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Citations de Michel Cazenave (114)


Michel Cazenave
Si vous voyagez vers l'au-delà, apprenez le latin, c'est une langue morte.
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L'instant où la lumière se fait est Dieu. Cet instant apporte la délivrance. C'est l'expérience originelle du moment vécu et elle est déjà perdue et oubliée quand on pense que le soleil est Dieu.
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"Si l'être humain était toujours vierge, il ne produirait aucun fruit. Pour qu'il soit fécond, il est nécessaire qu'il soit femme. "Femme" est le mot le plus noble que l'on puisse adresser à l'âme, bien plus noble que vierge."
Maître Eckhart - Sermons
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Devenir soi n'est pas seulement un problème spirituel, c'est le problème de la vie en général.
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Entre savoir et ignorance, la frontière n'épouse pas le tracé d'une ligne claire et nette, mais plutôt celui d'un zig-zag fractal insaisissable.
L'ignorance dont il s'agit ici est celle qui résulte de l'immense savoir déjà acquis. Et contrairement à ce que le titre laisse penser elle n'est pas présentée systématiquement par entrées, mais selon une approche plutôt encyclopédique.
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Il est peut-être temps que chacun trouve une étoile à l'abri du monde. Quand les étoiles sont touchées par le regard, un ciel nocturne s'éveille déjà en nous.
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(...); processus de la psyché déclenché généralement au solstice de la vie pour tous ceux qui rencontrent le tremendum du mystère et s'expliquent avec lui, qui assument leur âme, et dans la métamorphose impliquée, dans le surgissement du Soi et la lente construction, la difficile découverte de leur "homme intérieure", dans la religo accordée à ce mystère insondable; (...).
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De Christine de Pisan dans "ballades" : Seulete sui

Seulete sui et seulete vueil estre,
Seulete m'a mon douz ami laissiee,
Seulete sui sanz compaignon ne maistre,
Seulete sui dolente et courroucee,
Seulete sui en langueur mesaisiee,
Seulete sui plu que nulle esgaree,
Seulete sui sanz ami demouree

