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4.45/5 (sur 19 notes)

Nationalité : Espagne
Biographie :

Miguel Amorós, aussi appelé Miquel Amorós, est un historien, théoricien et activiste libertaire espagnol proche du mouvement situationniste et des courants anti-industriels.
Fils et petit-fils d'anarchistes, Miguel Amorós devient lui-même anarchiste en 1968 alors que la dictature du général Franco est encore en place. Au cours des années 1970, il participe à la création de plusieurs groupes anarchistes tels que Bandera Negra (Drapeau Noir), Tierra Libre (Terre Libre), Barricada ou Los Incontrolados. Il connaît les geôles franquistes et doit s'exiler en France.

L'anarchisme prôné par Miguel Amorós puise son inspiration dans l'autogestion, la subversion de la vie quotidienne, l'histoire des conseils ouvriers, ainsi que dans les mobilisations dénonçant le syndicalisme comme forme de lutte déphasée et la morale ouvrière comme réactionnaire. Il est proche des idées situationnistes. Miguel Amorós a d'ailleurs fréquenté Guy Debord au début des années 80. En 1980, ils diffusent les Appels de la prison de Ségovie (éd. Champ libre) dont Debord a écrit un des textes (« Aux libertaires »).

Entre 1984 et 1992, Miguel Amorós participe à la rédaction de la revue post-situationniste Encyclopédie des Nuisances.

Il a écrit un grand nombre d'articles pour la presse libertaire. Il a également prononcé des conférences sur les questions sociales, en particulier sur l'idéologie du progrès et des nuisances qu'elle engendre. Ses principaux livres sont La Revolución traicionada : La verdadera historia de Balius y Los Amigos de Durruti (La Révolution trahie : l'histoire véritable de Balius et des Amis de Durruti, non traduit en français) et Durruti dans le labyrinthe (éditions de l'Encyclopédie des Nuisances).

