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Critiques de Mike Mignola (356)
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B.P.R.D. Origines, tome 1

L'univers d'Hellboy a toujours été peuplé de vieux fous nazis tentant de maîtriser les noirs secrets de l'ésotérisme. Mais, là, on est carrément aux origines de la légende avec l'album 1946 qui se passe dans le Berlin d'après guerre. Ambiance incroyable avec des expériences interdites, des vampires. et même en prime le secret de Varvara la sorcière russe qui va traverser les histoires du BPRD jusqu'au match final. ça finit en mode pulp avec des gorilles géants au service d'un cyborg nazi. une sacré ambiance et qui pourrait donner des cauchemars si on repense à certaines scènes, avec la mise en perspective angoissante des vampires expérimentaux perchés derrière les personnages, ou cet épisode dans la ferme.

la 2e partie de l'album, 1947, est plus gothique encore avec une histoire de vampires et d'envoûtement. On retrouve les ingrédients classiques de Mignola, mais sans aucun superpouvoir pour les agents. on se sent tout petit!! Le côté lugubre de l'histoire est contrebalancé par la relative insouciance des agents, la guerre est finie, ils ne craignent plus rien, mais c'est bien une autre guerre des ombres qui a commencé, une sorte de miroir ésotérique de la guerre froide.

Quelques histoires courtes, très savoureuses, complètent l'album, notamment le diable de l'évêque Olek qui est une aventure fondatrice pour le professeur Bruttenholm.
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Hellboy, tome 1 : Les germes de la destruct..

Moment de nostalgie au moment de relire le premier tome de Hellboy alors qu'il y a maintenant deux longs rayonnages de HellBoy et de BPRD dans la bibliothèque.



Sentiment de fraicheur en relisant cette première aventure très dynamique de Hellboy, accompagné, déjà de Liz et de Abe. Une aventure bien gothique dans le manoir Cavendish, mais avec des grenouilles humanoïdes bien costaud, et bien sur le terrible Raspoutine. C'est ce qui fait le charme de Hellboy, ce mélange entre le gothique, de l'horreur cosmique à la Lovecraft, et de bons gros délires.



Quoiqu'il en soit, cette histoire de Grenouilles n'est que le commencement d'un long combat.

Le dessin si particulier de Mike Mignola apporte évidemment un caractère unique au dessin, à la fois assez brut et plutôt fin, très dynamique avec des changements d'angles et de grands mouvements.
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Frankenstein underground

J’en ai lu des bd autour de ce personnage de Frankenstein. Il inspire énormément les auteurs de bande dessinée. Voilà ainsi Frankenstein underground. Bientôt, nous aurons Frankenstein Renaissance. Euh non, ce n’est pas possible car c’est un être qui est déjà mort.



Bref, les auteurs se sont servis de ce personnage pour bâtir une histoire un peu originale qui sert surtout à bâtir de nouveaux horizons graphiques assez stylisés et un peu à s’amuser notamment lorsqu'il apparaît brièvement dans une vignette dans un match de boxe face à un certain Hellboy. Je n’ai pas été emballé plus que cela mais le minimum y est dans une ambiance assez gothique.



Pour le reste, on a déjà lu bien mieux sur ce cadavre ambulant. Je peux conseiller par exemple Frankenstein (Petit à Petit) ou encore Frankenstein (Tonkam) de Ito Junji.
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B.P.R.D. - The devil you know, tome 3 : Rag..

Ce tome fait suite à B.P.R.D.: The Devil You Know Volume 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant, et c'est le dernier de la série. Il contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2019, coécrit par Mike Mignola & Scott Allie, dessinés et encrés par Laurence Campbell, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. Christopher a dessiné et encré 11 pages de l'épisode 11. Mike Mignola a dessiné et encré 13 pages de l'épisode 15. Sur une page, sont listés tous les créateurs (scénaristes, dessinateurs, encreurs, coloristes, lettreurs et responsables éditoriaux) ayant travaillé sur la série. Il comprend également 13 pages de travaux préparatoires.



À Guriev dans le Kazakhstan, en novembre 1912, Yuri et sa fille Varvara veillent sur Zoya, l'épouse de Yuri, malade et alitée. Elle revient sur le père biologique de leur fille : Rasputin à qui elle avait indiqué qu'elle était enceinte en octobre 1905, dans le palais du prince Georges Maximilianovitch de Leuchtenberg (1852-1912). Rasputin l'avait repoussée sans reconnaître sa future paternité. Yuri décide d'emmener femme et fille au nord de Zavodoukovsk en Sibérie qu'ils atteignent en janvier 1913. Rasputin regarde sa fille sur le pas de la porte, et provoque la mort de Yuri sous les yeux de sa fille et de son épouse. Leur cheval meurt quelques heures plus tard, et Zoya rend son dernier soupir. Varvara est prise en charge par un homme qui passe par là. Au temps présent, dans le sud de Manhattan, Rasputin a acquis une stature géante et des énergies magiques tourbillonnent autour de sa silhouette. Il se déclare être le Dragon, et en appelle à Ogdru Jahad et à Sadu-Heim et ses cohortes. Il invoque Adad-Jahad, Amon-Jahad, Namrat-Jahad, Beuu-Jahad, Nergal-Jagad, Irra-Jahad, Nunn-Jahad. Plusieurs monstres surgissent à Manhattan, les êtres humains se transforment en créatures monstrueuses.



Hellboy se souvient de l'individu encapuchonné qui lui disait qu'il restait deux choses à faire et que dès le départ ce devait être Hellboy. Les flots se déchaînent et balayent les rues. Abe Sapien tente de sauver les agents du BPRD les plus proches de lui. Ted Howards exécute de grands moulinets avec son épée bifide pour tenir les monstres à l'écart des agents du BPRD. Dans le ciel, Liz Sherman incinère des créatures volantes. La voix de Rasputin tonne et annonce que le temps de Ragna Rok est advenu. Le vaisseau du BPRD se pose dans la rivière et les agents y montent pour se mettre à l'abri, avec Hellboy, Liz Sherman, Abe Sapien, Ted Howards. Herman von Klempt se tourne vers Rasputin pour lui parler : il se fait incinérer sur place. Dans le vaisseau, le personnel médical vient s'occuper des blessés.



La fin d'une époque. Hellboy est apparu pour la première fois en 1993. La série BPRD a commencé en 2002, et a compté 162 épisodes, réalisés par plus de 80 créateurs, rassemblés en 34 recueils, ou 10 omnibus, sans compter les autres séries dérivées. Dans son texte d'une page de postface, Mike Mignola indique que Rasputin évoquait déjà Ragna Rok dans la première minisérie d'Hellboy, et qu'au fil des 2 séries principales Hellboy et BPRD, il a mentionné cette fin du monde à plusieurs reprises, car il savait que ce serait le terme de ces histoires débutées il y a 25 ans. S'il a lu les 2 premiers tomes de cette dernière série du BPRD, le lecteur a bien compris vers quoi elle s'achemine : c'est la fin, ou plutôt une fin. Il sait également qu'il va assister à l'affrontement final entre Rasputin et Hellboy. Par contre, il ne sait pas comment il va se dérouler et quelles en seront les conséquences. Mike Mignola clôt son récit de belle manière. Il tient la promesse d'un combat final, sans se défiler, sans faux fuyant. Il achève son cycle en tenant également les promesses du titre de ce tome. Laurence Campbell réalise les quatre cinquièmes des dessins, avec une approche descriptive, des traits d'encage soit fins soit appuyés, des aplats de noir significatifs, sans essayer de singer l'abstraction de Mike Mignola. Dave Stewart utilise une palette de couleurs crépusculaires, plombant l'ambiance pour la marquer du sceau de la fin du monde. Les destructions sont massives et à l'échelle planétaire. La mort fait des ravages parmi les êtres humains, et dans les rangs du BPRD. Fin…



Dans la postface, Mike Mignola confirme qu'il reste encore quelques histoires à raconter dans les années ayant précédé celle-ci et que peut-être… Mais le lecteur sait bien que ce genre de promesse a peu de chance d'être tenue, les créateurs passant généralement à autre chose après avoir consacré autant d'années à imaginer, développer et faire vivre un univers aussi riche. De ce point de vue, le lecteur en a pour son argent : ils sont tous là, enfin tous ceux qui sont encore en vie. Alors que Rasputin déchaîne les monstres, le scénario fait le tour du monde, ou du moins des sites emblématiques de la série, et le lecteur peut avoir un dernier aperçu de Maggie et sa mère, du professeur James Henry O'Donnell, et de beaucoup d'autres jusqu'à la dernière séance du Club Osiris. Il a ainsi l’impression de pouvoir faire ses adieux à de nombreux personnages dont il découvre le sort.



