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EAN : 9782908606669
208 pages
Entrelacs (22/08/2011)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Victime en grande partie d'une vulgarisation de seconde main, l'oeuvre de Carl Gustav Jung est souvent mal connue en France, ou sujette à de grandes incompréhensions.
Spécialiste reconnu de la pensée jungienne - qui a influencé aussi bien Mircea Eliade qu'Henry Corbin, Gershom Scholem ou H.-C. Puech - Michel Cazenave revisite, en les «refondant» pour l'occasion, les multiples études qu'il lui a consacrées, afin de replacer Jung dans les perspectives de la phi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après avoir lu quelques dizaines de pages de cet ouvrage, je me rends compte que ce n'est pas du tout ce que j'espérais y trouver. Il n'y est question que de concepts et de leurs origines alors que j'espérais un livre qui me parle de l'humain. Il n'en est nullement question ici.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
(...), il n'y a de "coincidence des opposés" que dans le sein de la divinité inconnaissable -les humains n'ayant accès qu'à la conjonction, qui manifeste la Déité, l'Ungrund, le "Fond sans fond" de Maître Eckhart.) (...), c'est à l'existence, au-delà de nos évidences sensibles, d'un Unus Mundus (d'un monde unifié) où les contraires ne sont pas encore différenciés, et en particulier, le physique et le psychique, de même que le spirituel- qui s'affirment dans notre expérience commune sous des traits distincts, sans qu'on ne puisse pourtant les y confondre. (...)
C'est aussi, en grande partie, l'équivalent de ce monde imaginal qu'a théorisé Henry Corbin à partir des réflexions d'un Ibn'Arabi sur la réalité d'une imagination créatrice : découverte et invention sont elles-mêmes une nouvelle fois réunies, dans une conjonction des opposés qui légitime, philosophiquement et épistémologiquement, toutes celles qui en découlent.
Bien entendu, ces réflexions n'ont cependant de sens que si l'on adopte l'idée de plusieurs niveaux de réalité : y aurait-il seulement possibilité d'un tiers inclus si l'on en restait aux couples de contraires de la logique classique et aux oppositions sans espoir auxquelles nous condamnerait l'unique existence de notre monde phénoménal ?
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l'imagination, quant à elle, je la définis d'abord comme puissance de l'âme. (...)
C'est une puissance de création de formes. Il ne s'agit donc pas d'éléments reçus du monde dans lequel nous vivons. Au contraire, l'imagination crée son propre monde d'images réelles et subsistantes, tout en étant, et c'est fondamental, réceptrice de ce qui lui vient d'un plan supérieur. Elle est donc à la fois active et passive. Mais il faut savoir ce qu'est cette passivité, je dirais même cette "passion". Il ne s'agit plus, comme dans le cas de l'imaginaire, de recevoir ce qui vient de l'environnement ou des illusions de notre propre moi. Il s'agit de la façon dont nous recevons en nous, et recueillons dans notre âme, l'Intellect divin; la façon dont nous tendons vers lui par la création d'un monde d'images (ce que Henry Corbin appelle L' "Imaginal"). Ces images ne renvoient pas à la réalité physique du monde, mais à la réalité divine.
Lorsque Jung parle d'imagination active, il essaie de désigner une imagination de cet ordre, de l'ordre du phénomène visionnaire, par la mise en oeuvre d'images souvent mythologiques. Ces dernières, elles sont de l'ordre de l'énigme du divin. Cette méthode permet alors de se trouver au-delà du moi, en découvrant que le moi n'est qu'une sorte de complexe, certes pratique quand il s'agit de vivre au quotidien, mais sans aucune vérité profonde. Se "trouver" signifie alors avoir emprunté un chemin de retrouvailles du Soi, de l'image divine en nous, qui est notre Je véritable. L'imagination est donc l'accession au véritable Je, au-delà du moi.
