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Critiques de Mélanie Sadler (27)
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Quand le vieux professeur Borges, spécialiste d'histoire précolombienne, se décide à mettre le nez dans une liasse de papiers envoyés par un confrère , il n'imagine pas du tout tenir entre les mains les débuts d'une découverte historique bouleversante....Un anachronisme réveille sa curiosité endormie par des années innombrables de recherches académiques....

Comment Coatlicue, déesse aztèque de la fertilité, peut- elle figurer dans un manuscrit turc daté d'une époque, oú personne dans l'Empire Ottoman, n'avait encore entendu parler des aztèques?

Avant de révéler cette abracadabrante explication, le vieux professeur Argentin demande au professeur Hakan, son collègue stambouliote de fouiner dans les mosquées à la tombée de la nuit.....c'est là qu'il découvre et finit par dénicher ( dans les allées du grand Bazar, aux recoins cachés de la Basilique Sainte- Sophie )l'étrange manuscrit qui,décrypté, confirmera l'hypothèse folle de Borges:

Le jeune prétendant au trône Aztèque, aurait été, dans le plus grand secret , envoyé en Occident, à la veille du massacre de son peuple par le conquistador Cortes.

Et si Cuauhtemoc, le dernier empereur Aztèque , avait réussi à fuir et à survivre?

C'est un récit à la croisée du récit d'aventures et du conte oriental, historico- burlesque, drôle , ludique, un peu déjanté, brillant, particulièrement érudit.....

On dirait une partie d'une thèse de cette jeune auteure ?

Un clin d'œil humoristique à l'histoire, un voyage dans le temps à l'époque Azteque et Ottomane ....

Le style est imagé, vif, fluide, bourré de références littéraires: Senghor, Rabelais, Sophocle, Loti , Yourcenar.....et l'intrigue est bien menée...

Pourquoi ne pas avoir confié cette histoire à un dessinateur car le dessin en aurait augmenté l'intérêt ?

Extrait : "il fallait bien reconnaître que tous les grimoires qui auraient pu- d'une façon ou d'une autre- présenter un quelconque intérêt avaient déjà été consultés, répertoriés et recensés . Et critiqués. Et reconvoqués pour établir la critique de la critique. Et la suivante...l'argentin se tiendrait tranquille s'il avait

Quelques "vieux " papiers inédits à ingérer et à digérer ....."

Un livre réussi qui nous mène en bateau brillamment....mais ce n'est que mon avis, bien sûr.....

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Dans les pas de Barbara Davalo

A Buenos Aires, Barbara est une adolescente mal à l’aise dans sa famille influente et conventionnelle.

Heureusement, avec sa cousine, elles parviennent assez souvent à s’échapper et leur plaisir est d’aller dans les « conventillos », quartiers d’immigrés miséreux. Là, elles s’attachent à une famille d’italiens.

C’est un très beau récit que fait Mélanie Sadler. Celui de la vie de Barbara, celui des milieux nantis et des milieux défavorisée de l’Argentine au début du XXème siècle.

L’écriture est vive et précise, les personnages attachants ou agaçants, reflets d’une société où les conflits menacent.

Aux informations historiques se mêlent les émotions d’une jeune fille rebelle et pleine de grâce.

Un roman très agréable à lire.

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Comment les grands de ce monde se promènent e..

C'était un pari très risqué pour moi de lire ce roman. Peut-être parce que la première raison qui m'y a poussé est qu'il réunit 2 sujets qui me plaisent beaucoup - la chute de l'empire aztèque et le règne du sultan Soliman - ou peut-être parce que la présentation peu convaincante qu'en a fait François Busnel à la Grande Librairie pouvait laisser penser que le véritable attrait de ce livre n'était autre que je joli minois souriant de son auteur.

Si on rajoute à cela le fait que l'humour est un exercice très périlleux difficile à faire et à apprécier… Je m'attendais à tout et n'importe quoi.



