Citations de Michèle Manceaux (38)
Confidentiellement, je ne suis pas contre le pouvoir. Ce serait être contre la condition humaine mais je sens qu'il est tentaculaire et que mieux vaut être contre, ne serait-ce que pour le limiter.
Mon drame est de croire encore au travail et même au bonheur.
Marcus garde, comme moi, de ces lundis matin, les mêmes émotions secrètes. Qui n'a jamais accompagné à l'aube, en hiver, un enfant sur le chemin de l'école, à manqué une impression de bonheur.
Ce rôle d'ancêtre me plaît infiniment. J'occupe enfin une place indiscutable. On conteste souvent ses parents, rarement ses grands-parents. On est contesté par ses enfants, rarement par ses petits-enfants. À la troisième génération, l'amour s'installe enfin sans restriction.
Quand une femme n'aime plus sa maison, elle ne s'aime plus elle-même.
Je sais qu'elle est perdue, qu'elle se perd, mais on sait sans savoir. On espère se tromper, on s'accorde l'erreur en même temps que la certitude.
De la sincérité à la cruauté, le pas se franchit vite, mais les personnes qui ne craignent pas de faire mal présentent aussi un aspect bénéfique : quand elles prononcent des éloges, on est sûr que ce ne sont pas des complaisances.
Elle disait: "Toi et moi, on peut pas se brouiller, on est dans une nécessité géographique." Elle avait cette façon de parler. À la fois populaire et sophistiqué, négligent la grammaire, utilisant le "on" plutôt que le nous, et dans la proposition suivante, inventant une abstraction si personnelle que le mélange des deux surprenait et faisait rire comme toute incongruité.
Comparaisons idiotes,il n'y a pas de bon malheur.Cependant,à se concentrer sur sa propre douleur,on l'agrandit ,on la creuse ,on en fait sa tombe.
Vous voulez absolument devenir un personnage de roman.Je vous ai dit que l'on écrit pas ce que l'on vit.C'etait une boutade,mais vous l'avez prise au pied de la lettre et vous avez disparu pour que je vous invente.Vous n'êtes pas habitué aux griseries solitaires des voyageuses .Vous avez peut-être cru que je vous aimais .Comme presque tous les hommes ,l'amour vous fait peur.Vous m'avez prévenue dès notre rencontre:
--Aussitôt que je sens un engagement dans l'air,je fuis.
Rien n'est plus dangereux que la ligne droite. Dans les tournants, on prend des précautions.
C'était toujours ainsi, entre les mères et les filles : un jeu de miroirs les empêchait de se distinguer. Les mères et les filles se confondaient. Elles s'acharnaient à se constituer une originalité, mais parfois des vies entières se passaient sans qu'elles puissent se séparer. La terre était jonchée des cadavres de millions de petites filles étouffées.
Rien n'est plus dangereux que la ligne droite. Dans les virages, on prend des précautions.
Les écrivains doivent se taire, polir dans l'ombre leurs pensées et leurs mots.
Pourquoi pouvait-on vivre avec un autre être alors qu'il était déjà si pénible de se supporter soi-même.
Enfin à Neauphle, c'est chez moi.Je mélange toutes les influences. On ne discerne que plus tard ce que l'on invente.(Elle dit:"Pour écrire c'est pareil.D'abord, tu lis, tu copies.Et puis, un jour, tu laisses de côté ce que tu as lu.Enfin, tu écris toi-même.")
Pour nous deux, ces maisons ganées avec notre plume représentent une indépendance, une victoire. Nous y apportons nos délicatesses.
Ecrire, c'est tenter de savoir ce que l'on écrirait, si on écrivait. On ne le sait qu'après. Avant, c'est trop dangereux.
verbatim M.D.
La seule question du roman, celle que tu dois te poser c'est "qui parle?"
verbatim M.D.
Les amours impossibles sont les seuls possibles
verbatim M.D.
On ne peut rien faire sans enlever ce qui a été fait.On ne peut rien construire sans avoir détruit. Tu passes ta vie à détruire ce que tu as fait.Ou alors, tu passes ta vie à t'imiter.
verbatim M.D.