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Citations de Michel Décaudin (43)


Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
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CHANSON D'AUTOMNE


Ecoutez la voix du vent dans la nuit,
La vieille voix du vent, la lugubre voix du vent,
Malédiction des morts, berceuse des vivants...
Ecoutez la voix du vent.
Il n'y a plus de feuilles, il n'y a plus de fruits
Dans les vergers détruits.
Les souvenirs sont moins que rien, les espoirs sont très loin.
Ecoutez la vois du vent.

Toutes vos tristesses, ö ma Dolente, sont vaines.
L'implacable oubli neige sinistrement
Sur les tombes des amis et des amants...
Ecoutez la voix du vent.
Les lambeaux de l'été suivent le vent de la plaine;
Tous vos souvenirs, toutes vos peines
Se disperseront dans la tempête muette du temps.
Ecoutez la voix du vent.

Elle est à vous, pour un moment, la sonatine
Des jours défunts, des nuits d'antan...
Oubliez-la, elle a vécu, elle est bien loin.
Ecoutez la voix du vent.
Nous iront rêvez, demain, sur les ruines
D'aujourd'hui; préparons les paroles chagrines
Du regret qui ment quotidiennement,
Ecoutons la voix du vent.

Le Poème des décadences
( O.v.de L.Milosz ).


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Ombre des bois

Je suis tout à la tristesse de ma vie perdue dans les
bois que le vent berce.

Je suis tout à la détresse de ma vie sans but dans
l'ombre des bois touffus.

Mon bonheur est d'y frémir, je m'y sens perdu. Tout
ajoute à ma tristesse.

Je le dis, j'ai du plaisir dans les bois touffus qu"aucun
sentier ne traverse.

Ballades françaises
Paul Fort
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Jacques Prévert – Le cancre (Paroles)

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
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MINUIT

Au fond de l'impasse,
Un hôtel de passe:
Il pleut, c'est minuit,
J'entends sonner l'heure
D'une voix qui pleure
Et le pavé luit.
Qui donc ici passe ?
Quelle ombre s'efface ?
Quelle autre la suit,
Au fond de l'impasse,
Par ce soir de pluie ?

Romance de Paris ( francis Carco ).
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Ce jour-là, quand je t'ai vue,
j'étais comme quand on regarde le soleil;
j'avais un grand feu dans la tête,
je ne savais plus ce que je faisais,
j'allais tout de travers comme un qui à trop bu,
et mes mains tremblaient.

Je suis allé tout seul par le sentier des bois,
je croyais te voir marcher devant moi,
et je te parlais,
mais tu ne me répondais pas.

J'avais peur de te voir, j'avais peur de t"entendre,
j'avais peur du bruit de tes pieds dans l'herbe,
j'avais peur de ton rire dans les branches;
et je me disais:" Tu es fou,
ah! si on te voyait, comme on se moquerait de toi!"
Ca ne servait à rien du tout.

Et, quand je suis rentré, c'était minuit passé,
mais je n'ai pas pu m'endormir.
Et le lendemain, en soignant mes bêtes,
je répétais ton nom, je disais:" Marianne..."
Les bêtes tournaient la tête pour entendre;
je me fâchais, je leur criais:" Ca vous regarde ?
allons, tranquilles, eh! Comtesse, eh l la Rousse."
et je les prenais par les cornes.

Ca a duré ainsi trois jours
et puis je n'ai plus eu la force.
Il a fallu que je la revoie.
Elle est venue, elle a passé,
elle n'a pas pris garde à moi.


Le Petit Village
Charles Ferdinand Ramuz.
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PHASES

L' enfant pourra bien mourir
S'il se fatigue à courir
Parmi les objets aimés.

On écoute à la croisée
Le pauvre faire sa cour
Au silence du grand jour.

Bruit du jour, fais ta prière.
L'heure passe lente et claire
Sur la place somnolente,
Sous le ciel d'hiver tremblant.

Comme la vie fait souffrir,
Sans reproche, sans mot dire,
Pour un rien, pour le plaisir...

