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Critiques de Mirko Bonné (9)
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Un ciel de glace

Automne 1914, alors que sur la scène internationale la Première Guerre Mondiale fait rage, à Pillgwelly, quartier de Newport, un jeune gallois, Merce Blackboro, fils d’un décorateur d’intérieur de bateau, s’ennuie. Tiraillé entre l’amour et l’aventure, il choisit la seconde et s’embarque en tant que marmiton sur un vieux bateau- feu pour l’Argentine. Après avoir essuyé un naufrage, débarqué à Montevideo avec un compagnon d’équipage, Merce attend toujours que la vie lui sourit, le jour arrive lorsqu’il tombe sur une annonce insolite : «Recherche hommes pour traversée hasardeuse ».

Renseignements pris il s’agit de compléter l’équipage de Sir Ernest Shackleton pour l’expédition transatlantique à bord du trois mâts L’Endurance dont la mission est d’effectuer la première traversée de l’Antarctique à pied de la mer de Weddell à la mer de Ross: soit 3000 km en traîneaux dans la nuit, le froid et la glace.



C’est à travers les yeux de Merce, passager clandestin et 28 ème membre d’équipage que Mirko Bonné a choisi de nous faire vivre cette expédition mémorable qui malgré son échec est devenue un exploit: plus de 445 jours de survie en milieu extrême sur 665 jours d’aventure. En effet en octobre 1915 après avoir été broyé, brisé par les glaces l’Endurance laisse Shakleton et son équipage seuls sur la banquise, ils devront alors s’organiser, faire preuve de courage et d’ingéniosité pour affronter les périples australs. Une épopée hallucinante où chacun puisera au fond de lui les forces nécessaires pour rester vivant.



J’aurai peut être préféré lire directement le récit de Sir Ernest Shackleton L’Odyssée de l’Endurance mais le hasard a voulu que je découvre d’abord Un ciel de glace de Mirko Bonné grâce auquel j’ai pu suivre et revivre cette aventure hors norme en Antarctique. En effet cette adaptation romanesque plonge le lecteur dans les réalités du monde austral (stations baleinières , conditions météorologiques, couloirs de navigation, faune arctique etc...), les préparatifs et les exigences matérielles de l’expédition et surtout rend habilement hommage à tous les explorateurs de l’Antarctique grâce à Merce, le narrateur, devenu le chouchou et l’aide assistant de Sir Ernest Shackleton à qui ce dernier a confié la mission de dévorer toute sa bibliothèque ! Alors au fil des pages je me suis familiarisée avec les journaux de bord des plus fameux conquérants, explorateurs du pôle Sud et des mers australes: de James Clark Ross à Roald Admunsen en passant par Robert Falcon Scott pour ne citer qu’eux sans oublier l’un des plus célèbres chasseurs de phoques, John Biscoe.



Une aventure surhumaine, des paysages grandioses, des sensations extrêmes, des ciels et des tempêtes étourdissantes, l’odyssée de l’Endurance a été plus qu’une évasion : l’apprentissage du silence et de la solitude sous un ciel de glace!
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Plus jamais nuit

" Plus jamais nuit " est le nouveau roman de l'auteur germanique Mirko Bonné, publié aux éditions du Typhon en 2020 et remarquablement traduit par Juliette Aubert-Affholder.

Après le décès tragique de sa sœur Ira, Markus décide de quitter Hambourg avec son neveu Jesse pour la Normandie. Chargé d'illustrer un reportage sur les ponts du débarquement, Markus profite de cette opportunité pour se rapprocher du fils de sa défunte sœur. Chacun prisonnier dans la noirceur de leur douleur, ils s'enlisent dans leur solitude, les souvenirs d'Ira se mêlant à la réalité, prolongeant un passé pesant. Mais ce périple à travers l'Europe leur permet de s'apprivoiser lentement.

Sous forme de roman initiatique, Mirko Bonné décrit la notion de deuil et de ses secrets de famille. Sans brusquerie ni affrontement, l'auteur transcrit avec pudeur et fluidité et sur près de 360 pages, le délicat passage de l'obscurité à la lumière.

A la lecture de ce roman, je découvre un auteur qui, malgré quelques longueurs dans le texte, m'a touchée par sa sensibilité. Belle découverte !

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Un ciel de glace

Roman de Mirko Bonné.