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(...), il n'y a de "coincidence des opposés" que dans le sein de la divinité inconnaissable -les humains n'ayant accès qu'à la conjonction, qui manifeste la Déité, l'Ungrund, le "Fond sans fond" de Maître Eckhart.) (...), c'est à l'existence, au-delà de nos évidences sensibles, d'un Unus Mundus (d'un monde unifié) où les contraires ne sont pas encore différenciés, et en particulier, le physique et le psychique, de même que le spirituel- qui s'affirment dans notre expérience commune sous des traits distincts, sans qu'on ne puisse pourtant les y confondre. (...)
C'est aussi, en grande partie, l'équivalent de ce monde imaginal qu'a théorisé Henry Corbin à partir des réflexions d'un Ibn'Arabi sur la réalité d'une imagination créatrice : découverte et invention sont elles-mêmes une nouvelle fois réunies, dans une conjonction des opposés qui légitime, philosophiquement et épistémologiquement, toutes celles qui en découlent.
Bien entendu, ces réflexions n'ont cependant de sens que si l'on adopte l'idée de plusieurs niveaux de réalité : y aurait-il seulement possibilité d'un tiers inclus si l'on en restait aux couples de contraires de la logique classique et aux oppositions sans espoir auxquelles nous condamnerait l'unique existence de notre monde phénoménal ?
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(...) à partir des années 1930, c'est la totalité de son oeuvre qui prend un tour décisif dans sa rencontre avec l'ancienne alchimie et dans sa participation constate aux séances d'Eranos qui se tenaient tous les ans dans la Suisse italienne.
Pourquoi est-ce important? Parce que c'est là que Rudolph Otto, le philosophe néokantien du "numineux" qui en fut le premier mentor, et avant que le falmbeau n'en passât au néoplatonicen Corbin qui en fut le troisième et dernier inspirateur (...), c'est donc là que Jung fut à la fois, pendant un quart de siècle, le point de référence et le spiritus rector d'un cercle où se réunissait et confrontait ses idées tout ce que comptaient comme spécialistes de renommée mondiale l'histoire et la science des religions, l'ethologie, l'anthropologie générale et la philosophie : Zimmer et Tuci pour L'inde et le Tibet Quispell ou Puech pour la gnose, Daniélou pour le christianisme des origines, Kérényi pour la philologie et la mythologie grecques, combien d'autres encore parmi lesquels Layard, Neumann, Van der Leeuw et Radin, en attendant Corbin pour le platonisme perse ou Scholem pour la kabbale, ont ainsi, profondément, échangé avec Jung et l'ont nourri de toute leur science et de leur puissance herméneutique !
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(...), cette reconnaissance d'une dimension religieuse constitutive à l'âme humaine va de pair pour lui avec l'entrée dans un autre domaine, ce domaine que Goethe a appelé le "royaume des mères" -c'est-à-dire, en fin de compte, l'affirmation d'une relation organique entre la Féminité essentielle et la perception du divin.
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Sinon que, s'inscrivant dans la tradition de la théologie négative de l'Occident, et particulièrement de Maître Echart ou de Nicolas de Cuse dont il se réclame ouvertement, Jung pose que l'inconscient comme il l'entend est aussi un supra-conscient (ou un trans-conscient comme proposera de l'appeler Henry Corbin), auquel nous n'avons pas accès, sinon par des images symboliques, et qu'il introduit à un inconnaissable dernier que nous ne pouvons "définir" que comme impensable et irreprésentable, bref, comme un "vide gros de toute plénitude" qui échappe par nature à toutes las catégories dans lesquelles on voudrait l'enfermer.
On constate à quel point, ici, on est proche du brahman, du total inconditionné comme il a été négativement circonscrit par la plus haute et la plus authentique métaphysique indienne, du nirvana du Bouddha ou du Tao suprême de quelqu'un comme Lao-zi ("Le tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao" -à quoi fait écho la parole du Père grec de l'Eglise: "Si tu peux définir Dieu, alors, tu es sûr que ce n'est pas Dieu.")
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l'imagination, quant à elle, je la définis d'abord comme puissance de l'âme. (...)
C'est une puissance de création de formes. Il ne s'agit donc pas d'éléments reçus du monde dans lequel nous vivons. Au contraire, l'imagination crée son propre monde d'images réelles et subsistantes, tout en étant, et c'est fondamental, réceptrice de ce qui lui vient d'un plan supérieur. Elle est donc à la fois active et passive. Mais il faut savoir ce qu'est cette passivité, je dirais même cette "passion". Il ne s'agit plus, comme dans le cas de l'imaginaire, de recevoir ce qui vient de l'environnement ou des illusions de notre propre moi. Il s'agit de la façon dont nous recevons en nous, et recueillons dans notre âme, l'Intellect divin; la façon dont nous tendons vers lui par la création d'un monde d'images (ce que Henry Corbin appelle L' "Imaginal"). Ces images ne renvoient pas à la réalité physique du monde, mais à la réalité divine.
Lorsque Jung parle d'imagination active, il essaie de désigner une imagination de cet ordre, de l'ordre du phénomène visionnaire, par la mise en oeuvre d'images souvent mythologiques. Ces dernières, elles sont de l'ordre de l'énigme du divin. Cette méthode permet alors de se trouver au-delà du moi, en découvrant que le moi n'est qu'une sorte de complexe, certes pratique quand il s'agit de vivre au quotidien, mais sans aucune vérité profonde. Se "trouver" signifie alors avoir emprunté un chemin de retrouvailles du Soi, de l'image divine en nous, qui est notre Je véritable. L'imagination est donc l'accession au véritable Je, au-delà du moi.
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Notre propos pourtant ici, est de rechercher le secret de ces déesses si multiples et pourtant tellement une.
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"Nul n'est en mesure, s'il ne connaît pas vraiment l'expérience intérieure, de persuader autrui qu'elle existe. La seule parole -avec quelque bonne intention que ce soit- ne persuadera jamais personne."
Personne ne peut comprendre, en effet, cette sorte d'expérience s'il ne l'a pas connue lui-même, mais il sait alors aussi comme elle est douloureuse, et qu'à forcer de la sorte les portes du mystère, à contempler l'inconnu, cet absconditum où défaille le langage mais se fonde la vie, on chemine quelque temps sur ces routes de montagne où l'on n'a plus, sur la tête, que le ciel infini, et sous les pieds cet abîme où l'on plonge aussitôt pour peu que l'on cède au vertige et que l'on glisse une seule fois.
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Nous souffrons de nos jours ; et nos gestes de malades, ce sont la drogue et les sectes, les hallucinations collectives, la lassitude générale d’une civilisation qui s’écroule, d’une société qui se dissout et libère comme toujours ce qu’elle a de plus trouble au plus profond de son coeur ; c’est cette espèce de folie qui souffle sur les masses et les entraîne à la suite de Staline, de Hitler, ou de Pol Pot au Cambodge, quand ce n’est pas, aujourd’hui de certains chefs religieux qui répandent la mort et la haine au nom d’une religion qu’avaient justifiée dans l’histoire la pureté de ses penseurs et la persécution séculaire dont elle avait été la victime ».

