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Critiques de Mohamed Benchicou (16)
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La parfumeuse

Elle est la femme de Messali Hadj. Elle fait partie de ce qu’on appelle les oubliés de l’Histoire.

C’est Émile Busquand, une Française de Lorraine dont le destin a croisé celui du père fondateur du nationalisme algérien. C’est elle qui a rédigé le premier texte appelant à l’indépendance de l’Algérie.

De nombreux Algériens, victimes de l’amnésie programmée, ne savent pas aussi que c’est elle qui a confectionné le premier drapeau algérien dans sa forme actuelle . En lui consacrant ce livre, Mohamed Benchicou porte son intérêt cette fois-ci sur l’histoire pour rendre un hommage à cette femme à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance de l'Algerie.

Cela nous rappelle surtout qu'hormis quelques-unes, les femmes ayant combattu le colonisateur ont été non seulement oubliées mais aussi trahies par ce qu'allait devenir l'Etat indépendant dont les lois consacraient la misogynie et l'infériorisation du «sexe faible». La filtration de l'Histoire est également mise en cause dans ce roman qui déterre un personnage passionné et passionnant si injustement enseveli par le récit officiel. Enfin, on a l'occasion de découvrir Messali sous un autre jour : cet homme austère et dégageant une aura de patriarche nous est présenté comme un garçon amoureux, timide et fébrile.

«La Parfumeuse» est à la fois violent et doux, revendicatif sans en donner l'air, douloureux et extatique ; il se vêtit d'un étendard multicolore où l'amour devient indissociable de la soif de liberté et où la vérité est toujours subjective. On retiendra, malgré quelques longueurs et redondances, un aspect esthétique irrésistible distillé dans des figures de style et des envolées lyriques très savoureuses. On se souviendra surtout de cette belle phrase d'Emilie, elle imaginait l'indépendance :

«Je l'imaginais aussi insolente qu'un mollet de femme… ou une toile de Chagall… ou une cuite avec Henri Miller à La Coupole !»





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Le mensonge de Dieu

Il y a en plus de ce livre réquisitoire, la poésie particulière propre aux écrivains arabes.

Poésie brûlante qui déchire la peau, imbibe le sang, remue les sucs les plus profonds de l'être humain digne de ce nom.

Dans l'épopée des membres d'une famille algérienne de 1870 à nos jours, c'est tout le chant d'un peuple qui s'élance vers nous.

Un peuple déchiré que l'on apprend à connaître à travers les rêves insoumis, la sensualité brûlante, l'énergie revendicatrice des héros dont nous suivons les péripéties.

C'est une ode où tous les ingrédients connus des peuples qui souffrent sont présents, on y rêve des droits élémentaires dus à chaque homme, de la liberté d'expression à la liberté d'être et de parole.

L'auteur a fait choix d'un lyrisme qui bouscule et arrête la lecture pour réfléchir à ces conditions dégradantes et à ces mécanismes inhumains vécus par ces femmes et ces hommes dont le sens de la vie a été bafoué. Faute de retenir tous les noms, L'Histoire retiendra leur histoire : un néant douloureux, un recommencement sempiternel qui n'aboutit à rien.

Comme l'écrit l'auteur : « Le fond historique de ce roman est réel.

Les personnages, eux, ont dû exister. »

Notre lecture d'occidental démocrate est aisée, les mots n'ont pas le même poids partout ni les mêmes conséquences...

Il est donc nécessaire de dire et de redire, de lire et de relire afin d'abattre les temps obscurs... Il n'est de romanesque que le mot.



J'ai lu ce livre grâce à Masse Critique et grâce aux Editions Michalon. Je les en remercie.
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Le mensonge de Dieu

Fuyant les services secrets Algériens un groupe de combattants pour la liberté se plonge dans l'histoire épique de leurs aïeuls au travers le récit de Yousef, le mendiant du cimetière. A la lecture de son carnet, ils constatent à quel point leur désir d'indépendance n'est que le fruit d'une lutte née il y a cent quarante ans.