En 2009, il a publié une biographie de l'anarchiste espagnol José Pellicer, fondateur de la fameuse Colonne de fer pendant la Révolution espagnole de 1936.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
L'aménagement du territoire, dont la conception dépendait des ingénieurs et des architectes, a prétendu être une discipline scientifique; il ne fut que la caution juridique apportée à l'action des "agents économiques" et servit à légaliser les actes arbitraires et les excès des constructeurs, des industriels et des spéculateurs immobiliers. Il n'était finalement rien d'autre que le déguisement scientifique de la promotion immobilière.
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Au long du XXème siècle, la logique de concentration a produit une civilisation urbaine sans villes véritables; dans les agglomérations se trouve un centre inhabité où tout le pouvoir est concentré dans les mains d'une élite industrielle, financière et immobilière, entouré d'aires suburbaines de plus en plus étendues et peuplées par des masses salariées.(...) C'est un produit de la décomposition de la réalité urbaine qui est apparu avec l'émergence de l’État moderne; constitué d'un ensemble de fragments dénaturés et disséminés dans l'environnement, sans vie publique, sans communication normale, un espace brisé où est malheureusement entassée la population massifiée et uniformisée.
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Miguel Amorós
Dans les régimes des partis improprement dits « démocratiques », le pouvoir politique, qui sur le papier appartient au peuple ou à la nation, est en réalité le pouvoir de l’État, organe qui le détient et l’exerce. Tout État s’appuie sur le monopole de la force et exerce son autorité en l’utilisant à sa guise. Dans la mesure où l’usage de la force – la répression – n’a pas de limites préalablement définies, le pouvoir, quand il est vraiment contesté, ne s’en donne donc aucune : l’État est autoritaire et policier. L’usage et l’abus sont indiscernables. À vrai dire, l’État réagit violemment lorsque des personnes désenchantées agissent de leur propre chef, c’est-à-dire non seulement l’ignorent, mais pis encore ne le reconnaissent pas. C’est le mal actuel de l’État : sa fragilité fait que tout acte de désobéissance est considéré comme un défi, car remettant en cause cette autorité que l’État cherche à restaurer par un usage pervers de la loi et un usage excessif et intimidant de la force. L’État n’existe qu’ainsi.
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Miguel Amorós
La rareté des réponses populaires aux crises ou, ce qui revient au même, l’inexistence d’un sujet social, historique – d’une classe véritablement antagoniste – s’explique par le simple fait que la majorité de la population est l’otage de l’économie, dépendante entièrement d’elle car prisonnière de ses besoins. Son imaginaire et tous ses moments vitaux ont été colonisés par le capital.
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La révolte des Tuchins, l'une des jacqueries les plus longues, s'étendit de 1363 à 1384 et toucha l''Auvergne à partir de 1363, puis se propagea dans tout le Languedoc et s'intensifia entre 1381 et 1384. Le tuchinat (...) fut bien davantage qu'une simple jacquerie antitaxes, car il incarna la manifestation d'une solidarité villageoise et un réflexe de survie tentant de soustraire les biens de la communauté à la convoitise des pillards. Sa forme d'organisation révéla une prise de conscience de la nécessité de mettre en place une défense commune reposant sur des regroupements de communautés. Le tuchinat s'appuyait sur des liens de sociabilité qui sous-tendaient la vie communautaire des villages et sur une logique géographique et de voisinage. Les révoltés, qui ne se désignaient pas sous le vocable de Tuchins mais sous celui de companhos, sous-entendaient ainsi la permanence d'un lien social et l'existence d'un devoir d'entraide et étaient perçus ainsi par tous les membres des communautés concernées.
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(...) Ce fut en Europe, sans aucun doute, le plus beau combat en faveur de l’égalité et de la liberté durant la première phase d’industrialisation du monde mais les forces conjuguées du spectacle et de l’aménagement-destruction du territoire ont détruit la plupart des réalités du vivier populaire qui en façonnait l’esprit : quartiers, culture, savoir-faire, rêves d’un avenir à construire. La conscience prolétarienne, cette forme histo­rique et déterminée de la conscience humaine s’est dissoute au contact des foules solitaires et de l’extrême diversité des luttes particulières : le totali­tarisme techno-industriel (stade actuel du capitalisme) n’a évidemment pas aboli les classes mais a massifié uniformément celle du plus grand nombre. Le moteur principal de cette histoire inhumaine semble être pour l’instant la lutte concurrentielle à l’intérieur de celle-ci pour ne pas se retrouver dans le camp des surnuméraires définitifs. Ceux pour qui la mégamachine n’assurera plus qu’au mérite − l’acceptation de la domestication − la stricte réponse aux besoins vitaux. Mais nos quelques protestations, craintes et colères n’y font rien, nous nous enfonçons dans les sombres temps d’une société du travail sans travail. Il nous faudrait déjà, pour en desserrer un peu le carcan, retrouver les solidarités actives, le besoin des autres qui, jadis, organisaient, quand il le fallait, la survie collective tout en nourrissant les luttes pour une vie plus vaste.
C’est par ce détour dans le passé des pratiques et des idées que nous redécouvrirons le trésor caché des révolutions comme ces deux idées essentielles à la compréhension de l’action des « Amis de Durruti » et de la révolution espagnole en son entier : le sentiment de classe − la volonté égalitaire − et l’auto-organisation − le ferme refus de toute bureaucratie, de toutes formes de représentation qui ne soient pas strictement contrô­lées et révocables à tout instant. Car, bien qu’elles aient subi toutes les défigurations provoquées par l’atomisation des êtres et les attaques permanentes de la spectaculaire industrie du faux-semblant, elles n’ont pas complètement disparu dans le désastre consumériste ; elles sont encore présentes, comme en témoigne avec une certaine opiniâtreté, le mouve­ment subversif et plébéien des « Gilets jaunes ».
Avec ces deux seules idées on ne peut pas tout, mais sans elles on ne peut rien d’essentiel si l’on veut redonner un sens collectif et émancipateur au grand jeu de la nécessité et de la liberté. Extrait du préambule.
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Miguel Amorós
La pandémie n’a rien de naturel ; c’est un phénomène typique du mode de vie malsain imposé par le turbocapitalisme. Ce n’est ni le premier ni le dernier. Les victimes le sont moins du virus que de la privatisation des soins de santé, de la déréglementation du travail, du gaspillage des ressources, de l’augmentation de la pollution, de l’urbanisation galopante, de l’hypermobilité, de l’entassement concentrationnaire métropolitain et des aliments industriels, en particulier ceux issus des macro-exploitations, endroits où les virus trouvent leur meilleurs foyer de reproduction. Toutes conditions idéales pour les pandémies.
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Landauer décrit admirablement ce qu'il appelle un "grandiose raccourci", ce "laps de temps incroyablement court" où s'accomplit, comme dans un rêve, la totalité du possible révolutionnaire, avant que ne revienne le "jour gris" du long découragement, qui pourtant n'effacera pas la mémoire de cette irruption de l'esprit, jusqu'au retour de la lumière, lorsqu'une fois encore, comme il l'écrit dans l'Appel au socialisme (1911), "l'incroyable, le miracle se déplace vers le royaume du possible".
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Sécession et résistance n’ont pas pour seul objectif une survie isolée : elles doivent permettre la consolidation de la communauté et l’abolition du capitalisme. Le rétablissement des anciennes communes libres, la création d’une monnaie “sociale”, ainsi que de circuits courts de production et de consommation coopératifs, ou encore la récupération des terres communales, ne doivent pas devenir des voies “alter capitalistes” et des prétextes à l’inactivité et au citoyennisme. Leur but dans le domaine de l’oikos est la production de valeur d’usage, et non de valeur d’échange. Ce ne sont pas des traits identitaires du ghetto rural convivial, mais des aspects distincts d’une même lutte pour un territoire émancipé de la marchandise et de l’État, dont l’atmosphère peut libérer ceux qui la respirent.
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Nous luttons non pour le peuple, mais avec le peuple, c'est à dire pour la révolution dans la révolution. Nous avons conscience que dans cette lutte nous sommes seuls et que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
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