AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maurice Level (24)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Malle sanglante

Bien ranger ses cadavres dans le placard. A skeleton in the closet, comme l’écrivit Thackeray, à l’origine de l’expression et du thriller en général.

Deux étudiants en médecine accablés de dettes et au bord du suicide après une dernière partie de poker calamiteuse pour leurs poches vont découvrir le magot de Chouchou, dame à la vertu aussi ténue que sa fidélité sur leur sofa. Fred et Guriet choisissent alors le côté obscur de la force, se laissent tenter par le diable, prêtent l’ouïe à l’hallali, passent de l’état de vaux pas grand-chose à celui de vaurien. De vrais sauvageons…

Mais ils ne vont pas s’en sortir à si bon compte et bon, la Chouchou va vouloir récupérer sa bourse gagnée aux bourses (désolé) et seule une macchabéetisation va la rendre docile. Après, difficile de se faire la malle avec une malle qui pèse… on ne donne jamais le poids d’une dame, même morte. Tout le monde ne compte pas des déménageurs bretons parmi ses fréquentations et vivant à l’étage, les meurtriers sont bien embêtés, autodidactes peu préparés à la logistique du crime.

Place au Grand-guignol avec un concierge peu empressé, un huissier incorruptible et un fiancé inquiet de la disparition de sa belle frivole. Cela vous fait penser à une pièce de théâtre ? Cela tombe bien puisqu’il s’agit à l’origine d’une pièce à grand succès, inspirée d’un fait divers sordide baptisé « La Malle à Gouffé ».

Son auteur, du livre et pas du crime originel, merci de suivre, Maurice Level (1875-1926), n’est pas très connu en France, en tout cas pas de moi, mais le cousin de Marcel Schwob, dont je n’ai encore rien lu mais dont je connais au moins le pédigree, excella dans le domaine du mystère et de l’angoisse. Il reçut l’hommage de Lovecraft en son temps et inspira le Japonais Ranpo. Il y a pire comme CV.

J’ai pris un plaisir presque adolescent, les boutons en moins, à la lecture de cette histoire qui rappelle certains scénarios d’Hitchcock même si la mécanique de nos assassins est bien moins huilée que celle du « Crime était presque parfait ». Ils privilégient l’improvisation à la préméditation. Comme tous les paresseux, ils jouent de la trumpette, vantant l’instinct plutôt que le travail.

La seconde histoire courte qui complète cet énième petit bijou de chez Libretto s’intitule « Laquelle ? » et interroge la culpabilité de jumelles dans une tentative d’assassinat durant une partie de… golf. Vous avez dit bizarre ? Un récit qui vaut le parcours pour son ambiance brumeuse presque surnaturelle qui étouffe les personnages. Le ton est moins coloré qu’une tenue de golfeur écossais.

Maurice Level déploie une écriture bien liftée, qui n’a pas pris une ride malgré les années et après cette macabre découverte, je vais essayer de continuer à jouer à me faire peur avec le reste de sa production.

Tremblez braves gens.

Commenter  J’apprécie          753
L'épouvante

Maurice Level (Vendôme 1875 – Rueil 1926) fut un auteur de romans policiers, fantastiques et d'épouvante et aussi un dramaturge dont le genre de prédilection était le Grand-Guignol, dont l'équivalent moderne est le «gore». Si aujourd'hui elle est bien oubliée, son oeuvre connut un certain succès de son vivant et il fut un écrivain prolifique. ● L'Épouvante est un roman policier original en ce que son protagoniste s'accuse d'un meurtre odieux qu'il n'a pas commis. Journaliste, Onésime Coche croise par hasard, en sortant d'un dîner chez un ami, une bande de trois criminels qui viennent de tuer un vieil homme à son domicile pour le voler. Onésime retrouve l'appartement de la victime et y modifie la scène de crime pour que tout l'accuse. Il espère ainsi pouvoir obtenir un scoop et vivre de lui-même le cheminement d'un accusé à travers le système policier et judiciaire de son époque pour mieux le dénoncer. Mais peut-être va-t-il se rendre compte que son stratagème est des plus périlleux. ● Si l'argument est original, il n'est pas extrêmement crédible, surtout dans ses développements, jusqu'à la scène ultime. De plus, habitués que nous sommes à des thrillers glaçants et aux multiples rebondissements, on pourra trouver que le récit est un peu plat et par moments assez longuet, et que le titre ne se trouve pas vraiment justifié par l'histoire. Néanmoins l'ouvrage se lit sans déplaisir et on a envie de connaître le fin mot de l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          380
L'épouvante

C'est le domaine public, gratuit et numérique, qui me fit découvrir Maurice Level en 2018 avec Les portes de l'enfer.