Au travers cette fresque romanesque, mohamed benchicou nous offre avec talent et courage une histoire de l'Algérie, de 1870 à nos jours, comme jamais elle n'avait été écrite. Nous découvrons une Algérie qui souffre sans se plaindre et un peuple Algérien qui se bat génération après génération et qui lutte pour la justice, la liberté et le droit à l'indépendance.



Cette lutte n'est pas seulement celle des personnages de ce livre mais bel et bien celle d'un auteur qui veut s'exprimer librement dans un pays ou la censure frappe toute œuvre qui peut entrainer la moindre insurrection. A l'heure des révolutions arabes pacifiques, Mohamed Benchicou y participe en illustrant au travers de ce récit à qu'un peuple est prêt à mourir pour accéder à la liberté.



"Le mensonge de Dieu" a d'ailleurs été, au départ, interdit de publication en Algérie et l'auteur déplore que "La censure touche en Algérie toutes les catégories de la création et les Algériens ne peuvent créer qu'en dehors de leurs frontières"



Un grand merci à Michalon d'avoir publié ce livre et de me l'avoir offert au travers de Masse Critique et merci à Babelio d'avoir fait appel à cet éditeur.
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Les geôles d'Alger

Dans ce livre, préfacé par l’écrivain Gilles Perrault, l’auteur raconte la machination politico-judiciaire qui a conduit à son emprisonnement, des scènes inattendues de la vie carcérale ainsi que le chantage politique dont il a fait l’objet pendant sa détention à la prison d’El-Harrach.

Mohamed Benchicou, directeur du quotidien algérien Le Matin, opposé à la politique du pouvoir, a été incarcéré dans la prison d’El-Harrach de juin 2004 à juin 2006. "Les geôles d'Alger"n’est pourtant pas le simple récit d’une mésaventure personnelle mais «un témoignage bouleversant sur le prix qu’il a fallu payer pour la liberté de penser dans cette terre d’Algérie». Si vous attendez une chronique chagrine sur une détresse carcérale vous serez déçus : "Les geôles d'Alger" est un émouvant reportage au cœur de la solidarité humaine, celle, inoubliable et efficace, qu'apportèrent ses codétenus à celui qu'ils appelaient «ami Moh». Une histoire à lire pour ne pas tout à fait désespérer des hommes.

Ce livre est réconfortant et même enthousiasmant. Car Mohamed Benchicou avait été incarcéré avec en tête l'exhortation du poète Nazim Hikmet, autre détenu politique célèbre : «l'important, c'est de ne pas se rendre», écrit Gilles Perrault.

«On ne peut rien contre la volonté d'un homme», répétait Nelson Mandela. L'auteur de ce livre en apporte à son tour la superbe démonstration. Il est sorti des geôles d'Alger comme il y était entré : la tête haute. C'est une leçon de courage que nous délivre son livre aussi émouvant que passionnant.» conclut Perrault.

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La parfumeuse

Qui a conçu ce drapeau algérien ?



Je reconnais ne m'être jamais posé la question et n'aurais même jamais envisagé que ce fût fait par une française, lorraine :

Emilie Busquant.

Cette jeune femme qui vit la condition des mineurs de Neuves-Maisons et assiste à l'absence de considération d'une partie des travailleurs et des immigrés, épouse Messali Hadj et un projet. Lequel ? Celui de l'indépendance de l'Algérie tout autant que celui du P.P.A, le Parti du Peuple Algérien.



Mohamed Benchicou raconte la vie peu ordinaire de cette femme autour des années 20/30.

Une femme décidée, militante, posée, dont la vie familiale et personnelle sera conditionnée par la cause qu'elle défend et par les sanctions qui s'abattront sur elle et son époux.



J'ai aimé cette lecture qui m'a fait découvrir cette femme hors du commun, cette époque de l'Algérie française jamais abordée puisque l'on se cantonne toujours aux années 60 au moment de l'indépendance et la peur de voir le nazisme s'infiltrer en Algérie.