Et en effet les deux tiers du roman m'ont agacée car le récit est tellement loufoque que j'ai eu l'impression de livre un mélange hybride entre les enquêtes de l'inspecteur Clouzot, les souvenirs de vacances cuculs remaniés dans une rédaction type sujet d'imagination d'une lycéenne avec des clichés en veux-tu en voilà parfois beaucoup trop gros et trop faciles pour que je puisse en rire.

Quelques exemples :

* "Il s'attarde sur ses yeux de Kaaba, […]"…mouais ….

* " du fin fond de de sa nuit portègne, il tomba sur Hakan mêlé au brouhaha assommant du Grand Bazaar. […] Il pourrait à présent écouter ce que son ami cherchait à lui annoncer […]. mais c'était compter sans les voies d'Allah impénétrable à l'Homme. Hakan avait complètement évacué l'heure de l'adhan de son esprit." … j'ai fait court mais avec quelques détails en moins, j'aurais mieux apprécié la légèreté et le comique de la situation.



Enfin bon. Comme je l'ai dit plus haut, il faut garder en mémoire que l'humour est un exercice difficile et qu'en plus ceci est un premier roman. Qui plus est, premier roman qui n'a pas que des défauts. Mélanie Sadler se moque avec brio et avec beaucoup de vérité du caractère extrêmement hautain dont font preuve certains professeurs d'universités (et les français sont loin d'être en reste…) qui s'acharnent à nous montrer que la terre n'est pas assez grande pour les porter. Et avouent "en cachette" quelques minutes plus tard qu'ils sont frustrés de voir le fruit de leurs recherches si passionnantes et leurs compte-rendus si soporifiques totalement ignoré des "masses" qu'ils dominent de leur (ego d') intelligence.



Ce roman est très court, complètement loufoque où l'historienne tourne en dérision la trop grande dévotion religieuse dont beaucoup de civilisations ont fait preuve au cours de l'Histoire. Comme ici par exemple :



"Ce jour-là, un pacte fut scellé sous les yeux d'Allah et de Huitzilopochtli, dans la confusion sans queue ni tête des siècles. "



Ce n'est pas, à mon sens, le roman de l'année ni même un "coup de coeur de librairie" mais ce fut une lecture assez sympa qui mériterait d'être lu par les étudiants en histoire dans la mesure où il montre très bien le "problème" de l'historiographie (loin d'être une science exacte). Ce qui devrait en amener plus d'un à une qualité essentielle que devrait avoir tout chercheur : la modestie.

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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Un conte des mille et une nuits : voici une histoire à dormir debout dans laquelle on entre comme à la suite d’Indiana Jones ou du Professeur Langdon … Cependant, les héros contemporains ne ressemblent en rien ni à Harrisson Ford ni à Tom Hanks : binoclards, rats de bibliothèques, ils enseignent et font des recherches, fureteurs fatigués dans les monceaux poussiéreux de vieux grimoires, pas dotés pour deux sous ni d’un fouet véloce ni d’une force musculaire leur permettant de s’extraire des pires situations. Et pourtant …



Nous suivons avec passion la quête de Javier Léonardo Borges – professeur émérite (c’est-à-dire retraité) à l’Université de Buenos Aires - et de son correspondant d’Istambul, le professeur Hakan. Car l’un comme l’autre préparent un colloque sur les dirigeants politiques des XVème et XVIème siècle, à partir de documents inédits.



Et voici que, compulsant un texte ottoman orné d’enluminures – un péri – Borgès fait une découverte bouleversante. Il ne comprend pratiquement rien au texte mais l’illustration l’intrigue : il croit y déceler, mais non, il en est certain, une image caractéristique de l’iconographie aztèque : une jupe faite d’un faisceau de serpents, la représentation de la déesse de la terre Coatlicue. Comment un artiste ottoman pouvait-il choisir en 1520 le motif d’un être mythologique aztèque ?



