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Citations de Maurice Zundel (106)


Plus vaste que l’océan, plus libre que le désert et plus intime que le cloître le plus reclus, où l’esprit entre dans sa grandeur, par ce recueillement au centre qui le rend présent à tous les points de la circonférence.
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Maurice Zundel
Vous sentez très bien la différence immense qu’il y a entre un génie universel, et qui s’appelle universel parce que justement dans cette seule personne humaine il y a toute une superposition de grandeurs, comme en Michel-Ange qui est architecte, qui est sculpteur, qui est peintre, qui est poète, et encore beaucoup d’autres choses, on a un génie universel c’est-à-dire qu’en lui seul il y a une source immense qui peut apporter des éléments nourriciers à toutes les intelligences humaines !

Il y a aussi l’Union Postale universelle, vous entendez bien : universel, cela veut dire que c’est une organisation qui est étendue géographiquement sur toute la terre habitée, « universel » a un sens ici tout à fait différent indiquant la diffusion dans l’espace, tandis que dans le cas de Michel-Ange il s’agit au contraire d’une unité qui est si riche dans son essence qu’elle est capable de porter la lumière dans toutes les intelligences qui recevront d’ailleurs cette lumière en l’assimilant, en se transformant, en devenant source â leur tour.

Donc l’Universel, dans le Christ, se révèle concentré dans la personne, parce que l’universel de valeur, et il ne peut pas s’agir d’autre chose, l’universel de valeur, c’est un espace intérieur qui est suscité par le don de soi, c’est ce vide que l’on fait en soi qui creuse cet espace et qui permet à un être singulier d’être le centre du monde : davantage, non seulement à un être singulier est-il permis d’être le centre du monde, mais à tous les êtres humains, précisément parce que la pensée est créatrice d’origine, la personne humaine qui arrive à penser, qui arrive à peser le monde dans la balance de son esprit, et soi-même et toute l’histoire dont il est le répondant et le responsable, cette personne humaine porte en elle l’Univers non pas pour le confisquer, non pas pour le posséder, mais pour se donner à lui et l’enrichir de son amour.

Si je parle d’égalité, il y a donc un sens extraordinairement différent entre une égalité qui est une égalité de revendication : j’ai droit autant que vous, et je peux posséder autant que vous, et je veux jouir autant que vous, cette revendication des viscères n’a rien à voir avec une égalité de valeur où chacun a la possibilité, s’il y consent, d’ouvrir dans son cœur un espace à toute l’humanité et à tout l’Univers, et c’est donc cette égalité qui est en question, je veux dire : qui intéresse l’humanité en tant que l’humanité est un phénomène unique et incomparable, en tant que l’humanité se différencie ou se distingue de toutes les autres espèces justement par le fait que ce n’est pas l’espèce qui compte mais la personne.

2 de la 3ème conférence donnée par M. Zundel au Cénacle de Genève le 4 février 1973.
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Maurice Zundel
On ne voit pas que l’homme naît au moment où il est libéré de soi, où il passe du dehors au dedans, où il cesse d’être un objet, où il cesse de se subir et où il n’est plus qu’une offrande à l’égard de cette Présence merveilleuse qu’il découvre au plus intime de soi.
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Les heures étoilées, comme dit Zweig, celles où, dans l'émerveillement, l'amour ou la compassion, nous sommes soudain "guéris" de nous-mêmes en nous perdant de vue pour n'être plus qu'un regard vers cet Autre - qui transparaît dans un spectacle de la nature, dans une découverte scientifique, dans une musique, dans un visage -, ces heures de grâce nous ouvrent un chemin. Dans leur lumière, notre quête d'un supplément d'être a un sens, ce vide que nous sommes peut être comblé, notre liberté a une puissance créatrice, mais qui ne s'actualise vraiment que dans notre libération. Nous sommes bien, d'une certaine manière, les créateurs de nous-mêmes, mais dans une offrande d'amour qui nous désapproprie de nous-mêmes en l'Amour infini qui nous reçoit.

