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Critiques de Mike Hawthorne (29)
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Oms en série, tome 3 : La vieille terreur

Troisième et dernier tome de la trilogie Oms en série, ce dernier opus est à mon sens le meilleur des trois.

Les oms se sont réfugiés sur le continent sauvage pour échapper aux Draags et ont développés rapidement leur civilisation en utilisant les moyens éducatifs des Draags eux-mêmes. Tiwa, la Draag qui avait eu Terr comme « animal » de compagnie dans le tome 1, arrive sur leur territoire pour les prévenir d’un danger et essayer d’éviter un conflit. En effet, les Draags ont compris le danger représenté par les oms et souhaitent les éradiquer de leur surface. Mais les oms ont maintenant la possibilité de rendre coup pour coup. Le conflit est-il inévitable ? La destruction mutuelle assurée ?

Jean-David Morvan qui s’était éloigné un peu du roman de Stefan Wul poursuit sur sa lancée et nous donne une intrigue captivante et sans temps morts. On tourne les pages pour savoir comment cette histoire va se terminer. Les réflexions sur l’éducation, la liberté, le notion même d’humanité laisse maintenant la place à des réflexions plus ciblées sur la guerre et la diplomatie. Une victoire militaire est-elle indispensable pour gagner une guerre ? Connaître son ennemi pour pouvoir le vaincre permet aussi de le comprendre et cette connaissance et cette compréhension annihile peut-être aussi les causes mêmes du conflit !

Le scénario très efficace de Morvan est secondé par un dessin plus dynamique de Hawthorne dont je n’avais que très moyennement apprécié les performances sur les deux premiers tomes. Ici, moins de couleurs criardes car on est moins souvent chez les Draags. Plus de souplesse et de réalisme dans la mise en place des personnages. Ce n’est plus un élément négatif de l’œuvre et c’est déjà un plus.

Une petite prolongation afin de découvrir d’autres adaptations de Stefan Wul dans la même collection va certainement être mise à l’ordre du jour de mes prochaines lectures
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Oms en série, tome 2 : L'exom

Deuxième tome sur trois de la très bonne série de Jean-David Morvan et Mike Hawthorne, oms en série.

On est 20 années plus tard. Dans le roman de Stefan Wul, je crois que les événements se déroulaient sur plusieurs générations et que la notion de vie courte contre vie longue avait un sens dans l’évolution du récit. Jean-David Morvan a choisi de ne pas tenir compte de cette donnée et de faire tenir son histoire le temps de la vie humaine. Cela lui permet de se concentrer sur son personnage principal qui reste le même, dans ce deuxième opus.

Les hommes (« oms ») sauvages se sont libérés des Draags et vivent dans un monde souterrain sous la cité des maîtres de la planète. Terr, le héros, essaye de récupérer son jumeau qui est resté aux mains des Draags depuis sa naissance et prépare un exode vers un continent inconnu de la planète. Seulement chez les Draags, certains s’inquiètent de ces animaux domestiques qui peuvent représenter un danger et une éradication totale est proposée. Une course contre la montre s’engage.

Dans cette deuxième partie, l’action s’accélère et on n’a pas beaucoup le temps de respirer. La mécanique révolte et répression sert de toile de fond à l’intrigue, mais Jean-David Morvan n’oublie pas les relations entre les personnages. Entre Terr, sa femme, son frères. Cela donne des beaux moments intimistes, peut-être les meilleurs passages dans le flot de l’action.

C’est toujours aussi agréable à lire et il me semble que les dessins de Mike Hawthorne, s’ils ne sont toujours pas, à mon avis, d’une incroyable qualités, sont meilleurs que das le premier tome. Les visages et les personnages sont un peu plus précis et les couleurs un peu moins criardes.

En tout cas, cela ne nuit pas à l’intérêt que je porte à cette série, dont j’ai bien envie de découvrir le dénouement final.
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Oms en série, tome 2 : L'exom

Les Oms se révoltent. ils veulent retrouver leur liberté.

Les Oms ne sont rien d'autres que des être humains colonisés par les Graak. Leur instinct de survie est mise a rude épreuve.. mais il existe et il est fort.



Une BD qui met vraiment bien en avant les romans de Stefan Wul (que je n'ai toujours pas lu), mais qui me donne plus qu'en vie de découvrir l'univers de cet auteur de SF.

On parle de l'univers de Jack Vance mais je pense que l'on doit aussi parler de l'univers de stefan Wul. J'avoue que rien qu'avec cette BD j'ai été plongée dans un autre monde, un monde incroyable et ma curiosité est poussée a son paroxisme



J'aime aussi toutes les idées de liberté, de rebellion etc.. qui sont mises en avant dans cette histoire.
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Oms en série, tome 3 : La vieille terreur

Le troisième tome raconte l’affrontement final entre les oms et les draags. Je maintiens ce que j’ai dis dans ma critique du premier tome. Il manque ce qu’ont su apporter Yann dans “Piège sur Zarkass” et Hubert dans “Le temple du passé”, du peps et de la complexité dans les personnages. On ne se sent pas assez proche de’eux, l’histoire est un peu trop une suite de faits et gestes, mais cela reste une lecture passionnante et le plaisir était au rendez-vous. Il ne me reste plus qu’à découvrir le roman de 1957 et le film d’animation de 1973.
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Oms en série, tome 2 : L'exom

Lu dans la foulée du premier tome, après la fuite de Terr, nous vivons dans ce second volet, l’organisation de la révolte, de la résistance. Toujours épique et passionnant.
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Oms en série, tome 2 : L'exom

On passe à l'action dans ce tome 2. Plusieurs années ont passé et nous retrouvons Terr à la tête des Oms libres. les liens familiaux sont très présents car en plus de servir le récit, ils servent de tremplin dramatique à l'histoire, et en deviennent le centre. Jusque là, les Oms étaitent présentés comme de vulgaires individus réunis en tribus. Cette fois, l'humanité va plus loin et se retrouve dans des liens fraternels qui vont définir le destin des deux personnages principaux, qui vont prendre les commandes du soulèvement et viser l'indépendance de leur espèce.

L'auteur pose la question de l'auto destruction en rappelant les causes de l'extermination de l'espèce humaine dans sa quasi totalité, et pose ainsi les bases d'une réflexion sur notre société. En effet si le monde continue d'évoluer dans la direction entreprise, ne se met elle pas en danger, ne programme déjà t'elle pas sa propre disparition?

Cette bd, très bien illustrée par Mike Hawthorne donne réellement envie de se procurer les textes originaux de Stephan Wul, dont elle est une adaptation récente.
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Trois jours en Europe

Je suis plutôt un adepte des films de lovers. Les comédies romantiques ont le don de pouvoir m’attirer. Par contre, sur le support papier, c’est autre chose car cela perd souvent tout le charme.



