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Critiques de Milan Kundera (977)
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L'ignorance

La disparition de l’écrivain est une occasion saisie pour se replonger dans son œuvre. Ou de relire.

Kundera, dans ce roman- essai, revient sur la nostalgie qu’engendre l’exil, ce qu’il connait.

Le roman aborde le sujet des « émigrés », à partir de son modèle Ulysse dans « l’Odyssée ».

Deux personnages, Irena et Josef, se sont exilés lors du changement de régime, l’un en France et l’autre au Danemark.

Ils retrouvent Prague vingt ans plus tard. Et se retrouvent à l’occasion de ce retour.

L’accueil de chacune des familles et relations est froid.

Les liens se sont étirés, et imprégnés d’indifférence.

« Le pire, c’est qu’elles me parlaient de choses et de gens dont je ne savais rien. Elles ne voulaient pas comprendre que leur monde, après tout ce temps, s’est évaporé dans ma tête. »

Le texte est court, simple qui sait exprimer ce sentiment de déracinement.

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L'ignorance

Là réside l’originalité littéraire de Kundera : il crée une histoire et des personnages qui servent des concepts de son cru. Ainsi, Josef et Irena, les deux figures principales de l’histoire, ne sont que des prétextes pour écrire au sujet de l’émigration, de la nostalgie, de la mémoire et du couple.

En toile de fond, les destins d’Ulysse et d’Arnold Schönberg donnent quelque perspective au récit. Celui du compositeur autrichien est particulièrement marquant : alors qu’il était vu comme le plus grand compositeur de son temps, le rival de Stravinsky, qui cherchait à durer plusieurs siècles (« Mon invention assurera la suprématie de la musique allemande pour les cent ans à venir », a-t-il dit), aura très vite vu son héritage mourir peu après lui.

Au final, L’Ignorance se révèle être un roman bien tricoté, un tout uni et finement travaillé. Le destin caché de Milada n’est qu’un exemple parmi d’autres de la construction réfléchie de l’ensemble.

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L'Immortalité

On devrait tous lire Kundera !
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L'Immortalité

Un chef-d'oeuvre.
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L'Immortalité

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L'Immortalité

Décalé, novateur, inclassable Kundera qui donne envie d'aller voir plus loin et plus fort.
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L'Immortalité

un roman magnifique sur la création en tant que mouvement de quête de l'immortalité
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L'Immortalité

Difficile de ne pas penser à Musil au cours de cette lecture - d'autant que Kundera le mentionne admiratif - parfois avec plaisir devant une réflexion intéressante, aboutie et poétique mais le plus souvent avec regret et ennui devant des considérations sans grand intérêt, juste "à la manière de..."

L'envie de le laisser tomber m'a taquinée plus d'une fois.

Pourtant, la touche finale, sans être un bouquet, me laissera une impression agréable de ce roman curieusement bâti et que Kundera a voulu non racontable, l'unique façon pour un roman de le rester sans se faire accaparer par d'autres muses en vue d'une quelconque adaptation.
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L'Immortalité

A peine quelques pages lues, j'ai déjà trouvé mon bonheur, ça promet....Après deux mois, j'ai fini la lecture qui a été un peu difficile car le style de kundera n'est pas comme celui des autres romans. Plusieurs histoires, plusieurs personnages. Chaque personnage possède une singularité, la relation textuelle n'est pas hierarchique. Très intéressante la participation du narrateur, bref plusieurs èlements qui empechent de l'abandonner.
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L'Immortalité

C’est profond, intense, beau et sensuel... tout Kundera
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L'Immortalité

Milan Kundera est, pour moi, un de plus grands auteurs de la littérature mondiale. D'une excellente et exigeante écriture, "L'immortalité" explore des possibilités de l'existence dans ce monde "divers et ambigu", nous livrant des réflexions justes et originales à la fois, des sagesses presque, sur la civilisation occidentale.
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L'Immortalité

Une leçon magistrale sur la nature humaine, et accessoirement une leçon de littérature. Un geste et une digression sans fin, parfaite ou l auteur posé ses petites pierres qui dévoilent une œuvre grandiose au fur et à mesure. Ce livre est jalonné d extraordinaire tel ce poème de Goethe en allemand dans le texte sublime par les mots du maître, la Denonciation des imageologues tellement pertinentes.

