Pleurer est facile. Il est plus dur de ne pas le faire. Il est difficile de ravaler sa tristesse et sa peur et sa solitude et son incertitude, le visage impassible, et d'étouffer tout cela parce que ça ne se fait pas, que ça ennuie les autres, que ce n'est pas le bon moment, que l'humeur est à autre chose, qu'on verrait plus tard.
C’est agréable, de ne pas réfléchir. C’est facile de se laisser porter par le hasard, de suivre le sens du vent, le chemin du papier qui vole, un chien errant.
(…) une pensée traversa mon esprit. Qu'un jour la terre serait si gelée de l'intérieur que son noyau durcirait et se transformerait en pierre. Les racines des plantes et des arbres, ainsi que les vers et les rongeurs, resteraient alors prisonniers de leurs cavernes.
Au seuil de la puberté, les adolescents croient qu'ils ne seront jamais comme leurs parents, qu'ils ne reproduiront sûrement pas le cirque qu'ils ont vu à la maison. Les parents, eux, pensent être compréhensifs, tolérants, ouverts d'esprit. Ils croient savoir ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants.
Les relations de Lucia avec nous étaient commerciales et non familiales. Aucune profonde affection, aucune harmonie, aucune compréhension. Pas même un semblant d'intimité ou de proximité.