Il est aussi toujours intéressant de voir ce qu'il reste de telles causes et ce qui en a été retenu ou fait dès lors que les premiers de cordée meurent...



Le seul bémol de cette lecture est une difficulté à m'y retrouver au cours des premières pages en raison de l'alternance narrative de la vie militante et de la fin de vie d'Emilie. J'ai eu du mal à mettre les choses en place.



Un livre à lire, absolument !

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Bouteflika : Une imposture algérienne

au cours des années en confirme l'intitulé

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La parfumeuse

Comme dit mon amie Anne, ce livre est « très intéressant du point de vue intellectuel, mais beaucoup moins passionnant à lire ». Un style parfois
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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Le mensonge de Dieu

L’histoire familiale commence avec le grand-père "ensorceleur de dames", qui a quitté son village de Kabylie pour l’Alsace, puis, par amour, a accepté de s’enrôler dans l’armée prussienne en 1870, avant de mourir dans les tranchées de la Grande Guerre en 1915. Il aura fait en tout cinq guerres, en quête d’une liberté qu’il n’aura jamais connue. Cette soif inassouvie, il la lègue à sa descendance, qui poursuivra le combat sans pour autant réaliser l’idéal de l’aïeul. Guerre du Rif, guerre d’Espagne, seconde guerre mondiale, guerre israélo-arabe, guerre d’Algérie… L’une prend fin, une autre commence. Yousef en ressent un tel désespoir qu’il se retire du monde en s’isolant dans un cimetière où il vivra "de l’aumône des affligés et des offrandes des consciences embarrassées".
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Bouteflika : Une imposture algérienne

Moi
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La parfumeuse

J’ai découvert un bijou de la littérature, serti dans une belle couverture cartonnée, aux tons mordorés, dont le graphisme original offre un écrin étincelant à cette émouvante et passionnante histoire d’amour.



Injustement oubliée de l’Histoire, Emilie Busquant, la mère du peuple algérien, ressuscite sous la plume talentueuse, parfois gouailleuse mais toujours élégante de l’auteur. Mohamed Benchicou rajoute une dimension plus spirituelle et philosophique à son récit, en exposant avec clarté la complexité, voire l’impossibilité pour les Algériens de communier et de fraterniser entre eux, afin de vivre dans un climat pacifié et durable.



Les cent trente années de la colonisation du pays ainsi que la grande diversité des origines du peuple algérien en est certainement une des principales causes…

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Le mensonge de Dieu

"Le mensonge de Dieu" est une grande fresque romanesque retraçant l'histoire d'une famille de combattants algériens, guidés par la soif de liberté, de l'insoumission et de l'honneur. L'histoire des hommes qui, pour leurs obsessions, répandent le sang au nom de Dieu. Le mensonge, ce n'est pas celui de Dieu, mais celui que les hommes font dire à Dieu.



Youssef, le mendiant du cimetière d'El Kettar à Alger conte son histoire, celle de son père, et de son grand père. Il porte la mémoire de mille douleurs, mille combats et mille rêves, il raconte la folie des hommes, la folie de la guerre, la folie du sang.



Le carnet dans lequel le mendiant retrace sa mémoire est retrouvé par ses petits-enfants, qui en 2007, fuient Alger, poursuivis par les services de renseignement algérien, ils sont traqués par les sanguinaires car ils détiennent des documents pouvant renverser ce régime corrompu. À travers la lecture de ce carnet, ils vont faire la connaissance de leurs aïeux, mais surtout découvrir leur véritable identité.



Nous vivons, dans la peau des différents personnages, différentes guerres, celle de Prusse en 1870, la guerre du Rif, la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale, le conflit israélo-palestinien et évidemment la guerre d'Algérie, celle d'avant et d'après l'indépendance. Nous vivons aussi la douceur de leurs histoires de cœur, leurs peines et leurs joies, leurs espoirs et leurs désillusions.