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(...) à partir des années 1930, c'est la totalité de son oeuvre qui prend un tour décisif dans sa rencontre avec l'ancienne alchimie et dans sa participation constate aux séances d'Eranos qui se tenaient tous les ans dans la Suisse italienne.
Pourquoi est-ce important? Parce que c'est là que Rudolph Otto, le philosophe néokantien du "numineux" qui en fut le premier mentor, et avant que le falmbeau n'en passât au néoplatonicen Corbin qui en fut le troisième et dernier inspirateur (...), c'est donc là que Jung fut à la fois, pendant un quart de siècle, le point de référence et le spiritus rector d'un cercle où se réunissait et confrontait ses idées tout ce que comptaient comme spécialistes de renommée mondiale l'histoire et la science des religions, l'ethologie, l'anthropologie générale et la philosophie : Zimmer et Tuci pour L'inde et le Tibet Quispell ou Puech pour la gnose, Daniélou pour le christianisme des origines, Kérényi pour la philologie et la mythologie grecques, combien d'autres encore parmi lesquels Layard, Neumann, Van der Leeuw et Radin, en attendant Corbin pour le platonisme perse ou Scholem pour la kabbale, ont ainsi, profondément, échangé avec Jung et l'ont nourri de toute leur science et de leur puissance herméneutique !
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Sinon que, s'inscrivant dans la tradition de la théologie négative de l'Occident, et particulièrement de Maître Echart ou de Nicolas de Cuse dont il se réclame ouvertement, Jung pose que l'inconscient comme il l'entend est aussi un supra-conscient (ou un trans-conscient comme proposera de l'appeler Henry Corbin), auquel nous n'avons pas accès, sinon par des images symboliques, et qu'il introduit à un inconnaissable dernier que nous ne pouvons "définir" que comme impensable et irreprésentable, bref, comme un "vide gros de toute plénitude" qui échappe par nature à toutes las catégories dans lesquelles on voudrait l'enfermer.
On constate à quel point, ici, on est proche du brahman, du total inconditionné comme il a été négativement circonscrit par la plus haute et la plus authentique métaphysique indienne, du nirvana du Bouddha ou du Tao suprême de quelqu'un comme Lao-zi ("Le tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao" -à quoi fait écho la parole du Père grec de l'Eglise: "Si tu peux définir Dieu, alors, tu es sûr que ce n'est pas Dieu.")
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Il est une notion centrale dans toute l'oeuvre de Jung, qui nous introduit directement à notre sujet : c'est celle de la conjonction des opposés. Au-delà de l'oxymore littéraire ("cette obscure clarté qui tombe des étoiles", que l'on trouve dans le Cid de Corneille), au-delà même de la confusion des contraires que se plaît à relever Freud dans l'inconscient qu'il explore, la conjonction des opposés, largement reprise de l'ensemble de l'opus de l'alchimie occidentale, mais tout autant de la théologie du même Nicolas de Cuse- à laquelle renvoie nommément Jung dans plusieurs de ses textes- suppose une unité différentielle où chacun des termes se définit à son niveau singulier, et où la permanence de la différenciation assure sa dynamique à la psyché (ou à ce que Jung appelle l'âme au tréfonds de la psyché), par la tension qu'elle impose de la sorte, tout en posant l'existence implicite d'un tiers inclus, plus profond et plus caché, qui assure précisément l'unité de propositions apparemment contraires l'une à l'autre.
Autrement dit, et pour reprendre la logique classique selon le canon d'Aristote, à un certain niveau, A n'est pas b -mais à un niveau plus profond A et B sont unifiés par un tiers qui les englobe et les conjoint dans leur puissance.
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Vidéo de Michel Cazenave
POÉSIE INDIENNE – La Bhagavad Gita : Enjeux d’un chant (France Culture, 1997) L’émission « Les vivants et les dieux », par Michel Cazenave, diffusée le 27 décembre 1997 sur France Culture. Invités : Ysé Masquelier et Michel Hulin.
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