Meursault, «l'Etranger», le fameux «héros» (sic !) de Camus est amené alors à se poser bien des questions, puis des révisions déchirantes... mais tardives... Comme tout prisonnier condamné par la justice.En perspective Michel thouillot nous presente une autre façon d’analyser «l'Etranger» en terre colonisée. L'auteur réinvente dans ce roman librement «L'Étranger» pour éclairer l'envers du décor d'une colonie engagée sur la voie de l'implosion
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Saviez-vous que BALZAC avait un demi-frère ?
Saviez-vous qu'il est enterré à Mayotte (Comores) ?
Que faisait Henry-François de Balzac sur cette terre lointaine ?
Si cela aiguise votre curiosité lisez l'ouvrage remarquable et passionnant de M. Michel Thouillot. Ce Professeur d'Université a écrit avec talent le dernier tome de la "Comédie Humaine", celui qui manquait à cette somme.
J'invite vivement à lire ce livre paru chez L'Harmattan.
Ce récit est admirablement documenté et au plus proche de la réalité historique d'un destin singulier.
Vous ferez un voyage inoubliable....
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Une peine de prison de 7 ans pour Meursault : c'est peu mais assez pour le suivre dans la lente émergence d'une conscience. L'auteur nous fait assister à un cheminement douloureux et volontaire, sans aucune complaisance pour autant, de la culpabilité. L'écriture est précise, sans fioriture esthétique, va droit au but, efficace. Sans aucune prétention de moraliste, le texte a évidemment une portée philosophique : à quelles conditions advient la part de l'autre en soi-même. Les liens entre communication et prise de conscience de soi et des autres sont particulièrement bien vus, sans démonstration aucune.
En conclusion, c'est un récit qui se lit d'un trait, on ne lâche pas "l'aventure".
Merci à l'auteur.
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Un ouvrage remarquablement documenté sur les lieux, les situations et les terribles événements qui ont ponctué la guerre syrienne. J’ai été particulièrement frappée par la Justesse du ton dans la description des situations, les dialogues, le choix et l’analyse psychologique des personnages .. Je l’ai lu d’une traite et avec beaucoup de plaisir, grâce à la qualité du style, très fluide et alerte, qui accompagne une belle histoire d’amour, pleine de sensibilité et de pudeur, mais aussi certains épisodes douloureux et malheureusement très proches de la réalité, qui ont marqué cette guerre atroce.
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QUATRIEME DE COUVERTURE /
La Salmyrie, pays du Moyen Orient, a été léguée à un jeune Leader par son père, fondateur d’une dynastie prête à tout pour se perpétuer. La répression implacable qui y sévit depuis des décennies s’enfonce dans la plus sanguinaire inhumanité lorsque le peuple ose le défier en descendant pacifiquement dans la rue pour revendiquer liberté et démocratie. La révolution, tournant à la déroute dans l’indifférence de la communauté internationale, est alors récupérée par des extrémistes religieux qui, tout en servant de diversion démoniaque au pouvoir en place, projettent de rétablir le califat de la communauté musulmane. Le roman croise les destins d’une écrivaine activiste salmyrienne qui s’exile en France avec ses enfants, d’un grand reporter d’un quotidien parisien envoyé sur place pour couvrir les événements, et de jeunes djihadistes français qui tombent dans le piège mortifère d’un État gouverné par la seule loi islamique. Certes, le pays, les personnages et les situations de ce récit relèvent de la fiction, mais les ressemblances avec ce pays, des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne sont en rien fortuites.
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Nous voilà projetés en terre inconnue et pourtant si familière : la Salmyrie. Dans un style précis et alerte, l'auteur nous plonge dans le chaos salmyrien qui révèle aussi la confusion mentale dans laquelle barbotent les pays occidentaux. Car ce qui se passe en Salmyrie nous touche immédiatement. Grâce à la finesse psychologique du roman, nous pénétrons dans les dilemnes que doivent affronter les personnages. le lecteur, étape par étape, cherche aussi sa direction. le doute autant que l'angoisse, l'humanité autant que la cruauté parcourent tout le livre. Les évidences chancellent et le pire est probable, mais sommes-nous certains de ne pas être quelque part en nous Salmyriens?
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Je me souviens accompagnant ma mère dans les jardins de la villa Majorelle de Marrakech. Les palmiers, les plantes, un bassin, et les cris des milliers d’oiseaux… et la villa bleue.
Je me rappelle des conversations de mon père sur Lyautey. Admiration d’un lorrain pour un autre lorrain. Un Lyautey bâtisseur, et respectueux de la culture marocaine.