De part et d’autre de l’océan, les deux savants sont persuadés détenir la clé d’une énigme dont la révélation sera aussi spectaculaire que novatrice. Nous les suivons pas à pas dans leur recherche, grâce au style acéré, plein de malices et de références discrètes, au scénario farfelu mais jouissif de la jeune écrivaine qui nous livre ici son premier roman.



Je ne connais pas Mexico et hélas n’aurai jamais assez de vie pour découvrir ce que devint Tenochtitlan, mais je me situe parfaitement dans les ruelles du vieil Istamboul, entre le palais de Topkapi et la somptueuse mosquée Suleymaniie, dans le Grand Bazar comme parmi les échoppes odorantes du bazar Egyptien. Avec ce livre ramassé, je traverse la Méditerranée pour assister au siège d’El Djazaïr par Charles Quint, je participe aux offres de soutien mutuel entre François Ier et Soliman le Magnifique, un de mes héros de jeunesse …



Un livre drôle, parfaitement écrit, un polar qui ressemble à une pochade pleine d’imagination, l'antithèse du choc des civilisations, en résumé : un régal !


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Dans les pas de Barbara Davalo

Bárbara Dávalo sera libre.

Issue d’une famille bourgeoise de Buenos Aires, elle entend son père et son frère dénigrer les étrangers, la lie de la nation, ces italiens, ces irlandais qui accostent, s’installent et véhiculent des idées anarchistes.  Elle écoute sa mère et sa sœur prôner le mariage, parler dentelles et chiffons. Son univers est étriqué, elle y étouffe.

Elle, elle rêve d’espaces, d’échanges, de corps qui exultent, d’expressions et de philosophie. Elle s’évade avec sa cousine Amalia jusqu’aux Conventillos, quartiers de misère, où elle rencontre Giu, Tito, Matilde et Marcello. Elle y apprend la vie, l’amour et la fantaisie, existe au rythme du Tango, s’imprègne de liberté et s’instruit. Son propre monde lui échappe, elle ne peut plus s’y conformer, même si Amalia l’abandonne, même si l’enfance s’évapore. Son destin est ailleurs. Audacieuse, féministe d’avant-garde, Marie Curie et Juana Azurduy pour modèles, elle osera se rebeller et s’affranchir du joug familial et social.

« … Cette frontière-là n’a rien à voir. Il s’agit de moi. De mon être. Que l’on veut atrophier. Que l’on veut plier pour qu’il ne prenne pas trop de place. Ni dans la famille, ni dans la société. De ma pensée. De mon intelligence peut-être. Je repense aux mots de Marcello. La liberté de la profondeur. C’est exactement ici que l’on m’attaque. Dans ce domaine qui n’appartient qu’à moi, qui n’amputera aucun autre si je le conquiers, mais que l’on ne cesse pour autant de vouloir m’arracher. »

Un roman qui se dévore en quelques heures tant on est captivé. Sur fond de crise nationaliste, on découvre Buenos Aires en 1910 et ses fragmentations sociales dans un récit précis et détaillé. La plume de Mélanie Sadler retranscrit avec beaucoup de passion l’emprise bourgeoise, le labeur des ouvriers, la pauvreté, mais aussi la culture, le théâtre et la danse, de ce pays bouillonnant auquel elle rend un merveilleux hommage.

Un roman magnifique.




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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Quand Javier Leonardo Borges, un vieux professeur d’histoire précolombienne de Buenos Aires fait une découverte inattendue dans les documents que vient de lui envoyer Hasan, son acolyte Turc, le voilà prêt, lui le sédentaire blasé, à retourner la terre pour comprendre, trouver des preuves et enfin connaître la gloire qu’il mérite.

Ce qu’il vient de découvrir bouleverse la totalité des recherches et des parutions qu’il a produit depuis le début de sa carrière. Quelle histoire cette rencontre improbable d’une déesse aztèque et du palais de Topkapi, quel bouleversement de l’Histoire peut être ? Une présence précolombienne dans l’univers du sultan Suleyman le magnifique ? Le dernier des empereurs aztèques serait parvenu à échapper à Cortés, aurait traversé l'océan et réussi à rejoindre le palais du sultan à Constantinople ?