p.55-56
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Il y a, en vérité, en nous, des heures qui ne meurent pas,
des heures qui dessinent l'identité de notre être profond,
des heures où déjà nous pressentons ce que peut signifier l'immortalité.
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Maurice Zundel
Plus vaste que l’océan, plus libre que le désert et plus intime que le cloître le plus reclus, où l’esprit entre dans sa grandeur, par ce recueillement au centre qui le rend présent à tous les points de la circonférence
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Ainsi s’abolit toute limite et se décante toute opacité. Le Tout se livre dans un atome et les choses les plus banales paraissent vêtues d’un secret d’amour qui les soustrait à toute possession, en remplissant nos yeux de respect et d’admiration, en faisant naître en nous le regard désintéressé de la contemplation. C’est ce monde gratuit qui est seul à la mesure de votre âme, comme il est seul à vous révéler le privilège de votre liberté; c’est lui que vous demandez à la musique et à la poésie; c’est lui que vous accueillez, ainsi qu’une gerbe de tendresse, dans ce bouquet où la main d’un enfant a caché une Présence qui survivra à l’éclat des fleurs.
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La culture est le sens de cet espace : plus vaste que l’océan, plus libre que le désert et plus intime que le cloître le plus reclus, où l’esprit entre dans sa grandeur, par ce recueillement au centre qui le rend présent à tous les points de la circonférence; le sens de la valeur que confère à tout être l’Infini auquel il est tangent; le sens de l’aventure promise à toute âme qui s’ouvre à la source d’où l’univers jaillit en son inépuisable nouveauté; le sens de la gratuité, surtout, capable de découvrir en toute réalité le visage intérieur qui l’introduit dans l’ordre intelligible où se meut la pensée, en laissant transparaître en chacune le mystère où son rôle utile s’efface en la Lumière immuable qui l’éclaire au dedans.
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Et ainsi toujours, dès que vous êtes attentif, les limites du monde où vous paraissiez enfermé s’évanouissent en l’espace infini où s’élance votre esprit. C’est là que se font toutes les rencontres et que résonnent toutes les musiques, là que s’échangent les divines tendresses et que jaillissent les sources où s’étanche la pensée. A quelle poussée invisible ont cédé les murs qui vous tenaient captifs ?
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Pour découvrir cet immense espace qui fait d'un être humain un être universel, il faut entrer dans le silence le plus profond, il faut cesser de faire aucun bruit avec soi-même, il faut atteindre jusqu'à la racine de l'être, là où précisément notre personnalité jaillit du coeur à coeur avec l'Hôte bien aimé qui nous habite.
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Le silence est un guide très sûr qui conduit à Celui qui en nous est plus grand que nous.
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Quel mystérieux baptême sont ces larmes que nous refoulons à peine, quand un visage d'amour traverse notre regard, en nous révélant le monde que nous croyions peut-être aboli, et auquel nous sentons maintenant que nous appartenons par toutes les fibres de notre être : le monde de l'esprit et de la qualité, du silence et de la clarté.

(...)

Tout être est capable de nous faire ce don merveilleux qui nous découvre l'humanité vraie. Et ceux qui nous l'ont fait sont à jamais nos bienfaiteurs, quand bien même nous ne les aurions aperçus qu'une seule fois sur la route, car la seule chose qui compte vraiment en nous, c'est ce fond lumineux dont chacune de ces rencontres a augmenté la richesse.
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Toute parole est vaine qui n'est pas redite au-dedans, avec le consentement de l'amour.
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Les hommes qui disent quelque chose ne sont pas très nombreux : ceux qui écoutent sont encore plus rares.
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Il y a en chacun de nous une vocation mystique qui s'ignore le plus souvent. Notre moi nous accable et nous avons besoin d'être guéris de nous-mêmes. Nous ne sommes vraiment heureux qu'en nous perdant de vue, en nous effaçant en ce qui nous dépasse. Nous voudrions avoir notre point d'attache en un autre. Nous sommes travaillés obscurément par cette aspiration qui pousse les saints à s'identifier à Dieu, à mettre en lui leur vrai moi : "Et maintenant, ce n'est plus moi qui vis, c'est Dieu qui vit en moi."
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Les monastères sont, dans le monde des âmes, ce que sont, dans les grandes villes, les vastes jardins qui préservent la pureté de l'atmosphère:ils recueillent la lumière et thésaurisent le silence, sans lequel toute parole est vaine.
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Beaucoup d'âmes se sont détachées de la prière, qui l'avaient rivée à deux ou trois formules dont la saveur était dès longtemps épuisée. Mais il y a autant de voies qu'il y a de rencontres dans le jour: et le silence qui écoute est encore la plus belle.
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Les livres, je leur dois cette conversation qui ne lasse ni ne blesse jamais, ce besoin de silence qu'ils nourrissent, ce tranquille bonheur qui n'est pris à personne, ce stimulant indispensable qu'ils ne cessent d'offrir à ma pensée et, dans les heures tragiques, la présence de l'éternel, dont ils sont la quête et le signe.

Je sais qu'il y a des livres qui ne valent pas d'être lus. Nul ne nous contraint à les lire et cela suffit pour échapper à leur impuissante intrusion dans un monde d'où le silence les rejette.

Mais il y en a tant d'autres, capables de nous enrichir, que j'ai toujours trouvé en eux, quand l'humanité devenait folle, la force d'espérer et de croire, malgré tout, en l'homme, à cause de ces meilleurs d'entre nous qui, au-delà d'un absurde carnage, ne cessaient d'orienter nos regards et nos efforts vers « le pays de la vérité
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Puisque nous sommes capables de reconnaitre comme mal tout le mal que nous sommes capables de faire. Un redressement est toujours possible dès là qu’une prise de conscience réveille sans équivoque, le sens de nos erreurs et de nos responsabilités.
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Ainsi la Nature peut être le berceau du silence d’où naissent toutes les grandes œuvres : mais l’homme, d’abord, qui ne parvient à les créer qu’en écoutant la Musique originelle dont Bach mourant disait que nul jamais ne pourra l’écrire.
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