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Citations de Mazo de La Roche (154)


Les maisons qu’on bâtit sont de plus en plus de médiocre qualité; les marchandises sont une camelote aux noms de plus en plus ronflants. On ne peut plus circuler agréablement à cheval sur les routes à cause des camions et des automobiles. Grâce à Dieu, j’ai dans ma propriété assez de chemins pour faire un temps de galop quand j’en ai envie. A l’intérieur de mes grilles, je conserve les choses comme elles étaient.
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Parfois, il se disait qu’il en serait toujours ainsi, qu’ils ne seraient jamais l’un pour l’autre que des cousins, des amis, mais pas des amants. Il cherchait à se persuader certains jours que l’obstacle à leur parfaite entente était l’extrême jeunesse d’Adeline. Elle était, à bien des égards, très jeune pour son âge, tandis qu’il se sentait plus mûr que ses parents. Il savait qu’aux yeux de son père, il n’était qu’un blanc-bec assez exaspérant et que sa mère le considérait toujours comme son petit garçon.
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Les trois fils de Piers, celui de Renny et celui de Finch qui s'étaient rassemblés en un autre groupe, vinrent se joindre à celui des filles. L'énorme pleine lune qui venait de se lever au-dessus des arbres éclairait maintenant les neuf cousins réunis devant la maison qui, blottie dans sa vigne vierge, semblait contempler cette nouvelle génération des Whiteoak. Comment ces jeunes gens supportaient-ils la comparaison avec Meg, Renny, Piers, Finch et Wakefield ? Et avec ceux dont la lune embellissait à cette heure les tombes alignées non loin de là ? Ils ne les déshonoreront pas, semblait dire la vieille maison...
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Maintenant, Ernest s'arrêta dans l'allée, presque anéanti par le spectacle qu'offraient les murs sans toit, les ouvertures béantes qui avaient été des fenêtres, la porte d'entrée carbonisée suspendue à ses gonds. Tout d'abord, il ne put parler, sidéré. Puis, un sanglot lui échappa, et des larmes coulèrent le long de ses joues.
- Je vous avais déconseillé de venir, dit Renny d'une voix anxieuse. Je n'aurais pas dû vous amener.
Se maîtrisant d'un grand effort, Ernest tira son mouchoir de sa poche, se moucha et s'essuya les yeux. [...]
Il se rapprocha de la ruine et, ses yeux bleus grands ouverts, il désigna un point du bout de sa canne en disant :
- Mes parents ont habité cette chambre, à gauche, pendant la construction de Jalna.
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Le jour de l"anniversaire de la mort d'Eden, Pheasant mit au monde une fille. La naissance se passa normalement, pourtant Piers s'inquiéta beaucoup plus pour sa femme qu'il ne l'avait fait jusque là. Il était ravi d'être père d'une petite fille, mais déçu qu'elle ne ressemblât pas à Pheasant. C'est lui qu'elle rappelait, croyait-il. Cependant Ernest disait qu'elle serait le portrait de la mère de Piers. Ernest était très calé sur le chapitre des ressemblances et savait d'où provenait le moindre trait de chaque membre de la famille, mais il avait été bien embarrassé d'expliquer ceux de Finch lors de sa venue au monde.
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Ils débarquèrent à Cobh sous une pluie fine sur une mer clapoteuse. Le minuscule bateau qui les emmenait à terre bondissait sur les vagues vertes et écumantes. [...]
Avec son propre argent, Adeline acheta des mouchoirs avec une voiture à âne brodée dans un coin et un trèfle dans un autre, pour les envoyer à la maison aux enfants.
Elle posa fermement le pied sur le sol que la vieille Adeline avait quitté, jeune fille, pour aller aux Indes.
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"Je crois que c'est pour bientôt. Vous devriez demander le docteur."
Renny pâlit.
"Laissez-moi d'abord vous mettre au lit", dit-il.