Mike Mignola et Scott Allie font même beaucoup mieux qu'une simple tournée d'adieux. Alors qu'il pensait avoir tout saisi des mystères principaux de la série, le lecteur découvre que les auteurs en lèvent encore beaucoup, avec une efficacité impressionnante, et un impact inattendu en cette dernière heure. Le principal exemple est le prologue de 11 pages consacré à Varvara. Le lecteur s'était habitué à cette créature ayant la forme d'une jeune fille avec une robe blanche d'un autre âge, disposant de capacités démoniaques. Christopher Mitten avait déjà illustré Rasputin: The Voice of the Dragon. Il réalise des dessins assez détaillés pour donner une consistance suffisante à la reconstitution historique, et l'irrégularité de ses traits de contour produit un effet inquiétant adapté à la présence continue de la mort. Le lecteur découvre qu'il y avait encore des choses à savoir sur Varvara et que son rôle important n'était pas fortuit. De même la localisation de l'endroit où s'est installée Maggie prend tout son sens dans la perspective ouverte par un développement du récit. Le lecteur sourit en voyant que Cavendish Hall trouve aussi sa place. Il ne s'agit pas d'un plaisir intellectuel né de la satisfaction de voir toutes les pièces du puzzle s'assembler à la perfection. Cela tient plus de voir que les choses ont du sens.



Par la force des choses, ce tome parle plus aux lecteurs de longue date, et encore plus à ceux qui ont tout lu. Ce n'est qu'à cette condition que le lecteur peut identifier les 2 fantômes dans les ruines de Berlin car Mignola et Allie préfèrent montrer que nommer explicitement tous les personnages apparaissant. Par exemple, le lecteur de passage risque de ne pas comprendre la page de l'épisode 14 montrant des extraterrestres dont le visage ressemble à Abe Sapien dans un vaisseau spatial. Toute remonte au 23 décembre 1994, lors de la venue sur Terre d' Hellboy, dans sa première minisérie Seed of Destruction (1993). Mais le lecteur patient et impliqué avait dû attendre jusqu'en 2017 pour découvrir le comment de l'apparition de cet extraterrestre dans The Visitor: How and Why He Stayed, de Mike Mignola, Chris Roberson et Paul Grist. Oui, Mike Mignola a soigné son final et a prêté une attention aux détails, faisant la preuve de son implication totale dans cette saga de 25 ans.



Le lecteur découvre avec plaisir qu'il s'est impliqué jusqu'à dessiner les 13 dernières pages du dernier épisode. Comme il avait dessiné les 3 premières pages de l'épisode 6 pour la résurgence d'Hellboy, il dessine lui-même la fin de la série. Le lecteur retrouve ces images inimitables où l'artiste joue l'épure jusqu'à la frontière de l'abstraction, et Dave Stewart utilise des aplats consistants pour habiller ces formes dépouillées. Dès la première page, Mignola joue avec des cases presqu'entièrement noires, avec juste une poignée de particules flottant au vent, ou tombant, comme s'il ne restait qu'un tout petit peu de cendres paresseuses, prêtes à cesser tout mouvement, succombant à l'entropie finale. Hellboy semble presque taillé dans la pierre, avec une peau donnant l'impression d'être en vieux cuir fatigué, commençant à craqueler. Dans la cinquième page, le lecteur contemple le feu se propager, évoquant les énergies crépitantes dessinées par Jack Kirby. Par la suite les épaules tombantes d'Helllboy prennent tout leur sens : il est réduit à l'état de témoin impuissant, sa force ne lui étant d'aucun secours, d'aucune utilité. Puis le lecteur retrouve le sens du contraste de Dave Stewart : l'opposition entre le rouge vif de la lave et le noir massif de la roche. Les 3 dernières pages transcrivent avec conviction l'apparence primitive du monde et l'élan émotionnel d'une créature emblématique. Le lecteur referme le tome le cœur serré de voir cette épopée se terminer, mais aussi comblé par le soin apporté à ce final.



Ce dernier tome clôt en beauté une saga déroulée sur 25 ans, dans 2 séries principales Hellboy et BPRD. Mike Mignola a pris le temps nécessaire pour mener à son terme cette histoire mythologique, fidèle à sa vision de départ, habitée par des individus inoubliables (si seulement il lui restait encore une histoire de Roger l'homoncule à écrire…), peuplée de créatures fantastiques, traversée par un destin inéluctable et une mélancolie poignante.
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Frankenstein underground

Le grand MIGNOLA nous livre un Frankenstein au look de Hellboy. Il a survécu à de nombreuses épreuves, à la solitude, pourchassé, enfermé, il atterrit blessé dans une pyramide du Mexique où il est recueilli par une vieille sorcière. L'histoire devient un mélange des mondes perdus avec des personnages dignes de Tardi, de Lovecraft, le tout shaké, donne un récit haletant au rythme soutenu.
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B.P.R.D. - L'Enfer sur Terre, tome 6 : Métamo..

Ce tome contient 2 recueils VO.



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- Flesh an stones : épisodes 125 à 129, initialement parus en 2014/2015, coécrits par Mike Mignola & John Arcudi, dessinés et encrés par James Harren, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. Les couvertures ont été dessinées par Laurence Campbell.



À l'époque où il y avait encore des mammouths, Gall Dennar consulte l'ancien avant d'aller combattre ce qui menace la tribu. L'ancien se désole que les pierres amulettes qu'il avait préparées aient été récupérées par des marmots et aient servi de cailloux pour faire des ricochets. De nos jours, une équipe du BRPD revêt des combinaisons de protection contre les risques biologiques pour évacuer ce qu'il reste d'une ville isolée, avant qu'elle ne soit rasée par les avions de l'armée. L'agent Ted Howards (celui qui porte l'épée bifide) en fait partie.



À New York, Miss Evelyn a la surprise de découvrir que des employés de l'entreprise Zinco essayent de domestiquer un mutant. Dans la base du BPRD au Colorado, Liz Sherman s'essaye à faire pousser des plantes sous les conseils sarcastiques de Fenix. En Russie, Iosif Nichayko constate le peu d'effets de ses efforts, et repousse les sous-entendus sournois de Varvara. De retour dans la ville isolée, l'équipe du BPRD est confrontée à un monstre qui résiste au napalm.



Avec ce tome, les auteurs reviennent aux affaires courantes du BPRD. Le lecteur a le plaisir de voir passer les principaux personnages, certains pour une seule séquence, d'autres pour plusieurs. Autour de l'histoire principale (la lutte contre le monstre, par l'équipe du BPRD), ils font le point sur la situation de Liz Sherman & Fenix (une période calme pour elles), sur Iosif Nichayko et Varvara (le constat d'une situation de plus en plus instable), sur Black Flame et Madame Evelyn (l'état d'avancement des manigances de ce qu'il reste de la multinationale Zinco). Ce tour d'horizon a pour effet de donner une vision d'ensemble au lecteur et de conférer une unité aux fils narratifs épars d'un point de vue géographique. Le lecteur ne sait pas trop s'il s'agit d'un point d'étape avant un affrontement décisif, ou d'autre chose. Il lui permet de se faire une idée de l'état du reste du monde, toujours sous le joug des monstres (les Ogdru Hem), toujours un véritable enfer sur Terre. Il a la surprise de se rendre compte que la situation pourrait être bien pire, grâce à une explication imagée de Varvara.



Au cours de ces séquences, le lecteur est confronté à la mélancolie slave de Nichayko (une très belle scène de pêche sur un lac tranquille lorsqu'il était encore un être humain à part entière), à la volonté de s'adonner à une activité constructive de Liz Sherman, aux conseils moqueurs et pertinents de Fenix. Comme à leur habitude les coscénaristes savent mettent à profit ces moments pour mettre en valeur la personnalité de leurs protagonistes.



L'histoire principale se focalise sur l'affrontement contre le monstre résistant aux armes conventionnelles. La séquence d'ouverture permet d'établir que ce récit mettra en avant Ted Howards, l'agent qui a récupéré la lame bifide (dans le tome 5 de la série " The Pickens County horror, and others"). Le temps est venu pour les auteurs de faire passer un nouveau cap à ce personnage. Il y a donc ce retour en arrière qui donne de la profondeur au rôle du porteur de la lame bifide. Il y a également une nouvelle notion qui s'introduit dans le récit, du fait des capacités du porteur de cette lame. Les auteurs jouent sur une dimension ludique de la narration pour développer Ted Howards. En effet ce personnage ne parle pas, ne répond pas à ses collègues. Le lecteur est donc amené à regarder ses faits et gestes, et à en tirer lui-même ses interprétations, ses conclusions.



