AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Michel de Saint-Pierre (60)


Les écrivains activistes et bavards ne vous manquent pas. Dès qu'ils abandonnent leur métier pour parler de la politique, ils en parlent à tort et à travers. Mais le fait est que beaucoup d'entre eux s'y laissent entraîner. Ils ont le prurit de l'action. Ils veulent mettre la main sur l'événement : parce que l'événement national ou international est de plus en plus dense, lourd, effrayant. Tout se passe comme si les écrivains d'aujourd'hui craignaient mortellement de paraître futiles, dès lors qu'ils restent fidèles à ce qu'ils sont.
Commenter  J’apprécie          40
L'être humain et le cornichon se conservent également dans le vinaigre.
Commenter  J’apprécie          30
La sagesse, elle se trouve au fond du silence comme disent les Hindous.
Commenter  J’apprécie          30
La captive, dans cette alcôve sordide et noyée d'ombre, perçut immédiatement qu'elle avait une compagnie : l'odeur. A dire vrai, c'était beaucoup plus qu'une odeur ; c'était un foyer de corruption et de relents immondes, exhalés de la cuvette des wc, des murs, de cette chose innommable qui devait être un matelas ; c'était le chaud parfum des crasses de corps et d'âmes, et des désespoirs, et des haleines de bouches malades ; c'était le remugle d'un entassement de misères, qui rayonnait.
Commenter  J’apprécie          20
Christophe de Conti, qui se trouvait assis auprès d'une vielle harpe hors d'usage, pinça l'une des cordes - et l'âme de la musique se plaignit.
Commenter  J’apprécie          20
Le droit vous embête. Vraiment? Et il a fallu toute une licence, plus deux gros diplômes, pour vous en apercevoir.
Commenter  J’apprécie          20
ANNEXE VI
Le point de vue de l'instituteur.
L'instituteur à qui je rends visite est un homme de cinquante-huit ans. Il a des traits de sénateur romain. Dans ses yeux plissés, je vois de la bonhomie et de la rigueur. Il juge les êtres et les choses avec la sérénité de celui qui va bientôt quitter son métier, sans impatience, mais sans regret.
« Je ne voudrais pas soupirer comme tant d'autres : De mon temps ! Mais l'école d'autrefois est morte. A qui la faute ? Jusqu'à la guerre de 1940, l'instituteur avait une situation enviée. Les candidats aux Ecoles Normales étaient, en moyenne, cinq ou dix fois plus nombreux que les places offertes. Alors que maintenant, pour trente postes, il arrive que vingt élèves seulement se proposent. Aussi bien, le nombre des femmes augmente dans l'enseignement primaire, tandis que celui des hommes diminue. Certes, il est bon que les cours préparatoires ou élémentaires soient tenus par des femmes. Mais je prétends, moi, qu'au-delà du certificat d'études, c'est néfaste. »
L'opinion de l'instituteur rejoint ici le diagnostic du prêtre et du psychiatre : selon lesquels l'autorité d'un homme est irremplaçable – à l’école et au foyer…

« Le véritable drame, voyez-vous, c'est qu'une profession aussi belle que la nôtre ait été peu à peu dévaluée. On entre à l'Ecole Normale avec l'idée bien ancrée de ne pas rester instituteur. Mais qu'est-il donc, ce métier, sans la vocation? Quant aux suppléants, ils viennent à l'enseignement, pourvus du seul et maigre baccalauréat. Nulle expérience pédagogique. Un tel système attente au respect qu'on doit à l'enfant. Des femmes, des laissés-pour-compte de l'Université, voilà donc ce que nous aurons de plus en plus -- et les gosses, je le sais, vont en pâtir cruellement. »
Le vieux maître conclut, souriant et désabusé – en philosophe qui sait rendre son fardeau léger :
- Je l'avoue, si j'avais un fils, je n'oserais pas lui conseiller la carrière de l'enseignement primaire. A défaut de l'orienter vers les grandes écoles, j'en ferais un artisan. Le carreleur qui vient de paver ma cuisine, un ancien élève, gagne exactement deux fois plus que moi...