Mais, quand il la toucha, elle poussa un cri. Il la prit dans ses bras, posa ses lèvres sur les joues brûlantes et hésita un instant. Puis, voyant que la porte de la chambre de sa grand-mère était ouverte, il l'y emmena et l'étendit sur le lit.
C'est ainsi que le fils d'Alayne naquit inopinément dans le lit de cuir peint où la vieille Adeline avait mis au monde ses trois fils.
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Ce printemps qu'Eden n'avait pu vivre s'était refusé à naître jusqu'au jour où le poète fut déposé dans sa tombe ; mais aussitôt après, il répandait sans compter son soleil et sa sève ardente. Les tas de neige fondirent et se transformèrent en ruisseaux chantants. L'atmosphère perdit sa pureté froide et impersonnelle, et s'imprégna du parfum de la terre humide.
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Anéanti, il tomba sur la tombe de sa mère et étendit ses bras. Des petites pâquerettes blanches se détachaient de l'herbe sombre comme des yeux tendres, rayonnants. Il se serra plus près, encore plus près, remonta ses genoux, se blottit comme un enfant, appuya sa poitrine contre la tombe et cria : "Mère, oh ! mère, parlez-moi ! Je suis Finch, votre enfant."
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Lorsque le froid prit fin et que Piers et Pheasant furent privés du plaisir de patiner ensemble, ils continuèrent cependant à se retrouver en secret. Il était devenu l'étoile directrice de sa vie et illuminait tout ce qu'elle pensait ou faisait. Pourtant, chose étrange, l'idée de l'épouser ne lui était pas venue à l'esprit. le mariage était encore pour elle une chose lointaine et romanesque dont il est question dans les livres mais qu'on n'envisage pas pour soi-même.
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Mary installa bien le bébé sur les genoux d'Eden et les balança doucement en continuant à tenir le petit Piers. Mais ce n'était pas ce que voulait l'enfant. De sa main potelée il s'empara de la corde et, de l'autre main, il essaya de chasser Eden de la balançoire.
Philippe lança à Mary un coup d'œil amusé.
"Il ne sera pas commode, remarqua-t-il. Asseyez-vous sur la balançoire, Molly. Il admettra peut-être de rester dans vos bras."
On opéra le changement. Mary étala sa jupe à volants, assit l'enfant, et Philippe, la pipe entre les dents, les fit voler vers les feuilles vertes. Piers criait de joie, la jupe de Mary se soulevait et laissait voir son jupon blanc brodé et ses chevilles fines gainées de soie noire.
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Ils dansèrent jusqu'à l'extrémité la plus obscure du salon et Mary sentit les lèvres de Philip sur ses cheveux, l'étreinte plus vigoureuse de son bras autour de sa taille. Elle aurait voulu que le reste du monde restât lointain, lui abandonnât ce court instant, mais l'écho du piano s'était glissé dans toute la maison tant Lily avait fini par mettre de passion dans son jeu. La porte s'ouvrit et Adeline apparut en robe de chambre.
Musicienne et danseurs s'arrêtèrent.
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Un visage aussi remarquable que celui d'Adeline était rare, si même il en existait un autre sur la surface de la terre. Sa fraîcheur éclatante suffisait à faire retourner les têtes sur son passage ; sa chevelure épaisse et ondulée, d'un blond roux qui devenait couleur de flammes aux rayons du soleil, accompagnait un teint de lis et roses, et des yeux bruns changeants ombragés de cils noirs.
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Ils trouvèrent Adeline et ses trois aînés debout près de la table : Augusta, aux longues boucles noires avec une épaisse frange sur un front haut, une enfant discrète qui avait à peine plus de dix ans ; Nicholas, ardent, aux yeux sombres, superbes, et aux cheveux ondés. Il semblait fier, presque audacieux mais d'une tenue parfaite. Ernest, tout blond avec ses yeux bleus, avait deux ans de moins. Adeline paraissait avoir préparé consciemment le tableau pittoresque qu'elle formait avec ses enfants autour d'elle.
