Citations de Mona Eltahawy (24)
La féministe la plus contemporaine et la plus critiquée par ses pairs qui réfutent sa compréhension, sa vision ses critiques et ses expériences. Malgré le chaos par lequel elle est passée elle continue d'exprimer sa singularité, sa liberté et son indépendance. Elle est la femme à abattre car elle est un modèle pour les jeunes femmes
Les femmes ont beau avoir combattu à côté des hommes pour renverser les tyrans, une fois ces régimes tombés, elles ont pu constater qu'elles étaient toujours opprimées, parfois par ces mêmes hommes avec lesquels elles avaient fait la révolution et qui étaient censés les protéger.
Il est important de noter qu'au Yémen presque toutes les femmes sont couvertes de la tête aux pieds. Alors que dans nos sociétés conservatrices les gens prétendent que les femmes s'attirent des ennuis parce qu'elles s'habillent de manière impudique - idée que je réfute complètement -, le nombre très élevé de cas de harcèlements au Yémen démontre clairement l'inanité d'une telle théorie.
En Syrie, où le soulèvement contre Bachar el-Assad entamé en 2011 a dégénéré en guerre civile, les femmes sont elles aussi victimes tout à la fois des forces armées et des rebelles. Selon le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH), entre mars 2011 et juillet 2013, quelque six mille Syriennes ont été violées.
Presque toutes les jeunes filles et les femmes égyptiennes sont ou ont été victimes de harcèlement sexuel. Pour être précis, ce chiffre monte à 99,3% selon un rapport des Nations unies de 2013, et les 0,7% restant avaient probablement leur téléphone éteint lorsque les sondeurs ont cherché à les contacter, dit-on pour plaisanter.
Alors que les conservateurs islamophobes et xénophobes sont ravis d'entendre à quel point les musulmans maltraitent les femmes, l'aile conservatrice parmi les hommes musulmans propage la détestation des femmes. Au final, au lieu de nous allier à l'une pour combattre l'autre, ce sont ces deux tendances contre lesquelles nous devons simultanément lutter. (p.41)
Les mots sont importants pour lutter contre le silence, l'aliénation et la violence. Les mots sont des drapeaux plantés qui inscrivent la reconquête; ils affirment"ceci est à moi, je l'ai gagné et malgré vos tentatives de me réduire au silence, je suis encore là". Tout aussi, importants, les mots nous aident à nous trouver les uns les autres et à surmonter l'isolement qui menace de nous submerger. Les mots témoignent que nous sommes bien là.
Malika Mokkedem ,mes hommes:
Je revendique mes amours successives dont certaines "mécréantes". Elles illustrent ma liberté d'être au monde. Je tiens à le faire. Les forces obscurantistes m'ont rejointe ici en France. Et dans tout l'Occident elles viennent dénier aux femmes la dignité d'une existence affranchie. L'un de leurs prétendus grands penseurs - un barbu aux crocs aussi longs que la sanglante nuit algérienne- tergiverse à propos de la lapidation des femmes adultères sur les écrans des télévisions. Et leurs brigades ont réussi à bâter des jeunes filles de l'immigration, à leur mettre des oeillères. Il ne sera pas dit qu'ils auront le dernier mot, mon père. Nous sommes si nombreuses à avoir fait du droit à l'égalité, à la liberté, à l'amour, au choix de notre sexualité, notre seule religion.
Quand la culture affecte l'intégrité humaine, quand elle profane - que ce soit en terme de genre ou de groupe ethnique-, cette culture devrait être condamnée, parce que , chaque fois l'entre d'entre nous est blessé ou violé, nous le sommes tous.
Militante égyptienne Fatma Emam:
Beaucoup de femmes ont comme moi, défié leur famille. La révolution ne se déroule pas seulement place Tahrir, elle se déroule au sein de chaque foyer égyptien. C'est une révolution contre le patriarcat.
slogan du peuple égyptien en janvier 2011:
Pain,Liberté, Justice sociale, Dignité humaine.
Aux États-Unis, chaque jour, 3 femmes sont victimes de leur conjoint. (...) La peine de prison moyenne aux États-Unis pour les hommes qui tuent leur conjointe est de 2 à 6 ans, alors que pour les femmes, elle est de 15 ans, même si la plupart des femmes qui tuent le font pour se protéger de la violence de leur partenaire.
Tout mouvement, si progressiste, antiraciste et révolutionnaire soit-il, s'il ne se focalise pas sur la lutte contre le patriarcat, se transforme en une arène où les hommes se battent contre d'autres hommes pour le pouvoir. Et cela sur le dos des femmes.
La lutte contre le patriarcat est rendue plus difficile par ces femmes qui lui sont inféodées. Et si le patriarcat n'est pas l'apanage de ces messieurs, le féminisme ne consiste pas à haïr les hommes. Toutes ces dames ne sont pas mes alliées ou mes sœur juste parce qu'elles sont femmes. Nous sommes sœurs lorsque nous partageons le combat contre le patriarcat.
Mais à qui profite la civilité ? Le racisme n'a rien de civilisé. Ni de poli. Et pourtant, tous ces gens ont répété à l'envi qu'il faut être courtois lorsqu'on parle de Trump et de ses partisans. C'était, bien sûr, des blancs. Pour les Américains qui n'ont aucune expérience du racisme, c'est un concept, une théorie, une idée à débattre, et non une réalité endurée. Bordel, stop ! (...) Je refuse d'être civilisée avec quelqu'un qui refuse de reconnaître pleinement mon humanité.
« Je ne suis pas une experte, mais... ». Il faut savoir qu'un des moyens les plus utilisés par le patriarcat pour rabaisser les femmes, physiquement et intellectuellement, est le langage, et en particulier ce que nous pouvons ou ne pouvons pas dire. Il ne s'agit pas juste d'une lutte pour le temps d'antenne pour le contrôle de l'ego des femmes. Mais de polir jusqu'au langage de ces dames.
Indépendamment de la forme des agressions, de la victime ou de ce qu'elle portait, que le lieu soit sacré ou pas, la femme a de grandes chances de se voir objecter qu'elle ne cherche qu'à attirer l'attention. Comme si raconter un traumatisme rapportait gloire, célébrité et fortune. En fait, c'est suspicion, condamnation et opprobre.
L'attention ne souille pas le message - elle le permet. Elle est nécessaire pour qu'il touche un public aussi large que possible.
Cette colère est fondamentale, car attendre du patriarcat qu'il s'amende, devienne juste et moral, ne nous a pas menées très loin.
Nous devons apprendre aux garçons que les filles ne leur doivent ni leurs temps ni leur attention ni leur affection, entre autres ; que le corps d'une fille n'appartient qu'à elle, et que les agresser ou en abuser est intolérable. Point barre.