Le cynisme de Kundera tellement intemporel qu il ne faut pas en abuser mais quel voyage lorsqu’on est pris dans les griffes de l auteur
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L'Immortalité

Kundera propose un récit lucide et touchant, qui aborde avec clairvoyance des thèmes difficiles. En fait, l'immortalité ne se raconte pas: qu'importe l'histoire, qu'importe l'intrigue, les personnages, les péripéties... le propos est d'une puissance qui va bien au delà.



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L'Immortalité

Comme pour mystifier le rôle de l'auteur dans un processus de fiction et d'incarner cette immortalité de l'oeuvre par rapport à la condition de mortel de l'écrivain, Milan Kundera se met en scène, par ses réflexions d'abord, mais par sa personne également, et s'immisce au milieu de ses personnages de fiction. Au fil de ces pages délicieuses, on suit ces personnages dont on ne sait plus s'ils sont fictifs ou réels, et on est pris d'un vertige littéraire car le passé, le présent et le futur s'emboitent pour nous confirmer que, oui, Kundera est bien devenu immortel.
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L'Immortalité

Un récit non linéaire comme sait si bien le faire Milan Kundera. Si le fil conducteur est l'histoire de deux sœurs (surtout d'Agnès), l'écrivain tchèque fait des crochets du côté de Goethe, de Rubens (pas le peintre hollandais) ou de Kundera lui-même, mais finalement le puzzle se forme et le lien avec les deux sœurs s'établit.

En tous cas, l'immortalité il l'a atteinte lui.
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L'Immortalité

Ce livre de Kundera se lit très bien. Mais après celà je me suis rendu compte en le lisant que je l'avais déjà lu, et maintenant, je n'en ai pratiquement plus de souvenirs. C'est un bouquin en plusieurs parties dont chacune comprent certaines thèmes, il me semble. Je ne sais plus. Je me permets de faire une critique car je sais que j'ai toujours aimé cet auteur, j'ai pratiquement tout lu. Mais là peut-être que c'était un peu trop long. D'ailleurs il s'est mit à faire des romans courts, de 100 pages, pas longtemps après la sortie de celui là, je pense, dans le but que ça se lise vite. Dans le but de réduire le texte à son histoire. Je pense que c'est réussi. L'identité par exemple, qui est très court, et réduit au minimum de pages, est un roman qui m'avait beaucoup plus. Sinon L'insoutenable légèreté de l'être, ou la Valse aux Adieux, les anciens. C'est sans doute par là qu'il faut commencer si on ne l'a pas lu.
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L'Immortalité

Je me suis laissé captiver jusqu’à l’envoûtement par ce livre d’un auteur aussi amusant que lucide et désespéré.

Bien des choses peuvent être trouvées dans ce livre.

On y trouve une réflexion sur l’histoire de la littérature.

On y trouve l’exposition de ce que l’on pourrait appeler une sagesse de l’existence érotique.

On y trouve aussi une exposition de la dissolution de tous sens, de toutes les valeurs sur lesquelles la civilisation occidentale s’est épanouie, par le biais de personnages dont l’ancrage dans la modernité est brillamment marqué.

Et tout ce qu’on y trouve y est si bien entremêlé qu’on s’y perd pour toujours s'y retrouver avec un grand plaisir teinté d'amertume.
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L'Immortalité

Excellent roman! Ce livre est le meilleur que j'ai lu de Kundera - il passe devant L'insoutenable légèreté de l'être et La plaisanterie selon moi. Ce qui me le fait préférer aux deux autres, que j'ai aussi beaucoup aimés, est que ce roman est plus abouti, plus équilibré, dans l'évolution des personnages comme dans celle du récit, mais aussi très riche, en terme de personnages et d'analyses psychologiques et philosophiques.