Un tel mutisme de la part d'Howards provoque un rejet de la part des membres de l'équipe, d'autant plus qu'il ne conforme pas aux ordres, et que personne ne le rabroue du fait de ses capacités hors norme de guerrier. Les auteurs montrent comment ce personnage finit par gagner le respect d'un des autres soldats, malgré sa position d'électron libre. À nouveau ils réussissent à élever le récit au-dessus du simple combat contre un monstre de plus, pour faire vivre leurs personnages, et enrichir encore la mythologie de la série.



C'est avec grand plaisir que le lecteur retrouve James Harren, comme dessinateur de cette histoire. Mike Mignola et John Arcudi ont écrit un récit avec une grande variété d'environnements et de situations, ce qui permet à l'artiste de donner la pleine mesure de son talent. La première case montre 2 mammouths progressant dans une vallée, avec un fleuve en arrière-plan et le lecteur peut y voir la richesse de la flore, la majesté de ces animaux, et le vent frais qui souffle en soulevant les feuilles, une belle démonstration de composition d'image qui montre, sans besoin de texte explicatif.



Ainsi tout au long de ces 5 épisodes, le lecteur constate que l'histoire a été écrite par des créateurs qui pensent en termes visuels, avant tout. Il retrouve bien sûr les scènes attendues d'affrontement contre des monstres. Comme souvent, ce tome contient quelques pages de croquis qui attestent du travail de conception réalisé par l'artiste pour se montrer à la hauteur de ses prédécesseurs en termes d'inventivité visuelle pour l'identité graphique de ces monstres. James Harren conçoit ses prises de vue de manière à mettre en évidence leur rage destructrice, leur acharnement et leur force. La séquence de combat en Russie culmine en un dessin double page d'une horreur inéluctable (bien que de telles compositions aient déjà été vues dans des tomes précédents). L'artiste réussit son dessin en évoquant des scènes équivalentes précédentes, tout en y insufflant assez de vie pour qu'il ne puisse pas être réduit à un cliché visuel, ou à une répétition insipide.



Non seulement Harren dispose des compétences de metteur en scène et d'effets spéciaux pour rendre les affrontements visuellement intéressants et tendus, avec une dimension horrifique, mais en plus il est tout aussi convaincant dans les autres moments. Le lecteur gardera longtemps en mémoire cette page où Iosif Nichayko est dans un esquif (avec sa femme et son fils), dans une vue du ciel, permettant de se régaler de la transparence de l'eau, et d'admirer le requin passant en dessous. Dave Stewart s'est surpassé pour le rendu du chatoiement de l'eau. Magnifique !



Dans le deuxième épisode, l'équipe du BPRD progresse à cheval dans un champ de neige. À nouveau, Stewart trouve la teinte juste pour rendre le bleuté de la neige. Harren réalise une case toute en subtilité où une agente sourit à Enos, le chef de la mission, d'un sourire chaleureux et bienveillant, irrésistible. Dans le troisième épisode, Gall Dennar (l'homme préhistorique) contemple des animaux ayant été colonisés par une sorte de fungus immonde. Les déformations induites par ce parasitage soulèvent le cœur, et Dave Stewart établit un contraste chromatique entre le gris de cette faune morte et pourrissante, et les couleurs plus chaudes de la plaine environnante.



Dans l'épisode 4, l'artiste arrive à rendre menaçante une enfant au teint de porcelaine enfermée sous une cloche en verre, pas si facile que ça sans tomber dans le ridicule. Quelques pages plus loin, Ted Howards est très impressionnant en train de contempler une peinture rupestre sur le mur d'une pièce en sous-sol. Dans le dernier épisode, James Harren fait à nouveau la preuve de sa versatilité, dans une scène en 1 page se déroulant dans le vide spatial, dévolue à l'observation de l'Ogdru Jahad. Cette séquence réchauffe le cœur des lecteurs de la première heure de la série Hellboy, les coscénaristes jouant avec son anticipation à l'idée que ces créatures mystérieuses pourraient...



Après un tome un peu plus dispersé, Mike Mignola et John Arcudi s’attellent à resserrer leurs intrigues autour d'une chasse au monstre classique. En faisant ainsi progresser plusieurs fils narratifs, ils renforcent la cohérence de leur récit, en lui donnant une unité globale, et ils peuvent ramener sur le devant de la scène, tour à tour, plusieurs personnages récurrents. Ils mettent en valeur toute la richesse de la mythologie de la série. Enfin ils mettent à profit toutes les compétences narratives pour nourrir cette chasse aux monstres avec de vrais personnages, et des situations d'une grande variété et d'une grande richesse, très bien rendues par un excellent artiste.



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- Metamoprhosis : épisodes 130 à 134, initialement parus en 2015, tous coécrits par Mike Mignola et John Arcudi. Les épisodes 130 à 132 sont dessinés et encrés par Peter Snejbjerg. Les épisodes 133 & 134 sont dessinés et encrés par Julián Totino Tedesco. La mise en couleurs de tous les épisodes est réalisée par Dave Stewart.



Ce tome commence alors que Johann Kraus (le spectre d'un médium qui prend possession d'une combinaison étanche pour disposer d'une forme humaine) et une équipe d'agents du BPRD reviennent d'une mission en hélicoptère. Kraus essaye d'engager la conversation, mais l'agent Nichols le rembarre sèchement. À l'arrivée, Nichols envoie balader Kraus, puis va trouver le Docteur Kate Corrigan (la responsable du BPRD) pour lui dire qu'il refusera dorénavant toute mission sous les ordres de Kraus.



De son côté, Johann Kraus va se coucher dans ses quartiers, et rêve. Une fois reposé, il va trouver Liz Sherman pour lui parler de culpabilité, et de comment la gérer pour vivre avec. Il se fait aussi rembarrer par elle, mais pour d'autres raisons. Finalement il décide d'aller récupérer une clé à pipe, de sortir de la base, et d'ouvrir son scaphandre combinaison, pour prendre le large sous forme d'ectoplasme.



En découvrant la scène d'ouverture de ce tome, le lecteur se demande s'il n'a pas oublié une péripétie. Pourquoi diantre les agents humains évitent-ils ainsi de répondre à Johann Kraus ? En fait, la raison n'est pas à chercher dans un des nombreux tomes précédents, car elle est expliquée par la suite. En la découvrant, le lecteur se rappelle immédiatement pourquoi il continue à lire cette série, après autant de tomes parus. Sur la trame concoctée par Mike Mignola, John Arcudi réalise une narration soignée et sensible. Pour commencer l'attitude de l'agent Nichols en dit long sur ses valeurs, sans qu'il soit nécessaire qu'il les explicite. Il informe juste le docteur Corrigan qu'il ne travaillera plus avec Kraus. Quand elle s'enquière d'en connaitre la raison, il lui rétorque qu'il n'est pas une balance. En 2 cases, le lecteur sait à qui il a affaire.



Lorsque vient le retour en arrière, Arcudi a concocté une scène de combat, fortement chargée d'un point de vue émotionnel, les agents du BPRD étant confrontés au comportement de Johann Kraus qui a perdu une part d'humanité. La scène est irrésistible du fait des dessins de Peter Snejbjerg. Il se montre à la hauteur du haut niveau de qualité graphique de la série. Il soigne ses décors de manière à ce qu'ils soient réalistes et régulièrement présent (il y a très, très peu de cases dépourvues d'arrière-plans). Il accentue un peu les expressions des visages pour mieux les faire passer au lecteur. Mais surtout, il intègre une légère exagération cartoon dans ses dessins (attitude, posture) qui confère un degré d'humour noir à la fois terrifiant et drôle. C'est horrible de voir un agent se prendre une balle dans l'œil gauche et rester étendue sur le sol, après s'être bêtement fait descendre. Par contre placer ce visage en premier plan (avec une orbite défoncée) mis en avant par un angle de vue en contreplongée à partir du sol rend ce cadavre à la fois atroce et ridicule.