En l’occurrence malgré un graphisme plutôt avenant, on aura droit à un ramassis de clichés comme les Américains savent le faire sur l’Europe et en particulier sur notre pays de mangeur de grenouilles. Pour ma part, j’avoue avoir mangé des grenouilles une fois il y a bien longtemps. Cela ne constitue pas la base de mon alimentation. Il est vrai que nous avons bien des leçons à recevoir de la part de mangeurs de hamburgers à la chaîne.



Ceci dit, on va vite s’ennuyer avec ce couple Jack et Jill. C’était sans doute intéressant de pouvoir faire revivre une sorte de comédie d’antan à l’américaine mais cela ne passe pas le cap. L’humour est bien trop spécial pour atteindre son effet. C’est également bien trop bavard comme une pièce de théâtre. Bref, il faut supporter.



Au final, la destination est sans doute bonne mais pas le voyage en soi.
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Umbra

Il est vrai que beaucoup de gens ont détesté énormément l'Islande à cause de l'explosion volcanique qui avait paralysé le Nord de l'Europe empêchant les avions de décoller durant plusieurs jours. D'internet est parti un véritable phénomène de mode assez malsain se déclinant à toutes les sauces (T-shirt « I hate Islandia » etc..). Trouver un responsable coûte que coûte au lieu d'accepter tout simplement les aléas de la nature !



C'est dans le cadre de ce pays que se situe cette histoire qui démarre comme un bon vieux polar accentué par un dessin en noir et blanc. Je dois dire que j'étais plutôt assez intrigué par cette histoire de découverte macabre d'un corps d'une femme de Néanderthal portant du United Colors of Benetton. La suite va se révéler terriblement décevante comme une mauvaise série Z.



Pour autant, la lecture a été assez agréable même si l'intrigue n'arrive pas à convaincre. Un point pour dire également que c'est pas tous les jours qu'on lit les aventures d'une héroïne qui aime les femmes. C'est peut-être juste une touche audacieuse de circonstance. Dommage que la conclusion soit si décevante. On peut passer notre chemin.
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Umbra

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 3 épisodes, initialement parus en 2006, écrits par Stephen Murphy, dessinés et encrés par Mike Hawthorne. Il s'ouvre avec une préface de 2 pages rédigée par John Rovnak, évoquant la situation professionnelle de Stephen Murphy à l'époque, et précisant que l'épisode 3 a été complété par 8 nouvelles pages pour une narration plus fluide.



En Islande, pas très loin de Reykjavik, Arni est descendu dans une grotte à ciel ouvert, pour aller inspecter un cadavre trouvé par des randonneurs. Il est l'assistant de Askja Thorasdottir, jeune médecin légiste. Elle est en train de se donner du courage pour descendre à l'échelle de corde, à son tour, en avalant un comprimé à base de lorazépam (molécule anxiolytique de la classe des benzodiazépines), pour lutter contre son angoisse. Arni l'interpelle plusieurs mètres en contrebas : elle lui répond qu'elle arrive. Arlos qu'elle est en train de se parler à voix basse, elle est interrompue par l'inspectrice Freyja Skulasdottir qui vient au renseignement. Thorasdottir répond qu'elle s'apprête à descendre pour aller voir le cadavre signalé par les deux randonneurs. Elle ajuste sa lampe frontale, pendant que Skulasdottir rejoint sa voiture. Elle descend et s'engage dans la galerie par laquelle Arni s'est enfoncé. Elle parvient devant le cadavre : il s'agit d'un squelette vraisemblablement entier, emmaillotté dans une sorte de couverture de fabrication récente, certainement pas un touriste. Thorasdottir demande à Arnie de mettre le tout dans un sac, pendant qu'elle commence à réfléchir le temps qu'a pu passer le cadavre dans ce lieu, pour en être arrivé à ce stade de décomposition.



De retour à l'institut médicolégal de Reykjavik, Arni dispose le sac sur une table d'examen. Askja Thorasdottir dit qu'il peut rentrer chez lui car il est déjà tard et qu'elle va procéder à l'examen elle-même. Elle prend un petit verre de Brennivin et s'allume une cigarette. Elle prend le crâne entre les mains, et identifie immédiatement la forme d'un crâne d'un homme de Néandertal, une femme même. Elle se demande ce qui a pu pousser cette femme dans cette grotte, et comment elle s'y est retrouvée piégée. Plusieurs cigarettes plus tard, elle a disposé tous les os du squelette sur la table au bon endroit. Elle observe que l'un d'eux est abîmé, comme s'il avait reçu un coup de lance : cette femme a vraisemblablement été tuée. Elle commence à examiner le tissu de la couverture et y trouve une étiquette dont elle reconnaît la marque : cette étoffe a été fabriquée à la toute fin du vingtième siècle. Elle finit de prendre des photographies, de prendre des notes et de mettre des échantillons dans des pochettes plastiques. Elle décide de retourner à la grotte. En cherchant au sol, elle retrouve une balle d'arme à feu. Cette femme de Neandertal a été tuée par une arme à feu.



Au début des 2000, l'éditeur Dover Publications décide de publier des comics pour élargir sa gamme. Contre toute attente, il publie en 2015 l'intégrale de The Puma Blues: The Complete Saga in One Volume de Michael Zulli & Stephen Murphy, un comics à nul autre pareil, paru à la fin des années 1980, et complété par ses auteurs d'un épilogue de 40 pages. Deux ans plus, il publie Umbra, l'un des rares autres comics écrits par Stephen Murphy, et donc complété par 8 pages supplémentaires. Après Puma Blues, Murphy est devenu un responsable éditorial pour l'éditeur Mirage (fondé par Peter Laird, l'un des cocréateurs des Tortues Ninjas). L'introduction indique que Umbra fut l'occasion pour Stephen Murphy de revenir à l'écriture, et qu'il faut voir cette œuvre comme étant très personnelle. Le lecteur suit donc l'enquête menée par Askja Thorasdottir sur un meurtre impossible : une femme de Neandertal abattue par balle. En fait, cette enquête prend une tournure encore plus bizarre avec l'apparition de Grands Pingouins (Pinguinus impennis) qui apparaissent alors que Thorasdottir marche tranquillement sur les quais de nuit. Il s'agit d'une espèce qui s'est éteinte au milieu du dix-neuvième siècle et dont elle a vu une image dans le livre que lisait l'expert balistique quand elle est venue lui apporter la balle qu'elle a retrouvée dans la grotte.