L'épouvante présente une étrange trame policière et grand - guiniolesque. Peut-il en être autrement, quand le crime est sanglant et que la guillotine se profile à l'horizon gris d'un journaliste mal inspiré?

Onésime Coche (tu parles d'un nom...) va s'empêtrer dans une machination qu'il monte...contre lui-même! Les raisons en sont aussi grotesques que certains paris d'ivrognes... tant il est vrai qu 'Onésime n'a pas forcément les idées si claires et bien en place après un bon dîner chez un ami!

L'histoire est-elle si invraisemblable que cela? Peut-être pas, si l'on tient compte de la naïveté, de l'orgueil et de l'arrivisme de Coche!

Le journaliste va réviser beaucoup de ses clichés et idées reçues quand aux flics et à la magistrature... Sans doute bien ou trop tard....

Étrange roman, donc, cruel et documentaire dans beaucoup de descriptions. épouvantable (c'est dans le titre) et destiné à susciter l'effroi chez le lecteur qui suit Onésime Coche dans son absurde cheminement.



Commenter  J’apprécie          300
L'épouvante

Un petit roman policier français datant de 1908 où nous avons le loisir de croiser Onésime Coche, journaliste moyen, très moyen dirons-nous !



En sortant d’une soirée un peu arrosée, il aperçoit à la lueur d’un réverbère 3 personnes qui s’avèrent être des cambrioleurs. Il se dit qu’il pourrait retrouver la maison qui a été visitée et dans laquelle il trouve un homme sauvagement assassiné ! L’idée d’un scoop le met en joie et il décide de falsifier les preuves afin de mener les policiers sur sa piste puis de leur démontrer leur grossière erreur et son innocence !



Idée saugrenue et bien sotte mais dans laquelle il persiste jusqu’à ressentir les affres du coupable en cavale ! Tel est pris qui croyait prendre... le dénouement est un heureux hasard qui prête à sourire, pour nous, comme pas mal de moments d’ailleurs dans cette lecture agréable où la bêtise humaine est menée assez loin ! Les pensées d’Onésime Coche sont des grands moments d’imbécilité et d’autosatisfaction !



Challenge RIQUIQUI 2021

Challenge XIXè SIECLE 2021
Commenter  J’apprécie          280
La Malle sanglante

Quand on évoque Maurice Level (1875/1926) on ne manque pas de rappeler qu'H.P. Lovecraft, l'a cité dans son essai "épouvante et surnaturel en littérature".



Il est vrai qu'alors qu'il est méconnu en France, Level a acquis une certaine notoriété aux états-unis où il fut publié de son vivant, et où il a influencé des auteurs américains tel que Richard Matheson ou Robert Bloch.



Mais que l'on ne s'y trompe pas, si Lovecraft l'a cité, c'est bien comme auteur de contes cruels, Level n'étant pas à proprement parler un auteur de Fantastique contrairement à l'illustre créateur du mythe de Cthulhu , mais plutôt "d'épouvante", comprenez de récits pouvant créer l'effroi sans qu'il y soit question de surnaturel.



C'est d'ailleurs le cas avec "la malle sanglante", histoire de deux étudiants en médecine, qu'une importante dette de jeu, va conduire aux pires extrémités.



Inspiré d'un fait divers, dont Level avait tiré une pièce de théâtre, "La malle sanglante", est aussi un récit typique du théâtre du Grand Guignol, dont l'auteur fût un des principaux auteurs.



C'est donc dans cet esprit grandguignolesque, au sens strict du terme, qu'il faut considérer ce très court roman, mélange de drame, de crime et d'horreur.



Le livre, est complété par une nouvelle, et propose une préface de François Rivière.



Le tout peut-être considéré comme un intéressant document sur un auteur qui mérite de sortir de l'oubli, pour rejoindre les Gaston Leroux, et autre Maurice Renard.



Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse critique, merci donc à Babelio et à Libretto.



Commenter  J’apprécie          281
Les portes de l'Enfer : Sous la lumière rouge..

Intéressons-nous, si vous le voulez bien, ici, à ce court drame, en trois actes, représenté pour la première fois sur la scène du Grand-Guignol en mai 1911.

"Sous la lumière rouge" est une tragédie.

