Née à Poitiers, agrégé d'histoire et docteur ès lettres, elle a été professeur d'histoire contemporaine à l'université de Tours. Spécialiste du régime de Vichy, elle a obtenu plusieurs prix pour ses ouvrages.
Livre fort documenté, normal pour un travail d’historienne, qui oblige souvent à interrompre sa lecture pour rechercher les références documentaires sur internet !
Qui sont les miliciens ? D’après M. Cointet, une majorité de commerçants et artisans, des ouvriers, des cadres, peu d’agriculteurs. Des hommes, mais aussi des femmes y ont été actives et féroces sanguinaires. Ils s’enrôlent par antisémitisme, par anticommunisme, par opposition aux socialistes : Blum, Mandel, Mandès-France (également à de Gaulle), par rancœur du front populaire, avec un niveau de haine porté au paroxysme.
Après sa création par la loi du 30 janvier 1943, en accord avec le maréchal Pétain, Laval en a confié le commandement à Joseph Darnand, militant d’extrême droite qui s’engage dans les Waffen-SS en 1943. C’est lui le véritable chef opérationnel de la Milice française, une organisation de type fasciste, supplétive de la Gestapo, chargée de la traque des résistants, des Juifs et des réfractaires au STO. Ses exactions sont de tous ordres, nombreuses et barbares : piller les villageois, bruler les fermes, violer les femmes, torturer, massacrer :Victor Bash 80 ans, juif, président de la ligue des droits de l’homme et sa femme Hélène, Georges Mendel, jean Zay…, par l’instauration de cours martiales expéditives (pas d’avocat), et par l’atrocité de ses crimes, s'est hissée au même niveau de monstruosité que les SS. Elle s’est distinguée aussi lors de la prise du plateau des Glières en mars 1944 en aidant la Wehrmacht à éliminer le camp des maquisards, encadrés notamment par des anciens du 27e bataillon des chasseurs alpins d'Annecy.
Dès aout 1944, quand la débâcle allemande se profile, les cadres de la milice prennent la fuite en Allemagne, beaucoup s’engagent dans la division SS Charlemagne et y laissent leur peau. D’autres sont passés par les armes, c’est le début de l’épuration. Et puis vinrent les procès : Laval, Pétain, Darnand et les autres. Cependant, à l’instar des SS, leurs frères d’âme, un certain nombre est passé au travers des mailles du filet en s’enfuyant, notamment en Argentine. Francis bout de l’an, ordure, s’enfuit et meurt en 1977 en Autriche. Jean de Vaugelas, impliqué dans le massacre des Glières, engagé dans la division Charlemagne fuit en Argentine et meurt en 1950. Joseph Lecussan, assassin de Victor Bash et de sa femme, ordonnateur du massacre des puits de Guerry (36 juifs envoyés vivants au fonds d’un puits), est fusillé en 1946, Raoul Dagostini et sa maitresse sanguinaire, Maud Champetier de Ribes seront fusillés en 1944.
La milice fut la plaie béante de l’histoire de Vichy. Heureusement des historiens sérieux sont là pour restituer la vérité politique et sociale.
A lire et faire lire.
Lien :
https://www.babelio.com/conf..