Qu'est-ce qui nous différencie les uns des autres? Sommes-nous tous semblables ou existe-t-il une parcelle de nous qui nous appartienne en propre et mériterait de devenir immortelle? Notre visage, qui nous distingue de tout autre personne dans l'anonymat de l'humanité, nous définit-il réellement? Ces questionnements se tiennent en filigrane du roman tout comme la question du pouvoir aliénant et omniprésent de l'image dans notre société.



Deux autres choses m'ont charmée: la structure narrative, non linéaire, nous fait découvrir des conséquences d'événements alors qu'ils n'ont pas encore eu lieu dans le roman et le jeu entre la fiction et la réalité: Kundera et son ami font eux-même partie intégrante du roman et rencontrent, à certains moments, les personnages.







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L'Immortalité

Ce roman/essai philosophique de Kundera est sans doute un de ses livres les plus aboutis. Assez inconditionnel des écrits de cet auteur il fut un temps, j’avais été conquis par de nombreux ouvrages, aux premiers rangs desquels La valse aux adieux et La plaisanterie. Cependant, L’immortalité est celui qui m’a le plus marqué, le plus touché, le plus ému… Et finalement le plus donné matière à réflexion.

Ainsi, le lecteur peut emprunter au fil du déroulement narratif du texte plusieurs niveaux de lectures. Tout au long de sept parties à priori distinctes, mais au final d’une cohérence sans failles, on est conduit dans une réflexion sur le monde moderne, la solitude, l’unicité de l’être humain, le travail de l’écrivain… Tout cela avec, en toile de fond, une critique de la civilisation européenne occidentale, conduisant au regard désabusé et lucide de l’auteur. Travail érudit et d’une grande finesse, ce livre est mûrement élaboré, les idées s’enchaînent, implacables, chaque phrase trouve sa conséquence. On croise au cours du récit Romain Rolland, Goethe, Hemingway, Rilke... Du terrible choix d’Agnès face au peloton d'exécution aux plus risibles mésaventures de celle du notable mort d’éclatement de vessie, tout porte matière à réflexion, sans esbroufe.

Et tout cela se lit sans difficulté. Le style si particulier de Kundera, qui sait tenir en haleine le lecteur au fil d’une narration non linéaire et précise, nous fait perdre de temps à autre le fil de nos pensées pour retomber sur nos pieds quelques pages plus loin. On ressort de ce livre grandi.
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L'Immortalité

Soyons francs, vous n'aimerez pas tous « L'immortalité ». Naturellement, je parle du roman de Milan Kundera, publié en 1990. On discutera de notre existence post-mortem une autre fois, si vous voulez bien… (sur les sentiers de l'au-delà, tiens…si mon abonnement internet chez Sfouygues.Telefree marche encore, ce qui est rien moins que sûr…).



Vous n'aimerez pas tous ce livre car il est emblématique de l'écriture de cet auteur. Il y a un style, une pâte, un genre Kundera qui ne fait pas l'unanimité. Céline avait un style bien à lui. Il le savait et en était fier : la syntaxe était rompue, le rythme de la phrase chamboulé par les points de suspension et sa musique renouvelée par de fréquents néologismes. de même, Kundera s'est employé dans son oeuvre à renouveler le genre littéraire. Il a rompu avec l'unité de temps et d'action. Il n'y a même pas d'action à proprement parler. L'écriture n'est plus linéaire. Les chapitres sont toujours courts (entre une demi-page et trois ou quatre, pas plus) et chacun de ses romans comprend invariablement sept parties (le chiffre de la perfection). Ces chapitres déroulent un récit polyphonique, tantôt du point de vue d'un personnage, tantôt du point de vue d'un autre. le récit pur est enrichi par des alternances de scènes oniriques ou d'épisodes où l'auteur devient même un personnage du roman qui échange des points de vue avec certains personnages. le romancier et l'histoire deviennent en soi des personnages et des thèmes du roman. (Là, je conçois que cela en agace plus d'un…).