Le mensonge de Dieu est une merveille littéraire, il s'agit d'un récit réaliste, poignant et touchant, un long récit engagé contre toute forme d'obscurantisme, un récit pour la liberté, la justice, l'identité et l'honneur du peuple algérien et de tous les peuples opprimés.



Écrit avec une plume majestueuse, caractérisée par une poésie mélodieuse, ce roman est un chef d'œuvre de la littérature algérienne.



#littératurealgérienne

#MohamedBenchicou


Lien : https://www.instagram.com/li..
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La parfumeuse

Cela fait 60 ans que les accords d'Évian ont été signés.;19 mars 1962- 19 mars 2022;



(Les accords d'Évian sont le résultat de négociations entre les représentants du Gouvernement de la République française et du Gouvernement provisoire de la République algérienne pour mettre fin à la guerre d'Algérie.

À cette occasion je vous présente

"La Parfumeuse, la vie occultée de Madame Messali Hadj

une biographie romancée que le journaliste et écrivain Mohamed Benchicou avait consacrée à Emilie Busquant ; la femme du père du nationalisme algérien Messali Hadj,l écrivain voulait à travers ce récit rendre hommage à ces personnages historiques féminines qu ' on appelle les oubliées de l' histoire dont de nombreux et nombreuses algériens sont victimes de cette amnésie programmée . Les Quelques longueurs et une certaine redondance n’altéreront pas la lecture . Un roman où s' entremêle la grande histoire à celle de la petite histoire . Pour découvrir et comprendre la genèse de la lutte du peuple algérien ce roman est d'une précieuse aide .

Merci aux éditions @editions.riveneuve pour cet envoi
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Le mystère Bouteflika

Un livre très intéressant et instructif sur la géopolitique et l'Algérie en particulier que j'ai couplé avec le reportage d'ARTE :Toute l'Algérie du monde.



Sacré Bouteflika qui a fait croire aux Algériens qu'il allait les guider vers la démocratie et qui a fait tout l'inverse, aidé dans les dernières années de sa vie par ses sbires qui n'y voyaient qu'une manière de garder le pouvoir et s'en mettre plein les poches. Bouteflika lui y voyait une sacrée vengeance sur son passé.



Le scandale de la Sonatrach est venu éclairer la réalité sous une autre lumière mais le peuple continue de soufrir dans la pauvreté et la dictature prend beaucoup de temps pour effacer toutes ses traces.
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Le mensonge de Dieu

Lecture abandonnée dès les premières pages.

Ce style particulier que les critiques appellent poésie ne me séduit pas ; j’y suis totalement hermétique. Je ne comprends rien et je n’ai pas de plaisir à lire…

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La parfumeuse

Livre reçu , lors d'une sélection masse critique .



Au vu du résumé ce livre ma beaucoup interpelle , c'est pour cela que je l'es sélectionné .

Le livre en lui même est beau la couverture et très agréable , la typographie et vraiment agréable bravo les éditions Riveneuve !!



Concernant l'histoire en elle même ...

C'est un abandon pour ma part , non parce que l'histoire d Emilie Busquant n a pas été intéressante , au contraire j'y ai appris pas mal de chose concernant l indépendance de l Algérie en 1927 .



Mais le problème a été pour moi la construction de l'histoire , on s'y perd tout simplement , on ne sais de quelle époque la narratrice , si elle en parle comme au temps d'un souvenir ou au temps présent .

Je trouve quel l'on a beaucoup de personnage en même temps , j'ai perdue le fil de qui est qui ce qui est vraiment dommage .



Certe c'est un abandon , mais je réessayerais de mis replongée plus tard , ce n’était peu être pas le bon moment de faire cette lecture , qui ma fois plairas peu être a d'autres personnes qui arriveront a le lire d'une traite ...
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Bouteflika : Une imposture algérienne

amitie
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