Toutefois, le lecteur entretient quelques doutes sur l'état d'esprit d'Askja Thorasdottir. Elle prend régulièrement un comprimé de lorazépam pour lutter contre ses angoisses, et n'hésite pas à doubler la dose si elle sent qu'elle ne va pas bien. Elle boit plus que de raison, le soir quand elle sort, mais aussi en fin d'après-midi. Elle rêve de manière plus ou moins éveillée à cette femme de Neandertal et aux circonstances de sa mort. La balle provenant d'un pistolet Marakov 9mm, elle en déduit qu'elle a été abattue par un espion russe, venu du froid, chapka et uniforme de rigueur. Le lecteur voit quelqu'un de pas complètement équilibré, peut-être une narratrice non fiable. Du coup, il attend de voir comment tout ça va se développer. Mais d'un autre côté, Arni, l'assistant de Thorasdottir, confirme bien les constats fait par elle sur le cadavre. L'inspectrice Skulasdottir est sceptique, mais elle ne remet pas en cause les faits mis en avant par Thorasdottir. Dans le même temps, le lecteur se rappelle les mots de John Rovnak dans l'introduction : la tonalité du récit correspond à l'état d'esprit du scénariste à l'époque. Stephen Murphy n'est vraisemblablement pas entièrement satisfait de son poste de responsable éditorial. Il s'y est improvisé pour répondre au besoin immédiat de la jeune structure d'édition disposant de beaucoup de fonds. Il a peut-être l'impression de tâtonner pour avancer, et de ne pas être à sa place, de ne pas être compétent. Avec cette idée en tête, le lecteur se dit que Askja Thorasdottir fait office d'avatar pour le scénariste.



Là où la série Puma Blues pouvait être très verbeuse, cette histoire donne la sensation d'être très aérée. Il y a peu de textes, et les images se lisent très facilement. Les traits de contours présentent des irrégularités, des courbes agréables à l'œil, avec un trait présentant des variations qui donnent plus de poids à chaque élément, plus de relief. Les visages apparaissent parfois un peu durs, avec des traits saillants, et à d'autres moments ils semblent un peu plus naïfs. Mike Hawthorne trouve le bon d'équilibre entre la simplification pour faciliter la projection du lecteur dans les personnages, et dans des apparences aisément reconnaissables au premier coup d'œil. Il met en œuvre une direction d'acteurs de type naturaliste, ne soulignant leurs mouvements que lors des scènes d'action. Les décors donnent une apparence de description simplifiée. La roche de la grotte est réalisée à grand trait. La délimitation du relief des façades de bâtiment est tracée à la règle, bien droite, sans essayer de rendre compte de la texture des matériaux. Le revêtement de sol de la piste de danse du bar est exactement le même que celui du laboratoire d'examen médicolégal. Les couloirs de la base souterraine sont revêtus de plaques de métal toutes identiques, pour un couloir à la section parfaitement rectangulaire, ce qui renforce son aspect décalé. La représentation des Grands Pingouins est particulièrement simplifiée, ne s'attachant qu'à leur forme générale.



Dans le même temps, le lecteur se rend compte de la fluidité et de la clarté de la narration visuelle dès la cinquième page lorsque Askja descend l'échelle de corde pour rejoindre le fond de la grotte. Le découpage est limpide à base de cases rectangulaires avec une disposition qui accompagne la descente du personnage, puis des cases de la largeur de la page pour montrer sa progression dans le tunnel horizontal. Il retrouve cette même évidence lorsqu'Askja Thorasdottir poursuit un tueur pendant quatre pages dans une séquence muette, remarquablement intelligible. Il remarque une autre qualité des pages de Hawthorne : l'évidence avec laquelle une scène prosaïque dérive vers une scène onirique. Cela se produit la première fois quand Askja et Freyja prennent un bain chaud dans le lagon bleu. Les volutes de vapeur prennent la forme de nuages et la nuit donne l'impression d'être le jour. Ce phénomène se reproduit dès la page suivante avec l'apparition des grands pingouins qui montent sur le quai où marche Askja Thorsdottir en fumant une cigarette. À ce moment-là, le lecteur ne sait plus s'il doit prendre ces animaux au premier degré, ou s'il doit s'interroger sur le fait qu'Askja pourrait avoir des hallucinations du fait des médicaments qu'elle prend. Dans tous les cas, le lecteur ressent que ces grands pingouins sont très réels pour elle, comme doit l'être également la silhouette de la femme de Néandertal qu'elle imagine vivante, ou encore l'espion russe.



Le lecteur se prête donc au jeu de cette enquête qui comprend des éléments qui sont peut-être fantastiques, ou peut-être issus de l'esprit de la protagoniste principale. Il suit son déroulement jusqu'à son terme, qu'il peut trouver dans la droite lignée d'une progression logique, ou qu'il peut rejeter comme étant trop éloigné du monde réel (d'un autre côté, cette enquête commence quand même avec un cadavre de femme de Neandertal). Il peut aussi envisager ce récit comme une rêverie de son auteur, l'expression de son léger mal-être professionnel ou existentiel : sa difficulté à se reconnaître en exerçant un métier pour lequel il ne s'estime pas compétent et où il ne peut pas exprimer sa créativité. Le cheminement d'Askja Thorasdottir correspond bien à ce décalage, cette inadaptation malgré son diplôme, son besoin d'éléments moins prosaïques dans sa vie.



Ce récit porte effectivement l'empreinte de la personnalité de son scénariste, bien retranscrite par le dessinateur. Sous la forme d'une enquête sur un crime comportant une touche de fantastique, les auteurs emmènent le lecteur dans une enquête divertissante, assez posée, avec un mélange harmonieux de vague mal-être d'Askja Thorasdottir, et d'aventure extraordinaire. Le récit aurait peut-être gagné à un vague à l'âme plus affirmé.
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Infinity Wars - Fresh start, tome 2

Je sais que cet event Marvel n'a pas bonne presse (en atteste la note moyenne sur Babelio), mais dans ma quête de complétisme, je passe par la quand même...



Pour le moment, nous ne sommes que dans le prélude de l'event en lui même, est-ce que ces épisodes sont nécessaires ? Pas sûr. On a un peu l'impression que c'est du remplissage pour vendre plus de volumes.

Les épisodes présents ici partent un peu dans tous les sens et ne sont vraiment pas terribles...
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Oms en série, tome 2 : L'exom

Ce second tome est tout aussi bon que le premier, le dessin s'améliore encore un peu (plus de détails au niveau des décors), le scénario est prenant et rythmé, on s'attache aux personnages.