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Nicolas ne pouvait pas dormir : " Trop bu de rhum, se disait-il. Voilà ce que c'est que de ne boire ordinairement que du thé. On dirait qu'un petit diable vient vous empêcher de dormir en vous secouant dans un chapeau à trois cornes ! "
Cependant il n'était pas fâché de rester éveillé dans son lit. Il se sentait paisible et léger, et de charmantes visions d'autrefois passaient devant ses yeux. Le charme des femmes qu'il avait aimées jadis imprégnait sa chambre comme d'un parfum... Il avait oublié leurs noms (ou ne voulait faire aucun effort pour s'en souvenir). Leurs visages étaient flous, mais le frou-frou de leurs jupes (ce mot adorable de " frou-frou ", qui n'avait plus aucun sens aujourd'hui) bruissait autour de lui, plus évocateur, plus charmant que leurs noms harmonieux ou que leurs jolis visages. Et leurs petites mains se tendaient vers lui pleines de fleurs de tendresse. Car, à cette époque, les femmes avaient vraiment de petites mains et le mot " éblouissant " n'était pas trop fort pour exprimer la blancheur de leur teint.
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" Meggie entre à l'hôpital demain. " [...]
Finch replia la lettre, les mains tremblantes. Sa Meggie, sa sœur chérie, en danger ! Peut-être ne la reverrait-il plus ! Il se rappela l'époque où il avait été malade à Vaughanlands. Elle était assise près de son lit et le faisait manger comme un bébé. Il se rappela ses tendres mains féminines qui lui caressaient les cheveux, l'ineffable douceur de son sourire.
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Un rouge-gorge, perché sur la branche tremblante d'un cerisier sauvage, se mit à chanter éperdument. Wakefield épaula un fusil imaginaire, et visa.
- Pan ! cria-t-il.
Mais le rouge-gorge continua sa chanson, comme s'il n'avait pas été touché.
- Voyons, se plaignit Wakefield, tu ne sais donc pas que tu es mort.
[...]
Wakefield se recoucha, la tête sur le bras. [...] Il enfonça une main dans la poche de son pantalon et tâta ses nouvelles billes d'agate, tout en comptant. Un délicieux engourdissement s'emparait doucement de lui. Le souvenir agréable de son excellent petit déjeuner bien chaud le remplissait de paix. Il se demandait s'il était toujours dans son estomac ou s'il s'était déjà transformé en sang, en os et en muscles. Un tel déjeuner doit faire beaucoup de bien. Il serra la main du bras posé sous sa tête pour tâter ses muscles. Oui, elle était plus forte, aucun doute là-dessus. S'il continuait à prendre des déjeuners de ce genre, le jour arriverait où il ne supporterait plus aucune insolence de Finch ni d'un autre de ses frères, même de Renny.

(A robin, perched on a swinging branch of a wild cherry-tree, burst into song. It filled the air with its rich throaty notes, tossing them on to the bright sunshine like ringing coins. Wakefield held an imaginary gun to his shoulder and took aim.
" Bang ! " he shouted, but the robin went on singing just as though it had not been shot.
" Look here ", complained Wakefield, " don't you know when you're dead ? "
[...]
Wakefield lay down again, his head on his arm. [...] He pushed one hand into the pocket of his knickers and fingered his new agate marbles as he counted. A delicious drowsiness stole over him. A tender recollection of the lovely warm breakfeast he had eaten filled him with peace. He wondered if it were still in his stomach, or had already changed into blood and bone and muscle. Such a breakfeast should do a great deal of good. He clenched the hand belonging to the arm stretched under his head to test its muscle. Yes, it felt stronger — no doubt about that. If he kept on eating such breakfeasts, the day would come when he would not stand any nonsense from Finch or from any of his brothers, even up to Renny.)
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Comment tenir un homme pour responsable de ses actes quand une telle femme rôde autour de lui ? Après tout, il est de chair et de sang…
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Il n’existe plus rien au monde pour moi quand je suis dans vos bras.
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On n’est jamais trop prudent, surtout avec un bébé dans la maison.
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