Tout du long de ces 3 épisodes, Peter Snejbjerg va ainsi réussir un incroyable numéro d'équilibriste, entre dessins insoutenables de cruauté (sans pour autant aller jusqu'à des détails photoréalistes) et légère touche cartoon faisant ressortir la cruelle absurdité de ces morts, lors de conflits sans merci contre des monstres. Snejbjerg se montre tout aussi convaincant dans la conception du monstre de cette histoire, créant une forme étrangère à l'humanité, résolument incompatible avec les humains. Il se montre tout aussi habile à mette en scène une petite communauté terrifiée par l'intervention brutale de professionnels de la guerre (les agents du BPRD), exterminant les monstres avec efficacité et violence. Il sait glisser des petits détails qui rehausse le plaisir de lecture, comme la carte d'as de pique sur le casque de l'agent Nicols, ou la répétition de la composition de cases, relative à l'abandon de la combinaison de Kraus.



Dans cette première partie, John Arcudi donne une épaisseur peu commune au personnage de Johann Kraus, à la fois pour son détachement des émotions qui font un être humain, mais aussi pour ses actions pour essayer de compenser. Il insère des touches d'humour, à base de comiques différents. Il peut s'agir d'humour visuel quand Kraus prend la fuite en passant sous un panneau de limitation de vitesse, ou d'un second degré en jouant avec le lecteur (quand l'agent Enos demande à Kraus de l'appeler par son prénom, alors que ce prénom n'a jamais été prononcé dans la série).



Dans la deuxième partie, le lecteur voit apparaître un lien avec un tome annexe : Sledgehammer 44. Arcudi fait le nécessaire pour intégrer des rappels sur l'histoire du capitaine Ledro Fieldings, sur celles du docteur Helena Gallaragas, du soldat Patrick Redding et du caporal Dale Glesham, ainsi que sur l'armure Épiméthée. Néanmoins le nombre limité de pages fait que l'histoire est beaucoup plus intelligible pour quelqu'un qui a lu Sledgehammer, et qui se rappelle du lien avec l'énergie Vril, ou encore de cette étrange entité qui était apparue au soldat Redding.



Sous réserve d'avoir en tête ces éléments, le lecteur voit les scénaristes raccorder Sledgehammer 44 au BPRD avec une telle élégance, qu'il ne peut que supposer que c'était prévu de longue date. Pour commencer, la présence même de l'armure Épiméthée dans la base du BPRD repose sur une explication logique et naturelle. Ensuite le lien entre elle et Kraus s'impose avec un tel naturel que le lecteur veut bien faire l'effort d'accepter la présence de cette mystérieuse entité inexpliquée qui s'entretient avec Patrick Redding.



Le lecteur quitte à regret les dessins de Peter Snejbjerg pour ceux de Julián Totino Tedesco, tellement le premier apportait une dimension supplémentaire et complémentaire à la narration, renforçant la dimension horrifique, et ajoutant une couche d'humour horrible. Comme son prédécesseur, Tedesco a fort à faire pour mettre en images le scénario. Il lui faut reconstituer le bourbier du siège de Bastogne le premier janvier 1945, montrer Kraus bricoler avec l'armure Épiméthée, mettre en scène l'avancée d'un groupe de monstres sur une ville du Colorado, et faire croire à cette expérience mystique de décorporation vécue par le soldat Redding, sans parler des rappels sur Sledgehammer 44.



Tedesco s'en sort avec les honneurs. La reconstitution historique de cette bataille de la seconde guerre mondiale bénéficie d'uniformes conformes à la réalité, ainsi que de tanks du bon modèle. La base du BPRD est convaincante dans cette pièce fonctionnelle, sans décoration, même si les arrière-plans ont tendance à manquer 2 ou 3 cases durant. Les dessins savent convaincre de la présence et de l'avancée des monstres, avec un essai de couleurs un peu audacieux de la part de Dave Stewart qui mélange l'orange des flammes aux bleus et rouges des rampes de feux à éclat des voitures de police. L'expérience de décorporation reprend les visuels de la minisérie Sledgehammer, avec cette entité astrale peut-être un peu trop humaine dans sa forme, pour être totalement convaincante. Tedesco sait mettre en scène les confrontations physiques, avec force pour que le lecteur perçoive la force des impacts et la brutalité des coups.



À chaque nouveau tome de cette série, le lecteur se demande dans quelle direction partira l'intrigue. À chaque fois, il éprouve le plaisir de la surprise, et le plaisir d'un divertissement de qualité grâce à la compétence des auteurs. Ce tome ne déroge pas à la règle, avec une mise en avant de Johann Kraus, qui fait ressortir son caractère, et la situation paradoxale dans laquelle il se trouve, détaché de l'humanité, mais souhaitant désespérément mettre ses pouvoirs à son service. Peter Snejbjerg réalise des pages en phase avec le scénario, en leur apportant un petit supplément de saveur, aboutissant à 3 épisodes magiques. La deuxième partie plonge profondément dans la continuité de l'univers partagé du BPRD, assemblant plusieurs pièces du puzzle, pour un résultat sans solution de continuité. À la fin du tome, le lecteur n'éprouve qu'un seul regret (suscité par les auteurs) : mais quand découvrira-t-on enfin les motivations de Panya ?
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BPRD - Hell on earth, tome 14 : The Exorcist

Ce tome fait à End of days (épisodes 135 à 139) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il comprend les 2 épisodes de la minisérie Exorcism, ainsi que les épisodes 140 à 142 qui forment l'histoire The Exorcist. La mise en couleurs de tous ces épisodes a été réalisé par Dave Stewart.



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- Exorcism (scénario de Mike Mignola & Cameron Stewart, dessins et encrage de Cameron Stewart, couvertures de Viktor Kalvachev) - En 1890, en Afrique de l'Est, un prêtre noir (Ota Benga) est appelé dans une maison de maître de blancs pour réaliser un exorcisme sur Edwina, la maîtresse de maison. De nos jours, dans l'Indiana, une jeune agente blanche du BPRD (Ashley Strode) doit réaliser un exorcisme sur un jeune garçon. Le résultat n'est pas entièrement concluant, mais elle est ensuite envoyée en mission au Mexique par Kate Corrigan pour se rendre chez Ota Benga suite aux déclarations du démon qui possède le jeune garçon.



Dans les pages de fin de volume, Scott Allie (le responsable éditorial) explique que l'idée du personnage d'Ashley Strode est venue de Cameron Stewart. Ils avaient proposé à ce dernier d'écrire une histoire pour le monde élargi du BPRD et il a souhaité écrire un personnage féminin. Ils lui ont proposé Ashley Strode, déjà apparue une fois pendant la Guerre contre les Grenouilles, voir War on Frogs. Ils l'ont aidé à peaufiner les détails pour que le concept s'amalgame bien avec les principes régissant le monde du BPRD. Le lecteur (re)découvre une jeune agente peu expérimentée, avec une affinité pour sentir les possessions par des démons. L'enjeu du récit est donc double : (1) développer le personnage d'Ashley Strode, (2) montrer les mécanismes de l'exorcisme.



Au cours de ces 2 épisodes, le lecteur voit Ashley Strode agir, prendre des décisions et faire part de ses réflexions. Il découvre une femme assez jeune, vraisemblablement pas encore 30 ans, qui dispose de compétences assez particulières. Elle travaille pour le BPRD sans trop se poser de questions, acceptant les ordres et les missions. Elle semble éprouver de l'empathie pour la souffrance du jeune garçon possédé par un démon. Elle ne laisse pas Ota Benga la mener par le bout du nez. Les auteurs montrent qu'elle sait très bien réfléchir par elle-même et relever les incohérences entres les dires et les comportements. Elle n'est pas facilement décontenancée, malgré les premières expériences qu'elle fait du monde astral, et elle est très courageuse, risquant sa vie pour sauver celle des autres, sans agir comme une tête brulée pour autant. Le lecteur la prend donc facilement au sérieux et la considère comme une adulte.



Cameron Stewart réalise une solide mise en images, en respectant les spécificités visuelles de la série. Les morphologies des personnages sont normales, sans musculatures exagérée. Il sait poser un décor en une case : la belle demeure en Afrique, le village où domine le clocher de l'église au Mexique, le marché découvert du village, la pièce avec un cercle d'invocation tracé sur le sol. Lorsque le récit passe dans le monde des esprits, il peut s'économiser sur les décors et utiliser des fonds noirs, ou des parois rocheuses génériques. Ses monstres sont très convaincants et ses gazelles aussi. Il met en œuvre quelques éléments de l'imagerie associée à la religion catholique comme une croix, des bures, ou encore une épée enflammée.