C’était mon Maroc… dans les années cinquante.
Je n’avais, alors, jamais entendu parler d’Abd el-Krim, de ce chef du Rif et de ses revendications indépendantistes. Certaines périodes était tabou…
L’œuvre de Michel Thouillot nous plonge au cœur d’un conflit aux enjeux multiples. A travers trois destins. Lyautey, résident général, soucieux de l’avenir du Maroc et du protectorat et ancré dans ces certitudes. Jacques Majorelle tombé en amour pour un Maroc qu’il a su sublimer dans ses peintures. Abd el-Krim soucieux de fédérer les tribus du Rif, de réformer le Maroc.
Dans Marocs, Michel Thouillot nous décrit trois destins différents, tourmentés, déchirés par leurs certitudes, leurs doutes et leur amour pour ce pays… le Maroc. Eric48
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Je viens de terminer le roman historique "Marocs", de Michel Thouillot
C'est du délice...surtout sur ce sujet.
Merci à cet auteur pour cet écrit et pour son amour du Maroc. L'écriture et poignante elle nous livre dans le détail et avec grand respect la vie de deux hommes qui ont rayonné dans cette première partie du XXe S : Hubert Lyautey et Abdelkrim al Khattabi.
Apprendre et comprendre c'est ce que je retire aussi de cette œuvre....les mots sont choisis avec discernement et sont placés au bon moment, on glisse d'une page à l'autre...bravo! A lire et relire.
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Quelle bonne idée de construction littéraire que d’avoir, dans ce roman, établi, tel un pivot de points de vue à la fois concordants et opposés, une construction tripartite qui fait la part belle à un artiste, Jacques Majorelle, à un chef de guerre combattant pour la liberté de son peuple, Abdelkrim al Khattabi, et à l’iconique représentant de l’expansion impérialiste, Lyautey !
De fait, autour de trois personnages qui marquent de leur présence une période de guerre complexe dans le Rif, se constitue une vision nuancée de l’histoire du Maroc. D’où ce « S » qui en termine le titre.
Jacques Majorelle, dont le nom a plus ou moins sombré dans l’oubli, a été le peintre des kasbahs et de la beauté des femmes natives de ce pays déchiré et magnifique : son regard est empreint d’une esthétique sensuelle, d’une vibration totale de l’être à ressentir et donc, à restituer, au pinceau, par le trait, la perspective et l’intensité, les ocres rouges du Sud, les contours des panoramas et le déchaînement des danseuses en transe, ces « Vénus » qui taraudent son art d’un nouvel imaginaire. Artiste témoin des contradictions d’une époque d’incertitude et de danger, Jacques Majorelle sublime le Maroc dans sa quête d’un ailleurs et dans son « amour » d’un lieu nouveau que cet adepte de Matisse ne soupçonnait pas. Il donne au roman l’angle de la recherche de l’autre et son œuvre s’en trouvera à jamais modifiée.
Qui ne connaît le nom de Lyautey, symbole de conquête et d’hégémonie coloniale ? Ici, on le voit se perdre dans les reliefs de ce qu’il nomme « le guêpier rifain » ; et ce sont des percées inhabituelles dans son intimité d’homme, dans ses colères de conquérant, dans son impuissance à dominer l’ennemi et à mettre en œuvre son « idée du Maroc ». Le « grand homme » se heurte à une concurrence locale imprévue et ses défaites le déboulonnent de cette statue d’argile qui font les fausses légendes et les stars d’une Histoire réécrite. Le roman resitue le héros dans une perspective de personnage tempêtueux et parfois d’histrion : il soulève la question de la vérité par rapport au marquage de l’Histoire officielle.
Car ce roman donne une place de choix à un homme de poids, un chef cultivé, épris de liberté, capable d’écraser les armées occidentales, française et espagnole, Abdelkrim al Khattabi, dont la ténacité, le courage et l’intelligence stratégique se démontrent tout au long de cette période de l’entre-deux guerres, qui voit se profiler à l’horizon du démantèlement colonial, les redressements nationalistes fiers, dignes, épris d’une identité indépendantiste. Le regard de l’auteur se fait incisif, il reprend cette « Histoire » selon un aspect souvent occulté, la légitimité d’un peuple à disposer de lui-même, à travers la politique d’un chef qu’on a eu le tort de sous-estimer.
L’originalité du roman, en dehors de ce qu’il nous montre grâce à une documentation exacte, est donc de pointer du doigt, selon une langue élégante, efficace, émaillée d’une belle connaissance du Maroc, les confrontations colonialistes qui sont la honte de l’Occident.