On est plus dans l'action que dans la découverte cette fois.

j'attends avec impatience la fin avec le 3eme opus.
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Spider-Man All-new All-different, tome 1

Cette série a débuté après les événements de Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, à l'issue desquels Miles Morales s'est retrouvé sur la Terre principale (616) de l'univers partagé Marvel, sans pour autant que cela ne rende caduque ses aventures vécues auparavant. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Pichelli, avec l'aide de Gaetano Carlucci pour l'encrage, et mis en couleurs par Justin Ponsor.



Maintenant, à New York, les Avengers viennent de se faire battre, ils gisent inconscients à terre : Iron Man, Thor (goddess of thunder), Captain America (Sam Wilson), Vision, Scarlett Witch et She-Hulk. Il ne reste plus que Spider-Man (Miles Morales) debout, faisant face à Blackheart (le fils de Mephisto). Il y a quelques jours, Miles Morales venait de se prendre une veste avec une certaine Julie et son copain Ganke Lee essayait de lui remonter le moral. Ses parents (Jefferson Davis & Rio Morales) s'inquiètent de la baisse de ses résultats scolaires, craignant en particulier qu'il ne fasse usage d'une drogue récréative. Du coup sa mère appelle sa propre mère Gloria Morales pour reprendre Miles en main ; elle commence par lui confisquer son téléphone.



En temps réel, le combat contre Blackheart continue, Miles Morales prenant pleinement conscience qu'il s'agit d'un vrai démon. Spider-Man (Peter Parker) finit par arriver sur place et prêter main forte à Spider-Man (Miles Morales). Ce dernier se souvient que le premier lui avait donné son approbation pour exercer en tant que Spider-Man à New York, avec un ou deux bons conseils (avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités, sans oublier : du talc à l'entrejambe diminue les frottements). Suite à ce combat, Danika Hart, une internaute, met en ligne une vidéo où elle pointe du doigt que Spider-Man (Miles Morales, en abrégé MM) est un individu de couleur, ce qui se voit par une déchirure de son costume.



L'entrée en la matière est très impressionnante, avec un Blackheart revu et corrigé par Sara Pichelli pour apparaître plus démoniaque et plus marquant, les Avengers à terre parmi les décombres, et le pauvre Miles Morales, petit et menu face à ce démon. L'interaction entre les Spider-Men est très vivante, avec une relation presque paternelle, dans laquelle on sent que Peter n'est pas aussi à l'aise qu'il aimerait le faire croire, et que Miles n'est pas prêt à tout accepter sans broncher, sans esprit critique. Et puis pfuit ! Le récit passe à autre chose, continuant la vie de Miles Morales, sans conséquence de l'intervention de Blackheart, sans suivi par Peter Parker, opérant un virage vers la comédie de situation.



À l'échelle des 5 épisodes, Brian Michael Bendis use et abuse de ses tics narratifs habituels. Il fractionne ses dialogues sous forme de phrases courtes, parfois un peu répétitives. Lors d'un échange téléphonique entre Ganke Lee et Gloria Morales, cette dernière lui fait observer qu'il répète systématiquement tout ce qu'elle dit pour gagner du temps, ce qui est à la fois astucieux et pertinent pour cet échange, mais aussi une forme de métacommentaire pince-sans-rire sur le propre mode d'écriture de Bendis. Le lecteur retrouve également le choix narratif de Bendis de s'arranger avec la continuité, c’est-à-dire de retenir les éléments qui l'intéresse, et d'ignorer purement et simplement les autres. Les Spider-Men s'étaient déjà croisés dans Spider-Men (2012) de Bendis et Pichelli. À la fin, Peter Parker découvrait l'existence d'un Miles Morales sur la Terre 616, et semblait surpris de sa situation, sans que le lecteur ne sache de quoi il retourne. Ce détail passe à la trappe dans ce récit. De la même manière, l'apparition de Blackheart reste inexpliquée, ainsi que ses motivations. Il est juste là pour fournir un opposant le temps de 2 épisodes. Il en va de même pour les ennemis des épisodes suivants.



Par contre, Bendis n'hésite pas à se servir comme bon lui semble dans l'univers partagé. C'est ainsi que le lecteur voit revenir Fabio Medina (Goldballs), un mutant créé par Bendis quand il écrivait les X-Men. Il joue avec l'image de Spider-Man (MM) manipulant le bouclier de Captain America, comme un symbole d'accession à un statut de vrai superhéros. L'intrigue donne donc une impression d'écriture allégée, peu soucieuse de la continuité, peu soucieuse de donner du sens aux affrontements physiques, comme s'il ne s'agissait que d'un spectacle obligatoire, une spécification imposée, impossible à rendre pertinente, dépourvue de sens par rapport au récit. D'ailleurs l'épisode 3 est dépourvu de combat physique, et le lecteur ne s'en trouve pas plus mal. Dans l'épisode 4, Spider-Man doit échapper à des missiles en plein cœur de New York, un cliché idiot (qui pourrait avoir l'idée de lancer des missiles dans une ville pour abattre un individu ?) et des esquives déjà mille fois vues. Dans l'épisode 5, la supercriminelle finit par purement abandonner l'idée de battre Spider-Man (MM), faisant douter le lecteur de la raison pour laquelle elle avait souhaité l'affronter au départ.



Contre toute attente, Bendis fait quand même l'effort d'établir que le récit se déroule dans la période All new, All different. Ainsi le lecteur voir brièvement passer Sam Wilson en Captain America et la Thor féminine. Il évoque le fait que Spider-Man (MM) fait partie des All new, all different Avengers de Mark Waid. Il montre ce qui sépare Peter Parker et Miles Morales, en particulier le fait que le premier a pris une envergure internationale. Mais la dynamique du récit réside dans une forme de comédie de situation. Le scénariste évoque la vie de Miles Morales sur le campus de son université. Il y a le fait que Julie ait refusé de sortir avec lui, ce qui donne l'occasion à Ganke Lee de faire une remarque sur le fait qu'on ne peut pas juger de la qualité d'un individu à son apparence. Il y a le fait que ses résultats scolaires chutent, ce qui conduit ses parents à s'inquiéter, et Miles Morales à faire ses devoirs. En cela, Bendis poursuit le portrait d'un adolescent avec la tête sur les épaules qui doit faire des choix, en découvrant leurs conséquences, et en tâtonnant pour apprendre ce qui lui importe le plus.



Brian Michael Bendis inclut également des réparties humoristiques et des moments comiques. Il peut s'agir des remarques moqueuses de Spider-Man (PP), ou de l'attitude de ses parents qui s'inquiète pour leur fils, sans bien savoir comment s'y prendre. La grand-mère Gloria Morales réagit avec des décisions arbitraires, en donnant des ordres dont la pertinence est discutable (confiscation du téléphone portable de Miles ce qui ne permet plus à ses parents de l'appeler).