Le lecteur a bien compris que l'enjeu de ce tome est d'introduire une agente avec une nouvelle capacité dans l'équipe du BPRD. Hellboy et d'autres ont déjà procédé à des exorcismes, mais là il s'agit de renter dans le détail. Les auteurs ont choisi de donner à Ashley Strode la capacité de rentrer dans une forme de dimension astrale, dans laquelle elle perçoit les démons sous leur forme corporelle et où elle peut interagir avec, sans avoir besoin de les contraindre à se manifester dans le monde réel. Cette façon de procéder n'est pas plus grotesque que tous les autres comics à base de démons, et elle s'intègre bien avec le reste du folklore de la série. Cela permet aussi de donner une forme relevant du combat physique à l'affrontement entre les démons et Ashley Strode.



Cette première partie se lit avec plaisir. Cameron Stewart sait donner de la consistance aux différents lieux, ainsi qu'aux personnages (l'inoubliable première apparition d'Ota Benga au temps présent, avec sa canne). Ashley Strode est une sympathique jeune femme, sans être une pin-up, avec un visage jeune sur lequel se lit le courage et un caractère bien décidé. Le lecteur sait qu'il s'agit d'étoffer Ashley Strode, et qu'il s'agit d'une sorte de récit des origines pour expliquer comment elle a acquis ses compétences d'exorciste. Le mode de fonctionnement n'a rien d'extraordinaire, mais il est assez cohérent, et il évite d'en rajouter avec les tenants de la foi catholique, pour rester dans le domaine du divertissement. 4 étoiles pour un lecteur déjà investi dans les histoires du BPRD.



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- The Exorcist (scenario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Mike Norton, couvertures de Duncan Fegredo) - 15 mois plus tard, Ashley Strode intervient à Eugene dans l'Oregon. Elle effectue une mission en solo pour exorciser un suspect. Une fois cette mission achevée, elle va se reposer pendant une nuit dans un motel, avec une femme appelée Hannah. Cette dernière regarde les différents documents que Strode a punaisé au mur. Elle demande à quoi correspond le mot Yamsay. Il s'agit d'un nom évoqué par un indicateur. En fait c'est une petite ville non loin de là, dans laquelle beaucoup d'enfants ont disparu au fils des années.



Ces 3 épisodes de la série du BPRD confirment que ce nouveau personnage a été pensé avec son intégration dans l'équipe. Après les origines d'Ashley Strode, le lecteur s'attend à un récit plus consistant pour l'une de ses enquêtes. Il retrouve toute la saveur des épisodes du BPRD, période Enfer sur Terre, avec des agents de terrain accomplissant des missions seuls ou en groupe, des villes à moitié dévastées et abandonnées, mais une technologie encore en partie opérationnelle. La pagination plus importante que celle de la précédente histoire permet aux auteurs de développer une histoire plus étoffée, avec un prologue en bonne et due forme. Le lecteur constate qu'Ashley se rapproche du moule habituel des héros : autonome et solitaire, débrouillarde, apte physiquement, et courageuse jusqu'à en être téméraire. Elle devient un modèle féminin pour les lectrices. Mignola & Roberson mettent en scène sa relation avec Hannah de manière discrète, mais sans erreur possible d'interprétation pour un adulte sur sa nature homosexuelle.



L'intrigue repose donc sur un nouvel exorcisme, c'est indiqué dans le titre. Le lecteur retrouve le même dispositif avec cette possibilité d'alterner entre la réalité concrète et une vision psychique permettant une relation différente avec les créatures démoniaques. La bure et l'épée enflammée sont de retour, selon le mode opératoire défini dans l'histoire précédente. Néanmoins, cette histoire ne donne pas une impression de narration mécanique, parce qu'Ashley Strode prend le temps d'interagir avec d'autres personnes, avec l'environnement très cohérent de Hell on Earth. En outre cet exorcisme est directement lié à la situation en Enfer, voir Hellboy in Hell, mais reste compréhensible sans l'avoir lu.



C'est au tour de Mike Norton, le dessinateur de la très bonne série d'horreur Revival (avec un scénario de Tim Seeley), de mettre en images les aventures d'Ashley Strode. Le lecteur est étonné de proximité graphique entre Norton et Stewart. Il dessine de manière réaliste, avec le même léger degré de simplification (peut-être un peu plus accentué sur les visages). Il a tendance à mettre un plus de détails dans les dessins, avec des lieux qui gardent la trace de leur usage par les humains qui y sont passés. Il y a la pièce couverte de signes cabalistiques tracés par Trent avec des déchets au sol, le mur punaisé avec les fiches des différents cas que Strode estime reliés entre eux, le bar routier Yamsay Tap prêt à accueillir beaucoup plus de monde qu'il ne s'en présente, la maison isolée avec cette pièce remplie de paires de chaussures d'enfants, etc.



Mike Norton rend plausible aussi bien les environnements maintenant surdimensionnés, que les personnages normaux et leurs actions. Comme tous les autres dessinateurs de la série, il s'adapte au niveau d'exigence relatif à l'apparence des créatures surnaturelles. Cette deuxième histoire d'Ashley Strode s'avère tout aussi agréable pour la première, la qualité de l'intrigue de la seconde palliant le plaisir de la découverte de la première. Le dispositif des exorcismes reste un peu tiré par les cheveux, mais plus cohérent que le tout venant des comics d'horreur. On en peut que souhaiter une longue carrière à cette jeune femme au caractère bien trempé.
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B.P.R.D. Hell on Earth Volume 7 : A Cold Da..

Ce tome fait suite à The return of the Master. Il contient les épisodes 105 à 109 de la série BPRD, Mike Mignola et Dark Horse ayant décidé d'instaurer une numérotation continue, en lieu et place de du format de publication en une suite de miniséries, utilisé jusqu'alors. Les scénarios sont de Mike Mignola et John Arcudi. Le présent tome comprend 2 histoires. Ces épisodes sont initialement parus en 2013.



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- Wasteland (dessins et encrage de Laurence Campbell, épisodes 107 à 109) - Une équipe du BPRD se rend en hélicoptère à Chicago pour enquêter sur la disparition d'une autre équipe menée par l'agent Howards (voir "The abyss of time" dans The Pickens County horror and others). Ils sont attaqués en route par un monstre, l'hélicoptère s'écrase. Johann Kraus prend la tête de la poignée d'agents encore vivants pour rallier à pied Chicago, malgré les créatures qui rôdent.



La méthode consistant à faire travailler plusieurs dessinateurs en parallèle sur la série BPRD (pour maintenir un niveau graphique de qualité) conduit Mike Mignola et John Arcudi à structurer leur récit en modules séparés, centrés sur des personnages différents, et poursuivant des intrigues différentes. Il y a toutefois des scènes de transition (1 ou 2 pages) qui permettent d'établir la cohérence temporelle avec les allées et venues des personnages principaux d'une histoire à l'autre (Kate Corrigan restant à la tête du BPRD).



Pour cette première histoire, le lecteur se raccroche donc à Johann Kraus, et établit la connexion avec l'histoire de l'agent Howards. Alors que l'équipe progresse dans un environnement désolé, privé de tout équipement électrique, soumis à des attaques imprévues de monstres, Mignola et Arcudi mettent sur le devant de la scène l'agent Nichols et Lucas (un jeune garçon), fournissant ainsi au lecteur des centres d'intérêt émotionnel générant une réelle empathie.



Avec leur inventivité coutumière, Mignola et Arcudi narrent une tranche de survie d'une équipe restreinte menacées par des monstres, des zombies, et des émanations gazeuses mortelles (avec d'atroces souffrances). Cela donne lieu à un récit tendu de survie post apocalyptique, avec un espoir assez mince de rallier un havre de sécurité. Le lien se fait naturellement avec l'agent Howards et son épée bifide.



Laurence Campbell (dessinateur également de Deadpool Pulp et d'un épisode de "Dark Tower" The Gunslinger: the way station) réalise des dessins dans une veine réaliste, pouvant évoquer le travail d'Alex Maleev sur Daredevil. Son encrage un peu appuyé et les teintes foncées choisies par Dave Stewart renforcent la sensation d'angoisse née de ces endroits désolés, privés de vie et d'habitants, et fait ressortir l'intensité des horreurs monstrueuses dans ce monde si proche du nôtre.



Cette première histoire promène le lecteur dans la désolation devenue familière de "Hell on eath", fournit 2 points d'accroche émotionnelle, et s'insère naturellement dans la tapisserie globale de la série. Les dessins réalistes permettent au lecteur de facilement se projeter dans ces environnements et de mettre en valeur les actions horrifiques et brutales des monstres. Sa brièveté et son objectif utilitaire évident (reconnecter l'agent Howards à la trame principale) diminue un peu l'impact de ce périple en territoire infernal sur Terre. 4 étoiles.



