Intéressons-nous, si vous le voulez bien, ici, à ce court drame, en trois actes, représenté pour la première fois sur la scène du Grand-Guignol en mai 1911.
"Sous la lumière rouge" est une tragédie.
Thérèse Vaugeois est morte à vingt ans. Elle a succombé, d'une manière foudroyante en quelques jours, à une grippe de forme méningitique.
L'enterrement, du fait de la contagion, doit se faire vite.
Philippe, son fiancé est effondré.
La vie était si légère. Les deux amants avaient tant de joie du seul fait d'être là, ensemble, qu'ils parlaient souvent comme des "vieux" qui se sont aimés toute une vie et se souviennent...Pourtant ils n'avaient vécu ensemble que deux ans et une vie entière s'ouvrait devant eux, leur promettant des jours clairs pleins de bonheur.
Mais Philippe, abattu par le destin, resté seul, ne la retrouve dans aucun des portraits qui lui reste et l'idée lui vient, saugrenue, obsédante, de faire une dernière photo de son amour perdu.
En développant le cliché, Philippe s'aperçoit que sous l'effet de l'éclair de magnésium, Thérèse a soudain ouvert les yeux....
Maurice Level, l'auteur de cette courte pièce, était le cousin de
Marcel Schwob. Il est l'auteur d'un grand nombre de nouvelles fantastiques qui furent quelquefois adaptées sur la scène du Grand-Guignol, le théâtre des peurs de la belle époque.
C'est ce genre de nouvelles que contient ce magnifique recueil où l'angoisse et l'horreur sont souvent provoqués dans des décors modernes en non plus par de vieilles méthodes usée jusqu'à la corde.
Ce recueil est l'ouvrage talentueux d'un auteur traduit en anglais dès 1909 et que son contemporain
Howard Phillips Lovecraft appréciait particulièrement.
Aujourd'hui un peu oublié, il se redécouvre avec plaisir.