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Critiques de Michel Embareck (89)
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Très chers escrocs : Fausse banque, faux blé bi..

Romancier, critique rock, amateur de Schutzenberger, chroniqueur de rugby, Michel Embareck a aussi exercé le métier de journaliste fait-diversier dans la presse quotidienne régionale. L’occasion de se trouver confronté à des affaires plutôt croquignolesques d’escroquerie. C’est que, comme il le rappelle lui-même, l’escroc, trop souvent dénigré, est avant tout un rêveur, un incorrigible optimiste persuadé que là, vraiment, ça aurait pu marcher… et ses victimes, bien souvent, ne valent pas mieux que lui, d’autant plus attirées par l’argent facile qu’il leur fait miroiter qu’elles y voient l’occasion de blanchir le leur et de faire fructifier des biens pas toujours très bien acquis.



Dans ces Très chers escrocs, on trouvera donc sept histoires particulièrement édifiantes, réelles mais romancées pour préserver l’anonymat de leurs protagonistes. Du faux producteur de films qui met à genoux une ville entière, banquiers, commerçants et élus compris, à une version particulièrement retorse et aboutie de la valise nigériane en passant par le braquage de receleurs par des faux flics, Michel Embareck nous sert donc sur un plateau sept escroqueries de haut vol qui, en effet, on bien failli marcher, voire, même, ont fonctionné un moment (ah ! le blé bio en provenance directe de Tchernobyl !) ou volant au ras des pâquerettes (le terrible « gang des ateliers »).



Autant d’occasions de s’extasier sur l’ingéniosité et l’assurance de ces escrocs, ou de se marrer face à la naïveté crasse, bien huilée par l’appât du gain, de leurs victimes. D’autant plus qu’Embareck sait transformer le fait divers en histoire épique, et la conversation de bistro niveau brève de comptoir en dialogue à la Audiard, parsemant ses contes cruellement marrants, navrants parfois, d’expressions de derrière les fagots dont il a le secret :

«-(…) Le problème, c’est qu’on bosse sur commission rogatoire d’un juge de Rennes. Un tordu qui ne veut rien savoir.

-Le juge ?

-Ben oui, vous savez, un pingouin en costard toujours suivi d’une greffière. En général, on les trouve au bout d’un couloir dans un grand bâtiment en face du Bar du Palais… ».



Bref, on se marre. Ça fait du bien.


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Cachemire express

Orphelin, ancien légionnaire, Pierre Lebareck a trouvé le bonheur au Bhoutan, dans les bras et la famille de Ruewga, sa femme. C’est là-bas, aux confins de l’Himalaya, qu’un généalogiste l’a retrouvé pour lui annoncer qu’un héritage l’attendait en France. L’occasion pour Lebareck, après quarante ans dans son royaume himalayen, de faire découvrir à son épouse le pays d’où il vient et de, peut-être, en apprendre plus sur ses origines.



Très vite, cependant, ce retour aux sources va prendre un tour pour le moins désagréable. C’est qu’on ne passe pas si facilement du royaume qui a inventé le Bonheur National Brut au pays du Label Rouge et de l’Appellation Français de Souche d’Origine Contrôlée. À peine débarqué, par la faute d’une malheureuse escale à Karachi, le couple bhoutanais va bénéficier d’un contrôle approfondi afin de prévenir tout risque d’attaque terroriste. Ce ne sera que le début d’une suite d’avanies, de déceptions, d’interrogations et de découvertes.



Cachemire Express, autant le dire tout de suite, n’est ni un polar ni un roman noir au sens large du terme. Regard porté sur une société et une époque qui ne sont pas particulièrement joyeuses, il est toutefois empreint d’une certaine noirceur. Même s’il arrive, grâce à un humour froid bien senti et au travers du personnage de Ruewga, sorte d’Usbek des Lettres Persanes, à ne pas plonger dans le récit totalement cafardeux, Michel Embareck ne fait pas, il est vrai, dans l’optimisme béat. Il nous dépeint une société menée par la peur : « T’as qu’à voir (…) même au supermarché, à l’entrée, il y a un panneau "Pour votre sécurité, ce magasin est placé sous vidéosurveillance". Pour votre sécurité, hein, tu m’entends. Ça veut bien dire ce que ça veut dire… » s’exclame ainsi Lucien, depuis son village où le dernier délit, le vol d’un dindon surgelé, remonte à trois mois.