Mêlant habilement de chapitre en chapitre, les aventures des deux chercheurs, et le récit passionné de Roxelane, la belle prisonnière du Harem qui a su conquérir le cœur du sultan, Mélanie Sadler nous emporte dans un récit rocambolesque et plein d’humour que l’on pourrait aisément imaginer en BD.

« Comment les grands de ce monde se promènent en bateau » est certainement de la fantaisie littéraire écrite avec beaucoup d’humour et d’érudition, un clin d’œil à l’Histoire, de France, de Turquie et précolombienne, mais pas seulement. Car en fermant ces pages, j’avoue je me pose quelques questions sur la crédibilité de certaines recherches, la possibilité de supercheries, la possibilité de détecter de faux ou au contraire de véritables documents. Sans parler de la possibilité pour d’adroits faussaires de mener en bateau quelques vieux chercheurs insatisfaits de leurs carrières d’universitaires, à l’image de ce J.L .Borges, qui n’a rien d’un auteur de fiction (allusion bien sûr à Jorge-Luis Borges, auteur que j’affectionne particulièrement pour entre autre son roman Fictions)


Lien : https://domiclire.wordpress...
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

L'éminent professeur argentin Borgès, spécialiste de l'Histoire précolombienne, découvre par hasard une représentation d'une déesse aztèque sur un document ottoman du XVIe siècle. Intrigué et aidé par son collègue à Istambul, il va découvrir l'un des plus grand mensonge de l'histoire. Il s'ensuit une véritable poursuite digne des plus illustres aventuriers.



Ecrit dans un style très posé et clair, très bien documenté. Une histoire comme on aimerait qu'il en existe. Une histoire ou l'Histoire se fait et se défait en fonction de l'interprétation de celui qui l'écrit.



Un grand merci à Masse Critique et aux Editions Flammarion pour cette découverte.
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Javier Léonardo BORGES, est un vieux professeur d’histoire de la faculté de Buenos Aires. Il s’ennuie et s’étiole quand le hasard le place face à une curieuse découverte ou plutôt un anachronisme de l’Histoire : comment Coatlicue, la déesse aztèque de la terre peut-elle se trouver sur le dessin d’un « peri » sorte de manuscrit illustré de 1520 et porter une référence à la conquête des Amériques , alors même que l’empire aztèque n’est pas tombé face aux troupes armées menées par l’espagnol Hernan Cortès ?

Plus qu’émoustillé par cette découverte Il se lance alors aidé de son homologue Hakan à Istanbul dans une recherche quasi policière …

Dans un style très enlevé, porté par une écriture vive et malicieuse , nous cheminerons vers une vérité bien imaginative !!

Ou l’on découvre que Cuauhtémoc le dernier empereur n’est sans doute pas mort en 1524!

Ou l’on comprend comment la représentation de la déesse de la terre peut se trouver sur ce parchemin !

un roman extrêmement bien monté,une intrigue quasi policière très dense, au rythme soutenu ! une écriture alerte et sautillante, moderne et érudite à la fois .

L’auteur parvient à conjuguer imagination, érudition, beauté de la langue et esprit romanesque pour le plus grand plaisir du lecteur

un roman qui demande aussi des références et des connaissance historiques .



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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Ce premier roman d'une jeune auteur de 27 ans, agrégée d'espagnol et spécialiste d'histoire argentine est rempli de fraîcheur.



Alors, oui l'histoire est brouillonne, patchwork assez improbable, pastiche d'une Histoire officielle cherchant avant tout à divertir. Mais quand on s'amuse à vérifier certains faits on se rend compte que l'invraisemblance est malgré tout proche de la réalité... Et si cette historiette pouvait finalement être la vraie Histoire...



