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Citations de Maurice-Ruben Hayoun (15)


( selon Maimonide ),
Le premier verset de la genèse contient une contradiction dans les termes : poser l'existence d'un instant premier ( Au commencement Dieu créa...) est indéfendable et induit l'idée que quelque chose existait déjà , puisque le temps mesure le mouvement qui est lui même inséparable de la matière. En effet , on ne peut mesurer que le mouvement des parties constitutives d'un corps , comment , dès lors , opter pour une création à partir d'un néant absolu ?
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Pour comprendre ce que signifie l’intellect agent, il faut évoquer brièvement quelques notions de cosmologie médiévale telle que nous la rencontrons dans certains écrits d’al-Farabi et d’Avicenne par exemple. Pour faire admettre que l’un dérive de l’Un et que la chaîne ontologique au sommet de laquelle se trouve Dieu se dégrade au fur et à mesure que l’on se rapproche du monde de la multiplicité, celui de la génération et de la corruption, on a imaginé dix intellects gouvernant chacun, dans un ordre descendant, une sphère qui lui est propre.

Comme on le notait plus haut, l’intellect en charge de notre bas monde est nommé intellect agent. Son nom implique qu’il est l’agent de notre monde. En outre, il fait passer notre intellect hylique de la puissance à l’acte et effuse ici-bas les intelligibles. Sans son aide, aucun acte d’intellection n’est possible. On peut rappeler que les scolastiques latin l’appelaient le dator formarum (donateur des formes), étant entendu que les formes ne sont autres que les intelligibles.

Certains penseurs médiévaux, parmi lesquels al-Farabi et Avicenne, croyaient en une conjonction de l’intellect humain avec l’intellect agent. Puisque l’acte d’intellection ne peut se faire ici-bas sans l’entremise de l’intellect agent, comment notre intellect pourrait-il sauver son individualité et demeurer jusqu’au bout lui-même ? L’intellection suprême n’entraîne-t-elle pas une fusion de l’un dans l’autre ? Maïmonide ne semble pas avoir vraiment suivi cette voie et n’a pas parlé de conjonction véritable avec l’intellect agent, même si, comme on l’a vu dans le chapitre III, ses commentateurs averroïstes ont tenté de lui imposer leurs idées. L’intellect humain, parvenu au degré suprême de son évolution, ressemble à l’intellect divin sans se confondre avec lui. (pp. 302-303)
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De rabbi Aqiba (vers 130 de l'ère chrétienne) à Léo Baeck (ob. 1956), de Maimonide à Hermann Cohen, aucune doctrine n'a pu, résumer à elle seule l'ensemble protéiforme que représente le judaïsme [...] Il existe ainsi un mouvement de balancier dont l'histoire intellectuelle du judaïsme a le secret : chaque fois qu'une tendance semble devoir l'emporter, une nouvelle doctrine fait pencher le balancier dans l'autre sens, comme si l'on recherchait sans cesse un équilibre ou une voie médiane... Lorsque Maimonide menaçait de trop intellectualiser le judaïsme de ses pères, une tendance opposée, la kabbale surgissait et ait fonction de contrepoids avec son exubérant symbolisme sexuel... La même chose se produisit à l'époque moderne : à la philosophie des Lumières de Moïse Mendelssohn fit face, comme par enchantement le hassidisme du Baalshemtob au cours du XVIIIème siècle...
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Du point de vue de l'histoire intellectuelle du judaïsme, mais non point sous l'angle strict de la pensée philosophique, l'oeuvre et la personnalité de Gershom (Gerhard) Scholem (Schalom) dominent l'ensemble du vingtième siècle.
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Lorsqu'il compare l'idéal social de Platon à celui des prophètes, Cohen relève que l'idée d'une humanité éthique revient aux prophètes d'Israël alors qu'elle était inconnue dans les murs de la Cité grecque. Ce qui dépassait le cadre de leur Etat ou de leur Cité, les Grecs le dénommaient par le terme suivant : barbare ! Or, les prophètes parlent, eux, de l'Assyrie et de l'Egypte comme de l'oeuvre des mains de Dieu : Israël est certes, considéré comme Son héritage, mais ceci n'exclut pas les autres hommes qui portent, eux aussi l'image de Dieu. [le Sabbat, rattaché à la Création, est pour l'humanité et non les seuls Juifs]
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Au fond la conception du judaïsme par Levinas vit ans un paradoxe : exprimer en grec des idées que la Grèce a ignorées... D'où cette étonnant dialectique entre l'universel et l'au-delà de l'universel
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Levinas explique [dans l'au-delà du verset] les relations dialectiques entre l'apparemment particulier (le juif) et l'universel (le grec).
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Pour [Martin Buber], la culture européenne est un élément constitutif de l'identité juive.
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Le grand Réformateur a [...] redonné l'Homme sa stature d'agent moral autonome. Il a contribué à la réémergence d'une unité de la conscience. Le sommet de cet édifice conceptuel n'est autre que Kant qui a réaffirmé les droits sacrés e 'individu : aucun homme ne saurait être traité comme un moyen. Chaque individu est au contraire un but en soi. Jusqu'ici l'affinité entre l'idéal du système kantien et les buts du judaïsme est incontestable.
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Pour Mendelssohn, le judaïsme est une législation révélée et non une religion révélée : les vérités éternelles (entendre les croyances vraies) doivent être découvertes par l'intellect.
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Moïse Mendelssohn (1729-1786), quant à lui, est le père du judaïsme moderne ; à ce titre, il s’est confronté à l’héritage des siècles précédents qu’il assimilé en vue de l’intégrer à ses propres conceptions du judaïsme.
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Au-delà de son essence profonde qui recélait dès les origines de grandes richesse, le mouvement kabbalistique fut donc principalement une réaction de défense face à une formulation intellectualiste et rationaliste du judaïsme.
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face au désarroi que ressent le juif religieux, fidèle à sa tradition mais aussi adepte de la recherche philosophique, il convient de donner aux égarés un guide. D'où le titre du live [de Maimonide, "Le guide des égarés"].
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Cet homme [Maimonide] pensait en grec, écrivait en arabe et priait en hébreu.
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Or sans l'interprétation rabbinique, le judaïsme est une masse informe, sans contours précis et surtout non différenciée par rapport aux autres traditions se réclamant, elles aussi, de l'héritage biblique.
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