Thérèse Vaugeois est morte à vingt ans. Elle a succombé, d'une manière foudroyante en quelques jours, à une grippe de forme méningitique.

L'enterrement, du fait de la contagion, doit se faire vite.

Philippe, son fiancé est effondré.

La vie était si légère. Les deux amants avaient tant de joie du seul fait d'être là, ensemble, qu'ils parlaient souvent comme des "vieux" qui se sont aimés toute une vie et se souviennent...Pourtant ils n'avaient vécu ensemble que deux ans et une vie entière s'ouvrait devant eux, leur promettant des jours clairs pleins de bonheur.

Mais Philippe, abattu par le destin, resté seul, ne la retrouve dans aucun des portraits qui lui reste et l'idée lui vient, saugrenue, obsédante, de faire une dernière photo de son amour perdu.

En développant le cliché, Philippe s'aperçoit que sous l'effet de l'éclair de magnésium, Thérèse a soudain ouvert les yeux....

Maurice Level, l'auteur de cette courte pièce, était le cousin de Marcel Schwob. Il est l'auteur d'un grand nombre de nouvelles fantastiques qui furent quelquefois adaptées sur la scène du Grand-Guignol, le théâtre des peurs de la belle époque.

C'est ce genre de nouvelles que contient ce magnifique recueil où l'angoisse et l'horreur sont souvent provoqués dans des décors modernes en non plus par de vieilles méthodes usée jusqu'à la corde.

Ce recueil est l'ouvrage talentueux d'un auteur traduit en anglais dès 1909 et que son contemporain Howard Phillips Lovecraft appréciait particulièrement.

Aujourd'hui un peu oublié, il se redécouvre avec plaisir.

Commenter  J’apprécie          220
La Peur

Une fois encore, le modeste, mais dynamique "micro-éditeur" La Clef d'Argent , nous gratifie d'une petite perle dans sa collection justement baptisée "Les aventuriers de l'art perdu".



Cette fois ci, c'est l'auteur, pour le moins méconnu et oublié Maurice Level qui est à l'honneur, avec ce recueil de dix contes.

Level, cousin de Marcel Schwob , fut, au début du siècle dernier, un auteur prolifique et populaire, dans des genres variés, mais surtout d'épouvante" , ainsi, il fut l'un des auteurs du célèbre théâtre du Grand-Guignol...



Il parvint même à intéresser un certain H.P. Lovecraft, car certains de ses textes furent publiés aux Etats-Unis dans la revue Weird Tales.

Notons ici, que Maurice Level est plus connu à l'étranger qu'en France..!



Les contes, histoires "à chutes", où l'on sent l'influence de Guy de Maupassant (que Level admirait et dont il ne cachait pas l'influence) sont suivis d'une page qui replace le texte dans son contexte historique et bibliographique.



Encore du bon travail de la part d'un éditeur que je ne me lasse pas de recommander aux amateurs de fantastique.



Commenter  J’apprécie          210
L'épouvante

Un journaliste surprend trois malfaiteurs, portant des objets sous le bras, l'un d'eux ayant en outre une importante blessure au visage. Il se met à la recherche de la maison qu'ils viennent probablement de dévaliser et tombe sur un cadavre encore chaud. Lui vient alors une idée "brillante" : jouer avec la police, pour qui il n'a que peu d'estime, en semant des indices derrière lui et se faire arrêter comme auteur du meurtre, ce qui sera l'occasion pour lui d'écrire l'article de sa vie ! Mais cela ne va pas se passer tout à fait comme prévu... Un roman très original, qui se lit tout seul et d'une seule traite, avec un clin d'oeil à l'inspecteur Lecoq d'Emile Gaboriau.
Commenter  J’apprécie          200
Les portes de l'enfer

Lu dans le domaine public numérique gratuit.

Maurice Level offre autant d' histoires courtes que tragiques.

Il se situe entre Maupassant et André de Lordes, pour conter des situations terribles, des personnages soumis à des choix impossibles et à une fatalité impitoyable.
Commenter  J’apprécie          200
La Malle sanglante

Sous-doués pas inspirés.



Fred et Guiret sont deux étudiants en médecine, sans le sou.

Le peu qu'ils ont, quoi de mieux de le claquer au jeu.

Le début de gros ennuis, et de choix bien peu inspirés, qui s'annoncent...



Le titre est mal choisi (ou très explicite, au choix…) parce qu'on sent l'embrouille arriver à plein nez.

Du coup pas d'effet de surprise, et donc claque retentissante concernant le niveau d'intérêt du roman.