En lisant Spider-Men (2012), le lecteur avait été fortement impressionné par les cases descriptives minutieuses de Sara Pichelli. Dans la scène d'ouverture, il retrouve cette approche détaillée, avec une dimension spectaculaire impressionnante, évoquant par moment Bryan Hitch. Elle sait très bien donner l'impression du mouvement et de l'énergie lors des affrontements. L'image où Spider-Man tient le bouclier de Captain America est iconique à souhait. Elle parvient même à rendre visuellement intéressante la course-poursuite entre Spider-Man et les missiles, en prenant bien soin de représenter les immeubles pour faire comprendre la progression du héros et des missiles en fonction des obstacles.



En phase avec le récit, l'artiste dessine des morphologies de personnages normaaux, à l'exception des Avengers. Pour commencer, Miles Morales est un grand adolescent avec une musculature bien dessinée, mais sans gonflette. Il est fin et élancé, moins costaud que Peter Parker. Ses ascendances noire et hispanique sont visibles sans être exagérées. Ganke Lee est effectivement bien en chair, avec un surpoids visible, et Fabio Medina aussi, dans une moindre mesure. Felicia Hardy est sexy, mais sans l'exagération donnée par Humberto Ramos ou J. Scott Campbell. Les parents de Miles entretiennent leur corps. L'apparence de Kamala Khan est conforme à celle de sa propre série, sans cette exagération de la silhouette féminine propre aux comics de superhéros. Sara Pichelli prend soin d'établir les décors en début de chaque séquence. Elle s'en affranchit lorsqu'ils ne présentent pas une importance pour la narration en cours de séquence, sans que cela ne devienne exagéré.



Au fil des épisodes, le lecteur relève quelques éléments qui tirent le récit vers le haut. Le scénariste intègre les technologies de manière naturelle, sans caricaturer les adolescents comme étant dépendant de leur téléphone portable, ou des réseaux sociaux. Ces derniers sont une réalité, sans phagocyter leur vie. Il intègre un ou deux autres jalons générationnels, comme le fait que les parents de Miles citent le LSD (Lysergsäurediethylamid) comme drogue récréative, alors que Laura Baumgartner (la copine de Miles) n'a aucune idée de ce que cela peut être. Au lycée, la classe doit étudier Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (1960) d'Harper Lee. Il ne s'agit pas d'un ouvrage choisi au pif pour faire genre. En effet, il évoque la condition d'afro-américain aux États-Unis et les discriminations insidieuses. Ce thème résonne à la fois avec le métissage dont est issu Miles Davis, et avec la réaction de Danika Hart sur les réseaux sociaux quant au fait qu'il soit de couleur.



À plusieurs reprises, le scénariste provoque le lecteur en établissant clairement l'une des références pour la création de Miles Morales : Barack Obama. Comme lui, il est métissé noir et hispanique, et comme lui il a accédé à une position de choix, mais dans l'univers Marvel. Le lecteur peut réagir de manière épidermique, en estimant que c'est du pur opportunisme à visée commerciale (ce n'est pas tout à fait faux). Il peut aussi remarquer que Bendis manipule cette similitude, avec un à-propos plus pertinent que roublard. Cette impression est renforcée par la démarche de Danika Hart, promouvant Spider-Man, comme un superhéros de couleur. Il y a là à la fois la volonté de promouvoir une race et une culture, mais aussi de disposer d'un héros à son image La réaction de Miles Morales est à la fois basique (il n'a rien demandé et ne souhaite pas de devenir un symbole), et très saine (il ne souhaite pas être instrumentalisé). La mise en scène du récit montre qu'il n'a pas voix au chapitre en la matière, et qu'il ne peut que faire avec.



Toujours avec une sensibilité inattendue, Bendis montre une autre dimension de la discrimination, par le personnage de Ganke Lee. Avec l'arrivée de Fabio Medina dans leur classe, il adopte un comportement inattendu, allant à l'encontre des désidératas de Miles Morales qui les a exprimés à haute voix. Ce n'est que par la suite que le lecteur comprend le geste de Ganke, et en quoi il se rattache à son propre ressenti quant à son surpoids et les conséquences sur le regard que portent les autres sur lui. Le scénariste fait preuve d'une délicatesse et d'une prévenance inattendue vis-à-vis de ce personnage.



Avec la disparition de l'univers Ultimate (référencé 1610), les responsables éditoriaux de Marvel ont saisi l'occasion d'agrandir la famille des personnages dérivés de Spider-Man, en rapatriant Miles Morales sur la Terre principale (référencée 616). Le lecteur peut y voir un geste opportuniste, leur permettant d'envisager de produire un film de Spider-Man mettant en scène ce personnage qui n'est pas licencié à Sony, et un geste démagogique, s'accaparant une partie de l'aura de Barack Obama. Il peut aussi s'agacer de retrouver les tics narratifs de Brian Michael Bendis qui ne respecte pas les règles implicites des histoires de superhéros et qui bafoue toutes les caractéristiques qui l'ennuient. Il peut être déçu que Sara Pichelli rentre dans le rang en utilisant les trucs et astuces des dessinateurs de comics pour produire ses pages le plus vite possible. Il ne peut quand même pas complètement écarter ces épisodes comme un produit artificiel, industriel et sans âme de plus. En tant que récit de superhéros, cette histoire n'est pas terrible, mais la comédie dramatique qui l'accompagne est moins démagogique qu'il n'y paraît.
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All-new Deadpool, tome 1

Ce tome est le premier de la série commencée après l'omni-crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Gerry Dugan, dessinés par Mike Hawthorne, avec un encrage de Terry Pallot. La mise en couleurs a été réalisée par Val Staples pour les épisodes 1 & 2, par le studio Guru-eFX pour les épisodes 3 à 5. Tony Moore a dessiné les couvertures des épisodes 1 à 3 et 5. La couverture de l'épisode 4 a été réalisée par Mike Hawthorne.



L'histoire se débute 8 mois après Secret Wars (2015) ce qui place Deadpool dans un nouveau contexte inexpliqué. De fait il apparaît qu'il est le héros le plus populaire des États-Unis ce qui justifie la mention World's greatest comics magazine comme qualificatif. À Séoul, Deadpool s'introduit à un étage élevé d'un immeuble pour récupérer une clé USB comprenant des informations de première importance. Il est contré par White Fox qui le démasque et découvre un très beau visage, celui de James Bourne (Solo). En effet Deadpool est devenu un modèle adulé par tous les américains. Il a réuni autour de lui 6 personnes qu'il rémunère pour porter son costume et agir en son nom. En outre, il est l'un des plus gros financeurs des Avengers, peut-être même devant Tony Stark.