1914, Merce Blackborro, un jeune Gallois épris d'aventure, embarque clandestinement sur L'Endurance, un bateau qui part en Antartique, sous le commandement de Sir Ernest Shakleton. Rapidement déniché de sa cachette, Merce intègre l'équipage et devient l'assistant personnel de Shakleton. L'expédition, initialement bien menée, tourne au cauchemar. Pris dans les glaces de la mer de Weddell, le bateau dérive et finit par sombre. Prisonnier de la banquise, l'équipage débarque sur la banquise et cherche à survivre. A bord des canots sauvés de L'Endurance, les 28 marins tentent de rejoindre l'île Elephant. Durant 635 jours, l'équipage lutte chaque jour contre le froid de l'hiver éternel et contre les caprices de la mer.



C'est un bon récit de voyage et d'aventure. L'auteur évite de surcharger son discours de termes nautiques. Le style est agréable et la lecture est aisée. Mais je recommande de garder une carte des mers australes à portée de main pour bien suivre le trajet des personnages.

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Un ciel de glace

L'histoire vraie, c'est l'expédition de Shackleton vers l'Antarctique, entre 1914 et 1916. Elle fut un échec, et les hommes n'en revinrent qu'au prix de difficultés gigantesques, décrites ici.

Shackleton a été reconnu depuis comme un manager hors pair: il a su, dans les plus terribles moments, maintenir la cohésion de son équipe.

Ce récit est plaisant, il a l'avantage d'éviter les oppositions et conflits habituels dans les histoires d'hommes: ici, il n'y a pas de "méchants". Ces marins savent qu'ils mourront ensemble, ou survivront ensemble.

Belle histoire, à peine romancée, et narrée par Blackboro, passager clandestin (!) de 17 ans.

On aurait toutefois aimé un peu plus de clarté, car le texte manque parfois de précision lors d'événements pourtant majeurs.

A conseiller toutefois vivement à tous ceux qui recherchent des récits d'aventures.
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Un ciel de glace

Même si Mirko Bonné est allemand, ce bouquin n'est pas vraiment « nordique ».

Y'a même pas plus sudiste puisque Un ciel de glace nous raconte l'expédition Shackleton ... en Antarctique !

Mais la température est la même qu'en haut !

En 1914, alors que la Guerre commence à se propager partout (la Marine allemande croise au large des Malouines), Sir Ernest Shackleton recrute son équipage pour sa troisième expédition au Pôle Sud, toujours vierge.

Avec quelques libertés romanesques, Mirko Bonné met en scène un moussaillon embarqué clandestinement à bord de l'Endurance pour nous raconter l'histoire de cette aventure, à l'époque où britanniques (Scott, ...) et norvégiens (Admundsen, ...) faisaient la course au Pôle Sud : les saints des glaces.

Les 3 ou 4 expéditions de Sir Ernest Shackleton (celle de l'Endurance, celle du bouquin est la seconde mais il a également participé à l'expédition de Scott auparavant) sont des échecs. De véritables fiascos.

Leur bateau, l'Endurance se retouve prisonnier des icebergs et se retrouve vite écrasé par les glaces. L'hiver austral, la nuit australe, s'annoncent.

Tenaillée par la faim et à court de vivres, la petite trentaine d'hommes de l'équipage finira par manger ses propres chiens de traineaux.

Malgré de longs mois prisonniers des glaces, ils ne mettront jamais les pieds sur le continent Antarctique et très vite l'objectif de Shackleton vire en une autre obsession : ramener ses hommes sains et saufs.

Plus qu'un récit d'aventure ou de voyage, c'est avant tout l'histoire de cette poignée d'hommes qui, pendant de longs mois, auront réchappé de ces espaces gigantesques dans une promiscuité rarement vécue.
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Plus jamais nuit

Ayant découvert les éditions du typhon avec L'étrange féminin et leur collection "Les hallucinés", j'ai voulu me pencher sur l'autre versant, la collection "Après la tempête" qui porte sur une littérature venant après une période de crise, de conflit. Ecrit par un auteur allemand contemporain peu connu ici - Mirko Bonné, "Plus jamais nuit" pose une question d'une terrible actualité : comment se reconstruire après un épisode sombre ? Comment faire pour que la vie circule de nouveau après avoir perdu un être cher ? Ceux qui sont passés par là savent qu'il n'y a pas une solution, mais des voies possibles. Envoutante est la façon qu'a Mirko Bonné de nous conduire si délicatement près du précipice pour ensuite nous en éloigner et dévoiler un personnage qui renaît, qui trouve les ressources (qu'il ignorait) pour à la fois accepter l'inéluctable et avoir malgré le courage de se réinventer. Quand on lit les phrases simples et mélodieuses de Plus jamais nuit, on pense à la musique d'Elliott Smith. C'est beau, touchant, jamais mortifère, au contraire, on flotte dans sa prose et on traverse son texte qui part de la douleur pour aller vers la douceur. Les petits éditeurs osent décidément des choses épatantes !!!
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Plus jamais nuit