Ajoutez à cela que Level nous avait habitué à mieux niveau rebondissement final (un maître en la matière).

Il y en a un, mais ce dénouement nous laisse un petit goût amer, tellement les décisions de nos délinquants en herbe rendait prévisible cette fin.
Commenter  J’apprécie          90
La Malle sanglante

Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour m'avoir fait découvrir Maurice Level !



Dans ce recueil on a deux nouvelles : "La malle sanglante" et "Laquelle ?".

La première est une pièce qui fut jouée au Grand Guignol (théâtre parisien spécialisé dans les pièces macabres et angoissantes). Et c'est vrai que le texte est très visuel. On fait la connaissance de Fred et Guiret qui ont invité chez eux des amis afin de jouer aux cartes. Une jeune femme : Chouchou est là, elle aussi, et la soirée se déroule tranquillement. On joue de l'argent, on discute et on fricotte. Sauf que les deux amis (Fred et Guiret) se retrouvent sans le sou à la fin de cette soirée. Désemparés ils ne savent pas comment faire. Ils vont alors s'apercevoir que Chouchou a oublié son sac où se trouve tout l'argent qu'ils ont perdu... Après tout, c'est bien leur argent non ? Sauf que cette dernière toque à la porte. Et qu'elle sait qu'elle a oublié son sac chez eux. Et qu'elle veut absolument le récupérer. La tension va monter et les deux compères vont dépasser les limites...

Une petit nouvelle vraiment sympathique, à suspense, une sorte de huis-clos tendu où les vices de chacun apparaissent petit à petit.



J'ai beaucoup aimé aussi la deuxième petite nouvelle où une simple partie de golf va tourner au désastre. L'amour peut conduire à bien des drames et les coupables vont être bien difficiles à cerner...



Un court mais agréable moment de lecture. Des scènes de vie où tout bascule vers l'horreur et où le doute s'immisce lentement. Maurice Level a connu beaucoup plus de succès Outre-Atlantique et a même été admiré par un certain H.P Lovecraft. C'est bien dommage qu'il ne soit pas plus reconnu en France car ces textes méritent le coup d'oeil surtout quand on aime bien ce genre. Une belle découverte pour ma part !
Commenter  J’apprécie          60
L'épouvante

Le dernier chapitre est vraiment bien, sans doute parce qu'enfin on y entend des accents réalistes, qu'on peut enfin partager des sentiments vrais avec le protagoniste. Mais tout le reste du roman sonne faux. L'histoire n'est jamais crédible, le personnage principal est tellement lamentable qu'on ne peut imaginer qu'un tel fantoche pût exister. L'écrivain  nous interdit toute identification: pas moyen, donc, d'atteindre l'épouvante... On finit par se dire qu'un type capable de se mettre dans une mélasse pareille mérite sans le moindre doute la peine de mort...
Commenter  J’apprécie          50
L'épouvante

La trentaine, Onésime Coche, journaliste au Monde, désire s’imposer dans la profession. Et il égratigne souvent les représentants de l’ordre en déclarant à la fin de ses billets : La police est mal faite.



Un soir d’hiver, en sortant de chez son ami Ledoux où il a dîné, il entrevoit comme dans un rêve, la Gloire se promettre à lui. Comme si un double s’immisçait dans son esprit. Il est vrai que des vapeurs d’alcool flottent dans sa tête,



Il avait [déjà] éprouvé cette même sensation inattendue et nette d'être quelqu'un, de porter en lui de grandes choses, et de se dire: «En ce moment, si j'avais une plume, de l'encre et du papier, j'écrirais des phrases immortelles...»



Il est minuit et demi et il sait qu’il vient de louper le dernier tramway. Il ne lui reste qu’à remonter le boulevard Lannes, emprunter la rue Henri-Martin et rentrer chez lui à pied. C’est alors qu’il est le témoin d’une scène opposant deux hommes et une femme. Ils viennent de s’introduire dans l’une des demeures de l’avenue, s’emparant d’objets précieux. Mais l’un des hommes est blessé, ensanglanté.



Alors, effectuant des recherches, et grâce à quelques déductions, Onésime retrouve l’endroit du cambriolage. Il s’introduit dans la demeure, découvre un vieil homme décédé depuis peu, assassiné, et la pièce où il gît chamboulée. Comme l’un de ses mantras est de déclarer que la police est mal faite, il décide de ranger le bazar, et de disposer négligemment quelques indices, dont un bouton de manchette et des morceaux épars d’une enveloppe dont la suscription portait son nom mais n’est plus qu’une sorte de message. Il met les policiers au défi de remonter jusqu’à lui, qui est innocent.



