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Critiques de Mauricio Electorat (20)
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Petits cimetières sous la lune

Mon premier livre d’un auteur chilien qui vit à Paris. Son héros Emilio Ortiz Bulnes jeune homme de la bourgeoisie de Santiago décide lui aussi de quitter sa ville natale pour Paris pour y faire des études linguistiques. Nous sommes dans les années 80, la chute d’Allende et la reprise du pouvoir par les militaires, plus précisément par Auguste Pinochet dont son père en est un fervent supporter va largement influer sur sa décision.

Ayant trouvé un poste de veilleur de nuit dans un hôtel de Montparnasse pour subsister, Emilio déambule dans un Paris by-night comme le suggère si bien la photo de couverture en noir et blanc, où s’entrecroisent exilés de tous pays, petits escrocs, putes et autres personnages de la faune nocturne parisienne.

Utilisant divers formes narratives dont la première et la troisième personne du singulier l’auteur zoom, recule, re-zoom.... pour cerner un personnage sans repères qui s’accroche aux aléas de la vie, une vie qui pour lui est un film, « directed by Emilio Ortiz ». Entre Paris où il vit coupé de son pays et de sa famille et va y faire une mystérieuse rencontre amoureuse et Santiago où les choses vont radicalement changer pour lui, aussi bien en privé qu’en public, la réalité va vite le rattraper......



Les auteurs sud-américains contemporains exilés ou non, reviennent inlassablement sur les désastres des dictatures qu’ils ont directement ou indirectement subis dépendant de leurs âges. Mauricio Électorat ne manque pas à la règle en nous racontant l’histoire d’Emilio empêtré dans l’histoire de son pays entrecroisée avec celle de son père. J’ai juste trouvé dommage et sans intérêt la suite une fois disparue de la mystérieuse rencontre amoureuse, et la fin un peu faible. Sinon une lecture dont la non linéarité pimente un récit qui se lit facilement et très agréablement, avec l’humour en prime.



Un grand merci pour l’envoie aux Éditions Métailié et NetGalleyFrance .

#Petitscimetièressouslalune #NetGalleyFrance





« On ne connaît jamais personne, mon ami, on cache tous quelque chose, vous ne croyez pas ? Parfois, y compris à soi-même. »
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Petits cimetières sous la lune

Avec Petits Cimetières sous la lune, titre inspiré d'un pamphlet de Bernanos, Grand cimetière sous la lune, Mauricio Electorat, nous invite à des allers et retours entre Santiago du Chili et Paris. Paris, capitale choisie par Emilio pour suivre des études de linguistique. Comme tout étudiant fauché, il assure sa subsistance avec des petits boulots, parmi lesquels veilleur de nuit dans un hôtel, ce qui lui permettra de rencontrer une faune nocturne riche d'enseignement. Tel Frédéric, le héros De Balzac, il découvrira parfois à ses dépens les aléas de la vie. (Sans étonnement, le patron de l'hôtel s'appelle Vautrin…).





Mais là s'arrête l'analogie, de l'autre côté du miroir, en Amérique du Sud, c'est une famille bien éloignée des prérogatives de l'étudiant que l'on découvre à l'occasion d'un retour aux sources. Un père qui tenait un garage , mais louait le sous-sol à des individus louches, une mère pâtissière, et des frères ayant hérité de la bosse du commerce.



Riche de l'histoire de ce pays longtemps gouverné par Pinochet, ce roman d'apprentissage est assorti d'une enquête quasi-policière, menée par un fils qui veut découvrir qui est ce père à la fois ironique et aimant.



C'est écrit avec beaucoup d'humour, et construit sans souci de la chronologie, au risque de parfois se perdre dans les méandres de l'histoire. le style est tonique, et les dialogues réjouissants, et on passe un excellent moment, en compagnie d'Emilio et l'originalité est une des qualités premières du récit.



Merci à Netgalley et aux Editions Métailié.

#Petitscimetièressouslalune #NetGalleyFrance


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Petits cimetières sous la lune

A la fin des années 80, Emilio débarque à Paris en provenance du Chili, pour y entamer des études de linguistique, des études qui servent en partie de prétexte pour quitter son pays. Si Emilio a décidé de partir aussi loin, c'est aussi pour mettre un maximum de distance entre lui et sa famille, en particulier son père et ses sympathies pour le régime de Pinochet.

Pour gagner un peu d'argent, Emilio se fait embaucher comme veilleur de nuit dans un hôtel, où il côtoie le monde interlope de la vie parisienne, escrocs et femmes fatales compris. Il rencontre aussi Chloé, s'installe chez elle avant de réaliser, au moment où celle-ci s'évanouit dans la nature, qu'il ne sait rien d'elle.