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- Cold day in hell (dessins et encrage de Peter Snejbjerg, épisodes 105 et 106) - Cette histoire continue celle de The return of the master, en ce qui concerne les personnages de Carla Giarocco et du Directeur Iosif Nichayko. Ces derniers effectuent une mission de sauvetage des habitants de la ville de Doyonek en Russie, avec une équipe du SSS (Special Sciences Service, l'équivalent russe du BPRD). Mais à peine atterri, Nichayko fausse compagnie aux autres pour se rendre dans une maison isolée, pour une mission secrète en lien avec Varvara.



Mignola et Arcudi débutent avec une première page d'introduction établissant les manifestations de monstres dans différents endroits du globe, avec tout ce qu'elles ont de destructrices. Les 2 pages suivantes permettent de faire le lien avec les aventures d'Abe Sapien dans Dark and terrible and The new race of Man, tout en rappelant au bon souvenir du lecteur le comportement équivoque de Panya (mais sans développer cette intrigue secondaire qui dure depuis maintenant plusieurs années de parution). L'histoire peut alors se concentrer sur une nouvelle manifestation monstrueuse, Iosif Nichayko, et une autre intrigue secondaire liée à la captivité de Varvara.



Cette histoire est encore plus courte que la première, mais plus intense et plus intéressante dans la mesure où elle met en scène 2 personnages importants de la série BPRD (Isoif Nichayko et Carla Giarocco). Le récit repose plus sur l'intrigue que sur le développement des personnages. Pour cette intrigue, Mignola et Arcudi ont conçu un principe et un environnement plus originaux que ceux de la première partie. S'il est peu probable qu'un nouveau lecteur ou qu'un lecteur occasionnel de la série y trouve son compte, un lecteur régulier appréciera la saveur et la consistance des pièces qui viennent s'ajouter au développement de la série dans son ensemble.



Les dessins de Peter Snejbjerg s'inscrivent moins dans une veine réaliste que ceux de Campbell. Ils présentent un niveau de détails élevé, permettant de rendre chaque endroit spécifique et cohérent avec les particularités du récit, qu'il s'agisse d'une vieille maison dans un champ de neige (et de son ameublement), ou de l'avancée de chars de combat dans les rues de la ville. Snejbjerg a atténué sa propension à dessiner des visages aux expressions comiques, même s'il en subsiste une trace de ci de là, ce qui dénote un peu par rapport à la nature du récit.



Cette deuxième histoire est plus concise que la première, tout en étant plus original et mieux équilibrée, à condition d'être un lecteur régulier de la série BPRD.
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B.P.R.D.: Soul of Venice and Other Stories ..

Ce tome est le deuxième de la série du BPRD, le premier tome étant : Hollow Earth and Other Stories. Il est composé de 5 histoires indépendantes.



The soul of Venice (scénario de Miles Gunter, Michael Avon Oeming et Mike Mignola, dessins d'Oeming) - Abe Sapien, Liz Sherman, Johann Kraus et Roger l'homoncule se rendent à Venise suite à des signalements inquiétants de catastrophe écologique dans les canaux. Ils se heurtent à un vampire qui veut offrir l'âme de la déesse protectrice de Venise à un démon, en échange de plus de pouvoir. L'histoire est agréable, la chute est drôle. Les dessins sont du pur Oeming (dans le même style que Powers de Brian Michael Bendis) avec un encrage un peu plus soutenu évoquant les à-plats de noir de Mignola. 4 étoiles.



Dark waters (scenario de Brian Augustin et dessins de Guy Davis) - Abe Sapien enquêtent dans une petite ville du Massachusetts dans laquelle les corps de 3 sorcières ont été découverts lors de l'assèchement d'une mare. Augustyn réussit à installer une atmosphère très envoutante en contrastant la luminosité de cette ville et le sourire des habitants avec la noirceur qui se cache dans cette découverte. Guy Davis illustre pour la première fois les aventures du BPRD (avant de devenir le dessinateur attitré de la série dès le tome suivant). Son style n'a rien à voir avec celui de Mignola. Il équilibre magistralement les cases apportant beaucoup de détails (la première page montrant la ville) avec des visages presqu'esquissés qui dégagent des émotions avec une force incroyable. 4 étoiles.



Night train (scénario de Geoff Johns et Scott Kolins, dessins de Scott Kolins) - Les patrons du BPRD envoient Liz Sherman et Roger enquêter sur des apparitions de trains fantômes dans le Colorado. Kolins (aidé par Johns) a souhaité réunir Liz et Roger pour mettre à plat le fait que ce dernier a presque tué Liz en lui volant sa flamme. Le récit est bien construit et savoureux. Les fans se régalent d'une apparition improbable de Lobster Johnson. Kolins utilise son style habituel : des dessins détaillés avec des lignes encrées qui ne servent qu'à délimiter le contour des formes, aucun à plats de noir pour les ombres, aucune ligne plus épaisse pour la profondeur. 4 étoiles.



There's Something Under My Bed (scénario de Joe Harris et dessins d'Adam Pollina et Guillermo Zubiaga) - Le BPRD (Abe Sapien, Liz Sherman, Johann Kraus et Roger l'homoncule) enquête sur des disparitions d'enfin dans une bourgade de Pennsylvanie. L'histoire est très basique et la personnalité des héros est réduite à sa plus simple expression. Inutile, 1 étoile.



Another day at the office (scénario de Mike Mignola, dessins de Cameron Stewart) - Abe Sapien et Johann Krauss se déplacent en Moldavie pour lutter contre des zombies. L'histoire est agréable grâce à un second degré qui joue la carte de la dérision pour cette intervention bénigne (pour le BPRD). Encore une fois les dessins sont très soignés, détaillés, et peut être un peu plus ronds que dans les autres histoires. 3 étoiles.



Ce tome se lit facilement et rapidement, il met en scène les agents du BPRD dans des enquêtes bien troussées, mais toutes secondaires. Le tout est divertissant mais peu mémorable. C'est une collection de nouvelles agréables, mais pas indispensables. Les choses deviennent plus sérieuses avec le tome suivant "Plague of frogs" qui compile les 5 épisodes de la minisérie du même nom.
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Batman : Gotham au XIXe siècle

Qu'aurait été Batman s'il avait vécu au XIXe Siècle? C,est ce que cette bande dessinée tente de répondre. Il y a deux histoires. La première est celle de Jack L'Éventreur qui décide d'aller en Amérique, plus particulièrement à Gotham. La seconde, un psychopathe veux empêcher l'Exposition universelle de Gotham d'avoir lieu.



C'est quand même intéressant de lire c'est histoire et de voir que Batman cadre bien à l'époque de la fin du XIXe siècle. Il a moins de gadget que d'habitude et n'a pas de Batmobile mais l'ambiance est aussi dark. L'ambiance me fait penser un peu à celle qui règne dans All-Star Western.



C'est une bonne petite BD à lire.
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Hellboy, tome 2 : Au nom du diable

Parce que je ne voulais pas rester sur une déception (le tome 1), car j'aime Hellboy, parce qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et bien j'ai eu raison de mon plonger dans ce tome 2 !



J'ai beaucoup mieux apprécié ce tome 2 qui est plus vivant, l'histoire gagne en cohérence, c'est une nouvelle enquête, qui amène le groupe du bureau en Roumanie. Super ! et non sans humour, très agréable.



Toujours un peu perché dans certains dialogue mais j'y ai trouvé un sens.

J'ai aussi mieux apprécié les graphismes que j'ai trouvé plus aboutis tout en restant dans le même style graphique.



Et ben avec tout ça, je vais aller me trouver le prochain tome. Moralité ? La persévérance paie.
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Hellboy, tome 1 : Les germes de la destruct..

Comme j'ai eu du mal à apprécier ce tome.



J'ai trouvé la lecture ennuyeuse, l'impression de tourner en rond, de ne pas avancer dans l'histoire.

Des coups, encore des coups... Ce "méchant" reptilien, qui revient attaquer sans cesse... J'avais hâte d'en finir.



Un graphisme sombre et carré assumé, mais qui ne m'a pas conquise, dommage.

Pourtant, l'histoire d'Hellboy me plaisait, mais je n'ai pas été emballée par le comics, malgré, (et heureusement !) les petites touches d'humours noirs.
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Hellboy, tome 2 : Au nom du diable

Avec ce second tome, nous continuons à découvrir les « aventures » de Hellboy et du BPRD.

Faisant suite au premier tome « Les germes de la destruction », nous retrouvons les mêmes personnages mais cette fois avec un ton moins humoristique.