Onésime fait parvenir à son journal un papier dans lequel il narre ce meurtre et le vol. Puis, au petit matin, il s’insère parmi les enquêteurs, se mêle aux journalistes présents, recueille auprès du commissaire du quartier quelques renseignements qu’il divulgue à certains de ses confrères. Puis il donne sa démission et décide de quitter son appartement, change deux trois fois de lieu de résidence afin d’effacer ses traces.



Le commissaire du quartier est dans l’embarras, échafaude un raisonnement ni bon, ni mauvais, mais son adjoint s’attelle à la tâche de résoudre cet imbroglio. La chasse est ouverte et Onésime se sent peu à peu traqué. Au départ ce qui n’était dans son esprit qu’un jeu, une bravade, se retourne contre lui. La descente aux enfers débute.



Qui va gagner dans ce bras de fer ?





Placé sous le signe de l’angoisse, qui peu à peu va transformer en épouvante comme l’indique le titre de ce roman, ce texte pourrait être considéré comme la fable de l’arroseur arrosé.



Et à force de vouloir jouer avec le feu, Onésime risque de se brûler les ailes et de finir sur l’échafaud. C’est ce combat entre le journaliste orgueilleux et bravache et les policiers déboussolés mais accrocheurs que Maurice Level raconte. Le suspense va grandissant, étant de plus en plus prégnant. La tension monte progressivement mais inéluctablement.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          40
La Malle sanglante

Libretto fête ses 20 ans et on est tout Champommy de redécouvrir des titres classiques! Parmi ces titres "La malle sanglante", un classique que l'on ignore même s'il est le digne cousin de Poe. Un récit grand guignolesque, prévu pour le théâtre, où l'on hésite entre le rire et l'horreur pure... A découvrir!
Commenter  J’apprécie          40
L'épouvante

Avec un style caractéristique de l'époque, l'auteur nous livre une histoire qui aurait pu, à défaut d'épouvanter, être extrêmement intéressante si elle avait été traitée jusqu'au bout.



Malheureusement, si la démarche de son personnage principal semble quelque peu tirée par les cheveux, elle aurait été acceptable, si cette démarche avait été approfondie, ce qui n'est jamais le cas.



Un journaliste tombe par hasard sur un crime et décide d'en bouleverser la scène afin de laisser des indices menant à lui pour dénoncer le système judiciaire et le manque d'intelligence de la police, pensant être malmené une fois identifié.



L'histoire, aurait pu, aurait dû, approfondir cette recherche, s'engager dans cette quête, dénoncer, les violences policières, le laxisme de la justice ou, au contraire, s'appuyant sur sa propre expérience, pousser le journaliste à changer d'avis et à faire son mea culpa.



Malheureusement, l'auteur et le personnage ne vont pas au bout des choses, ce qui empêche de s'intéresser pleinement à cette histoire et de s'attacher au journaliste.



Du coup, par manque d'attachement, difficile d'être épouvanté par ce qui arrive au personnage, car, ainsi présenté, il mérite, par sa bêtise, amplement ce qui lui arrive.



Le personnage est rarement crédible, son attitude également et le final n'arrange rien avec ce retournement qui ne tient guère la route.



Au final, un roman court qui se lit sans réel déplaisir, mais qui ne laissera pas de souvenirs indélébiles.
Commenter  J’apprécie          40
Les portes de l'enfer

Les Français n’aiment pas la nouvelle comme genre littéraire, paraît-il. Maurice Level est l’exemple frappant du nouvelliste dédaigné, plongé dans les oubliettes des bibliothèques, alors qu’à l’étranger, il a été, et l’est toujours, traduit aussi bien en Espagne, en Italie, en Turquie ou encore au Japon.



Des tentatives de reconnaissance sont tentées, notamment par Jean-Luc Buard qui réédite confidentiellement une partie de son œuvre et a dirigé le Dossier Maurice Level pour le numéro 81 de la Revue Rocambole.



Dans l’éditorial de cette revue, on peut lire :



Le fait est là : Level est au cimetière des lettres, sa tombe n’est pas entretenue et les inscriptions en sont effacées, illisibles. C’est un écrivain en déshérence. C’est un échappé par la trappe de l’histoire littéraire. Il a eu un grand tort, celui d’écrire pour les journaux et les magazines ; non seulement ces supports sont dévalués dans la hiérarchie éditoriale, mais ils disparaissent des bibliothèques de conservation.



