les cochers de l’averse.
(À dos d’oiseau)

Une plaque dans l’herbe au Square des Poètes (Paris 16ème)
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Maurice Fombeure
Tout corps plongé dans un liquide éprouve une bonne satisfaction.
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ET S'IL PLEUT CETTE NUIT

Le vent passe à grands coups de vagues dans les roses.
Il rebrousse les eaux, les plumes, le sommeil,
Et les chats assoupis, sur leurs métamorphoses
Sentent l’aube et l’odeur de la mer au réveil.

Il pleut sur le printemps, sur tout, sur les étoiles.
Ne crois-tu pas la nuit qu’il pleut depuis toujours
Quand sur ces vieux chevaux maigres, boiteux et sourds
J’entends jurer sans bruit les cochers de l’averse.

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C'EST LE JOLI PRINTEMPS

C'est le joli printemps
Qui fait sortir les filles,
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

J'y vais à la fontaine,
C'est le joli printemps,
Trouver celle qui m'aime,
Celle que j'aime tant.

C'est dans le mois d'avril
Qu'on promet pour longtemps,
C'est le joli printemps,
Qui fait sortir les filles,

La fille et le galant,
Pour danser le quadrille.
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

Aussi, profitez-en,
Jeunes gens, jeunes filles;
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

Car le joli printemps,
C'est le temps d'une aiguille.
Car le joli printemps
Ne dure pas longtemps.
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Je me dresse au seuil debout
Je clamne en vain ma détresse
Dessous la lune qui bout
Le vent qui dénoue ses tresses
Songe au soir sang de hibou
Versé sur les terres gresses

Assez. Je remonte sur
Mon socle de solitude
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Mais voici que la pluie m'embrouille
Les forêts, les orées, les rois
Sous les ruisselis des gargouilles
Je me retrouve en desarroi,

Bousculé, taraudé des gens,
Des vélos à trompe d'argent,
Au bas d'un ciel couleur de rouille
En la rue des Quatre Sergents
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ENFIN, LA PLUIE !


Il pleut, il danse, il mouille
À tire-larigole
Entends crapauds, grenouilles
Rigoler aux rigoles

Le facteur se rengouille
Sa houppelande au col
Se réchauffe à l'alcool
Et quitte la Trimouille

Les hirondelles fauchent
Sur les champs de ciel gris,
Le butor dans les rauches
Exulte, exalte, crie

Ca coule, dégouline
Ronfle, tinte. L'odeur
Des thyms et des collines
Exhale son ardeur

Nous ferons mieux un jour
Plus propice au délire,
Nous mettrons de l'amour
Dans notre poêle à frire,

Il pleut sur notre aurore
Sur les oies, les tambours,
Sur le tambour-major
— Mais pas sur notre amour ! —
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Maurice Fombeure
FESTINS


Portez poignées d'eaux et verrées de paille
Puis fumants ragoûts de pattes d'anguilles
« Riens tout neufs » boulus, bases de ripailles
Ou fesses d'anchois — sautées en quadrilles,

Sycophantes blanchis au clair de lune
Pissenlits bourrus, lampions, menu vair,
Fumées des clochers, sons de bouts d'enclumes
Daubes de bambous, soleils, entr'ouverts

Entre les banquiers et les saltimbanques
Les poux endômés de chapeaux melons
Les clochards hirsutes, les mecs à la manque
Gorgés d'Armagnacs (ou de Bourguignons)

Le ciel est morose et les gens sont gris
Certains endormis le pif dans les roses
Fête bat son plein, printemps rabougris
Mais qui font vibrer nos aponévroses

Filles tétonnées aux cieux étonnés
Aux lèvres cerise, au mutin minois
Mais qui deviendront aux temps surannés
Vieilles au profil à casser des noix,

Mandarins déçus du sexe des anges…
— las ! En attendant faut que la dent mange.

Nouvelle Revue Française, 1956
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On entendait chanter dans le guten morgen
Les coqs de Saint-Affrique et de Sigmaringen.

Ciel du camp du drap d'or ou ciel de merlan frit
Hérissé de pavois, de flèches, de souris.

Aux cris verts des bestiaux perclus de solitude
Répond celui des trains que le silence élude.

Tonitruants oiseaux dans les fontes du ciel,
Châteaux démantelés, vieux ormes démentiels,

Maléficieux amis endeuillés, verts de terre
Sur (parfois) vient grailler un corbeau (solitaire)

Ou la chouette (de cendre) ou le grand-duc
Y courber sous la lune un vol intelligent [(d'argent)

De sommeil, de luisant, de bleuté, de velours,
Et le songe est profond mais le silence est lourd.
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Maurice Fombeure
La marmite

Sur le feu jaune et bleu
Chante la grosse marmite
La marmite au pot-au-feu.