L’histoire peut au premier abord paraître brouillonne néanmoins plus on avance dans le tome et plus elle apparaît cohérente.



Les illustrations en rebuteront probablement certains mais ils participent à l’atmosphère étrange de cette œuvre si singulière dans le paysage des comics.



Pour finir, il est évident que ce second tome est celui qui a le plus inspiré Guilliermo Del Torro pour son premier film sur le démon au cornes limées.
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Désolé mais c'est non. J'ai eu beaucoup de mal avec ce graphisme très fade qui ne souligne aucun souci du détail. On a l'impression de lire une bd des années 50. Il faut dire que c'est du rechauffé puisque la première édition date de 1987 aux USA. La colorisation est vraiment hideuse. Cette bd n'a tout simplement pas supporté le poids des années et c'est vraiment manifeste.



Sur le récit, il faut vraiment entrer dans cet univers un peu particulier. J'avoue avoir lu beaucoup mieux dans le genre. Les situations décrites ne sont absolument pas crédibles et cela plombe l'ambiance dès le début avec ce prince va t'en guerre qui semble être sûr de lui pour combattre les forces du mal ayant rompu l'équilibre de paix et d'harmonie.



Il y a tout un lyrisme assez pompeux qui a eu raison de cette lecture vintage qui fut pénible. L’ensemble est d’une laideur confondante et d’un cynisme à peine supportable.

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Sledgehammer 44

Comme un B.P.R.D., mais avec une saveur vintage



Seconde guerre mondiale, toujours les nazis qui entreprennent d'utiliser les forces occultes pour dominer le monde. Les alliés ne sont pas en reste, mais leur usage de l'occulte est à la frontière ténue de ce qui est éthiquement réalisable, ou pas... Au lecteur de juger ou plutôt de se laisser subjuguer par ce surhomme paumé, dépassé par l'énergie qu'il manipule (le Vrill), et rattaché à la vie par un fil d'argent très mince. Il y a une belle ambiance dans ce roman graphique, pas mal d'émotions. C'est une jolie réussite.
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Batman : La malédiction qui s'abattit sur Got..

Publié dans la gamme Elseworld (des récits hors continuités) de DC au tout début des années 2000, LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM suit une expédition de sauvetage organisée, en 1928, par Bruce Wayne partie à la recherche non pas des Montagnes Hallucinées (quoique…) mais bien d’une précédente expédition lancée par Oswald Cobblepot. Wayne découvre un bloc de glace et une créature tentaculaire avant de rentrer à Gotham où divers événements étranges surviennent. Pas de doute, « la chose s’en vient ».

Mike Mignola, ultra célébré pour son HELLBOY également pétri de références lovecraftiennes, imagine cette histoire uchronique après le succès de son GOTHAM BY GASLIGHT, déclinaison steampunk du Chevalier Noir sortie en 1989. Dans LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM le lecteur retrouve plusieurs personnages familiers de l’univers « Batman » comme Double Face, le Pingouin, Man Bat, Oliver Queen, etc. Le démon rimeur Etrigan est également de la partie, ce qui constitue un plus à mon sens (il est toujours agréable de revoir cet étonnant et intriguant Etrigan !). Certains personnages sont conformes (globalement) à leur version classique, d’autres diffèrent de manière plus ou moins drastique. Nous sommes devant une réinvention de la mythologie de l’Homme chauve-souris bien réalisée et suffisamment rafraichissante pour emporter l’adhésion.

L’intrigue, de son côté, s’avère un brin touffue et parfois légèrement confuse. Elle traite d’un grimoire maudit, sorte de Necronomicon bis rédigé par Ra’s Al Ghul avant que ce-dernier ne soit dévoré vivant par un être invisible. Oui, cela rappelle quelque chose…Au-delà des nombreux clins d’œil à Lovecraft (on croise le maire Whateley ou Ludwig Prinn, entre autres), l’histoire se développe à la manière d’un pulp avec des personnages costumés qui utilisent une technologie (alors) futuriste pour combattre des créatures surnaturelles. Bref, DOC SAVAGE ou THE SHADOW ne sont pas très loin et la présence de Talia donne aussi à l’ensemble un côté polar de série noire délicieusement suranné avec leurs vamps aux mystérieuses intentions qui croisent la route des héros.

Au niveau des dessins, Troy Nixey dessine de manière très similaire à Mike Mignola et les amateurs d’HELLBOY seront donc en terrain connu. C’est joli et efficace, bref du bon boulot !

Sans être un incontournable absolu, LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM constitue une lecture plaisante, une fusion convaincante entre l’univers de Batman, les romans pulp des années ’30 et les horreurs indicibles chères à Lovecraft. Pour qui aime les crossovers improbables (ceux où Batman se bat contre Dracula ou des aliens…) cette BD s’avère un divertissant très estimable à lire ou à relire.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Batman : Gotham by Gaslight

Ces deux récits distincts ont été écrits par Brian Augustyn. La seconde nouvelle fait suite à la première.



Le premier récit est effectivement le plus connu. Il a déjà été traduit en VF sous le titre Batman - Appelez-moi Jack ! en 1990 chez Comic USA puis en 2004 chez Rackham dans une version noir et blanc sous le titre Sanctuaire.

Panini nous en propose une nouvelle édition dans sa collection DC Icons où ils en profitent pour proposer la suite...



Si on connaissait le combat entre Batman et Jack l'éventreur, on pourra affirmer que le Maître du futur réserve bien des surprises inattendues. Il y a un véritable suspense avec un combat digne de ce nom du haut d'un dirigeable. Cela rappelle étrangement l'univers de Jules Verne.



Gotham au XIXème siècle est très intéressant à suivre ne serait-ce que pour voir à quoi ressemblait cette mythique ville à l'époque victorienne. Ce bond en arrière ne m'a pas du tout déplu car il y a de multiples clins d'oeil de ce que sera l'univers du Batman que nous connaissons. A découvrir pour les fans.
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Dracula

1462, la Roumanie est envahie par les turcs musulmans, et ils sont bien décidés à repousser les chrétiens le plus loin possible pour leur faire payer la prise de Constantinople.



Devant le sultan Mahommed et ses 30 milles hommes, un guerrier hors du commun se dresse fièrement et est prêt à se battre comme un tigre, un lion : Vlad Dracula, à la tête de ses 7 milles hommes.



La victoire est à la hauteur de la surprise, mais Vlad ne va montrer aucune retenue dans son combat, et exterminer tous les turcs qui tomberont entre ses mains, dans un bain de sang jamais vu jusque là.



En rentrant dans son château, il y découvre le corps sans vie de son épouse Elisabeta, qui s'est donnée la mort en apprenant que son mari avait été tué au combat. Information aussi turque que fausse.



Mais voilà, les autorités cléricales restent intransigeantes, elle s'est donnée la mort, ce qui la condamne aux enfers pour l'éternité.



Il n'en faudra pas plus pour que Vlad Dracula ne voit... rouge et devienne fou furieux au point de renier ce Dieu pour lequel il s'était aussi bien battu.



Vlad Dracula vient de se damner pour l'éternité...
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Witchfinder, tome 1 : Au service des anges

Plus jeune j'étais impressionné par les aventures d'Adèle BLAN SEC, les personnages grotesques qui revenaient à la vie et semaient la terreur dans Paris. Mignola avec son Witchfinder excelle a un niveau plus élevé, plus trash, et le LONDRES du XIXème siècle avec ses bas fonds, ses sociétés secrètes, ses explorateurs convient tout à fait à ce genre d'histoire. Spiritisme, sorcellerie, cités anciennes, civilisations disparues sont amenés à être invoqués ici, et notre chasseur de sorcière tente de découvrir la vérité qui n'obéit pas forcément à la logique ou aux lois connues...
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Hellboy & BPRD - 1954

Ce tome fait suite à Hellboy and the B.P.R.D. - 1953 qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il comprend 4 histoires indépendantes initialement parues en 2016/2017 : (1) Black Sun, (2) Unreasoning Beast, (3) Ghost Moon, (4) The Mirror. Dave Stewart a réalisé la mise en couleurs de toutes les histoires.



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(1) Black Sun (44 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Stephen Green) - En février 1954, Hellboy se retrouve en mission sur une petite île de l'océan arctique, à accompagner le professeur Woodrow Farrier, spécialisé en cryptozoologie. Ils rejoignent le camp d'une demi-douzaine de soldats qui ont été attaqués par un ours, ou par une créature fantastique. Le soir même, Hellboy et Woodrow suivent l'un des soldats sur les terres gelées de l'île, sont confrontés au monstre et découvre une navette spatiale.