Il est vrai que les journaux et les magazines ne sont guère collectionnés, et lorsque leurs propriétaires décèdent, la plupart du temps ces vieux papiers finissent dans des déchetteries ou au feu.



Heureusement il existe quelques passionnés qui proposent via des sites de mises en ligne d’ouvrages numériques dont Ebooks Libres et Gratuits, que je ne saurais trop vous conseiller de visiter.







Les vingt-six nouvelles qui sont présentes dans Les portes de l’Enfer, reflètent bien cet imaginaire souvent intimiste, dans une plongée sous apnée de l’angoisse, la peur, l’effroi, la frayeur, le frisson, la terreur avec parfois un soupçon de fantastique.



Les personnages sont quasiment tous issus du prolétariat, des ouvriers, des pauvres, des chemineaux, des paysans, des prisonniers ou délinquants, des cabossés et déshérités de la vie. Ils peuvent être jeunes toubibs, comme dans Le droit au couteau, mais ils tirent le diable par la queue et sont inexpérimentés.



Des thèmes reviennent souvent, comme la jalousie, souvent justifiée, la cécité, les drames de la misère, et l’épilogue ne peut qu’être douloureux, même si cela confine à l’humour noir comme dans Mes Yeux, surnom donné à une jeune fille qui veut se rendre sur la tombe de son ami, exécuté car assassin. Et elle vend son corps afin de pouvoir disposer quelques fleurs sur l’emplacement où est enterré son ami, dans le carré des indigents. La dernière phrase que je me garderai bien de dévoiler est assez féroce.



Ce sont les plus pauvres qui sont les plus généreux. Cette assertion trouve son sens profond dans Illusion, alors qu’un mendiant, qui vient de recueillir quelques piécettes, donne un peu d’argent à un autre mendiant qui possède un chien et surtout qui est aveugle. Il va même jusqu’à lui offrir un repas, mais ne mange rien lui-même car il vient de dépenser son dernier sou.



Level est moins connu que Maupassant, et pourtant il a écrit de très belles pages, ne négligeant ni l’humanisme ni l’aspect sociologique. Des nouvelles noires, percutantes car courtes, et qui trottinent dans la tête longtemps après leur lecture.







Sommaire :



Sous la lumière rouge



Soleil



Le droit au couteau



Le coq chanta



L'horloge



Le mauvais guide



Fascination



Circonstances atténuantes



Le puits



Le miracle



Le disparu



Le baiser



Le rapide de 10H50



Illusion...



Un savant



Mes yeux



L'encaisseur



Les corbeaux



Un piquet ?



Sur la route



Le coupable



Le mendiant



Confrontation



La maison vide



Un maniaque



Le père




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          30
Les oiseaux de nuit

Des contes cruels à recherche de la perfection. La concision, la mécanique, le rythme, en fait une lecture essentielle pour tous les amateurs du genre
Commenter  J’apprécie          30
La Malle sanglante

La Malle sanglante est un court roman, ou une longue nouvelle, qui fut d'abord une pièce de théâtre avant d'être adaptée pour le genre romanesque. Inspiré d'une affaire criminelle réelle, dite l'affaire de la malle sanglante de Millery, le récit témoigne du goût du public de la Belle Époque pour les faits-divers sanglants et les criminels (le surréalisme est un exemple parmi tant d'autres de ce regain d'intérêt, les surréalistes ayant exalté le geste criminel notamment à travers les figures des soeurs Papin ou de Violette Nozières.)



Ce qui m'a particulièrement attirée dans cette oeuvre, c'est son appartenance à un genre que je ne connais que très peu, le Grand Guignol, qui se caractérise par une action courte mais rythmée, son réalisme mais surtout, par son thème principal : l'épouvante. le Grand Guignol, c'est la représentation de crimes et de meurtres, parfois cocasses, qui font frissonner le spectateur. Ce qu'on y recherche, c'est l'angoisse qui vous monte peu à peu à la gorge et qui explose en un cri d'horreur. de prime abord, j'étais curieuse de voir si on pouvait rapprocher ce genre de celui du théâtre sanglant de la fin XVIe et début XVIIe siècle. Et quand j'ai appris que Maurice Level et son oeuvre ont inspiré H.P Lovecraft lui-même, je n'ai plus hésité.



