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Citations de Mazo de La Roche (154)


- Pensez-vous - elle parlait en hésitant mais avec détermination - que ce soit bon pour elle de la gâter tellement ? Elle dominait absolument tout le monde.
Il la considéra en souriant d'un ait moqueur :
- Ma chérie, elle aura cent ans à son prochain anniversaire. Elle était gâtée avant que nous l'ayons jamais vue. Mon grand-père s'en était chargé. Il est très possible qu'elle l'ait été avant même qu'l la connût. Elle est sans doute venue au monde gâtée par des générations de Court tyranniques et violents. Il n'y a qu'à la prendre comme elle est.
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Piers trouvait assez désagréable d'être né entre Eden et Finch. Pris entre un poète et un imbécile. Quel sandwich ! De toute évidence il en était la partie consistante.
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Il y avait tant de livres qu'il eût aimé connaître et si peu de temps de libre pour les lire !
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Meg, assise dans un fauteuil d'osier, lisait un roman de Jane Austen, non point parce qu'elle essayait d'être moderne ou qu'elle estimait cet ouvrage délicieux ou amusant, mais parce que Jane Austen avait toujours été son auteur préféré.
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Renny lui prit les pommes et, l'une après l'autre, les flaira.
- Comme elles sont différentes et combien elles sont bonnes, dit-il. Je suis contente que notre verger n'ait pas encore été tripatouillé, mais dans vingt ans, Meg, quand ces maudits experts du Collège d'Agriculture l'auront emporté, aucun citadin ne pourra acheter de pommes ayant l'arôme de celles-ci. Toutes les variétés auront un bel aspect, mais elles auront toutes le même parfum et le même goût.
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En galopant sur la route du retour, Renny avait l'impression que ses sens avaient tous acquis une finesse nouvelle. Il lui semblait pouvoir distinguer les nervures des plus petites feuilles des arbres récemment mouillés, l'odeur de cuir de sa selle, l'odeur du poulain, celle de la terre au soleil lui arrivaient avec une intense perfection. Le contact du cheval, le martèlement rythmé des sabots, le souvenir du baiser de Lulu encore chaud sur ses lèvres, le remplissaient d'une ardeur joyeuse. La vie brûlait en lui comme une torche.
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- Allons, maman, qu'espérez-vous de moi ?
Elle prit la vigoureuse main brune de son fils et la serra dans sa longue main fine.
- Que tu ne te conduises pas comme un imbécile. N'est-ce pas beaucoup espérer d'un homme que d'en espérer seulement cela ?
- C'est même en espérer trop.
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Elle n'avait jamais souhaité remplir les fonctions de gouvernante et si elle avait pu envisager une autre façon de gagner sa vie, elle l'aurait, certes, choisie sans hésiter, mais les débouchés étaient rares pour les femmes au XIXème siècle. Tenant compte de son ignorance et de son manque d'expérience, le seul travail dont elle se sentît capable était de s'occuper de jeunes enfants. Et le fait qu'elle n'en eût guère approchés ne la troubla pas un instant ; ils n'étaient à ses yeux que d'innocents réceptacles qu'elle emplirait d'une science puisée dans des manuels ou sur des cartes multicolores. Elle leur ferait apprendre par cœur des poèmes, des listes de pays étrangers avec leurs capitales, leurs rivières, leurs caps, leurs montagnes et leurs richesses naturelles. L'important était de trouver une situation : une fois assurée de celle-ci, elle se sentait de taille à l'affronter. En vérité, elle n'avait pas le choix : elle devait trouver du travail ou mourir de faim.
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C'était si extraordinaire d'avoir des visiteurs, surtout des Américains.
- Ils ont une guerre civile, lança Nicolas.
- Ça veut dire qu'ils se battent pour être des civilisés ? demanda le petit Ernest.
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- En es-tu sûre ? demanda-t-il.
- Que j'ai besoin de sherry ?
- Que tu vas avoir un enfant ?
- Je voudrais être aussi sûre que ce bateau arrivera à bon port.
Il ne put s'empêcher de dire :
- Plût au ciel que tu aies attendu le moment où nous serions installés à Québec !
Elle répliqua, ses joues pâles retrouvant leur couleur :
- Plût au ciel que TU aies attendu. Mais non, une telle pensée ne te serait jamais venue à l'esprit. Non, mon cher seigneur, ton plaisir d'abord et tant pis pour les suites ! Et tu viens me dire qu'il aurait mieux valu que j'attende ! Heureusement, le Bon Dieu a fait les femmes patientes et douces. Quand on songe à tout ce qu'elles doivent supporter du fait de l'égoïsme et du manque de sagesse des hommes ! Il aurait mieux valu que nous attentions tous deux avant de jamais prendre le chemin de l'autel.