Le sérieux universitaire de l'auteur permet de semer le trouble... et constitue selon moi en contrepoint une moquerie ironique de l'Histoire et de ses vérités. A quel point peut-on être sûr que l'Histoire qu'on nous conte est la vraie ? C'est un poncif du genre que de dire que l'Histoire est celle de ceux qui l'ont écrit et qu'elle n'est pas forcément LA vérité.



Ce qui est également assez agréable, c'est que, tout en n'évitant pas l'écueil parfois de la démonstration culturelle et de l'esbrouffe d'une jeune auteur, Mélanie Sadler parvient tout au long du récit à nous amuser, à nous divertir, à éloigner l'ennui. Le livre est court et cela renforce aussi cette impression. Mais parvenir à amuser, à cultiver tout en laissant poindre une ironie sous-jacente... tout ça dans un premier roman... moi j'achète !
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Notez vos idées sur différents papiers, mettez-les dans une boîte, mélangez... Sortez vos papiers 1 à 1 et écrivez une histoire invraisemblable!

L'auteur s'est amusée à faire des cocktails entre les civilisations, des enchaînements d'expressions, et a ainsi tissé une très belle toile aux nombreux fils. Avec une plume aiguisée ou subtile, un style léger et enlevé, elle s'attaque à l' Histoire et fait de nombreuses références à tout ce qui lui vient à l'esprit. Elle s'inspire d'une chose et la détourne, pour nous offrir un très beau moment de lecture.
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Un roman tout léger qui se déguste comme une tartine beurrée. Une histoire un peu (beaucoup) folle qui nous promène sur les rivages historiques du Bosphore et de l’Amérique Latine. Rien d’impérissable mais une lecture très agréable.
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

La Feuille Volante n°1012– Février 2016



COMMENT LES GRANDS DE CE MONDE SE PROMÈNENT EN BATEAU – Mélanie SADLER – Flammarion.



Ne vous y trompez pas, Javier Leornardo Borges n'a rien à voir avec Jorge Luis Borges à qui, pour cette fiction, il emprunte seulement son nom et les initiales de son prénom, sinon qu’il est, lui aussi professeur à l'université de Buenos Aires. Puisque l'auteure nous y invite si gentiment, il ne nous coutera rien d'imaginer avec elle que ce vieil universitaire découvre par hasard sur un manuscrit turc du XVI° siècle la représentation d'une déesse aztèque. Il y a vraiment de quoi le sortir de la torpeur de sa fin de carrière, lui qui connaissait sur le bout des ongles la civilisation précolombienne, l'histoire de la conquête du Nouveau Monde par Hernàn Cortès, la mort de Monctezuma, la trahison de la controversée Malinche … Pourquoi, après tout, le dernier empereur Cuauhtémoc n’aurait-il pas fait périr quelqu’un à sa place et ne se serait-il pas enfui en Espagne ? Se pouvait-il que l'histoire fût à ce point bouleversée, que les historiens les plus éminents se soient à ce point égarés et que tout cela ne soit rien d'autre qu'un rideau de fumée pour cacher une réalité bien différente ? Ce n'est pas d’ailleurs pas vraiment la première fois que ce thème est soulevé. On se souvient du roman du brésilien Jorge Amado (« De como los Turcos descubieron América »(1994). Quant à la découverte réelle de l'Amérique en 1492 par Christophe Colomb, cela fait longtemps que cette vérité officielle est contestée.



Il n'en fallait pas davantage pour que notre distingué professeur charge son collègue et ami le turc Hakan de débrouiller cette bien ténébreuse affaire. Devant une théorie aussi rocambolesque notre turc comprit rapidement que Borges devait être sénile, à moins qu'il n'ait abusé régulièrement de la bouteille, mais un peu par hasard il finit par trouver une sépulture improbable au sein de la mosquée Sülemaniye et un parchemin codé pour le moins mystérieux. Tout cela évidemment magnifié par le récit digne des Mille et une nuits de la belle sultane Roxelane. Du coup notre universitaire argentin laisse aller son imagination débordante, prête à un prince aztèque un voyage improbable à travers l'Atlantique, mais inverse de celui de Christophe Colomb, lui fait rencontrer Don Quichotte puis mener la bataille d'Alger où non seulement il vainc Charles Quint mais aussi retrouve Hernàn Cortes qu'il torture, vengeant ainsi son peuple.