Deadpool semble donc avoir pris la place des Quatre Fantastique dans le cœur des américains, mais tout n'est pas si rose que ça. Pour commence, il n'arrive pas à dégoter des missions qui soient rentables. Ensuite il est toujours à la recherche du meurtrier de ses parents, ce qui inquiète beaucoup Scott Adsit, mais aussi Emily Preston. En outre, Deadpool doit faire équipe avec Steve Rogers. Et il semblerait que quelqu'un se soit mis en tête de ruiner sa réputation, en le faisant passer pour un assassin.



Ce tome commence par la couverture au comique second degré de Tony Moore, la foule en délire encensant Deadpool, agitant des posters, des figurines à son effigie, avec une dame recueillant l'autographe de Deadpool sur le front de son bébé, et une autre prête à lui offrir son corps (elle doit avoir dans les 70 ans). Le lecteur comprend donc que la position du personnage a changé par rapport à ce qu'elle était avant Secret Wars, et par rapport au statu quo générique du personnage. Même si une personne avertie en vaut deux, cela ne suffit pas à se préparer à ce qui suit. Gerry Duggan a choisi de ne pas expliquer la situation, mais de montrer les changements. Le lecteur familier du personnage constate donc qu'il a recruté une équipe de mercenaires, qu'il est admiré comme un héros, qu'il travaille main dans la main avec Steve Rogers et qu'il est même invité pour animer les Bar Mitsvahs.



Gerry Duggan continue de tricoter des aventures de Deadpool, avec une bonne dose d'humour. Ce dernier repose aussi bien sur des fanfaronnades (celle de Deadpool, mais aussi celles de Jason Bourne, et d'autres), sur un humour gore (un prélèvement de foi sur un cadavre encore chaud dans le premier épisode), un comique de situation avec la Bar Mitsvah, sur des comportements absurdes (l'un des Deadpool est l'équivalent d'un personnage de dessin animé), etc. Bien qu'il s'agisse d'un premier tome, le lecteur prend rapidement conscience que le scénariste poursuit sur sa lancée de la série précédente. En effet, Emily Preston est de retour, ainsi que Scott Adsit, ou encore Shiklah (l'épouse de Deadpool). L'intrigue repose également pour partie sur la connaissance des meurtriers des parents de Deadpool. Un nouveau lecteur ne sera pas complètement perdu, mais il s'interrogera sur l'histoire personnelle de plusieurs protagonistes et sur les relations qu'ils entretiennent avec Deadpool. Ce dernier fait également référence à sa rencontre avec Clint Barton dans Hawkeye vs. Deadpool.



Le lecteur plonge donc dans un récit déroutant, avec des références à la série précédente, une situation inexpliquée et un enjeu qui met du temps à émerger. En fait le scénariste développe un peu tous ces éléments, mais sans scène explicative. Fort heureusement les dessins de Mike Hawthorne sont descriptifs et clairs, ce qui donne un point d'ancrage au lecteur. Pour commencer, il a conçu des costumes distincts pour les 6 individus engagés par Deadpool, 6 variations sur le costume de référence, des uniformes mais avec un ou deux détails qui permettent de les distinguer. Cet artiste réalise des dessins de comics de superhéros de bonne qualité. Il a beaucoup de personnages à représenter (outre les Deadpool) qui sont de morphologies diverses avec un degré de reconnaissance aisé. Dès la première case, le lecteur identifie Matt Murdock ou Luke Cage, Sabretooth, ou Bob l'agent de l'Hydra. Il doit également représenter 2 célébrités américaines (Scott Adsit et George Stephanopoulos) avec un degré de ressemblance satisfaisant.



Hawthorne utilise un trait fin pour détourer les formes, repris avec précision par Terry Pallot, ce qui joue dans le sens d'une lisibilité immédiate des dessins. Il est capable de représenter plusieurs expressions faciales, même si elles ne sont pas nuancées, et les postures des personnages participent à indiquer leur état d'esprit. Il réalise des cases avec une bonne densité d'information visuelle et une forme de simplification. Par exemple il va représenter le dallage d'un bureau ou les lattes de bois d'un parquet, mais de manière régulière, sans ajouter de texture. Il en va aussi ainsi des dalles de faux-plafond. Le lecteur comprend tout de suite de quoi il s'agit, mais cela aboutit à un effet d'élément de décor prêt à l'emploi, sans personnalité propre. Le fait que ces éléments soient dessinés régulièrement permet de donner des caractéristiques à chaque endroit par l'utilisation de plusieurs de ces éléments, différents à chaque fois.



En outre, Mike Hawthorne compose des cases, rendant bien la profondeur de champ, ce qui donne lieu à des cadrages spectaculaires. La séquence d'ouverture montre un Deadpool planant avec une combinaison pourvue de membranes reliant les bras aux jambes dans une très belle vue du dessus entre les buildings. Dans l'épisode 2, un des Deadpool plonge dans une cage d'escalier, avec une vue en contreplongée impressionnante. Dans l'épisode 5, Deadpool et un de ses employés déambulent dans le musée psychique personnel de Wade Wilson, avec de beaux couloirs. Le scénario recèle de nombreux moments décalés ou inattendus, juste le temps d'une case, ce qui offre l'occasion à l'artiste de s'amuser. Le lecteur est parfois pris par surprise au détour d'une case incongrue : les rayonnages remplis de produits dérivés Deadpool dans le hall d'entrée de son quartier général, Deadpool en train de ratisser un jardin minéral zen, les magnifiques bulles de savon dans la chambre d'un des Deadpool (avec un usage très approprié de l'infographie pour rendre compte de leur iridescence), Shiklah chevauchant une monture démoniaque en pleine rue, et bien d'autres encore.



Le scénario comprend bien évidemment des scènes d'affrontement physique (puisqu'il s'agit d'un comics de superhéros) plus ou moins violent (plutôt plus puisqu'il s'agit d'un comics de Deadpool). Mike Hawthorne a pris le parti d'éviter les gros plans sur les blessures pour ne pas donner dans le gore, mais il ne gomme pas la dimension sadique de la violence infligée. Soit il montre un élément ensanglanté pour attester des blessures, comme un marteau ou le foie prélevé sur une victime, soit il exagère le coup porté pour transformer cette violence en un spectacle caricatural, sans leur donner une apparence réaliste. Il conserve donc la dimension parodique associée à Deadpool, avec des dessins qui montrent la violence au premier degré, mais avec un recul dans la représentation. Ce parti pris fonctionne très bien, tellement bien qu'il attire l'attention sur une incohérence du récit. Deadpool est adulé par tout le monde comme un véritable héros, et même secondé par Steve Rogers (alors en vacances de ses fonctions de Captain America). Pourtant les images montrent bien que Deadpool résout toujours ses conflits avec un haut niveau de violence, aucun regard pour la vie humaine, y compris devant témoin, voire devant une caméra. Autant le lecteur peut croire qu'un tour de passe-passe magique a pu placer Deadpool dans une position où il est devenu une idole, autant il devient impossible de croire que les autres superhéros le laissent massacrer d'autres criminels de manière publique, à commence par Steve Rogers.