Puis le Chili se rappelle à son "bon" souvenir, perturbant sa routine parisienne : les parents d'Emilio divorcent. Son père est parti avec une jeune beauté trente ans plus jeune, tandis que sa mère glisse sur la pente de l'alcoolisme et de la dépression. En pleine transition démocratique, Emilio s'envole pour Santiago, et découvre que son père, même s'il semble rouler sur l'or, est peut-être dans le collimateur de la justice en raison de ses accointances passées avec la dictature. Ecoeuré par l'attitude de son père, Emilio rentre à Paris pour tenter de vivre sa vie, mais l'histoire familiale ne le lâchera pas aussi facilement, et il finira par enquêter sur le passé de son père.



"Petits cimetières sous la lune" raconte d'une part une relation complexe entre un fils et son père, entre dictature et liberté, nouvelle vie et poids familial, et d'autre part, une intrigue amoureuse mystérieuse. J'ai trouvé le mélange de thèmes un peu curieux, à la fois roman sur l'héritage de la dictature de Pinochet et roman d'apprentissage de la vie parisienne par un étudiant expatrié. Pour ma part, je me serais contentée du versant chilien de l'histoire, les déboires amoureux d'Emilio m'ont moins intéressée. Mais dans l'ensemble, ce roman est d'une lecture très agréable, sa structure narrative est agile, presque ludique. On y trouve beaucoup d'humour et d'ironie, mais on y perçoit aussi la mélancolie d'un être mal dans sa vie, méprisant son père et son pays sans parvenir à s'en détacher complètement, coincé entre son désir d'émancipation et le poids de la transmission familiale.



En partenariat avec les Éditions Métailié.
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Sartre et la Citroneta

Il est plus facile de faire de la résistance à la terrasse du café de Flore que dans le Chili de Pinochet à la fin des années 70. Avec Sartre et la Citroneta (La burla del tiempo), Mauricio Electorat, auteur chilien installé à Paris, met en scène de Paris à Santiago Pablo Riutort, réfugié politique qui va vivre une double épreuve: la mort de sa mère et la rencontre fortuite avec un ancien compagnon de lutte devenu délateur.

Attention, ceci n'est pas un roman de Luis Sepúlveda, dont j'apprécie d'ailleurs beaucoup les romans. Electorat ne fait pas partie de la même génération, il est plus jeune, et avec lui, le constat est noir, cynique et drôle. Pablo Riutort, nourri aux écrits des penseurs de la gauche européenne est encore un jeune étudiant lorsqu'il commence à militer sous la dictature avec des compagnons aussi enthousiastes que lui. Condamnés à être des exilés intérieurs dans leur propre pays, les étudiants, tiraillés entre leurs idéaux et la réalité du militantisme, montent une cellule sans mesurer les conséquences de leurs actes, surtout lorsqu'ils fabriquent de fausses lettres « signées » par de grands noms, afin de faire croire à la presse qu'un complot français est à l'oeuvre contre Pinochet.

Amateurs de pastiches, préparez-vous à savourer du Sartre, du Robbe-Grillet, ou du Sagan à la sauce Pebre. Sartre et la Citroneta est un roman incroyablement vivant, cru, et drôle, en dépit de la violence qu'il dépeint, de la douleur de l'exil, des compromis et de la trahison. Ce récit protéiforme qui mêle récit à la première personne, poèmes, correspondance, dans un espagnol peu académique, le parler chilien, laisse dans son sillage un parfum de cruauté et d'humour. Electorat dit le drame et la violence qui frappent toute une génération, une génération latino-américaine qui s'inspire des écrits produits par une Europe idéalisée, en total décalage avec ce qui se vit de l'autre côté de l'océan. Bref, un festival d'ironie (avec en guests Adjani et Platini) pour faire revivre les années noires du régime Pinochet. Votez Electorat!
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Petits cimetières sous la lune

Pour s’éloigner de sa famille, Emilio quitte le Chili de Pinochet au milieu des années 80 (d’après ce que j’ai compris), pour faire des études de linguistique à Paris. L’argent donné par son père s’épuise rapidement et il va travailler comme gardien de nuit le week-end dans un petit hôtel près de Montparnasse. Il y rencontre des gens hauts en couleur, tombe amoureux puis un jour apprendra des choses sur son père, avec qui il a toujours été politiquement opposé, qui l’obligent à un retour temporaire au Chili.



Là où tout devient beaucoup plus complexe, ce n’est pas l’histoire d’Emilio mais la façon dont elle est racontée ! Elle ne se déroule pas sur une échelle de temps inamovible, mais repart en arrière, fait un bond dans le futur qui sera bien évidemment le présent au moment de la narration !