Les pérégrinations de Pierre et Ruewga, nous offre un portrait désespérant d’une France où l’étranger est encore moins le bienvenu qu’au siècle précédent et où l’on se méfie tellement de tout et de tout le monde que seul un papier ou code-barre officiel peut garantir l’identité d’un individu.



Car Cachemire Express est aussi un beau roman sur l’identité, sur ce qu’elle est, sur sa complexité, sur ce que l’on voudrait qu’elle soit, sur ce qu’elle n’est pas : elle n’est justement pas un code-barre, un tampon ou une carte en plastique. Un livre salutaire.




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La Mort fait mal

Les Grandes Galeries sont parties en fumée pour le plus grand déplaisir du président de la compagnie qui les assurait. C’est pourquoi il fait appel à Victor Boudreaux, détective spécialisé dans les incendies criminels. Mais Victor ne touche plus à ce genre d’affaire depuis que sa propre famille a péri dans un incendie…. Toutefois, lorsqu’il apprend que les Grandes Galeries en question ont brûlé à Moizy-les-Beauges, dans le Juras, il change d’avis. C’est que, justement, il a quelques comptes à solder dans le patelin.



Deux volumes des enquêtes de Victor Boudreaux ont paru au début des années 2000 à la Série Noire. Premier de la série, La mort fait mal nous familiarise avec le personnage. Franco-américain au passé torturé que l’on découvrira petit à petit dans ce roman, Boudreaux n’est pas vraiment l’archétype du détective attachant et bourré d’humour. Intelligent, certes, c’est aussi une brute épaisse portée essentiellement par le désir de vengeance et le partisan d’une justice expéditive. Bref, un gros bourrin. Et si Michel Embareck arrive à l’humaniser et à nous le rendre quelque peu sympathique en évoquant ses plaies morales et physiques et la relation au romantisme désuet qui le lie à sa secrétaire, il n’en demeure pas moins que l’on est bien loin du héros lisse et irréprochable. On peut aimer Boudreaux ou pas parce qu’il n’est ni tout blanc ni tout noir et parce qu’il apparaît aussi complètement désinhibé, assumant complètement son côté violent qui transforme le personnage en exutoire pour le lecteur et sans doute aussi surtout pour son auteur.



L’intrigue, du coup, est accessoire. Elle sera d’ailleurs résolue par une accumulation de péripéties plus ou moins crédibles avant de s’achever sur une scène tout droit sortie d’Apocalypse Now. Michel Embareck, d’ailleurs, l’abandonne régulièrement pour laisser libre court à des digressions sur l’histoire des personnages, en particulier des notables de Moizy-les-Beauges, et celle de l’essor économique de la ville qui porte si bien son nom. Moisie, sclérosée, bouffée de l’intérieur, c’est elle le vrai sujet du livre, et la manière dont Victor Boudreaux, à l’image d’un Clint Eastwood dans L’Homme des hautes plaines, va faire sourdre cette pourriture, la révéler à tous, en se montrant tout aussi salaud et dénué de pitié à l’égard de ceux qu’il estime responsables d’un acte qui l’a touché au plus profond de lui-même.



Reprenant donc le motif classique du polar depuis – au moins – la Moisson rouge de l’étranger qui vient révéler à la communauté sa corruption jusqu’à l’explosion, Embareck livre une Série Noire pas dénuée de défauts – on a parlé de certaines faiblesses de l’intrigue qui en rebuteront sans doute quelques-uns – mais d’autant plus jubilatoire que son amoralité (qui, en contrepoint, la rend finalement très morale) est portée par un style gouailleur et rentre-dedans des plus plaisant (« À son avis, et son avis comptait, la publicité n’était que l’avorton d’un survivant de la Propagandstaffel et d’une psychiatre communiste, accouplés un soir de lune rousse contre les barbelés d’un camp de rééducation nord-coréen »).