Ce premier tome de la série 2015 de Deadpool déstabilise le lecteur. Il apprécie la narration visuelle claire et efficace de Mike Hawthorne, d'un bon niveau de qualité pour des comics industriels. Il accepte bien volontiers de jouer le jeu d'assembler les pièces du puzzle pour comprendre la situation dans laquelle se trouve Deadpool (ce n'est pas trop difficile). Il découvre avec plaisir l'inventivité du scénariste concernant les autres personnages de dernier rang embauchés par Deadpool. Par contre, il constate rapidement que pour apprécier pleinement le récit, il vaut mieux qu'il ait suivi la série précédente (même par intermittence), car plusieurs points majeurs de l'intrigue y font appel. 4 étoile sous réserve d'avoir suivi les principaux moments de la série précédente.
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Deadpool - Marvel Now, tome 4 : Deadpool co..

Ce tome contient les épisodes 20 à 25, initialement parus en 2014, coécrits par Gerry Duggan et Brian Posehn, dessinés et encrés par Scott Koblish (episode 20), puis par Mike Hawthorne (épisodes 21 à 25), avec une mise en couleurs de & Val Stapples (episode 20), puis Jordie Bellaire (épisodes 21 à 25).



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- Épisode 20 - Traumatisé par la conclusion de l'histoire précédente, Deadpool obtient du responsable éditorial qu'il publie une "ancienne" histoire se déroulant dans les années 1970. Deadpool se repose au Wakanda, mais il est réquisitionné par la Règle de la Terre pour rassembler les 4 pièces d'un puzzle.



Régulièrement, Posehn et Duggan s'offrent un épisode hommage. Cette fois-ci, il s'agit de rendre hommage à l'un des plus grands créateurs de comics : Jack Kirby. Scott Koblish s'en donne à cœur joie pour dessiner à la manière de Jack Kirby en mode cosmique, en utilisant son vocabulaire graphique, sans réussir à maîtriser sa grammaire. Ces dessins ressemblent en surface à du Kirby (points d'énergie, personnages la main tendue en avant), sans en avoir la force visuelle. Il incorpore également une forme d'autodérision qui vient comme se moquer de ce qui est dessiné. C'est agréable à regarder, mais peut-être trop conscient de sa forme parodique.



Posehn et Duggan se contentent de projeter Deadpool face à des endroits différents pour retrouver les pièces du puzzle, en les arrachant à des ennemis qu'il convient également de prendre au second degré : Mangog, puis Fin Fang Foom. Cela donne un récit marrant, un hommage référentiel, une partie de rigolade assez futile. 4 étoiles si le lecteur n'en attend rien, 3 étoiles sinon.



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- Épisodes 21 à 25 - Retour au temps présent et à l'intrigue principale : Deadpool a été requérir l'aide de Stephen Strange pour aider l'agent Emily Preston du SHIELD à sortir de sa tête, et à retrouver un corps. L'agent Scott Adsit découvre que quelqu'un a réalisé une copie robotique de Preston (un LMD : life model decoy) et l'a lâchée dans la nature. L'agent Gorman (du SHIELD également) se rend compte que ses manigances vont être découvertes. Il décide de mettre à prix la tête de Deadpool. Plusieurs supercriminels trouvent la récompense alléchante : Crossbones (Brock Rumlow), Trapster (Peter Petruski), Batroc (Georges Batroc) et Sabretooth. Deadpool va devoir lutter contre eux (surtout Crossbones), se mesurer à un peloton de soldats de l'organisation terroriste Ultimatum (sur l'un de leur vaisseaux aériens). Bien sûr l'agent Phil Coulson viendra apporter sa contribution à cet imbroglio.



Dans un premier temps le lecteur est plutôt satisfait de voir que l'intrigue principale initiée dans le premier tome (le squat de l'esprit celui de Deadpool par celui d'Emily Preston) arrive à son terme, et que Deadpool va enfin être payé pour sa mission commanditée par le SHIELD. En récapitulant les différentes péripéties de cette partie, il constate que Posehn et Duggan se sont lâchés dans l'humour visuel, parodique et scabreux : accès au QG du SHIELD par un magasin de sous-vêtements, Scott Adsit avec une main pendante au bout d'un poignet cassé, Batroc en train de vomir après s'être fait broyer les noix, Crossbones en train de se battre en pleine rue, avec son masque et en slip blanc, etc.



En fait, les scénaristes accumulent ces blagues potaches, en ayant perdu le sens du rythme. Ils égrainent ces grosses farces à un rythme régulier, comme un saupoudrage mécanique sans âme. L'humour reste à ce niveau ras du plancher, sans changer de registre. Les dessins de Mike Hawthorne ne relèvent pas le niveau : ils sont très faciles à lire mais d'un niveau de qualité très basique. L'anatomie est à peu près exacte, c'est-à-dire que les silhouettes présentent des proportions normales, par contre le détail des articulations ou des muscles est plus souvent fantaisiste qu'à son tour. Les expressions des visages sont toutes fausses et dépourvues de nuances, dans des traits de visages d'une rare approximation. Les décors sont présents assez régulièrement dans les arrières plans. Par contre ils sont systématiquement simplistes, et dépourvus de texture. C'est comme si chaque scène se déroulait dans un décor en carton-pâte à la finition grossière ou enfantine. Dans ces conditions, chaque scène tombe à plat, et chaque mise en page met en évidence la mécanique laborieuse du scénario, plutôt que d'améliorer la narration.



Cette association de dialogues patauds, de rebondissements lourdauds et de dessins sans grâce aboutit à une lecture facile mais insipide. Ce phénomène atteint un tel niveau, que même l'évocation du Black Freighter de Watchmen (Crossbones mordant dans une mouette dans la dernière page de l'épisode 23) tombe à plat.