La marmite au pot-au-feu
De temps en temps souffle un peu
De sa vapeur : "teuf, teuf, teuf"
Comme une locomotive

Et quand il l'entend - mon Dieu !
Le chat qui dort dans la cendre
Entr'ouvre à demi les yeux.

Le feu lèche la marmite
Sans bruit et la soupe cuit.
Et l'horloge va moins vite :
Elle écoute la marmite,
La marmite au pot-au-feu.
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Roses, rochers, murmures,
Où donc est votre loi ?
Où donc est votre loi,
Poissons de ma mémoire,
Qui filez plus brillants
Qu'une poignée de sel ?
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NAISSANCES


CHANTE dans l'eau, chante dans l'air
Village du fond de mes os.

La bonne odeur du four à pain
Sous les figuiers, sous les corbeaux.

Je ne sais plus combien je t'aime
Combien je suis mêlé à toi,

Mon ombre passe sur tes murs,
Mon souffle fume sur les toits,

Les maisons grises, les maisons basses
Comme les ruches du rucher.

Tout un troupeau d'étoiles lasses
Le soir, tourne autour du clocher.

Naissance des seins, des colombes,
Naissance des roitelets…
Naissance d'un village entouré de ses tombes.

Le village crie, aboie, bêle
Dans une lumière éternelle
Au fond de la lune, au fond de la pluie,
Au fond de la marjolaine,

Au fond du bonheur, au fond de la France,
Mon village vit, se rendort, et danse
Au fond de ma peine.

p.13-14
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Je dis: je t’aime…


Je dis: je t’aime
Comme le lierre l’arbre,
Je dis: je t’aime
Comme la rose l’eau,
Je dis: je t’aime
Comme le vents les marbres,
Je dis: je t’aime
Comme l’eau le sanglot.
Je dis: je t’aime
Comme le vent du galop,
Je dis: je t’aime
Comme le héron l’eau,
Je dis: je t’aime
La liré léronlo.
Je dis: je t’aime
Comme les astres l’or,
Je dis: je t’aime
Sur le velours des morts,
Je dis: je t’aime
Sur la pédale d’ombre,
Je dis: je t’aime
Sur les Champs-Elysées,
Je dis: je t’aime
Sur ton ventre frisé,
Je dis: je t’aime
Au cœur des verts farouches,
Je dis: je t’aime
Sur les monts alizés,
Je dis: je t’aime
Sur les miroirs brisés,
Je dis: je t’aime
La rose de ta bouche
Je dis: je t’aime
Un peu plus que toi-même.
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Air de ronde

On dansa la ronde,
Mais le roi pleura.
Il pleurait sur une
Qui n’était pas là.

On chanta la messe,
Mais le roi pleura.
Il pleurait pour une
Qui n’était pas là

Au clair de la lune,
Le roi se tua,
Se tua pour une
Qui n’était pas là.

Oui, sous les fougères
J’ai vu tout cela,
Avec ma bergère
Qui n’était pas là.
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Maurice Fombeure
Au vent des locomotives



Émouvantes locomotives sous vos soupirs de diamant
Les courbes, les siphons et les plaques chantantes
Tablier trépidant des heures
Vous entrez à longs cris dans les villes béantes...

Ballerine de fonte ô danseuse bruyante
Locomotive au vent sous le premier tunnel
Attaqué, dépassé — le train sort comme un ver
Et la fumée s’éteint dans les soufflets du ciel

Vers Orléans, Paris, Angers, Nantes, la mer
Ou vers Bordeaux Saint-Jean sur le haut pont de fer
Au-dessus des bateaux paresseuse Garonne
Au-dessus de la terre dans une amitié forte...
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VACANCES
«  J’ai parcouru les Vosges bleues
Sur un vélo lourd comme l’Empire .
La vache souffle dans son mufle,
Les corbeaux s’en vont de guingois ,
Paysages brouillés de pluie
Comme les souvenirs d’enfance ;
Puis midi tremble de sommeil
Dans un tonnerre de clarté ,
La voie recueillie des fontaines
Et l’odeur chaste des bougies .
Les tarets travaillent sans fin
Les poutres rondes de la chambre .
Dans le greniers de sapin frais ,
Les souris roulent des noix vides
Dans la nuit pure comme une eau
Tout éclaboussée de rainettes .
Le chat dort dans la cendre tiède .....
O mers à l’horizon sans ombres ,
On rêve de voiliers déserts » .....
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AUTOMNE


Automne, automne, automne, oh,
La saison de l’ancolie
La saison où les tonneaux
Se remplissent de folie,

Saison du blaireau, du loir
Et des premiers doigts du froid,
Bords de la Loire ou du Loir
— Monte la fumée des rois —

Automne, automne, automne, oh,
Un maigre fagot de bois
Des paraphes infernaux
Sur le ciel glacé de droit,

Puis des brumes ravigotes,
Des écharpes de velours,
Des guivres, des matelotes
Des rumeurs et des tambours…

Automne, automne, automne, oh.
C’est la rentrée des écoles,
C’est la rentrée des tonneaux
Des rouliers de Picrochole.