Ce recueil comprend donc 4 histoires de longueur inégales, réalisées à la fois pour mettre en scène les jeunes années d'Hellboy, mais aussi pour que Mike Mignola puisse collaborer avec d'autres artistes. Après des années de bons et loyaux services (de 2005 à 2015), John Arcudi a décidé de laisser sa place de coscénariste aux cotés de Mike Mignola, et le choix de ce dernier a fini par se porter sur Chris Roberson. Ce dernier n'écrit pas les dialogues avec la même finesse que son prédécesseur, mais il en a conservé la fluidité. Mike Mignola s'amuse à concentrer en un seul récit une terre désolée, un monstre et des nazis, avec un projet secret mené par la Société Sonnenrad. Hellboy est égal à lui-même, déjà railleur avec une fibre d'autodérision dans ses propos. Le scénario fait la part belle à une forme d'aventure décomplexée, avec une forme de science-fiction rétrofuturiste, à laquelle se mêle la mythologie interne de la série puisque sont évoqués le projet de Rasputin, l'énergie Vrill et l'énergie Shatkti. Le lecteur sent bien qu'il n'a qu'à profiter de cette série B avec tout ce qu'elle a d'improbable et de dérision.



Stephen Green est un élève de Sean Murphy qui dans un premier temps profite de l'environnement désolé de l'île pour se concentrer sur les personnages et sur les mouvements, en laissant Dave Stewart remplir les arrière-plans. Il sait se montrer convaincant pour l'ambiance froide de l'île, pour l'exigüité de la tente. Il retranscrit bien la violence de l'affrontement physique contre le monstre. Ses dessins prennent toute leur saveur à partir du moment où Helbboy se retrouve aux mains des nazis, avec un base souterraine impressionnante, jouant sur la dérision référentielle avec les soucoupes volantes, ou sur les appareillages pseudo-scientifiques. Le lecteur alors apprécie alors la narration visuelle à la fois premier degré, mais qui ne se prend pas au sérieux, l'artiste étant conscient de la nature dérivative du récit.



Ce premier récit ne se prend pas au sérieux, mais propose une vraie intrigue, avec une bonne utilisation de la mythologie interne de la série, et des dessins qui révèlent les qualités de chef décorateur de l'artiste dans la deuxième partie. 4 étoiles.



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(2) Unreasoning Beast (20 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Patric Reynolds) - En juin 1954, Hellboy vient enquêter, avec Susan Xiang, dans le pavillon de banlieue de la famille Koestler, auprès du père Thomas, de la femme Margaret, et de leur fils Victor. Thomas Koestler a fait appel au BPRD parce que leur pavillon est hanté par le spectre du singe de son défunt frère Robert.



À nouveau Mike Mignola propose une intrigue reposant sur des apparitions d'un animal fantôme ou fantastique, avec à la fois un premier degré horrifique et un second degré conscient de la nature quelque peu risible d'un tel spectre. Chris Roberson se montre plus à l'aise avec les dialogues dans ce registre de drame familial et le lecteur perçoit que les enjeux ne se limitent pas aux simples apparitions d'un esprit de l'au-delà. Patric Reynolds réalise des dessins avec un encrage plus acéré et plus marqué. Les contours sont plus tranchants et les aplats de noir plus importants, avec des contours très irréguliers. Les acteurs pour la famille Koestler sont des humains normaux, avec un jeu d'acteur naturaliste. Le lecteur ressent la tension qui les habite uniquement en les regardant. Il peut voir les gestes brusques du père, son agacement qu'il n'arrive pas à contenir, ses nerfs à fleur de peau. Il voit la gêne de la mère, même si les dialogues ne la font pas apparaître. Il perçoit le malaise du jeune garçon même s'il n'en a pas lui-même conscience.



Patric Reynolds décri un environnement très prosaïque dans ce huis clos qui se déroule à l'intérieur du pavillon des Koestler. Il ne dessine pas de manière photoréaliste, et il s'affranchit de dessiner les arrière-plans régulièrement. Mais lorsqu'ils sont représentés, il reflète le mobilier et les accessoires de l'époque. L'artiste réussi à faire en sorte qu'Hellboy n'ait pas l'air déplacé dans cet environnement, malgré son gros avant-bras droit et sa peau rouge. Le lecteur se laisse prendre à cette atmosphère domestique recelant un secret dont le spectre correspond à une forme de manifestation. L'horreur ne naît pas de dessins gore ou d'une violence animale inattendue. Elle s'installe petit à petit, au fur et à mesure que le lecteur comprend que le poids du secret indicible entraîne inconsciemment les protagonistes vers un drame inéluctable.



Dans un premier temps, le lecteur se dit que cette histoire en 20 pages sera un interlude léger sans conséquence, mais il se rend compte que Chris Roberson et Patric Reynolds se sont investi dans leur narration et ont apporté de la substance au récit de Mike Mignola pour en faire une nouvelle prenante et oppressante. 5 étoiles.



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(3) Ghost Moon (44 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Brian Churilla) - En août 1954, Trevor bruttenholm reçoit un appel dans son bureau de Fairfield dans le Connecticut. Il s'agit de Cynthia Eden-Jones qui lui indique qu'elle a besoin d'aide pour une affaire à Hong Kong. Quelques jours plus tard, Hellboy descend d'avion à l'aéroport de Kai Tak, accompagné par Susan Xiang et l'agent Charlie Muraro. Ils découvrent les préparatifs pour les fêtes de la Lune fantôme. Ils se rendent au rendez-vous avec leur contact : Roland Childe. Ce dernier leur explique qu'il est sur la piste d'un nationaliste chinois ayant récupéré une urne funéraire de type Hunping. Ensemble, ils se rendent dans un quartier où se sont produites de nombreuses disparitions.



Mike Mignola pioche dans sa connaissance encyclopédique des contes et légendes pour une histoire de fantômes chinois. Dans la première partie, il explique ce qu'est un Hunping et prépare les manifestations, dans la seconde partie les héros font face au voleur. Dans les pages bonus, Scott Allie, le responsable éditorial, explique que l'équipe était très satisfaite de pouvoir travailler avec Brian Churilla. Le trait de ce dernier évoque un peu celui de Conrad, avec des formes plus réalistes, moins influencées par l'école de Marceline. Le lecteur se plonge dans une reconstitution de Hong Kong, un peu légère, un peu carton-pâte, où l'artiste colle des éléments d'époque et locaux, en fonction des besoins de sa prise de vue du moment, sans grand souci de vision globale. La narration visuelle est sympathique dans sa dimension exotique, mais l'artiste a bien du mal à transformer les scènes d'explication en des séquences vivantes. Le scénario de Mignola exige de nombreuses explications de la part des personnages, et Churilla ne dispose pas d'assez de compétences en tant que metteur en scène, pour imaginer des prises de vue assez vivantes, qui pourraient donner assez d'attrait visuel à ces passages. L'intrigue en elle-même repose beaucoup sur la nature du Hunping et sur l'affrontement qui occupe la deuxième moitié du récit. Or Churilla ne dispose pas de la verve visuelle de Conrad pour insuffler un rythme à ces affrontements, préférant se reposer sur des constructions de case élaborées, mais un peu statiques.



Cette troisième histoire repose sur une intrigue plus développée et plus consistante que la précédente, mais les coscénaristes ont plombé leur narration avec de longues explications, et le dessinateur se concentre sur des visuels originaux, plus que sur le rythme de la narration visuelle. 2 étoiles.



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(4) The Mirror (8 pages, scénario de Mike Mignola, dessins et encrage de Richard Corben) - En mission en France, Hellboy décide de fausser compagnie à son équipe le temps d'une soirée, pour se rendre au village de Saint Boguet afin d'aller y contempler le miroir dont lui parlait souvent Trevor Bruttenholm dans un conte. Il le trouve et y contemple son reflet.



Impossible de résister à l'envie de découvrir une histoire d'Hellboy illustrée par Richard Corben, fusse-t-elle courte. Elle vient donc en complément de celle déjà réalisées et rassemblées dans Hellboy Volume 7: The Troll Witch and Other Stories,Hellboy in Mexico. L'histoire est aussi linéaire que le résumé le laisse le supposer. C'est l'occasion pour Corben de s'amuser en donnant un appendice nasal démesuré au guide d'Hellboy, et de jouer avec les textures des monstres qui tentent de le happer. La chute du récit n'a rien de très original, mais le lecteur ne fait pas la fine bouche grâce à la découverte de ces planches à l'ambiance très tactile.
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