(p.217)
Commenter  J’apprécie          10
Un pays qui se charge d'avenir sans rester fidèle au passé, est un arbre dont le feuillage est trop lourd pour les racines. Quand vient le vent...
Commenter  J’apprécie          10
Et je dois dire qu'ici même, trois ou quatre individus ignoraient jusqu'au nom de Rochambeau, libérateur des Etats-unis. C'est tout juste si l'on se rappelle en France que les U. S. A. nous doivent l'existence!
Commenter  J’apprécie          10
Tu as déjà pour toi une élite et le public; ceux qui comptent et ceux que l'on compte. Et puis, malgré tes peines familiales, tu es un animal heureux, tu aimes la vie et tu crois en toi-même. C'est impardonnable, ça! On t'opposera Balzac, Dostoïevski et Proust qui souffraient et se torturaient. Mais on n'aura jamais la bonne foi de t'associe a Montaigne ni à Racine , qui étaient heureux dans leur génie...
Commenter  J’apprécie          10
L'écrivain appartient à tous. Il ne peut donc être à une femme. Il ne peut même pas être à son fils... Tu piges d'ici l'alibi?
Commenter  J’apprécie          10
On avait alors entendu la voix courtoise de M. Bartache, le ministre.
« Nous sommes toujours surpris et déçus d'entendre un grand écrivain citer d'autres paroles que les siennes. »
Damville n'avait rien trouvé à répondre. Mais il avait perçu des lueurs amusées dans le regard des auditeurs. « Ce ministre n'est donc pas un sot! » Vainement, rageusement, il s’était efforcé de croire que « le dernier mot appartient toujours aux imbéciles »
Commenter  J’apprécie          10
Tout se passe comme si vous autres, les jeunes, étiez incapables de vous construire votre monde. Vous ne manquez ni de courage ni d'une certaine lucidité. Mais vous manquez de poids. Ce qui me frappe dans votre génération, c'est le désarroi, le désespoir. Fétus dans l'ouragan, vous vous laissez emporter par les heures. Et vous jetez vos cris de colère et de révolte avant de disparaître. Le temps que voici est un fleuve rempli de nageurs éparpillés qui se noient, et qui ne sont pas capables de se noyer en silence...
Commenter  J’apprécie          10
Yvonne sourit, hocha la tête :
Non, monsieur. Vous n'y avez rien compris du tout. Pour nous, il ne s'agit pas de forme, comme vous le dites. Il s'agit de la messe et des sacrements. Et c'est là que le mystère commence. Là aussi que devrait commencer notre discussion, si nous étions l'un et l'autre de bonne foi.
Commenter  J’apprécie          10
« Voudriez-vous m'expliquer la différence qui existe entre une catholique pratiquante et... une autre catholique? » dit Alexandre, dont le sourire était devenu sardonique.
Yvonne répondit immédiatement, sans reprendre haleine, comme elle savait le faire : « La première est catholique, et la seconde ne l'est pas. Voilà. »
Commenter  J’apprécie          10
Vous, vous ne savez rien et vous parlez un peu à l'aveuglette; cela offre le double avantage de vous amuser beaucoup et de m’agacer un peu.
Commenter  J’apprécie          10
Je le voyais changeant d'un seul coup les données fondamentales de nos problèmes... Au lieu de tout ça, vous savez ce qui lui arrive, à mon vieux type? Il devient fou!
Commenter  J’apprécie          10
Ecoutez-moi bien. Vous n'avez encore rien produit. Rien du tout : un pamphlet contre les officiels. Un roman autobiographique sur votre vie estudiantine, un autre concernant l'appareil dérisoire de la justice humaine. C'est tout!
Commenter  J’apprécie          10
« Le métier n'est plus ce qu'il était. Autrefois, un éditeur n'aurait jamais pris dans son écurie un auteur déjà publié par un autre éditeur. Il aurait demandé courtoisement l'autorisation de son confrère. Voilà ce qu'il aurait fait. A présent, dés qu'un nouveau-né a dépassé 20 000 exemplaires de tirage, il se met aux enchères. L’édition devient une foire d'empoigne, une criée, une « vendue » comme disent les nomades. »
Commenter  J’apprécie          10
Je n'aime pas la littérature féminine, à de très rares exceptions près. Je pense que femmes et filles écrivent beaucoup trop aujourd'hui, et je n'en attends rien de bon.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michel de Saint-Pierre (317)Voir plus

Quiz Voir plus

La Vraie Aliénor d'Aquitaine

En octobre 1138, les habitants de Poitiers se soulèvent contre les injustices pour se constituer en commune. Aliénor demande à son mari Louis VII:

de leur accorder ce qu'ils demandent?
de les protéger plus efficacement?
de leur faire rendre gorge et de prendre les enfants en otage?

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : aliénor d'aquitaineCréer un quiz sur cet auteur

{* *}