A l’occasion de ce roman, Mélanie Sadler, promène son lecteur dans une véritable énigme policière, entre érudition et imagination débridée, du Bosphore à l’université argentine dans un fantastique roman d'aventure. Je dois dire que si je ne refuse pas les récits imaginaires même les plus échevelés mais là, j'avoue que même si le style est enlevé et carrément jubilatoire, je dois avouer avoir été un peu perdu autant par la fantaisie burlesque de l'auteure que par l'anachronisme de cette fiction. En réalité, j'ai le sentiment que ce premier roman m'a un peu promené (en bateau) et en tout cas ne m'a pas vraiment emballé... mais cela doit tenir à moi !



© Hervé GAUTIER – Février 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

La découverte d'une déesse aztèque sur un parchemin arabe est le point de départ d'une enquête et de découvertes époustouflantes pour le vieux professeur Borges et son assistant, Hakan.

Christophe Colomb n'aurait pas été le seul à se lancer sur la mer océane......

Plaisant, distrayant et aussi amusant!
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Ce premier roman de Mélanie Sadler est une grande réussite ! Il est très court, et pourtant, il s'y passe tant de choses qu'on ne se rend même pas compte qu'on arrive déjà à la fin ! L'histoire, complètement fantaisiste (ou pas ? on finirait presque par y croire à cet empereur aztèque échappant à Cortés pour se retrouver en Turquie) est en plus servie par un style savoureux et plein d'humour. Je me suis vraiment régalée dans cette lecture, le personnage de J.L. Borges, universitaire sud-américain complètement imbu de lui-même, est vraiment excellent, de même que son comparses turc, Hakan. J'ai aussi beaucoup aimé les allers-retours entre le temps présents et les personnages issus de l'Histoire avec un grand H. J'ai aimé le déroulement de l'intrigue et la résolution du mystère, non sans rappeler quelque aventure d'Indiana Jones (le côté bad-ass en moins) et nous délectant jusqu'au bout de cette farce historique. Génial !

Merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour cette superbe découverte !
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Un livre brillant et bien écrit mais sans âme.

L'histoire me paraissait pourtant invitante et alléchante: deux professeurs d'université vont chercher à dénouer le mystère que constitue la representation d'une déesse aztèque dans un manuscrit turc du XVI siècle.

D'aucun ont dit que l'intrigue est digne d'une bande dessinée de Tintin. C'est vrai. Mais il aurait peut-être été preferable que l'auteur confie son histoire à un dessinateur car au moins le dessin aurait su créer l'ambiance.

Je suis en effet restée sur ma faim tout le long du roman car si j'aime les intrigues bien ficelées (et celle là a été à la hauteur de mes attentes), j'aime aussi les romans d'atmosphère et là, rien. Mais rien, vraiment rien. Quand le professeur stambouliote traverse le souk à la recherche d'un indice, on ne sent rien,on ne voit rien, on n'entend rien. Pareil dans le palais de Suleyman le Magnifique, le palais de Topkapi ou l'université de Buenos Aires. Rien. J'en suis fâchée. Melanie Sadler manie avec virtuosité l'Histoire mais elle ne vous fera pas vibrer à l'unisson des personnages qu'elle anime. Quant à l'humour, elle le pratique sans doute pour un groupe d'initiés qui n'ont pas séché autant que moi les bancs des cours d'histoire. Car j'avoue que j'ai seulement pressenti le comique de la fin de l'histoire malheureusement je n'avais pas les bases pour l'apprécier vraiment.

Dommage.