Parfois c’est Emilio qui raconte parfois c’est quelqu’un d’autre qui se positionne comme témoin de ce qui vit Emilio ! Autant dire que j’ai eu des difficultés à suivre le fil de l’histoire, sans beaucoup d’indications temporelles ! J’ai fini par faire abstraction de cette donnée que je ne maitrisais pas, j’imagine ne pas avoir tout intégrer au niveau du texte même si j’ai compris l’histoire mais les subtilités m’ont échappées !



Les phrases sont très courtes, incisives, elles donnent l’impression que les mots sont crachés à grande vitesse et qu’il faut les attraper au vol ! Les chapitres sont courts, très courts eux aussi ; 6 mots et de la ponctuation pour l’un ! C’est l’auteur qui a traduit il a donc pu faire exactement ce qu’il voulait de son texte.



Même si j’ai bien aimé sa prose, sa façon de former les phrases, son déplacement dans le temps sans indication m’a beaucoup perdue et fait que j’ai moins apprécié cette lecture que ce que j’attendais.



#Petitscimetièressouslalune #NetGalleyFrance



Challenge ABC 2020/2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021



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Petits cimetières sous la lune



Dans les années 1980, Emilio Ortiz décide de quitter le pays qui l'a vu naitre, le Chili , et une pression familiale - ses parents sont en plein divorce- un peu trop fort pour lui pour revenir vivre à Paris et y suivre des études linguistiques.



Il va rapidement occuper un poste de veilleur de nuit dans un petit hôtel du quartier Montparnasse et y fera de belles rencontres.



Paris sera également le lieu de ses premiers amours puisqu'il va aussi croiser une certaine Chloé, serveuse affriollante avec qui il entretiendra une belle relation.



Après ses démabulations parisiennes, Emilio va repartir au Chili pour se confronter avec son père, hommes d'affaires dont le lien avec la dictature de Pinochet n'est pas très claire et qui se retrouve en proie avec la justice .



A la fois récit d'apprentissage de la vie parisienne par un étudiant expatrié et portrait d'une relation filiale complexe sous fond de dicature chilienne Petits cimetières sous la lune est un roman parfois bancal, qui n'a pas de ligne narrative très établie mais qui véhicule un vrai charme - assez modianesque, surtout dans sa partie parisienne et qui dit des choses intelligentes et profondes sur le déracinement et sur la déception que les pères font engendrer à leurs rejetons.
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Petits cimetières sous la lune

Petits cimetières sous la lune Mauricio Electorat éditions Métailié

Emilio Ortiz soupire de soulagement. Paris, il y est pour préparer un doctorat en linguistique, c'était aussi pour lui l'occasion de quitter le Chili de Pinochet, de s'éloigner de sa famille, de son père surtout celui qui a applaudi à l 'arrivée de la junte militaire et au départ d'Allende. ..

Emilio s'installe dans une vie d'étudiant modeste puis il lui faut travailler car son argent a fondu comme neige au soleil et il accepte un poste de veilleur de nuit dans un hôtel...

Chloé entre dans sa vie pour en ressortir bien vite sans un adieu...

Et le Chili se rappelle à lui. Pinochet ne gouverne plus, les mémoires se réveillent et les règlements de compte commencent.Et son père? Qui est il? De quoi est il responsable? ..il lui faudra mener l'enquête..

Un roman à multiples facettes, celle d'un jeune homme qui se cherche loin de son pays, de sa famille et qui ne se trouve pas , celui d'un homme qui essaye de comprendre qui est cet Antonio Ortiz, cet homme , ce père qu'il ne connait pas ou si peu qu'il aime et déteste à la fois.

Un roman où la narration ne connait pas la linéarité, où le lecteur se doit d'être attentif; où les répétitions semblent de bon aloi. Un roman qui au final vous explose à la gueule.

A noter la qualité de la traduction ... Mauricio Electorat est traduit par Mauricio Electorat.