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Adeline portait un long manteau vert aux larges manches bordées de fourrure. Elle faisait face à la mer, aspirant à pleins poumons la joyeuse brise qui frappait les voiles blanches comme un danseur frappe son tambourin. La mer éblouissante s'étendait sous ses yeux et, au-delà, se trouvait ce jeune continent où Philippe et elle allaient construire leur foyer. Elle aurait voulu que le bateau n'emportât qu'eux deux ; s'écartant des gens qui pleuraient autour d'elle, elle glissa sa main dans celle de Philippe dont elle pressa les doigts. Il la regarda dans les yeux.
- Sûre de n'avoir rien laissé derrière toi ? demanda-t-il.
- Rien. Pas même mon cœur.
- Voilà qui est sage ! Car autrement, j'aurais été obligé d'aller le chercher.
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Le monde serait réellement civilisé depuis des siècles si ce n'était pas toujours la même histoire. Les gens sans imagination sont toujours très sûrs d'eux et ils ont le pouvoir d'intimider et d'épuiser ceux qui en ont. L'être imaginatif est effrayé de ce qu'il voit en lui-même, et la pensée de gouverner les autres lui fait horreur.
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Mon enfance s'est passée à la maison entre des oncles qui avaient fait leurs études à Oxford et une grand mère irlandaise. C'est un pasteur qui s'est occupé de mon instruction, mais je dois aussi beaucoup à mon frère et tuteur qui est éleveur de chevaux.
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Dix ans auparavant elle était arrivée à Jalna en tant que femme d'Eden, jeune femme combien posée,soigneusement préservée, conventionnelle, dépourvue d'expérience, et cependant d'esprit libre, originale à côté de ces Whiteoak empêtrés dans leur propre univers, prisonniers de leurs traditions de famille, de leur religion superficielle, de leur vieille croyance à la superiorité du mâle, bien qu'ils fussent dominés par la vieille grand mère!
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Ce qu’elle avait tant espéré, pour quoi elle avait tant prié, dont elle avait par moments désespéré allait enfin arriver ! Le soulagement était presque plus qu’elle ne pouvait supporter. Mais elle n’avait pas beaucoup de temps pour penser. Il y avait tant à faire. Il fallait que la maison resplendisse de la cave au grenier. Elle-même avait besoin de vêtements neufs. Tout devait être beau pour accueillir son époux. Il y avait plus de quatre ans qu’elle ne l’avait vu. Il avait été fait prisonnier si peu de temps après son départ pour le front. Qu’avaient fait de lui ces années ?
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C’était un homme en qui l’on pouvait avoir toute confiance. Évidemment il n’avait rien d’un fermier et ne prétendait pas en être un. Il se contentait de cultiver la quantité de fourrage et d’avoine nécessaire aux chevaux. Dès qu’il s’agissait des écuries il était très dépensier et rien ne le changerait.
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Un regard rétrospectif sur sa vie avec Sarah lui fit voir à quel point cette femme en avait détruit la fraîcheur et l’ardeur. Presque dès le commencement il avait senti en elle un déséquilibre. C’était une figurine de porcelaine qui avait réussi à susciter chez lui la passion et à ravager sa vie. Mais maintenant, il était délivré d’elle, pour toujours ! L’étreinte de ces bras… ces lèvres… cette fois il était libre et avait retrouvé sa vraie place ! Il n’était pas l’homme qu’il aurait pu devenir s’il n’avait jamais connu Sarah. D’un autre côté, il pouvait considérer l’angoissante montée du désir qu’elle faisait naître en lui comme une chose vaincue, reléguée dans le passé.
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Nous sommes ici — autant dire bons à rien. Il y a la guerre. Nous devons accepter les événements tels qu’ils arrivent. Nos faits et gestes sont tellement insignifiants à côté des événements prodigieux qui se déroulent en Europe, ils ne valent pas qu’on s’en soucie.
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Dans sa mémoire, il considérait les deux passés de sa vie, séparés tellement complètement par l’océan et par la guerre qu’ils faisaient de lui deux personnes. Sa mère ignorait tout de sa vie en Irlande. Il n’avait personne à qui en parler. En cette minute de son retour il éprouva un sentiment de profonde solitude.
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Il éprouvait un sentiment de soulagement, qu’il se reprochait, à l’idée que son père ne serait pas à la maison pour son arrivée. Il se rappelait les yeux de son père et le pouvoir qu’avait son regard de vous faire trembler. Son retour chez lui serait plus facile avec la seule présence de sa mère et de ses frères.
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