Un exemple d'essai râté d'envolée littéraire:



"Le soir tombait et un albatros solitaire emportait entre ses ailes les restes de la journée consommée. Le ciel se décomposait en lambeaux d'un pourpre délavé"

Aouch. On est loin de la prose de Céline:

"Les crépuscules, dans cet enfer africain, se révélaient fameux. On n'y coupait pas. Tragiques chaque fois comme d'énormes assasinats du soleil. Un immense chiqué. Seulement, c'était beaucoup d'admiration pour un seul homme. Le ciel, pendant une heure, paradait tout giglé d'un bout à l'autre d'écarlate en délire, et puis le vert éclatait au milieu des arbres et montait du sol en traînées tremblantes jusqu'aux premières étoiles. Aprés ça, le gris reprenait tout l'horizon et puis le rouge encore, mais alors fatigué le rouge et pas pour longtemps. Ca se terminait ainsi. Toutes les couleurs retombaient en lambeaux, avachies sur la forêt comme des oripeaux aprés la centième. Chaque jour sur les six heures exactement que ça se passait."

Voyage au bout de la nuit .... qui n'a pas eu à disserter sur ce passage au moins une fois pendant les années d'école?
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Dans les pas de Barbara Davalo

Nous sommes à Buenos Aires, dans les années 1910. Barbara, jeune fille née dans une famille aisée, ne veut pas sortir de l’enfance, synonyme de fin de l’insouciance et de début d’une vie toute tracée … avec à la clé mariage, famille, et autres codes imposés par son rang social.



Mélanie Sadler nous parle, avec émotion, de la légèreté de l’enfance et des prémices du combat féministe de Barbara.



Mais elle évoque aussi avec beaucoup de brio la réalité de la vie en Argentine au début du 20è siècle (et aujourd’hui encore?), sur fond de lutte de la bourgeoisie nationaliste face à l’anarchisme des émigrés venus d’Europe. Ce qui n’empêche pas une culture riche et bien vivante, à travers la danse et le théâtre.



Mélanie Sadler, spécialiste de l’Argentine, nous fait ainsi découvrir une Argentine et un Buenos Aires touchants, vibrants, lyriques, à l’image de Barbara. Un livre délicat, à l’écriture fluide et poétique, qui fait voyager, y compris dans l’histoire, et qui m’a transportée.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Ce premier roman est un ovni, il y a de l’histoire avec les références à l’empire ottoman et à la conquête aztèque, de l’intrigue avec un mystérieux secret historique, à la Indiana Jones. Les références sont précises et on plonge dans le monde universitaire avec les 2 personnages principaux tous les 2 professeurs.



Il y a beaucoup d’humour avec le personnage du vieux professeur ronchon J.L Borges et de son collègue turc Hakan prêts à tous pour percer les mystères de ce fameux secret historique. Borges vieux professeur qui veut prouver au monde intellectuel qu'il est encore capable de faire une découverte révolutionnaire même si il est en fin de carrière et qui s'associe à son jeune collègue turc qui se prend au jeu des énigmes. Le caractère bien trempé voire caricatural du professeur egocentrique et très imbu de lui même est compensé par l'amour de son jeune collègue, sa passion pour l'histoire. Beaucoup plus sympathique, il va tout faire pour mettre à jour cette énigme malgré les périls de remettre en cause l'histoire officielle turque.



Il faut ajouter à cela de belles références littéraires, avec les citations en début de chapitre ( milles et une nuit, Senghor, Rabelais, Yourcenar, Loti, Sophocle entre autres). Un voyage dans le temps à l'époque ottomane et aztèque avec une maestria certaine, de l’ironie dans la description du petit monde universitaire.Et on va d’étonnement en étonnement, on suit avec plaisir les tribulations des personnages et le livre se lit avec bonheur. L’auteur s’amuse à mélanger le vrai avec les références historiques, le faux, et nous fait plonger dans ce monde burlesque, un peu fou et voyager comme seule la littérature peut le faire. Le style est vif, efficace et très imagé. A la fin du roman il y a d'ailleurs une bibliographie pour plonger dans l'époque décrite par l'auteur.