Un grand merci aux éditions Métailié et à Babelio pour ce partage

#Petitscimetièressouslalune #NetGalleyFrance
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Sartre et la Citroneta

Les qualités narratives de Mauricio Electorat se confirment largement dans ce livre : son écriture, constamment en décalage, combine avec talent et finesse une diversité de registres et modalités discursifs. L'humour, parfois très noir, l'ironie, l'autodérision composent, toujours en contrepoint avec le drame, l'angoisse et le sentiment du tragique. La mémoire et la souffrance avivée par l'exil, l'attente et le choc du retour, le balancement signifiant entre l'ici (Paris) et le là-bas (Santiago), caractérisent une œuvre qui s'inscrit pleinement dans la littérature de l'éloignement et du déracinement.
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Petits cimetières sous la lune

Le narrateur est un étudiant chilien « exilé » à Paris pour suivre des études de linguistique. On peut penser qu'il s'agit pour une part de l'auteur du livre qui a vécu cette expérience. Il fuit à la fois le régime dictatorial et ses suites qui s'est installé dans son pays et sa famille qui en est partisane. Afin de financer ses études il trouve un poste de veilleur de nuit dans un hôtel parisien, ce qui lui permettra de côtoyer la faune nocturne de la capitale. Il agrémentera son séjour par quelques amours dont la jolie Chloé qui disparaîtra un jour sans prévenir.

De retour pour un temps au Chili il y retrouvera sa famille éclatée, ses parents séparés, son père convolant avec une jeunette, bref un monde sans cul ni tête, loin des idéaux d'ordre de la dictature. À cette occasion il reviendra sur les années de la dictature, la position de son père et le rôle qu'il a pu y tenir.

Si le roman manque un peu d'unité, il est très agréable à lire, l’auteur maniant avec talent ironie et humour.
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La burla del tiempo

Les qualités narratives de Mauricio Electorat se confirment largement dans ce livre : son écriture, constamment en décalage, combine avec talent et finesse une diversité de registres et modalités discursifs. L'humour, parfois très noir, l'ironie, l'autodérision composent, toujours en contrepoint avec le drame, l'angoisse et le sentiment du tragique. La mémoire et la souffrance avivée par l'exil, l'attente et le choc du retour, le balancement signifiant entre l'ici (Paris) et le là-bas (Santiago), caractérisent une oeuvre qui s'inscrit pleinement dans la littérature de l'éloignement et du déracinement.
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Petits cimetières sous la lune

Nous suivons dans ce roman dramatique la vie d'un immigré chilien à Paris, Emilio. Il veut passer un diplôme en linguistique, d'où sa venue dans la Ville Lumière, quoi de mieux pour un homme de lettres ?



Il va connaître la difficulté financière et pour atteindre son ambition va devenir pour un temps, grâce à un compatriote, veilleur de nuit. En tant que veilleur de nuit dans un hôtel, on découvre beaucoup de choses et on apprend à connaître les gens autrement, la nuit. Il va aussi rencontrer des femmes, dont une avec qui il partagera de bons moments jusqu'au jour où elle prendra la poudre d'escampette. Elle restera dans sa mémoire longtemps avant de savoir ce qu'elle est devenue.



De l'autre côté de l'Atlantique au pied de la Cordillère des Andes sa famille est en pleine crise. Son père est parti avec une nénette de son âge, sa mère sombre dans l'alcoolisme suite à cette séparation et de vieilles affaires de l'époque de la dictature de Pinochet refont surfaces et viennent s'ajouter aux troubles de la famille.



De sa plume légère mais sérieuse Mauricio Electorat nous raconte dans Petits cimetières sous la lune, sans jugement un pan d'histoire de son pays. L'histoire aussi d'un homme parti loin de sa terre natale, une terre qui coule toujours dans son sang. Il joue avec le temps, analyse la solitude et les relations complexes au sein d'une famille et entre amis. On ressent en cet auteur un amoureux de la littérature française et sud-américaine mais aussi de poésie. Une poésie retranscrite à travers des tableaux sombres mais réalistes de la société, des Hommes et des paysages qui façonnent notre monde.
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Sartre et la Citroneta

Pablo, le narrateur, sans doute pour une bonne part l'auteur lui-même, est un exilé chilien à Paris, après avoir fui le régime de Pinochet. Alors qu'il s’apprête à retourner au Chili pour l'enterrement de sa mère il tombe sur Nelson, une vieille connaissance : celui-là même qui l'avait dénoncé à la police. Les souvenirs reviennent au cours de la discussion qu'ils ont l'un avec l'autre. Pablo est issu de la bourgeoisie chilienne, plutôt favorable au régime. Étudiant, il milite contre la dictature. C'est cette expérience qu'il va nous conter ici pour l'essentiel, avec ses aspects cocasses et en particulier les fausses lettres d’intellectuels français sensées soutenir l'opposition au régime.