Léon-Paul Fargue
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La faveur des étoiles est de nous inviter à parler, de nous montrer que nous ne sommes pas seuls, que l'aurore a un toit et mon feu tes deux mains.

René Char- Ligne de foi- (La parole en archipel)
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- Paul Reverdy -

Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement

''Toujours la route'' - La liberté des mers
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TARD DANS LA NUIT

Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
A rêver, à dormir
A dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un coeur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement

PIERRE REVERDY
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Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage leur mépris leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour.

Jacques Prevert - Les enfants qui s’aiment
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Jean-Claude Pirotte (Faubourg)

la poésie c’est bon
pour les oisons les oiseux les oisifs
disait mon père et tu ferais
mieux d’apprendre le code civil
moi j’apprenais le tango la biguine
à dire je t’aime en catalan
en croate en turc en polonais
aujourd’hui je ne dis plus jamais
je t’aime à personne en aucune
langue je suis là vieillissant
dans la bicoque du faubourg
frappée aussi d’alignement
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Michel Décaudin
(p. 372)
ENNUI (extrait de "Serres chaudes")

Les paons nonchalants, les paons blancs ont fui,
Les paons blancs ont fui l’ennui du réveil ;
Je vois les paons blancs, les paons d’aujourd’hui,
Les paons en allés pendant mon sommeil,
Les paons nonchalants, les paons d’aujourd’hui,
Atteindre indolents l’étang sans soleil,
J’entends les paons blancs, les paons de l’ennui,
Attendre indolents les temps sans soleil.

(Maurice MAETERLINCK)
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DÉJÀ !


Hé quoi ?... Déjà ?... Amour léger comme tu passes!
A peine avons-nous eu le temps de les croiser
Que mutuellement nos mains se désenlacent.
Je songe à la bonté que n’a plus le baiser.


Un jour partira donc ta main apprivoisée!
Tes yeux ne seront plus les yeux dont on s’approche.
D’autres auront ton coeur et ta tête posée.
Je ne serai plus là pour t’en faire un reproche.

Quoi? sans moi, quelque part, ton front continuera!
Ton geste volera, ton rire aura sonné,
Le mal et les chagrins renaîtront sous tes pas;
Je ne serai plus là pour te le pardonner.


Sera-t-il donc possible au jour qui nous éclaire,
À la nuit qui nous berce, à l’aube qui nous rit,
De me continuer leur aumône éphémère,
Sans que tu sois du jour, de l’au’be et de la nuit?


Sera-t-il donc possible, hélas, qu’on te ravisse,
Chaleur de mon repos qui ne me vient que d’elle!
Tandis que, loin de moi, son sang avec délice
Continuera son bruit à sa tempe fidèle.


La voilà donc finie alors la course folle?
Et tu n’appuieras plus jamais, sur ma poitrine,
Ton front inconsolé à mon coeur qui console,
Rosine, ma Rosine, ah! Rosine, Rosine!


Voici venir, rampant vers moi comme une mer,
Le silence, le grand silence sans pardon.
Il a gagné mon seuil, il va gagner ma chair.
D’un coeur inanimé, hélas, que fera-t-on?


Eh bien, respire ailleurs, visage évanoui!
J’accepte. À ce signal séparons-nous ensemble...
Me voici seul ; l’hiver là... c’est bien... Nuit.
Froid. Solitude... Amour léger comme tu trembles!


Le Beau Voyage, Henry Bataille
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LES QUATRE SANS COU

Ils étaient quatre qui n'avait plus de tête,
Quatre à qui l'on avait coupé le cou,
On les appelait les quatre sans cou.

Quand ils buvaient un verre,
Au café de la place ou du boulevard,
Les garçons n'oubliaient pas d'apporter des entonnoirs.

Quand ils mangeaient, c'était sanglant,
Et tous quatre chantant et sanglotant,
Quand ils aimaient, c'était du sang.