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A retardement : Chroniques et inédits

Ce recueil de chronique est plutôt réjouissant. Courtes, dynamiques, épicées, ces tranches de rugby sont savoureuses. Il reste néanmoins que le non initié reste parfois sur le bord de la route, perdu dans toutes ces références ovalesques. Nul doute cependant que le féru de rugby trouve son compte et se délecte de l'écriture virtuose et malicieuse de l'auteur, qui joue avec les mots comme certains avec ce fameux ballon ovale.
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A retardement : Chroniques et inédits

Je ne vais pas mentir, Michel Embareck est un auteur que je ne connaissais pas avant de lire ce recueil de chroniques et le rugby est un sport que je connais bien et peu à la fois. Bien parce que je connais les règles (presque toutes tout du moins), que j’aime regarder les matchs à la télé et surtout au stade et parce que je suis clermontoise mais c’est aussi un sport que je connais mal puisqu’avec une équipe telle que l’ASM j’ai tendance à ne pas vraiment m’intéresser aux autres équipes ou aux matchs de l’équipe de France, c’est une erreur mais comme dans tous les sports les supporters ont tendance à ne s’intéresser qu’à leur équipe.



Pourquoi cette introduction ? Tout simplement parce que mon manque de curiosité et de connaissances rugbystiques ont forcément influencé ma lecture et je le sais, certaines subtilités, certaines références m’ont manquées et m’ont échappées m’empêchant parfois de comprendre réellement quelques chroniques. Cependant, ma qualité de néophyte ne m’a pas pour autant empêchée d’apprécier le style de l’auteur, Michel Embareck pouvant se montrer tour à tour moqueur, cynique, critique mais toujours passionné, il montre un regard éclairé sur le monde du rugby et parfois sur ses petits et grands scandales. Mais au final c’est avec fairplay et passion qu’il le fait et cela se perçoit dans chacune de ses chroniques, tout comme cette légère nostalgie d’un temps passé où le rugby et ses règles alambiquées étaient réservées à des passionnés de la première heure.



Ce recueil se lit donc avec le sourire et nous donne simplement envie de regarder une bonne finale de Top 14 ou un match contre nos amis britanniques, le vrai tour de force du livre étant d’être accessible à tous, tant que l’on ne craint pas de ne pas en capter toutes les subtilités.

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Rock en vrac

Particulièrement prolixe cette année, Michel Embareck est déjà de retour, après Cachemire express et À retardement, avec son Rock en vrac, rencontres avec des caïds du rock et du roman noir. Vrais gros caïds, comme Strummer, Angus Young, James Lee Burke, James Crumley ou Bo Diddley, ou caïds de pacotille comme Johnny Rotten qui prend un sévère coup de latte au détour d’une phrase et d’une légende de photo.

Ce livre a, a priori, tout de l’exercice casse-gueule par excellence, avec le risque de sombrer bien vite dans le récit autobiographique vieux-conniste du bon temps d’avant-que-maintenant-y-a-plus-rien-qu’est-pareil-ma-bonne-dame. Certes, Michel Embareck n’est plus tout jeune (il se plaît à rappeler régulièrement comment, en 1908, il allait au stade avec des amis tarbais jeter des muselières à Louis Ramondou, le boulet rouge du Stade Toulousain), mais s’il a conservé un teint frais de participante au rallye Vendôme, c’est aussi parce qu’il a su garder la plume alerte et une pudeur qui le pousse à mettre en avant les autres plutôt que lui-même. Ainsi nous décrit-il les temps héroïques de la naissance du punk, la face cachée d’AC/DC, l’atmosphère chaotique de Kingston à la fin des années 1970 ou la vie des forçats du rock français, tout en demeurant toujours légèrement en retrait. Lorsqu’il passe fugitivement sur le devant de la scène, c’est pour saisir l’occasion de conter une anecdote de derrière les fagots sur la guitare de Bo Diddley ou pour une déclaration d’amour. À Bernard Lavilliers, le complice de quarante ans, à la Nouvelle-Orléans… à la musique, tout simplement. Un amour vrai, qui n’est pas aveugle et qui se satisfait et se nourri des plus ou moins légers travers de l’autre. C’est bien entendu toujours aussi bien écrit – ce qui fait que ce livre n’est pas un simple recueil à ranger dans la catégorie « documents » – et drôle, car c’est souvent dans l’humour que vient se nicher la pudeur. Ainsi de ces quelques lignes extraites du chapitre consacré à Lavilliers :



« Aussi à l’aise entre deux déserteurs du cartel de Medellin dans une taverne de Maracaïbo qu’au milieu des retraités prématurés des Houillères du Bassin de Lorraine, il n’en perd pas une miette. Chaque anecdote ressurgira un jour revue et corrigée par son prisme imaginatif. Demandez-lui où dort le trésor des Républicains espagnols, où se cache la fille aux yeux d’émeraude et même qui possède les clefs du coffre chez Liliane B., Lavilliers saura inventer une histoire de traviole aussi crédible que les récits de chasse d’Hemingway ».