On peut rire de cette caricature. Mais, en toute franchise, quand on connaît la caractère sanglant du régime de Pinochet, et le prix payé par ses opposants, on rit plus au tableau qui est fait des partisans du régime que de celui des résistants.
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Petits cimetières sous la lune

A l'ouverture du livre, je remarque que ce roman écrit en 2018 par Mauricio Electorat, écrivain chilien, est traduit en français par lui-même. Pas banal. Je ne parle ni ne lis l'espagnol et ne doute point une seconde des qualités littéraires de l'auteur dans sa langue natale tant celles-ci sont évidentes en français. C'est un romancier habile et un raconteur d'histoire hors pair. Il sait alterner les lieux, les époques, les narrateurs sans que le lecteur n'en soit jamais gêné, au contraire il en est même ravi. Le récit est diablement bien écrit et construit. Il aborde un nombre de thèmes importants conséquents : les relations père-fils et comment celles-ci peuvent évoluer lorsque les deux ont des opinions et des vies diamétralement opposées, l'amour, le Chili sous la dictature et l'après et la dictature en général, la difficulté de vivre à Paris...



Il sait faire preuve d'humour et d'ironie : "En plus, il y avait ce machin, cette espèce de chimère qui nous a toujours aidés : le Chili, ou plutôt Allende, La Moneda sous les bombes, les militaires en train de brûler des livres, toutes ces cartes postales qui parlaient d'un pays formidablement plongé dans la souffrance et la terreur. Maintenant c'est les Syriens, les Irakiens, les femmes afghanes, mais dans les années 80, en France, il n'y avait rien de mieux qu'être chilien." (p.20) et use de différents niveaux de langage. Son écriture est fluide, très agréable et prend parfois le lecteur comme témoin des errements ou erreurs d'Emilio en l'interpellant. Un roman qui n'est pas léger, certes, puisque la dictature de Pinochet en est en partie le contexte, mais qui n'est jamais plombant. La vie avant tout.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Petits cimetières sous la lune

C’est un livre curieux que nous avons là, un livre en deux parties, un livre en deux sujets, et j’ai été amenée à préférer l’un à l’autre.

Nous suivons Emilio, jeune chilien qui décide de terminer ses études à Paris. Comme l’argent que lui a donné, je ne dirai pas à contre-coeur, mais presque, son père, n’est pas suffisant, il trouve un petit boulot : gardien de nuit dans un hôtel. Alors oui, le lecteur découvrira avec lui la faune nocturne, les petits trafics que le jeune homme ne comprend pas vraiment, les services que l’on peut se rendre, de gardien de nuit à gardien de nuit. il vit des amours avec une jeune serveuse énigmatique, une jeune femme qui, contrairement à lui, n’est que serveuse, pas une étudiante qui finance ses études ainsi. Quand elle s’en va sans laisser d’adresse, il se lance, à retardement, à sa recherche. Il mettra du temps à se décider, et j’ai souvent eu l’impression que la partie parisienne de l’intrigue se situait dans une sorte de brouillard nébuleux. Emilio veut savoir, sait, découvre des faits étonnants et puis il ne se passe pas grand chose, Emilio reste dans la réflexion, la contemplation, comme s’il ne voulait pas franchir réellement le pas et connaître toute la vérité.

Au Chili, il agit tout autrement. Il s’oppose à son père, il apprécie très moyennement sa séparation, son remariage avec une jeune femme « extrêmement cultivée », certes, mais surtout plus jeune, et plus belle que sa propre mère. Il n’apprécie pas non plus les secrets gardés par son père sur sa vie pendant la dictature, ses accointances avec des membres du régime. S’enrichir sans se salir les mains pendant la dictature était-il vraiment possible ? Non.

Emilio finira par savoir vraiment tout. Je ne dirai pas qu’il prend des risques – il sait parfaitement ce qu’il fait avant de quitter le pays. Définitivement. Sans regret. Ne lui restera, après avoir ainsi fermé toute possibilité de retour, que la nostalgie de ses premières années parisiennes, une vie qui s’écoule lentement, au rythme de la Seine. J’ai presque aimé que cette fin si paisible après tant de rebondissement au pays natal soit plus développée mais, après tout, pourquoi l’aurait-elle été ? Emilio a accompli ce qu’il avait à accomplir, et laisse les autres face à leurs propres tergiversations.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Petits cimetières sous la lune

Petits cimetières sous la lune (2018) est la traduction littérale du titre en espagnol et il est intéressant de souligner que c’est Mauricio Electorat lui même qui s’est chargé du travail de traduction. Dans ce sympathique roman, l’auteur reprend une histoire avec un veilleur de nuit d’un hôtel modeste (cf Le paradis trois fois par jour) dans le quartier de Montparnasse, pour nous brosser le portrait du protagoniste de l’histoire, Emilio Ortiz, un jeune étudiant de Lettres de 27 ans, de bonne famille et plutôt fauché qui doit travailler pour joindre les deux bouts. De toute évidence, un veilleur de nuit dans un hôtel parisien, est un vivier pour récolter des anecdotes à profusion de tout genre, qui vont nourrir le récit.



