Citations de Michel Rozenberg (19)
Demain est un autre jour. Je dois me mettre dans de meilleures dispositions. On n’écrit pas sur commande. Ceux qui diront le contraire auront droit à mon mépris. Allez, des raviolis à la sauce tomate, un coca et au lit. Le sommeil… il est temps que je me discipline.
Certains naissent avec une santé en béton, d’autres sont un réceptacle pour ce que l’air véhicule de malsain. Quant à l’apparence, vous savez aussi bien que moi que… enfin… c’est sans importance.
Les cours ne m’intéressent plus. Je veux juste mon diplôme. Je ne sais pas ce que j’en ferai, mais ça, c’est un autre problème. Qui sait, si mon livre plaît, la question ne sera plus à l’ordre du jour. Encore un petit effort, le temps de boucler le manuscrit. En une soirée, j’ai tapé plusieurs pages. Je viens de les relire. Être juge et partie, ce n’est pas simple. Je me demande même si ça a un sens. Cela devrait être interdit.
J’ai peur du soir, de la nuit, de revoir mon visiteur, d’être condamné à ruminer sans répit mon passé. Les secondes sont interminables. Je n’ose affronter ni la réalité, ni la vérité. Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre.
Une dernière chose… Fais attention à toi. De tous tes ennemis, tu représentes le plus dangereux pour toi-même.
Les matières me semblent trop simples. Je n’ai pas besoin d’étudier pour les connaître. Les instituteurs sont inintéressants, prétentieux, fiers de leur pouvoir sur les pauvres gosses que nous sommes, démunis. Ils ont vite compris qu’avec moi, ils n’ont pas de prise. Aucune punition ne m’atteint.
Souvent, je quitte les cours sans permission sous les rires des camarades et je me sauve. Une fois dehors, je me sens libre. Je me réfugie dans les bois adjacents où mille activités plus intéressantes m’attendent. Constitution de flèches acérées, chasse aux petits mammifères, cueillette des mûres… Mes absences répétées n’affectent pas mes connaissances. Aux rares contrôles où je suis là, j’obtiens le maximum de points. Les professeurs enragent.
Elle avait besoin de prendre un peu de distance. Réfléchir à ce qui était arrivé, faire le point sur la situation. D’urgence. Cela leur serait bénéfique.
Nul ne sait qui une jeune et jolie femme peut rencontrer lorsque les rues se vident et deviennent le territoire des ombres.
Il cultivait surtout un fâcheux penchant à considérer que dormir était une perte de temps. Cette façon de vivre avait donné bien du fil à retordre à ses compagnes successives. Célibataire et sans enfants, il s’était résigné à habiter seul, dans un luxe bien supérieur à ses besoins.
En effet ! Je soigne ma peau. Il existe des crèmes et des lotions pour l’entretenir. Quant au corps, la pratique régulière d’un sport est le garant d’une bonne condition physique. Et le plus crucial est de ne pas oublier l’influence de la nourriture. Manger équilibré, voilà le secret.
À quoi ça sert de déconseiller la lecture d’un livre qui n’est pas à vendre ? Pourquoi l’exposer si ce n’est pour inciter les clients à l’ouvrir quand même ? Je connais ce genre de manigances !
L'ensemble de ce recueil ne m'a pas emballé ;
5 nouvelles qui explorent comme le titre l'indique,le temps ....
1- Une jeune femme a qui un brocanteur donne une boite mystérieuse .... pas trop mal.
2- Encore une femme qui retourne dans la maison de son passé et revit les moments avec son époux... moyen
3- Une homme découvre le cadavre d'une petite fille ...je m'y suis perdu ....
4- Un inspecteur enquête sur la mort d'un homme ; aurait - il pu se suicider ? ma préférée ..
5- Un écrivain narre son roman , l'histoire d'un tueur avec des passages sur sa vie réél ... dommage aurait pu être bien ..
J’ai fait un songe étrange. Ne le sont-ils pas tous ? Les miens me pèsent depuis ma tendre enfance. Le problème survient lorsqu’ils se terminent. La réalité me rattrape en une fraction de seconde. La magie s’envole sur-le-champ. Je me retrouve confronté aux mêmes problèmes. C’est comme lorsque de temps à autre j’achète un billet de loterie. Vive le grattage, au moins on sait de suite combien on a gagné
Je n’ai jamais eu beaucoup de succès auprès de la gent féminine. Des années durant, j’ai fait la chasse aux boutons… Ah, cette satanée acné !
Le bout du tunnel n’était pas à portée de main, il restait trop de travail pour espérer clôturer seul l’affaire, avant son départ. Il n’existerait pas d’explication valable aux yeux de sa femme s’il venait encore à reporter l’échéance.
Il n’y a pas de hasard. Ce déballage de mon passé coïncide avec l’examen de conscience que je subis… et que je n’ai pas souhaité. Que m’arrive-t-il ? L’âge n’explique pas tout. Suis-je si près du saut final ? Peut-être est-ce le déclencheur dont je parlais, lors d’un enregistrement antérieur. Un mécanisme sur lequel je n’ai aucune prise.
Mes bonnes intentions se sont évanouies pour laisser place à la colère, la rancœur, l’amertume. Disparue, ma détermination. Tel l’alcoolique soumis à l’implacable loi des rechutes, je me suis fait l’effet d’un récidiviste qui se justifiait de la moindre difficulté pour ne pas affronter les conséquences de ses actes. Est alors apparu mon désir de vengeance envers la classe dirigeante.
Assez vite, je me suis remis à mentir, à tricher, à voler ; j’ai pratiqué la manipulation, les pressions, le chantage… bien plus qu’auparavant. C’était facile, j’avais tout appris dans ce domaine. Au début, cela m’a rapporté gros. Puis est venu le retour de manivelle.
J’entretiens mes facultés intellectuelles. Quand je ne me consacre pas au Scrabble et aux mots croisés, je joue aux échecs et aux dames. Hélas, je ne me mesure qu’à moi-même.
En vieil égoïste lucide, j’entretiens peu de contacts amicaux. Les gens que je côtoie, ou plutôt que je croise, me laissent indifférent. Ma porte n’est pas ouverte aux étrangers. Sans doute est-il normal que je me retrouve seul à mon âge.