Suivent quelques nouvelles dont certaines inédites, et des chroniques issues de Rolling Stone, qui, loin de dépareiller, s’intègrent bien à l’ensemble et, même, participent de sa cohérence en renforçant le caractère fantaisiste du récit de la première partie et en y ajoutant une part pas désagréable de fantasme et d’imaginaire.

C’est intéressant comme un livre d’histoire et c’est beau comme un livre d’histoires, c’est Rock en vrac.


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A retardement : Chroniques et inédits

Nouvelle incursion avec Michel Embareck dans un domaine qui ne relève pas du roman noir. Encore que… ceux qui se souviennent de l’histoire de la table nuit belliqueuse de Wellington ne pourront nier qu’entre rugby et roman noir les frontières sont parfois poreuses. Par ailleurs, Michel Embareck, toujours lui, l’a déjà démontré avec un savoureux volume de la collection Suite Noire, Le futon de Malte, et quelques nouvelles rassemblées, sous le titre Nouvelles mêlées, avec celles d’un juge médiatique, et que Gallimard a eu la bonne idée de ressortir seules, sous le titre Le temps des citrons, après s’être aperçu que l’on distinguait trop bien dans le volume initial l’écrivain de l’homme de loi.



Depuis 2007, donc, Michel Embareck officie régulièrement dans les colonnes de Libération au lendemain de matches internationaux. C’est l’occasion de lire dans les pages sport du quotidien des chroniques littéraires, un brin ésotériques parfois, bourrées d’humour souvent. Elles sont aujourd’hui rassemblées, ainsi que beaucoup d’inédites, dans un seul volume.



Outre une connaissance aigüe du jeu dont il parle et surtout des hommes, Michel Embareck montre là son admirable capacité à créer en 2200 signes une histoire aussi bien écrite que bien troussée, et ouverte autant à l’amateur de rugby qu’à celui qui n’y connaît rien. D’un fait de match, d’une supportrice irlandaise croisée dans un pub ou de la couleur d’un maillot, l’auteur réussit à tirer une petite nouvelle, tour à tour poétique, comique ou franchement burlesque. On croisera donc, sans distinction, Sébastien Chabal, Jean Bouilhou, Nicolas Sarkozy, Shane MacGowan, Jimmy McNulty ou la crise économique. C’est dire s’il s’agit là d’une vision bien large du rugby.



À un mois de la coupe du monde de rugby, voilà l’occasion de découvrir ou de réviser en s’amusant les subtilités de ce sport étrange ou l’on avance en se passant en arrière un ballon même pas rond et où à la fin, ce n’est pas toujours l’outsider qui perd. Pire, c’est parfois l’Anglais qui gagne.



Les amateurs de polar pourront sans doute faire un lien entre les réunions de la terrible commission de la Hache et celles de la bande Dortmunder dans l’arrière salle du O.J. Bar and Grill d’Amsterdam Avenue. Ils gouteront aussi ce bel hommage à une série qui a changé la face du genre noir :



« Contrainte de quitter Limerick, Mary avait trouvé refuge comme des milliers d’Irlandais de l’autre côté de la mare, plus exactement à Baltimore. Le Kavanagh’s, pub authentiquesur Guilford Avenue, était un repaire de flics de la crim’ locale. Drôles de types… Il leur arrivait d’y amener un collègue, raide mort, de l’étendre sur la table de billard puis, après avoir prononcé son éloge funèbre, d’entonner Body of an American des Pogues en sifflant des shoots de gnôle ».




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Sur la ligne blanche

Il n'est pas nécessaire d'être très "calé" dans les différents groupes de rock, styles, ni même de les goûter excessivement pour trouver grand plaisir à ce récit fermement mené, à ce tableau désenchanté avec humour de notre société (non exempte de tendresse pour ses paumés, rescapés des illusions de notre jeune temps)
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Les anges sauvages

J'ai eu du mal à arriver à la fin. L'auteur a un univers très personnel (rock) et beaucoup de termes, notions ou concept me sont totalement inconnus ! Ça rend la lecture difficile.
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