C’est un roman d’apprentissage car nous suivons Emilio Ortiz dans ses aventures et mésaventures de jeune homme jeté dans les gorges d’une grande urbe comme Paris. Bien sûr, Emilio a voulu fuir le Chili, mû par ce romantisme farouche des sud-américains qui arrivent à Paris, féconde filière, avec leurs yeux dessillés d’avance et sur les traces de tant de prédécesseurs plumitifs; mais aussi Emilio fuit sa famille dont le père a l’envergure du Commandeur et des affinités politiques envers le Général Pinochet.

Il aura à Paris comme petite amie, Chloé, une fille dont il ignore tout mais qui lui révélera les arcanes de l’amour physique, et ceci est une réalité totalement différente de ce qu’il aurait pu vivre au Chili. Mais Chloé va disparaitre et Emilio sera obsédé de la retrouver afin de mieux la comprendre.



D’autre part, Emilio devra retourner au Chili dans des conditions assez dramatiques et voudra en savoir plus sur la compromission de son père avec la Junte de Pinochet.



La fin du roman m’a paru trop primaire et suintant une haine qui réclame la loi du Talion; jusqu’où peut-on juger et blâmer ses parents ? Jusqu’à quand prolonger une haine assoiffée de vengeance?



Un roman qui revient sur des sujets douloureux, non métabolisés malgré le temps qui passe.

Merci à Babelio et aux Éditions Métailié pour cette lecture.




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Le paradis trois fois par jour

Mauricio Electorat nous entraine, en employant la première personne, dans les méandres improbables de l'histoire survenue à un immigré sud américain, échoué à Paris, qui exerce suite aux hasards de la vie l'honorable,et pourtant peu valorisante, profession de gardien de nuit dans un petit hôtel aux clients de tout acabit mais généralement peu fortunés. Au moins a t'il quelque peu le temps de lire...

Et puis il fait des rencontres, surtout de Valérie, qui débarque en pull et minijupe une nuit froide d'hiver...

ce qui devait arriver arrive très vite .... ah l'Amour !!!

mais après tout se corse, bien évidemment ; on ne serait pas dans la série noire sinon ! Et la donzelle n'a pas grand chose d'une sainte nitouche ...



Franchement, le début de l'histoire est alléchant... la manière dont on attend les problèmes qui ne vont pas manquer d'arriver... et ils arrivent ... on y va à fond ... comment va t'il s'en sortir... les allers et retours, les hauts et les bas... mais je ne sais pas à quel moment au juste , j'ai fini par ne plus arriver à croire aux pérégrinations et aux rebondissements ... à ne plus m’intéresser à ce pauvre gars, à ne plus le comprendre !

Donc voilà , j'ai terminé le livre sans peine mais sans passion et je ne vais pas faire beaucoup plus de lignes dessus.
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Petits cimetières sous la lune

Vous connaissez certainement le franglais mais connaissez vous le fragnol, ou frañol, issu vous l’aurez deviné, du mélange incertain du français et de l’espagnol? C’est en plein territoire franco-chilien que nous voilà, l’endroit où les cultures et les langues se percutent, au sein de notre jeune déraciné Emilio Ortiz Bulnes, ou Emil au gré de ses rencontres, qui s’exile en France, à l’autre bout- du monde. Voilà le Chili qui élit domicile en France quelque part dans les années 80.



L’action se passe vraisemblablement après la fin du régime de Pinochet, alors qu’un nouveau président, Patricio Aylwin, est élu fin 1989. Le Chili sort à peine d’une dictature menée d’une main de fer par celui que l’on ne présente malheureusement plus Augusto Pinochet à l’origine des opérations Condor et Colombo qui ont causé la disparition de milliers opposants. Mais Emilio farouche ennemi au régime, contrairement à son père, passionné de linguistique, de littérature et poésie, part en France finir ses études. Roman franco-chilien entre hémisphère sud et hémisphère nord, qui présente un récit métissé entre Chili et France où, dans la tête d’Emilio, les deux pays finissent par se confondre, ou Etretat devient une station balnéaire chilienne. Sous les yeux de notre jeune chilien, les pays finissent par s’amalgamer, quand il voit Etretat, c’est une station balnéaire Chilienne qui apparaît et lorsqu’il enfourche son kayak au Chili, c’est Maupassant qu’il entend. C’est un beau mariage de deux pays aux antipodes l’un de l’autre, quand l’autre n’est que pluie et grisaille, l’autre n’est que couleur et soleil. Le Chili, pays natal, celui de son enfance, celui de sa famille, il le fuit, même s’il aura là-bas toujours une attache, c’est vers la France qu’il se tourne spontanément, même si dans le premier ses conditions de fils d’homme d’affaire lui aurait accordé un meilleur confort de vie qu’en France ou il ne fait que vivoter.