Pourtant un élément prouve que ces histoires auraient pu fonctionner avec un meilleur dessinateur : les magnifiques couvertures réalisées par Mark Brooks. Avec sa science du cadrage et le soin apporté aux textures, il montre que les images auraient pu apporter un supplément d'âme, ou au moins d'informations visuelles, nécessaires pour porter le scénario. Il y a la couverture du présent recueil où la fière posture de Deadpool rend la situation cocasse. La couverture de l'épisode 22 montre Deadpool en boyscout au milieu de LMD d'un agent du SHIELD en uniforme, insistant sur le côté incontrôlable de Deadpool opposé à l'uniformité des soldats obéissants. La couverture de l'épisode 23 montre une tête miniature de Deadpool sortant de la bouche de Deadpool, telle le rostre de la créature Alien, explicitant immédiatement l'intention des scénaristes, chose que Hawthorne n'arrive pas à faire passer en 20 pages. La couverture de l'épisode 24 établit la guerre imbécile se déroulant dans l'esprit de Deadpool avec une acuité et une évidence qu'Hawthorne n'atteint jamais même en cumulant les 20 pages de l'épisode. Ces couvertures sont la démonstration que les capacités du dessinateur influent énormément sur la qualité de la narration, et sur le niveau de divertissement du récit.



Ce quatrième tome propose un premier épisode hommage à Jack Kirby en mode cosmique, agréable sans être indispensable du fait d'une autodérision trop prégnante, et une histoire en 5 épisodes, plombée par une narration graphique sans rythme ni inspiration, et des dialogues plats et fonctionnels.
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All-New Les Gardiens de la Galaxie, tome 2 ..

On en apprend plus sur les différentes intrigues amorcées dans le tome précédent. On apprend les origines de la petite taille permanente de Groot ou le vrai nom des deux principaux ennemis de cette série. L'événement Infinity Wars commence lui aussi à se profiler. Un tome réussi dans l'ensemble.
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All-new Deadpool, tome 1

Je me souviens avoir commandé ce comics sur original comics avant la sortie du premier film de Deadpool pour me faire un avis sur le personnage. Et j'avoue que j'ai eu quelques surprises pendant ma lecture.



J'avais oublié les traductions de chez panini, incomparable à celle de chez Urban comics, plus recherchés et mieux écrites que chez l'éditeur de stickers.



Pour l'histoire, on retrouve un Deadpool accompagné de plusieurs fou furieux lui ressemblant. Un anti-heros et sa fan base au coeur d'un scénario agaçant et cassant. C'est toujours drôle de se retrouver face à Deadpool quand il casse le 4eme mur, mais ça ne m'a pas fait apprécier la lecture pour autant.



Si jamais, vous en avez d'autres à me proposer je suis preneur !
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Queen & country, tome 5 : Opération : Dandelion

Rien ne va plus au sein du S.I.S. ! Victime d’une attaque cérébrale, Sir Wilson Stanton Davies se retrouve paralysé sur la moitié du corps et est poussé à la retraite anticipée. Le candidat principal pour le remplacer à la tête du service n’étant pas un homme de terrain, cela n’annonce rien de bon pour Paul Crocker et sa bande. Le directeur des opérations est cependant bien décidé à protéger son poste et celui de ses vigies. Des agents qui n’ont pourtant pas le moral au beau fixe. Tom Wallace hésite à tirer sa révérence, tandis que Tara Chace n’a toujours pas accepté la mort de son collègue Brian Butler, décédé durant leur dernière opération secrète en Géorgie.



Au fil des tomes Greg Rucka (Gotham central, Whiteout) s’emploie à développer tous les aspects de l’espionnage. Après des missions périlleuses au Kosovo et en Afghanistan (Opération Terre brisée), le démantèlement d’un réseau terroriste (Opération Crystal Ball), une affaire d’espionnage industriel (Opération Blackwall) et une histoire de vengeance personnelle (Opération Storm front), Opération Dandelion développe une intrigue plus politique. Délaissant le travail de terrain, l’auteur entre ici dans les coulisses du pouvoir, là où l’avenir des pays et du monde se dessine. La véritable action, plus psychologique, se déroule donc au quartier général des agents britanniques. Chacun y bouge ses pions, motivé par des raisons aussi multiples que malsaines. Une lutte intestine qui a inévitablement ses répercussions sur le terrain.



Outre l’habile combinaison d’émotion, de politique, d’action et d’espionnage, ainsi qu’une légère touche d’humour, c’est surtout l’environnement ultra-réaliste dans lequel évoluent les protagonistes qui caractérise cette saga couronnée d’un Eisner Award en 2002. A mille lieues du glamour et des gadgets high-tech de 007, le plus célèbre des agents de la Couronne, le monde de l’espionnage dépeint par Greg Rucka s’avère complètement pourri et le quotidien décourageant des agents fait finalement ressortir toute l’ironie du titre de cette saga.



Si le principe de cette série repose sur des récits indépendants, l’évolution psychologique des personnages au fil des aventures constitue cependant l’un de ses principaux intérêts. Coupes budgétaires, problèmes de recrutement, difficultés avec la hiérarchie, relations tendues et visites de condoléances aux familles de collègues font parties des obstacles journaliers rencontrés par les membres des sections spéciales britanniques. Les protagonistes ne sont pas des superhéros, mais des gens qui doivent faire face à une réalité que le commun des mortels ignore. Comme dans son autre série, Gotham central, l’auteur impacte la vie privée de ses acteurs des caractéristiques propres à chaque enquête.



A l’instar de ses prédécesseurs sur les quatre premiers tomes, Mike Hawthorne livre un graphisme noir et blanc sans fioritures. Si certaines cases ne sont pas parfaites, l’ensemble place cependant le lecteur dans l’ambiance adéquate, venant parfaire l’impression de réalisme dégagée par l’histoire. En multipliant les non-dits, les regards implicites et les longues pauses, le dessinateur accompagne également admirablement les sentiments de ses protagonistes.



Reléguant James Bond dans un rôle d’usurpateur, cette fiction ultra-réaliste de Greg Rucka continue de ravir les amateurs de récits d’espionnage avec une fréquence de publication soutenue et une qualité qui demeure au rendez-vous.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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All-New Les Gardiens de la Galaxie, tome 2 ..

Ce second tome est une sacrée surprise que je vous invite à découvrir.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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All-New Les Gardiens de la Galaxie, tome 2 ..

Retour des Gardiens de la Galaxie écrit par le scénariste Gerry Duggan : l'intrigue à multiples rebondissements de la série dévoile de nombreuses révélations dans ce deuxième tome !
Lien : https://www.actuabd.com/All-..
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All-new Deadpool, tome 7 : Secret empire

Un tome qui apporte une conclusion à l'intrigue Deadpool 2099 et qui voit aussi la gestion par Deadpool de l'intrigue de Secret Empire. Autant dire que le mercenaire, déjà torturé d'ordinaire, va avoir du mal à faire face aux ordres très contradictoires du Captain America de l'hydra et leurs conséquences.

L épisode de Deadpool dans l'espace était en revanche un peu longuet mais drôle en raison de ses nombreux clins d'oeil et références.
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