Fred et Guiret sont deux étudiants en médecine désargentés. Au cours d'une soirée dans leur appartement, une partie de poker désastreuse les met dans une situation désespérée. Guiret avait réuni toutes leurs dernières économies, avait prévu de tricher mais c'est subitement dégonflé. Ils y ont tout perdu. Pendant la partie, Fred s'est isolé avec une demi-mondaine un peu sotte, la belle Chouchou, la maîtresse de Marousse, qui joue aux cartes dans la pièce d'à côté. Chouchou roucoule gentiment face au beau Fred, qui a d'autres soucis mais se sent quand même un brin flatté. Vient l'heure du départ et de la séparation. Marousse, rustre, lance l'argent à Chouchou. Fausse prude, elle fait semblant de le refuser avant de le mettre dans sa bourse. Ils se disputent, mais finissent par partir, laissant Fred et Guiret à leur désespoir. Sans issue, ils songent à s'en sortir par le suicide.



Mais alors qu'ils se préparent au geste fatal, non sans une certaine vision romantique de l'acte, Fred trouve entre les coussins du canapé la bourse de Chouchou. Des milliers de francs, des bijoux pleuvent providentiellement. La tentation est forte : voler et s'enfuir. Cependant, ils ont à peine le temps de prendre leur résolution que Chouchou débarque. Ils cachent la bourse. Celle-ci raconte fièrement comment elle a faussé compagnie à Marousse pour rejoindre son Fred et finir ce qu'ils avaient commencé. Et quand ils s'inquiètent faussement de ce que Marousse pourrait penser, Chouchou se dirige vers le canapé. Elle a pensé à tout : elle a fait exprès d'oublier sa bourse sous les coussins pour avoir une bonne excuse de revenir chez Fred et Guiret. Elle plonge sa main sous les coussins. Horreur ! il n'y a plus rien. Elle s'agite, s'agace, s'énerve. Devant les dénégations de deux amis, elle crie. Ils sont prêts à en venir aux mains. Enfin, Fred, piteux, lui rend la bourse. Elle se calme. Guiret lui fait part de leur souci pécuniaire. Elle hausse les épaules. Elle non plus ne possède rien. Il lui révèle qu'ils ont ouvert la bourse. Elle voit rouge. Elle veut partir. Ils s'empoignent. Et le couteau qui avait servi à découper des tranches de rôti plus tôt dans la soirée se retrouve dans la poitrine de Chouchou, qui s'effondre.



Hébétés, Fred et Guiret décident qu'il faut fuir. Ils cachent le corps dans une grosse malle. Ils iront à l'étranger, enverront la malle loin d'eux. le temps qu'on la retrouve, ils seront loin. Mais la nuit est encore longue et épuisante. Fred divague, rongé par la culpabilité. Guiret le surveille du coin de l'oeil, se demandant si son ami est fiable. Mais rien ne va jamais comme l'on veut. L'angoisse monte quand le concierge réclame, avant de descendre la malle, de régler les loyers impayés. Guiret veut lui donner directement l'argent. Impossible, il n'en a pas le pouvoir. Il faut attendre les quittances du propriétaire. Problème, celui-ci est parti et ne reviendra que dans plusieurs jours. Fred et Guiret ne peuvent pas attendre autant. Ils trouvent une solution : télégraphier au propriétaire qui enverra les quittances au concierge. Celui-ci s'en va. le contretemps est fâcheux : le regard se pose sur la malle, inquiet : il ne faudrait pas que l'odeur de la morte révèle sa présence. Puis vient un autre fâcheux, Marousse, qui recherche Chouchou partout. Où est passé sa maîtresse ? Il a bien vu que hier soir, Fred et elle papillonnaient ensemble. Il fouille tout l'appartement, repart piteux, mais laisse les deux amis tremblants. L'urgence est plus grande que jamais. Guiret coule des regards anxieux sur Fred dont les remords pourraient le pousser à des révélations intempestives. Il le surveille étroitement, l'empêche de sortir de l'appartement. La peur s'installe entre les deux compagnons. Survient alors l'huissier : Guiret a-t-il de quoi payer ses créanciers ? le choix est cornélien : s'il paye, ils n'ont plus rien pour fuir, s'il ne paye pas, l'huissier va devoir inventorier tout le contenu de l'appartement.



La tension et l'angoisse de ce récit montent crescendo. La peur, insidieuse, s'insinue lentement et se distille comme un poison dans les veines. La nuit éprouvante passée au côté d'un cadavre, la crainte de la découverte du corps, les remords de Fred, les arrivées imprévues et intempestives font un cocktail détonnant et dangereux. On retient son souffle, on tremble. Jusqu'à l'explosion finale et son dénouement tragique, logique implacable qui broie toute possibilité de fuite.