Un très sympathique premier roman, que je vous recommande à découvrir d’urgence qui fait passer un bon moment totalement déjanté mais très érudit. Alors prenez le bateau et voyez comment les grands de ce monde se promènent en bateau de Mélanie Sadler, qui fait faire un beau voyage au lecteur.



PS: mention spéciale à la première de couverture, magnifiquement ouvragée qui mélange les influences turques et azteques.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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Borges fortissimo

Ce roman nous offre le loisir de participer à l’émoi populaire consécutif à la découverte de deux romans du célèbre Borges dans des rayonnages obscurs d’une bibliothèque de Buenos Aires. Une journaliste met en doute la paternité de l’œuvre, ce qui n’est pas dans l’intérêt national et pourrait mettre un frein aux recettes commerciales. Mais qui est donc l’auteur de ces deux romans ? Une histoire bien menée …
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

Ah! çà ! Elle nous en monte un joli bateau, Mélanie Sadler. Un bateau qui pourrait couler tant les rencontres farfelues qu'elle imagine pourraient prendre l'eau. Mais non :le style enlevé, les rencontres aussi improbables que celles de Suleyman le Magnifique et d'une princesse aztèque font qu'on a envie d'aller voir comment tout cela va évoluer. L'écriture précise et le style soutenu nous aident à maintenir le cap. C'est parfois pas si mal de se laisser mener en bateau, comme ces deux vieux profs que Mélanie Sadler embarque pour lui servir d'hommes d'équipage.
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Comment les grands de ce monde se promènent e..

L’Histoire, celle avec un grand «H», peut encore réserver quelques belles surprises, même à un professeur blanchi sous le harnais et qui désespère de l’inculture de ses étudiants et n’aspire plus guère qu’à une retraite bien méritée. Seulement voilà, Javier Leonardo Borges met le doigt sur un anachronisme figurant dans un manuscrit que lui a transmis un confrère turc. La mention de Coatlicue, déesse aztèque de la fertilité, sur ce manuscrit le laisse pantois, avant de réveiller une passion bien asssoupie. Jonglant entre les époques et les lieux, s’appuyant sur l’aide de son collègue d’Istamboul Hakan, qui va chercher des indices entre le Grand bazar et Sainte-Sophie, il construit une théorie époustouflante. L’œuvre d’une vie !

Mélanie Sadler, qui a l’art de mélanger les codes du roman historique et policier, s’en donne à cœur joie et non fait partager sa jubilation : « Il fallait remonter à l'arrivée du Colon infect, un certain Cristobal, qui, à l'époque, était encore jeunot dans l'apprentissage maritime. Il débarqua hagard près des côtes de la vieille Amérique en 1492. Il trucida un bon paquet d'Indiens, mais certains se révélèrent plus coriaces. L'Histoire se souvient notamment du fameux cacique Caonabo, pas plus commode qu'accommodant. Il tint tête à Colomb et lutta pour préserver l'île d'Hispaniola de ces ploucs en culottes courtes affublés de chapeaux à plume. Mais les fusils tuent, et le ridicule n'y peut rien. »

Dans cette grande épopée de fureur, de sang et de larmes, ne serait-il pas merveilleux qu’un prétendant au trône aztèque puisse échapper aux conquistadors, que Cuauhtémoc prenne le chemin inverse d’Hernán Cortés et puisse lui survivre ? Ne serait-il donc pas mort en 1524 après une résistance héroïque lors du siège de Tenochtitlan, comme Borges le soutenait devant ses étudiants ignares ?

A la fois érudit et truculent, ce roman rocambolesque réjouira les amateurs d’uchronie autant que ceux qui aiment le double jeu, les intrigues joliment troussées. Sans oublier l’humour dévastateur qui accompagne cette belle découverte.

A moins que, moins futile qu'il n'en paraît au premier abord, l'auteur entend nous faire réfléchir sur le sens de l'Histoire, sur les vérités que l'on croit établies et ne veuille réveiller notre esprit critique.
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