Quand ils couraient, c'était du vent,
Quand ils pleuraient, c'était vivant,
Quand ils dormaient, c'était sans regret.

Quand ils travaillaient, c'était méchant,
Quand ils rodaient, c'était effrayant,
Quand ils jouaient, c'était différent.

Quand ils jouaient, c'était comme tout le monde,
Comme vous et moi, vous et nous et tous les autres,
Quand ils jouaient, c'était étonnant.

Mais quand ils parlaient, c'était d'amour.
Ils auraient pour un baiser
Donné ce qui restait de leur sang.

Leurs mains avaient des lignes sans nombre
Qui se perdaient parmi les ombres
Comme des rails dans la forêt.

Quand ils s'asseyaient, c'était plus majestueux que des rois
Et les idoles se cachaient derrière leurs croix
Quand devant elles ils passaient droits.

On leur avait rapporté leur tête
Plus de vingt fois, plus de cent fois,
Les ayant retrouvés à la chasse ou dans les fêtes,

Mais jamais ils ne voulurent reprendre
Ces têtes où brillaient leurs yeux,
Où les souvenirs dormaient dans leur cervelle.

Cela ne faisait peut-être pas l'affaire
des chapeliers et des dentistes.
La gaieté des uns rend les autres tristes.

Les quatre sans cou vivent encore, c'est certain
J'en connais au moins un
Et peut-être aussi les trois autres.

Le premier, c'est Anatole,
Le deuxième, c'est Croquignolle,
Le troisième, c'est Barbemolle,
Le quatrième, c'est encore Anatole.

Je les vois de moins en moins,
Car c'est déprimant à la fin,
La fréquentation des gens trop malins.

- Fortunes - Robert DESNOS
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Quand on a souffert trop longtemps, il faut
parfois que l’on s’arrête et que l’on rie, qu’on partage
avec des amis des gâteaux sucrés puis que l’on boive
quelque vin doux des Canaries et qu’il y ait des danses
même un peu lascives, ainsi parlait jadis un fou
pour distraire son maître qui ne guérissait plus
ou qui ne voulait pas guérir de son mal, j’en connais d’autres.

Estéban; Quelqu'un commence à parler dans une chambre
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.
LES APPROCHES DE L’AMOUR ET DU BAISER

Elle s’arrête au bord des ruisseaux. Elle chante
Elle court Elle pousse un long cri vers le ciel
Sa robe est ouverte sur le paradis
Elle est tout à fait charmante
Elle agite un feuillard au-dessus des vaguelettes
Elle passe lentement sa main blanche sur son front pur
Entre ses pieds fuient les belettes
Dans son chapeau s’assied l’azur.

(Aragon)
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Comment va le monde?
Il va comme il va
la machine est lourde
On la traînera

Comment va la vie?
Va comme on la pousse
Le sang se fait vieux
Le cœur s'est fait mousse

Comment va l'amour?
Il avait tant plu
que la terre est morte
On n'en parle plus

Pierre Seghers
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.
SI JE MEURS (Jacques AUDIBERTI)

Si je meurs, qu’aille ma veuve
A Javel près de Citron.
Dans un bistrot elle y trouve,
à l’enseigne du Beau Brun.

Trois musicos de fortune
Qui lui joueront – mi, ré, mi
l’air de la petite Tane
qui m’aurait peut-être aimé.

Puisqu’elle n’offrait qu’une ombre
Sur le rail des violons.
Mon épouse, ô ma novembre,
Sous terre les jours sont lents.
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LE CID

La palais de Gormaz, comte et gobernador,
est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre
l'hidalgo dont le sang a rougi la rapière
de Rodrigue appelé le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre
Chimène en voiles noirs, s'accoude au mirador
et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
regardent sans rien voir, mourir le soleil d'or...

Mais un éclair soudain, fulgure en sa prunelle :
sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

Le héros meurtrier à pas lents se promène :
"Dieu!" soupire à part soi la plaintive Chimène,
"qu'il est joli garçon l'assassin de papa!"

Georges Fourest


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