(…) On sait ce que pensait Nietzsche : « Lorsque je vis mon démon, je le trouvai sérieux, grave, profond et solennel : c’était l’esprit de lourdeur, c’est par lui que tombent toutes choses. »
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Comme si la leçon la plus authentique de Jung (mais n'est-ce pas ainsi qu'il l'entendait ?) résidait en ceci que l'on devait se détacher de lui quant à l'écume des choses pour être d'autant plus fidèle à l'aventure même de la vie ; que l'on devait l'ouvrir à tous les vents de l'esprit (qui souffle où il veut, c'est bien connu!); et que, au plus profond du fond du fond des choses, on ne saurait être son disciple qu'on ne se soit, selon ses capacités, affranchi de lui, et qu'on n'ait pris son envol pour... on ne sait quelle destinée, ou quelle vocation.
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"Ne t'en va pas, comment sans toi pourrai-je continuer à vivre ?" Les mots de la passion amoureuse empruntent les siècles pour dire la même folie. Car c'est bien de folie qu'il s'agit, la folie d'aimer sans mesure, hors du temps, hors des normes, le feu mis à la raison pour vivre le déraisonnable.
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L'homme est un miroir dans lequel Dieu se contemple, ou bien l'organe sensoriel au moyen duquel Il se saisit dans son être.
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De Dionysos à la part du diable.
Maffesoli et Jung

Avec toutes les équivoques qui s'attachent d'office à cet oxymore essentiel : cette lumière, en effet, elle peut être le soleil noir de la mélancolie que chantait déjà Nerval dans son Desdichado (et Dionysos, on le sait, est aussi le patron de la grande mélancolie, du dépècement du corps et de l'âme, de l'oeuvre au noir que ne cessèrent, par exemple, de scruter les alchimistes dans ses processus de décomposition et de dissolution), comme cette lumière est aussi le soleil de minuit, les ténèbres ruisselantes de rayons éclatants qu'expérimentent les mystiques au-delà des oppositions convenues, dans un domaine qui s'étend par delà le bien et le mal...
Sans compter que, après tout, pour aller au-devant de ce foyer irradiant de la ténèbre divine, il faut d'abord en passer par l'épreuve mélancolique, par ce démembrement de l'ego qui défait les certitudes, qui abat les rigidités acquises, qui ouvre la personne, dans une plasticité nouvelle, et dans ce qu'on pourrait appeler une "porosité" de la psyché, à la dimension d'altérité qui nous fonde au plus profond.
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