Difficile projet que de se lancer dans un « roman historique » ! Mais ici, l’entreprise est une pleine réussite. Michel Thouillot, l’auteur, nous propose de bien belles pages, à l’aune des splendeurs d’un pays, et invite à s’interroger sur ce qu’ont été les pièges politiques, les délits contre le respect de l’autre, le mépris mielleux et belliqueux de l’adversaire, visant à l’appropriation de ses territoires.
A lire absolument. Nous sommes par ce roman face au ferment de la situation géopolitique actuelle.
La littérature joue ici son rôle : dire, montrer et questionner.
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Une société qui se révolte à la recherche d’une liberté volée. Un jeune qui pense trouver la sienne auprès de personnes sensées l’aider à la trouver. Deux cheminements différents. Une même recherche qui sombre dans la violence sociétale ou la violence personnelle. Souleymane cherche sa voie. La trouvera t-il? Quel en sera le prix? Des questions qui peuvent être posées à un peuple dont la liberté est en devenir. Christophe, reporter, jette un regard sans fard sur les évènements.
Chacun a sa propre définition du mot « liberté ». Chacun pense à la solution qui permettra de la trouver et ne pas s’aliéner les pensées idéologiques qui sont martelées. Est-ce vrai? Y a t-il une normalité face à la violence, la stigmatisation, le non-sens de la vie? Chacun fera son choix afin de trouver sa propre liberté physique et psychique au point de s’égarer ou de se retrouver. Quel sera le prix à payer? Celui du sang? Celui de l’exil? Celui de l’innocence?
L’étau barbare nous donne un regard aigu sur des faits sociétaux actuels. un regard filtré à travers la vie de personnes lambda qui, plus que jamais, exprime un mal-être et une recherche de soi plus ou moins maladroite. C’est un regard perçant à travers des nébuleuses politiques et religieuses subies par des êtres qui recherchent leur propre vérité. Un livre à mettre entre toutes les maisn car il a le mérite d’éveiller les consciences et de faire réfléchir.
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Dans ce roman polyphonique, différents personnages nous offrent un kaléidoscope de points de vue sur le conflit syrien et ses ramifications en Europe, notamment en France. Les personnages, intéressants et attachants nous permettent d'appréhender l'éveil de la lucidité ,le cynisme, la complexité des luttes fratricides et des exactions, les méfaits de l'embrigadement, le désir de témoigner. L' Etau barbare évoqué dans le titre, dont l'une des mâchoires est le tyran syrien Bachar el-Assad et l'autre Daech, enserre constamment les personnages, quels qu'ils soient. Bien que jamais nommés explicitement, les protagonistes historiques de ce roman se devinent aisément et l'action colle à l actualité de l'année 2015.
Chaque aspect du problème est pris en charge par un acteur de l'histoire, que nous suivons avec intérêt; la documentation, très riche, nourrit le quotidien des héros que nous aimons voir évoluer et assumer leur destin. Que ce soient par des personnages qui y adhèrent ou ont pris conscience de la toxicité du régime syrien , des jeunes gens, qui à l'instar de Souleymane s' engagent dans le djihad en Syrie, et sont conduits à un destin mortifère. Ou bien encore à travers Christophe, le reporter qui pointe les manquements aux lois de l'humanité.
Même si l'horreur ne nous est pas épargnée, ce livre nous emporte et nous permet de mieux comprendre une tragédie contemporaine.
C'est un livre salutaire qui met à notre portée un drame très complexe, c'est un livre qu'il faudrait mettre dans de très nombreuses mains.
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Une oeuvre contemporaine qui témoigne de la "Camusmania", mais pas seulement !
Michel Thouillot nous emmène dans l'univers carcéral et témoigne d'une Algérie complexe, qui a encore bien des choses à dire sur Camus et L'Etranger.
Ce livre nous emmène plus loin que L'Etranger.
Je le recommande !
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La présence Espagnole au Maroc était pour moi une face de l'histoire du colonialisme assez floue,
La lecture de ce roman historique, m'a permis de me jeter à corps perdu dans le sujet.
Même si la vision artistique vue au travers du peintre Majorelle ne ma pas laissé insensible,
J'ai surtout aimé dans ce roman la personnalité du maréchal Lyautey tout aussi ambiguë que sa vision bien particulière du colonialisme.
La découverte du parcours de celui qui deviendra sur fond de revanche un véritable chef de guerre m'a aussi fasciné…
J'ai apprécié la riche description des phases militaires de la bataille du RIF.
J'ai trouvé ce roman puissant, sa lecture m'a poussée à m'intéresser de plus prêt à ce pan de l'histoire du colonialisme.
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