Sujétion ou indépendance? C’est de cela dont il est question pour Emilio, qui abhorre Pinochet et regrette Salvador Allende, contrairement à son père, à qui il est opposé en tout points. Emilio a l’âme d’un humaniste, au sens premier du terme, il a une conscience aiguë de la condition humaine, et dans sa clairvoyance, ressent intensément l’horreur du régime militaire du général. Il étudie la linguistique, respire par la littérature et la poésie, et déteste le mode de vie de son père, qu’il ne connaît pas et qu’il comprend encore moins. Ce père qui lui ne considère la vie que par le confort que son travail peut lui apporter.



C’est surtout cette recherche du père qui le fera revenir au Chili et qui cimente l’intrigue du livre. L’incompréhension souvent, les non-dits, leurs différences, l’agacement ont entaché leur relation, qui a abouti dans une impasse, ou chacun se heurte à la feinte indifférence de l’autre. Cette relation a, pour moi, été parfaitement bien exploitée par l’auteur, qui a réussi à dépeindre tous les aléas de pensée d’un fils, qui se sent rejeté par son père, mais qui n’en comprend pas les raisons. Comme dans toutes relations, les erreurs ne sont pas unilatérales, et j’ai suivi avec grand intérêt le cheminement intérieur d’Emilio pour retrouver un semblant de complicité avec cet homme qui lui est resté inconnu pendant longtemps. La paix avec son père induit inévitablement la paix avec lui-même. Tout comme la dictature de Pinochet, les conflits ne sont pas éternels et malgré leurs différends, Emilio essaie de trouver un armistice acceptable tant pour l’un que pour l’autre. Voilà un des points qui m’a profondément touché dans ce récit.



Emilio aurait pu changer ce qu’il est pour être davantage conforme aux désirs de son père, c’est la voie de facilité que son frère a choisi. La langue, qu’elle soit espagnol chilien, ou français, est à tel point indissociable de ce qu’il est qu’il a préféré une difficile vie parisienne plutôt qu’une plus confortable vie santiagoise. Je me suis régalée à lire les références littéraires dont est truffé son récit, j’y ai vraiment ressenti cet attachement profond à cette bicultularité de l’auteur, qui se délecte autant en lisant la littérature sud-américaine que francophone. On ressent qu’il se gargarise d’en ponctuer son récit, de se rappeler poèmes, auteurs, qui colorent sa vie davantage que le SUV paternel qui tient presque plus du char d’assaut que du simple véhicule. Le titre est d’ailleurs un hommage au roman de Bernanos Les grands cimetières sous la lune, qui selon les propres mots de l’auteur est « une critique sans appel de la société bourgeoise et de ses compromissions plus ou moins secrètes avec les fascismes en plein essor dans les années 30, condamnation de la mollesse des hommes politiques français face à l’attaque de Franco contre la République espagnole ». Par effet miroir, on le sent, Emilio, ou son concepteur, n’est pas loin de transposer ce résumé à la situation de son Chili natal, et de la France par la même occasion, qui fait partie de cette Europe occidentale qui ne s’est jamais vraiment opposée au général.





Si Emilio est pourvu d’une sensibilité et d’une conscience plus acérées que celles du père, c’est bien à travers son prisme que l’on perçoit ce pan de l’histoire chilienne qui reste encore un point sensible, qui du socialiste Allende est passé au capitaliste Pinochet. Moi qui ne suis pas tellement versée dans l’histoire sud-américaine, j’ai lu avec attention et intérêt ces quelques pages qui donnent un éclairage révélateur sur ce pan d’histoire. Forcément, on se doute , la torture et les passages à tabac sont évoqués, ont marqué le sensible Emilio, qui ne se doutait pas forcément de l’ampleur de l’horreur de ce qu’il se passait caché dans les immeubles. Je crois que ce seront peut-être les pages qui me marqueront le plus, celles qui évoquent ces hommes dont il ne reste qu’une dent, démolis et disparus du jour au lendemain sans enterrement, sans deuil possible, comme s’ils n’avaient jamais existé. Ce souvenir marque à jamais le narrateur hanté par ces meurtres qu’il n’a pas vu, qui ce sont passés sous ses yeux, comme si quelque part la responsabilité ainsi que tous ceux qui ne sont pas révoltés contre Pinochet.



