L'immortalité n'est pas une rallonge mise à notre vie biologique dans la crainte de crever. Ce n'est pas du tout cela...Elle est, en nous, d'abord appel à la transformation créatrice où l'homme atteint à une sorte d'aséité en devenant vraiment la source de sa vie:dans le dialogue silencieux où sa personnalité se réalise, dans l'échange avec la Présence infinie qui est, comme disait Augustin, la Vie de notre vie.
La plupart des vies, malheureusement sont des cadavres d'humanité...la plupart des hommes sont portés par leur biologie au lieu de la porter. Ils meurent avant de vivre... C'est pourquoi le vrai ;problème n'est pas de savoir si nous serons vivants après la mort, mais bien si nous serons vivants avant la mort.
Je ne pense pas qu'il faille d'abord dénoncer ou démolir les structures dans lesquelles nous serions enfermés. Il s'agit bien plutôt de nous contester nous-mêmes, en refusant de reconnaître comme nôtre ce moi préfabriqué qui nous empêche d'émerger du cosmos et d'apporter au monde la lumière d'une présence créatrice... Le véritable itinéraire va, en réalité... du moi biologique, du moi servitude, du moi préfabriqué....au moi spirituel, au moi origine, au moi créateur, au moi qui est source et valeur, au moi qui est universalité, au moi qui est don, enfin, et que nous percevons dans la lumière et la transparence de l'amour.
Cette expérience consista essentiellement à l'époque à percevoir l'exigence de pureté dans une personne. Il s'agissait donc d'autre chose que d'une morale d'interdit qui engendre un sentiment de culpabilité. Il s'agissait d'un rapport lumineux avec quelqu'un en qui la pureté s'identifiait avec l'être.
"Ici, rien n'est dit qui intérieurement n'est entendu, où l'acte de dire ne soit pas l'affleurement du mode le plus intime d'écouter : ici il n'est parole qui ne remonte du sein d'un silence jamais interrompu."
Charles du Bos
Ecouter ! L'action la plus haute, la plus rare et pourtant la plus nécessaire. Il n'y a que le silence qui révèle les abîmes de la vie.