La poix des matins des soirs.
Jeux brutaux et têtes-bêches,
Le morne ennui des dortoirs.
Les souliers et les bobèches.

Automne, automne, oh, chenu !
Mon cœur se fond d’amertume !
Les bois, les taillis sont nus
Le givre aux lampes s’allume.

Mon enfance vous évoque
Tandis qu’un soleil léger
Pâle comme œuf à la coque
S’élève sur les vergers.
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D'AMOUR ET D'AVENTURE



— Arbres, cavaliers arbres dont la tête heurte les vents,
Il passe au galop sous vos ombres vertes
Celui que mon cœur appelle souvent.
Je l'attends depuis des siècles aux fenêtres
Où les araignées tissent dans le vent.
Amour éternelle, belle amour manquée,
Amour éternelle, amour éternelle,
il passe au galop — il n'arrête pas
Les pas du cheval pour me voir sourire
Quand, depuis des siècles, je lui tends les bras.
Douceur de sentir qu'il ne m'aime pas.
Pur lui, je peigne mes cheveux,
Pour lui, je peins mes yeux sous le regard des astres,
Mes bons amis silencieux.
La Reine à sa tour a moins de tourment
Ne voyant pas revenir le régiment son beau roi en tête.
Beau roi de carreau, beau roi de carreau,
Mon cœur est à vous depuis des années,
A vous. Prenez-moi sous votre manteau,
Puis emportez-moi au fond des années
Où dorment les reines des vieilles chansons,
Des vieilles chansons, des amours fanées,
Des amours fanées, mais sans trahisons,
— Car je vous attends depuis des années ;
Vous dormez au fond des vieilles chansons,
Des vieilles chansons, des amours fanées…
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MA MAISON


Maison, ô ma maison, bucolique de roses
Tes briques de rubis et tes longs ciels mouillés,
Nous avons tant rêvé sous tes métamorphoses,
Sous la pluie, sous les cris des girouettes rouillées.


Tant rêvé dans le vide immense des greniers…
Nous te retrouverons peut-être dans le ciel
Avec notre chat noir, avec les deux chats gris,
Avec quatre souris effarées au soleil,


Avec notre grand-père endormi sur le feu,
Avec notre grand-mère alerte dans ses veilles.
Maison, ô ma maison, roulée dans le vent bleu,
Les écluses du vent coulent sur ton sommeil.


Maison, je t’ai montrée à celle que j’aimais,
Et tu l’as accueillie de tout ton cher silence.
Maison, ô ma maison, tu nous écoutes rire,
Dis ma mère, autrefois, nous sentais-tu pleurer ?


Que nous t’avons aimée au temps de nos vacances,
Tes tiroirs secrets pleins de petits éléphants,
D’hirondelles rayant ton ombre et ton silence.
Les tournesols flambaient dans le soir étouffant.


Tu dormais près du calme immense des forêts,
Moi, dans mon petit lit, je rêvais sous tes ailes
Ou parfois j’écoutais les crapauds qui chantaient ;
Puis, ivre de douceur, le sommeil m’emportait
Et je sentais mourir leur musique immortelle.


(Silences sur le toit – 1930)
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Chanson de la pluie


à Marguerite Gisclon

À dos de mule
À dos d'oiseau
À dos de libellule hulot
À dos de rat-mulot
À pas de campanule
À bras de mélilot
S'en va la pluie à bulles
S'en va la pluie sur l'eau

Une pluie fil à fil
Qu'habille l'horizon
Et de fil en aiguille
Va jusqu'à la maison,

« Va jusqu'à la maison
Tu trouveras ma mère
Qu'est assise au tison
Qui recoud des linceuls
Ou qui tire au rouet
Toute sa vie amère
Demande-lui z'à boire
Z'à boire et à manger… »
Mais la pluie perd la mémoire
À force de voyager,

À force de voyager,
Sur ses pattes de gouttes rondes
Faire le tour du monde.
À dos de mule
À dos d'oiseau
À dos de libellule hulot
À dos de rat-mulot
À pas de campanule
À bras de mélilot
S'en va la pluie à bulles
S'en va la pluie sur l'eau
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