Emilio est un jeune homme, l’ainé de la fratrie, qui se posent des questions sur lui, sa famille et les exactions de la junte qui en un certains sens le poussent aussi à partir. Les disparations de ce fait de ceux qu’il fréquente ont, par la force des choses, un goût amer et il ne supporte pas ne pas en connaître la raison. J’ai beaucoup apprécié la plume de Mauricio Electorat, qui peut parfois être assez acerbe, je pense notamment aux réflexions sur les espagnols que certains sud-américains ne semblent pas porter pas dans leur cœur, et la façon dont il a tisser des liens entre les deux pays, Chili et France, comme s’ils se complétaient tout naturellement. Il a fui son pays, il a fui son dictateur, il a fui son père. Pour arriver dans un pays sans dictature, où la démocratie donnait à son slogan ses lettres de noblesse. Mais derrière tout ça et cette liberté, égalité, fraternité il finit par découvrir l’inégalité, l’hostilité voire le racisme. Heureusement, la solidarité sud-américaine n’est pas un vain mot et ses amis péruviens, chiliens, ne sont jamais bien loin.



Je ne peux que conseiller de découvrir ce roman et le personnage Emilio d’une complexité certaine, qui finit par admettre que son entourage est peut-être plus en demi-teinte qu’il ne le pensait. En général, j’apprécie plus que les autres les protagonistes qui parlent littérature, Emilio ne fait donc pas exception, mais cette biculturalité qui empreigne ce roman est particulièrement délectable.








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Sartre et la Citroneta

Sartre et la Citroneta (2005) est la traduction française du titre original La burla del tiempo (2004), titre que je trouve très beau pour le plus primé des livres d'Electorat : 3 prix, une fois finaliste, mais surtout, cité parmi les 100 meilleurs romans des dernières 25 années par la Revue colombienne Semana en 2007 !

C'est un livre assez mouvementé car la prose d'Electorat et très riche en dialogues ce qui donne une lecture agile.



Dans cette histoire nous avons les déboires d'un étudiant universitaire chilien de gauche, de classe sociale plutôt aisée qui fuit de lui même le pays car il a participé à des manifestations anti-Pinochet. Et l'on sait qu'à l'époque on établissait des listes de tous les manifestants repérés et que l'on savait que à la première incartade ils passaient à la trappe...

Cet étudiant arrivera à Paris où, au fil du temps, il fondera une famille tout en se remémorant ses folles années de contestation, d'exaltation et de folie collective.



Cette lecture m'a un peu exaspéré par moments car le style est très haché. C'est un livre fortement politisé.

La "Citroneta"...ainsi appellaient les chiliens notre Dodoche
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Le paradis trois fois par jour

Ce livre a été publié (pour une fois) avec la traduction littérale du titre en espagnol en 1995, livre écrit par un auteur chilien qui vécut à Paris entre 1987 et 2005.



C'est une bonne histoire policière avec très peu de références au Chili : un veilleur de nuit d'un hôtel minable va s'impliquer dans une aventure scabreuse avec une aventurière asiatique, une femme plutôt amorale et cruelle qui a subtilisé un paquet de fric à un caïd de la drogue.

C'est un récit trépidant ( une des caractéristiques de l'auteur est sa prose très dialoguée), bien écrit et avec une note d'originalité.

Ce livre a reçu deux prix littéraires au Chili.
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Petits cimetières sous la lune

Pour fuir le pays dirigé par Pinochet, ainsi que le poids de sa famille, Emilio quitte le Chili pour Paris afin d’étudier la linguistique. Parce qu’il faut bien gagner sa croûte, il devient veilleur de nuit dans un petit hôtel du quartier Montparnasse où il va croiser des personnages aux caractères bien trempés. Ses retours épisodiques au pays le ramènent à la réalité à laquelle il n’aurait peut-être pas voulu être confronté.



Le style de l’auteur est très particulier, et peut faire penser à celui de grands noms de la Littérature. Des phrases longues, une ponctuation très importante, parfois des bribes de dialogue dans le corps de texte, comme si Emilio était face à vous en train de vous rejouer la scène.



Malgré tout, on y trouve une certaine poésie, une répartie agréable, un trait d’humour aux petits oignons, de vrais dialogues vifs, et les chapitres courts contrastant avec les phrases longues donnent du rythme au récit. Des sauts dans le temps très présents peuvent déstabiliser, mais ça n’est pas gênant dans la compréhension de l’intrigue.



L’auteur fait énormément de références littéraires, notamment latines qui tiennent une place légitime dans le récit.



Entre Paris et Santiago du Chili, Emilio est confronté à la dictature, l’immigration, l’exploitation, un amour perdu, et surtout une relation père-fils des plus complexes.



C’est une agréable surprise. Un roman plein d’humour et d’ironie sur les relations humaines, sur une famille et un pays qu’on rejette.
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