Il est impossible, comme il n'est pas souhaitable d'ailleurs, de tenter de résumer ce livre. Les romans de Kundera ne sont tout bonnement pas racontables. Les parties s'enchaînent sans lien de causalité apparent et sont écrites chacune sur un mode différent. Tout au plus est-il permis de schématiser l'ouvrage comme l'entrecroisement de deux histoires qui ont lieu à deux époques distinctes : l'histoire d'Agnès, Paul et Laura, en France au XXe siècle et l'histoire de Goethe et Bettina von Arnim, en Allemagne fin XVIIIe-début XIXe siècle. Et pourtant le tout révèle une profonde unité. Mais cette lecture est assez exigeante car elle requiert chez le lecteur un effort de mémoire et de concentration. L'art de Kundera réside dans sa capacité à faire ressortir des résonnances entre ses histoires en apparence totalement éloignées. le lecteur doit pouvoir se souvenir, par exemple, que l'histoire d'une luthiste dans l'avant dernière partie du livre reproduit en fait les gestes et les comportements d'Agnès dans la troisième partie, quelque 200 pages plus tôt. En vérité, nous l'avons dit, il n'y a pas d'action véritable. Les personnages et les histoires ne sont que des prétextes ou des vecteurs qui permettent à Kundera de déployer sa pensée et ses thèmes favoris : la vie, la mort, l'immortalité, les rapports humains, l'amour, l'érotisme, l'obsession de l'image de soi, la vérité cachée des choses et des situations, le sens profond de nos actions. L'auteur a recours à moult paraboles pour illustrer son propos. Avec Kundera, plus l'action, les lieux et le décorum sont dépouillés et plus l'histoire est riche et compliquée à suivre. le tout servi par un style simple. Un des paradoxes de cet auteur inclassable. Il y a cependant une thématique forte dans chaque roman de Kundera, qui leur confère leur unité intrinsèque : ici, l'immortalité et l'image de soi.



Dans ce livre, il y a des scènes savoureuses comme celle de la rencontre entre Ernest Hemingway et Johann Goethe sur les sentiers de l'au-delà. Nos deux auteurs morts respectivement depuis 27 et 156 ans y échangent avec humour leur conception de l'immortalité des écrivains et de leurs oeuvres. C'est en quelque sorte de la philosophie abordée sous un angle iconoclaste, humoristique et souvent burlesque. Et de fait, il y a toujours beaucoup d'humour et de gravité à la fois dans un livre de Kundera. le tracé de la frontière entre le tragique et le risible y est toujours flou. La limite entre le « fictif » et le « réel » est pareillement toute aussi poreuse.



Si vous n'avez jamais lu Kundera et que vous vous apprêtez à le faire, je vous envie à un point dont vous n'avez pas un quark de soupçon. Avec « L'immortalité », vous entrez dans son oeuvre par le plus « kundérien » de tous ses romans. Et vous allez adorer ou détester. Mais pour le savoir, il faut le lire ! D'autres s'y sont bien risqués avant vous. Et ils ont adoré ou détesté. Pour comprendre cette radicalité du lectorat, il faut le lire ! Et alors, vous adorerez ou détesterez. Comment vous dire les choses, en fait… ? Il faut le lire. Vous allez…

En tout cas, ne venez pas vous plaindre si vous n'aimez pas, vous étiez prévenus ! Et si vous aimez (il y en aura, je le sais déjà), poursuivez donc la lecture de cette oeuvre en revenant vers ses premiers écrits, « Risibles amours » (des nouvelles) et « La Plaisanterie » (un roman). Ils sont de facture plus conventionnelle, moins innovante, mais non moins excellents.



La critique n'a pas été spécialement tendre en France à la parution de « L'immortalité ». le franc-parler de Kundera lui vaudra même un retentissant « Kundera, go home ! » de Michel Polac (pas sûr que tout le monde se souvienne de ce dernier, au passage…). Pour ma part, et vous l'aurez compris, j'ai surtout envie de lui dire « Welcome Kundera and make yourself at home » ! Ce qu'il a fait, fort heureusement et pour notre plus grand bonheur.

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