La Malle sanglante a été une lecture plaisante, teintée de ce petit charme désuet qui en fait aussi son intérêt pour un lecteur moderne. le suspens y est géré d'une main de maître, l'angoisse s'installe petit à petit dans cet appartement à l'atmosphère étouffante et poisseuse. On s'y sent pris au piège en compagnie de nos deux compères. La situation initiale est exploitée jusqu'à ses limites jusqu'à ce qu'elle explose dans toute son horreur. L'épouvante provoquée chez le lecteur est presque viscérale ; un lecteur qui assouvit avec plaisir sa fascination pour le crime et frissonne devant son implication sexuelle.



Je remercie les éditions Libretto et Babelio, dans le cadre de l'opération Masse Critique, pour l'envoi de ce roman.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
Commenter  J’apprécie          30
L'épouvante

"Quand on joue avec le feu on se brûle" et quand on joue avec le crime c'est "l'épouvante "

Jubilatoire

Un petit bijou à découvrir et à lire sans retenue
Commenter  J’apprécie          30
L'épouvante

Une bien drôle d'intuition.



Onésime Coche, journaliste, croise par hasard des meurtriers dans la rue.

Les laissant s'échapper, il remonte leurs traces pour découvrir le lieu de l'assassinat.



Sentant le reportage sensationnel, et ayant dans l'idée de jouer le premier rôle tout en ridiculisant la police, il décide de semer de faux indices, la plupart le ramenant à lui.

Il sera ainsi le seul à pouvoir démêler avant tout le monde, le vrai du faux dans cette affaire…



Alors là, chapeau. Çà c'est de l'esprit tordu ! Il faut vraiment aimer être dans la panade, pour rechercher à ce point des "complications formidables".

A mon humble avis, ce qui va arriver à notre reporter est amplement mérité.



Tout au long de la lecture, j'étais en contradiction sur un point crucial. On parle quand même de meurtre là.

Falsifier des preuves, jouer un tour à la police, c'est bien… démasquer les vrais coupables, c'est mieux.

Il a fait quoi, de sa semaine de villégiature ? Rien de mieux que flâner dans Paris...

Il n'a jamais entendu parler des erreurs judiciaires ? de l'affaire du courrier de Lyon, par exemple ? (lire Bernède à ce sujet)

Ah ben si, en plein dans le mille, l'auteur nous l'indique sur le tard, "souvenez-vous de Lesurques !".



De plus, il faut avouer qu'il aime s'écouter parler, Onésime Coche. Et çà brode, et çà brode, c'est parfois usant.



Il y a néanmoins de très bons côtés, outre la sympathique plume de l'auteur, hormis les longueurs, le renversement de situation final est royal !

(plus d'avis sur PP)





[...pour le plaisir... attention je "spoile" un peu :

...Et je ne résiste pas à vous faire part de ce que j'aurai rêvé de mettre dans mon avis "bis" sur cet ouvrage :



(Onésime Coche, à la police :) Mais… je suis innocennnt !

Vous pouvez développer ? Je suis innocennnt !

Ah… Autant pour moi, çà doit être une erreur. Je me confonds en excuses, vraiment désolé…



- Nan, mais, vous allez comprendre. Alors voilà : j'ai supprimé les preuves des vrais coupables, et je les ai remplacées par d'autres, qui m'accusent.

Comme çà, quand vous m'accusez, je pourrais dire "alors là, vous êtes nuls dans la police, moi je sais. C'est les autres, les coupables".

- Et c'est qui, les coupables ?

- Euh...

- Punaise, vous êtes un champion, vous...



Le pire, c'est que dans la vraie vie, c'est comme çà. Comme le décrit l'auteur.

Des idées foireuses énormes, des mots ou gestes qui ne viennent pas quand c'est le moment de les sortir... mais on peut pas l'écrire, parce que çà ne parait pas réaliste, des bêtises pareilles.

Même le dénouement final, qui est d'une géniale surprise, çà part d'une bêtise énorme !

Finalement, j'aurai bien mis un peu plus que 3*... pour les souvenirs, parce que je ne suis pas prêt de l'oublier, Onésime !]
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Level (60)Voir plus

Quiz Voir plus

La Vénus d'lle

'L'histoire se déroule à Ille, petite commune du sud de la France dans :

Le Rousillon
Le Rouergue
Le Midi Pyrénée
Le Limousin

10 questions
1204 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}