Dans ce roman écrit sur le ton de la confidence, le périple de deux hommes, l'oncle et le neveu, à la relation singulière, se déroule de façon peu commune. Ils quittent l'Allemagne pour rejoindre" l'Angleterre" une auberge en fin de vie, proche des plages du débarquement dont l'oncle Markus doit produire des dessins dont il a la spécialité, pour une future exposition. Entre épisodes mutiques entre les deux voyageurs et passages plus conflictuels, on se laisse porter par ce style d'écrit qui peut surprendre. On sent une espèce d'atmosphère mystérieuse, voire pénible parfois ; atmosphère qui reflète tout à fait le mal être qui habite l'oncle, surtout. Il est encore très atteint par la mort de sa sœur Ira, qui est aussi la mère de Jess, qui l'accompagne.

Le lecteur se trouve entraîné, bien malgré lui parfois, à partager les sentiments de cet homme en pleine déroute, aspirant à une vie plus sereine ;à faire son deuil, tout simplement. Il faut peut-être en passer par là pour qu'il ne fasse plus jamais nuit.
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Plus jamais nuit

Le roman s’ouvre sur le récit du suicide d’Ira, femme d’une quarantaine d’années et mère de Jesse. C’est à la fois très beau et très poignant. Mais ne vous y arrêtez pas, la suite du récit est chargé en émotions certes mais moins fortes.



C’est Markus, le frère d’Ira qui raconte, qui explique comment et pourquoi il entame, quelques mois après ce drame, un voyage vers la Normandie en compagnie de son neveu. Ils vont retrouver dans un hôtel à l’abandon, Niels, l’ami de Jesse et sa famille.

Récit d’une reconstruction, celle de Markus, qui choisit de se débarrasser de tout pour se donner la possibilité de continuer à vivre sans sa sœur et en paix avec ses souvenirs.



J’ai été touchée par la bienveillance dont l’auteur fait preuve pour chacun des personnages de ce roman. Il ne juge pas, ne condamne jamais (y compris lorsqu’il évoque le débarquement en Normandie). Il raconte avec poésie, humour et dérision parfois, justesse et sensibilité (mais sans pathos) les blessures, les incidents de vie.



La fin ne m’a pas emballé mais cela n’enlève rien au plaisir de cette lecture.

Un très beau livre aux Editions du Typhon, deuxième lecture de cette ME cette année et encore une fois je me réjouis d’avoir découvert un texte à part, une autre voix.

Traduction Juliette Aubert-Affholder
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Plus jamais nuit

Parfois dans nos vies il se met à faire nuit. Les sourires pâlissent, les émotions ternissent et l'horizon s'assombrit.

Markus connaît ces moments-là. Sa sœur Ira vient de se suicider et son deuil reste à faire. Il saisit l'opportunité d'un projet de reportage sur les ponts du débarquement en Normandie pour tenter d'échapper à l'entêtante absence de sa sœur et se rapprocher du fils qu'elle a laissé. Chacun est plongé dans sa propre nuit, celle du souvenir d'Ira, celle qui occupe leur esprit et crée le lien entre eux- leur nuit commune.



Mais un sentiment puissant ne cesse d’accompagner et de hanter Markus. Les lieux qu'il rencontre le ramènent chaque fois à des souvenirs partagés avec elle, les ponts qu'il était censé dessiner pour ce reportage deviennent les symboles de ce deuil, car il faut franchir cette étape, celle du passé qui pèse, vers une autre vie, sans elle...

Mais était-ce toujours possible? Quand la douleur de la perte est doublement puissante, peut-on réellement se relever, réagir et ne pas sombrer, s'oublier, se dépouiller?

Markus est seul et tout, autour de lui, devient la métaphore de sa solitude. Se libérer, errer dans sa sombre réalité, chercher à comprendre ou disparaître, rien n’est acquis… jusqu'au dénouement… là où il ne fait plus jamais nuit...



Exprimée ainsi on pourrait penser que cette histoire est sombre et déprimante, mais au contraire cette quête intérieure est racontée par Mirko Bonné avec douceur et éclat.

Je lis pour la première fois cet auteur allemand publié aux éditions du Typhon. J'ai découvert une belle écriture qui tend vers la lumière pour se libérer du poids du passé et du traumatisme (celui de Markus mais aussi en toile de fond celui de la grande Histoire), par la poésie des mots, des analogies, l'atmosphère hivernale que l'on ressent avec douceur dans une écriture sensorielle. On suit ce personnage aux sentiments profonds dans un parcours initiatique. Il a peur car plongé dans l'obscurité, à la recherche d'une nouvelle lumière libératrice...

C'est beau, c'est réussi et finalement très lumineux.



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